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 Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi]

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Kathleen Saints
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MessageSujet: Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi]   Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi] Icon_minitimeDim 6 Avr 2014 - 23:50

*****




Il y eut un choc sourd puis l’aristocrate fut piégée sous le poids de l’homme. Cette chute la fit grimacer avant de repousser le poids mort sur le côté. Les deux marcassins n’avaient pas semblé se préoccuper de la position de leur professeur, préférant se chamailler sur la solidité d’un être humain. Il paierait cet oubli plus tard, même si pour le moment, cela ne leur traversait même pas la tête. Elle avait beau être solide, la jeune femme doutait que leur matière grise soit suffisamment développée pour se méfier d’une telle réplique. Se rendaient-ils simplement compte de leur inconscience ? Probablement pas, et ça n’en serait que plus intéressant...

Seulement, ce n’était pas encore le moment de s’y attarder. D’ailleurs, l’un des deux animaux s’adressa à elle, comme s’il se souvenait subitement de son existence. Etait-ce un compliment ? Si tel était l’objectif du marcassin, il y avait une bonne marge de progrès, mais cela aurait pu être pire. Et puis, pouvait-elle vraiment en demander plus à un si petit animal ? Probablement pas. C’était déjà un exploit de parvenir si proche d’une réussite, plus serait de la gourmandise. Oui, Kathleen ne considérait pas que leur action fût parfaite. Manquer de fracasser le crâne de leur cible... C’était un peu comme se voir arracher les dents alors qu’un steak saignant nous attendait. Heureusement, il ne semblait pas mort et le plus intéressant allait pouvoir avoir lieu. Mais avant toute chose, il faudrait trouver un endroit, et aussi bander sa blessure pour éviter de le voir se vider de son sang. Même si le résultat final sera identique, ça enlèverait toute la partie amusante...

« Certaines le sont quand même. Ce n’est simplement pas mon cas. Mais peu importe, bandez la tête de ce type, faudrait pas qu’il nous lâche si vite. Et la prochaine fois, réfléchissez et dosez votre force. Si vous tuez, pas de torture. »

Première leçon par la professeure Saints ! Dans la joie et la bonne humeur, il fallait supporter ce ton froid et cassant qu’était le sien à chaque instant. Qui disait que se faire aimer de ses élèves pouvait être important ? Un parfait imbécile pensait Kathleen. Qu’importaient les humeurs, qu’importaient les obstacles, si l’envie d’apprendre nous prenait, alors il était possible de le faire. Elle allait vite s’apercevoir si c’était le cas de ces marcassins ou non. Pour le moment, ils faisaient de parfaits petits apprentis. Obéissants et prêts à faire des efforts, mais combien de temps cela durerait-il ? Et surtout, combien de temps supporterais-je de les garder ainsi sous mon aile ? Ces êtres n’avaient pas un intellect assez développé pour ne pas mettre ma patience à rude épreuve.

« Quand vous aurez fini, trainez le et suivez-moi. »

S’il vous plait ? Non, ces êtres ne méritaient pas la politesse. Ils étaient trop faibles, trop soumis, trop inférieurs... Sans se préoccuper de leur réaction, la jeune femme descendit un peu la pente avant de s’engager dans les bois. Ils auraient besoin d’un abri maintenant que la nuit tombait, mais il ne fallait pas que ce soit proche du chemin, au cas où il y aurait des curieux. Le mieux serait aussi d’être protégés en cas d’averses... Non pas que les animaux s’en soucieraient, mais ce n’était pas le cas de la Réglisse. Certes, elle ne mourrait pas, mais les vêtements qui collent à la peau n’avaient rien de pratiques pour ce qu’ils s’apprêtaient à faire. Ça entravait les mouvements et empêchait la précision. Et qu’y avait-il de plus important que la précision lorsque l’on s’attaquait à ce noble art qu’était la torture ? Rien, absolument rien ! Ce serait sans doute une des leçons qu’ils auraient à apprendre. Après tout, avec ce qui leur servait de mains, ils auraient besoin d’un bon moment avant d’y parvenir... Cela risquait d’être long. Mais une seule chose à la fois. D’abord trouver cet abri et ensuite...

L’aristocrate stoppa nette sa progression. Dans la pénombre naissante, une bouche béante semblait avaler toute luminosité pour n’être que noirceur. Une mine ? Ici ? Après tout, tout était possible dans cet étrange pays. Un regard en arrière pour s’assurer que le frottement qui la poursuivait était bien celui de leur victime trainée par ses deux élèves avant de leur confier sa direction.

« Nous allons dans cette mine. Ce n’est pas accueillant, mais ça n’en est que mieux si l’on veut éviter d’être surpris. »

Puis, sans un mot de plus, elle reprit sa marche en avant. Ils auraient encore besoin de trouver des brindilles pour pouvoir alimenter un feu et y voir quelque chose. A moins qu’ils n’attendent le lendemain matin pour commencer ? Cette simple pensée lui rappela à quel point sa journée avait été longue. Ses jambes lui semblaient désormais faites de béton armé. L’idée de dormir avec ses acolytes poilus et une future victime ne l’enchantait pas vraiment, mais ce serait plus simple de travailler sous la lumière du jour. Et puis, cela évitait aussi les corvées de ramassage... Cela ne lui déplaisait vraiment pas. Lorsque les animaux arrivèrent, la Réglisse avait figé son idée.

« Nous allons passer la nuit ici finalement. Ne travaillez jamais de nuit si vous ne vous en sentez pas capables ! C’est le meilleur moyen de faire n’importe quoi. Retenez bien ça. En attendant, attachez-le comme vous pouvez et bâillonnez-le. Il y aura des tours de garde. Je commence et je vous réveillerais à votre tour. »

Sans dire un mot de plus, l’aristocrate alla s’appuyer contre un mur à l’entrée de la mine. L’intérieur était sombre, et c’était là que devraient aller les marcassins avec leur future première victime. Assise, recroquevillée sur elle-même, la Réglisse les observa. La nuit serait longue et le froid risquait de la cueillir. Peut-être qu’un feu allait être nécessaire tout de même ? Oui, ce serait préférable pour ne pas être trop faible le lendemain. Elle se releva donc, cherchant des ombres pouvant être des pierres pour le foyer. Dans le même temps, elle confia son dernier ordre de la journée.

« Récupérez donc quelques brindilles et morceaux de bois. Ce serait mieux de ne pas mourir de froid avant notre leçon. »

Après cela, elle forme un petit cercle à l’entrée de la mine avec la roche et attendit le retour des animaux pour gratter une allumette. Ça ne sera pas un foyer flamboyant, mais ce serait suffisant. La jeune femme retourna donc s’installer près de la paroi rocheuse, laissant aux marcassins la lourde tâche de s’occuper du prisonnier. Réussiraient-ils sans faire de gaffe ? Deuxième mise en pratique. Kathleen espérait qu’elle serait aussi moyenne que la première, voire mieux, mais il ne fallait pas être trop optimiste non plus. Après tout, ils n’étaient que de vulgaires animaux...
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MessageSujet: Re: Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi]   Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi] Icon_minitimeMer 30 Avr 2014 - 14:04
Bander sa tête… Sa marche.

Pfffrt.


Geste de Noshishi, infime mais bien présent tout de même : la langue entre ses dents, il avait soufflé très légèrement vers l'avant, produisant ce son qui ressemblait à un très pâle ersatz des pets dont ces deux-là étaient capables quand ils avaient bien mangé. Bien sûr, le regard qu'il avait, la tête basse, l'expression penaude, signifiait bien qu'il avait compris sa leçon, mais ce tout petit son qu'il venait d'émettre laissait tout de même évidemment transparaître un certain niveau de frustration. C'était toujours comme ça avec les quelques humains qui leur adressaient vraiment la parole. À chaque fois qu'il y avait quelque chose à faire, c'était à lui qu'on faisait des reproches. Pas juste. Et, en l'occurrence, d'abord son frère, PUIS l'humaine? Tout le monde était contre lui, décidément.

Et le léger coup de patte arrière qu'Ishishi vint lui donner dans le dos après qu'il avait émis ce son bizarre ne faisait que confirmer la situation. Noshishi se tourna très brièvement vers son frère et constata que ce dernier le fusillait du regard, et, bien loin d'être en reste, il s'empressa de le fixer d'un oeil tout aussi meurtrier.

Bref ; l'heure n'était pas à tout cela, et les deux marcassins se lâchèrent des yeux très rapidement pour s'acquitter de leur tâche : bander la tête du pauvre bougre. Noshishi s'était empressé de sortir de sa poche un morceau de tissu qu'ils avaient probablement volé ailleurs, on-ne-sait-où, et ils se mirent au travail. Évidemment, c'était parfaitement logique, mais il y avait aussi quelque chose de formidablement ironique dans le fait de soigner celui qu'on allait s'employer à détruire moralement après. Mais enfin, c'est précisément pour ça qu'on le soigne, dans ce genre de cas… Tout cela était délicieusement tordu, et la frustration de Noshishi ne tarda pas à se changer en sourire d'excitation.

Il avait ensuite fallu traîner l'homme jusqu'à un lieu approprié, chose que, là encore, les jumeaux s'étaient employés à faire sans discuter. Enfin… Dans la pratique, ils s'étaient bien saisis chacun du bas de l'épaule de l'homme pour le déplacer, mais il n'y avait que Noshishi qui faisait le boulot. Pas assez de force dans les bras de son grand frère, apparemment… Cela n'avait pas d'importance pour autant. Plus vite ils l'auraient traîné là où Kathleen voulait aller, plus vite ils pourraient s'y mettre. Et ça allait être amusant. Décidément, qui aurait cru qu'une soirée qui s'annonçait aussi ennuyeuse que les autres, et aussi pleine d'anxiétés, allait au contraire leur permettre d'être les sources d'angoisse de quelqu'un d'autre! C'était tellement plus stimulant comme cela!

Finalement, Kathleen s'arrêta après avoir semblé trouvé un endroit à l'abri de la pluie. Loin d'être fort lumineux pour autant, cela dit. Qu'est-ce que c'était que ça? Ishishi et Noshishi en avaient vues, des grottes, mais ça, ça ne ressemblait pas à celle où ils avaient grandi, ni à rien de ce qu'ils avaient connu dans la nature. Enfin, s'ils devaient en sortir une description très rapide, ça ressemblait probablement à un croisement entre une grotte et une cave, ou la galerie d'un lapin, ou autre chose du genre…

Waaaaaaouh.

En tout cas, si Ishishi retenait davantage ses réactions dans ce genre de cas, Noshishi n'avait pu s'empêcher de lâcher un petit murmure émerveillé. Ça, c'était effectivement un endroit parfait pour torturer quelqu'un! Ça augmentait le facteur de peur, et au moins ici ils étaient sûrs d'être à l'abri des regards indiscrets. Et lorsque Kathleen annonça que le plan était de passer la nuit ici à torturer l'homme, les yeux des deux marcassins s'illuminèrent. Décidément, ils ne pouvaient pas prendre ça autrement que comme un jeu. Un amusement. Mais quel amusement! Comme cela leur changerait de leurs parties de pickpocketting habituelles! Ça, c'était d'un tout autre niveau…

Les deux animaux s'empressèrent donc de laisser le cadavre-pas-mort là où ils étaient censés le laisser, et, en attente d'autres consignes, regardèrent autour d'eux, toujours avec ce même regard émerveillé. Quel drôle d'endroit. C'était comme si les êtres humains ou d'autres créatures humanoïdes avaient décidé de creuser un terrier comme ces petits animaux dans la nature… Et le résultat était de taille, c'était sacrément impressionnant. Au détour d'un regard, ils remarquèrent que Kathleen avait commencé à préparer ce qui ressemblait au foyer d'un feu. Hm… C'est vrai que les êtres humains n'ont pas de fourrure et que leur chair n'est pas très ferme. Ils ressentaient probablement beaucoup plus le froid qu'eux-mêmes, les sangliers… Bon, it was all well and good, mais comment voulez-vous faire un feu sans ressources dans un endroit où apparemment il n'existent que des minéraux et de l'humidité?

...On envoie les bestiaux chercher le nécessaire, évidemment. À ce stade, Ishishi et Noshishi étaient bien trop enthousiastes pour discuter ou trouver quoi que ce soit à redire. Ils s'étaient exécutés avec autant de discrétion que possible, et étaient revenus vers Kathleen immédiatement après.

Une fois le feu construit, la seule chose qu'il semblait rester à faire était… Eh bien, passer aux choses sérieuses. Kathleen était repartie s'installer près de la paroi, et les deux marcassins, qui n'avaient plus rien à faire jusqu'à nouvel ordre, se retrouvèrent seuls devant la victime en question. À nouveau postés à quatre pattes sur le sol, devant lui, ils l'observèrent un moment en silence.

Puis, finalement, presque désoeuvré par la nouveauté de cette expérience, Noshishi tourna la tête vers Kathleen.

Alors… On peut commencer?

Tandis que son frère parlait, Ishishi avait eu l'idée d'aller fouiller dans ses poches pour y trouver le matériel nécessaire. Quel matériel? Des bouts de tissu, comme celui de tout à l'heure, et de la corde, là encore, entassée en morceaux illogiques dans leurs quelques affaires. À se demander s'il leur arrivait de jeter quelque chose dans ce qu'ils piquaient aux autres. Il n'empêchait que pour le coup, Ishishi était plutôt content de ne pas avoir jeté ces morceaux de liens… Parce qu'il venait se songer que ça pourrait être pas mal d'attacher le zigoto pieds et poings liés au cas où il ait l'idée de se faire la malle. Tandis que l'aîné s'occupait d'attacher les membres de l'homme, en serrant juste assez pour que les cordes ou autres morceaux de tissu occasionnent un frottement désagréable au niveau des poignets et des chevilles, le plus jeune des jumeaux poursuivait son stupide interrogatoire de curiosité :

On peut en faire ce qu'on veut?
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MessageSujet: Re: Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi]   Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi] Icon_minitimeVen 9 Mai 2014 - 16:25
Avaient-ils écouté un mot de ce qu’elle avait dit en dehors de ses quelques ordres ? Apparemment, non, mais l’aristocrate parvenait à comprendre pourquoi. Elle aussi, la première fois où une cible s’était dressée devant elle, avait perdu toute notion de ce qui l’entourait. Comment réussir à se concentrer sur autre chose que cette chair tendre, à portée de main, qui n’attendait que ses caresses intimistes ? C’était tout bonnement impossible. Seules les images du résultat de chacune des idées traversant son esprit l’obnubilaient. Mais sans expérience, comment être sure que ces effets seraient les bons ? L’envie de vérifier chacune de ses hypothèses était alors apparue, oppressante. Il était tellement difficile d’y résister... Peut-être qu’eux-aussi ressentaient cette sensation étrange ? Seulement, même en les comprenant, Kathleen ne leur ferait pas de cadeau. Son visage se referma lorsqu’ils posèrent leurs questions et sa voix se fit aussi froide et cinglante qu’au début de leur rencontre.

« Ne vous ai-je pas dit que travailler de nuit est une mauvaise chose ? Si vous n’écoutez pas, à quoi bon demandez un enseignement ? Maintenant qu’il est attaché et bâillonné, il ne pourra pas aller bien loin et nous monterons la garde tour à tour. Maintenant, reposez-vous, je réveillerais l’un d’entre vous le moment venu pour prendre ma relève. »

La jeune femme resserra alors les pans de sa veste et se cala contre la paroi. Les flammes avaient beau parvenir à irradier l’air d’une chaleur agréable, ce dernier n’en restait pas moins frais, et la nuit n’aiderait sans doute pas à le réchauffer. La nuit promettait d’être longue. Le sommeil ne serait pas avec elle cette fois. Comment pourrait-elle faire confiance à ces marcassins qui étaient obsédés par la volonté de torturer ? Ce serait leur offrir une cible de choix et sans connaissances de ce qu’ils pouvaient ou ne pouvaient pas faire, la Réglisse était certaine d’y rester, et cela ne faisait pas partie de ses plans. Un peu de fatigue n’était rien si cela permettait de survivre. Le lendemain, elle pourrait retrouver la douceur de son lit et gouter à un repos qui serait amplement mérité.

Le silence tomba doucement sur leur campement précaire. Les respirations de ses compagnons, s’il était vraiment possible d’appeler ainsi deux animaux et une future victime, représentaient l’unique source de dérangement dans l’obscurité. Celle-ci était à peine percée par les flammes vacillantes du feu que l’aristocrate entretenait au minimum. Si la lueur qui en émanait lui permettait de repérer de possibles menaces, elle indiquait aussi à ces mêmes dangers que des proies les attendaient dans les environs. Cette lumière était une lame à double tranchant. La jeune femme ne la regardait d’ailleurs jamais directement, préférant ne pas habituer ses yeux à l’intense couleur des flammes. En cas d’attaque, ses assaillants, dissimulés dans l’obscurité s’attaquerait d’abord à cette source avant de poursuivre avec ses créateurs. Ceux-ci ne pourraient rien faire pendant plusieurs minutes, temps nécessaire à ce que leur pupille ne daigne s’élargir suffisamment pour leur donner un aperçu de ce qui les entourait. Mais ce n’était pas le moment d’élaborer les scénarii les plus dramatiques possibles et l’aristocrate revint à des considérations plus saines. Ses pensées s’égarèrent ainsi jusqu’à l’aurore où elle décida que ses acolytes avaient désormais bien assez dormi. Ses mains claquèrent l’une contre l’autre alors qu’elle s’était frayé un chemin à l’intérieur de la mine. Le bruit retentit, amplifié par la caisse de résonnance que constituait la cavité faisant naître un sourire satisfait sur ses lèvres.

« Il est temps de se mettre au travail. »

Cette phrase sembla avoir un impact important sur le prisonnier dont les yeux s’affolèrent tandis que son corps se tortillait pour tenter de s’extraire des liens qui le piégeaient. Cette scène ne fit qu’augmenter la bonne humeur de la Réglisse, mais cette apparence mignonne ne calma absolument pas leur cible. Comme quoi, cet homme-là avait peut-être un instinct de survie assez grand pour réussir à penser avec son cerveau cette fois. Seulement, il était déjà bien trop tard. Il aurait dû se méfier dès sa rencontre, ne pas se laisser avoir par cette comédie, aussi subtile soit-elle. La jeune femme s’accroupit près de lui, repoussant les cheveux qui tombaient sur son front.

« Ne t’en fais pas, ce sont des débutants, avec un peu de chance, ils ne pourront se contrôler aussi longtemps que si j’étais aux commandes. »

Ces paroles se voulaient-elles rassurantes ? Pour l’aristocrate, c’était bien le cas, mais elle se trouvait dans la position de dominant, elle contrôlait la situation alors que lui ne pouvait que subir ce qui suivrait. Kathleen se releva et fit face aux deux marcassins.

« Bien, possédez-vous une arme ou votre dentition est-elle l’unique possibilité que vous avez pour trancher et découper ? »

Il lui paraissait certes peu plausible qu’ils puissent cacher une quelconque arme, mais ils parvenaient bien à sortir de la nourriture d’endroits tous plus improbables que les uns que les autres. Toutefois, elle devait poser la question, à tout hasard. Tout en parlant, elle avait elle-même dévoilé le couteau de cuisine qu’elle espérait bien pouvoir échanger un jour ou l’autre... Approchant de ses deux élèves, elle mit l’arme sous leurs yeux pour leur montrer le fil de la lame. Celui-ci était d’une grande finesse, témoignant de sa fragilité mais aussi de son tranchant. Elle se redressa ensuite revenant vers le pauvre homme.

« Ce que vous venez de voir est un outil d’une grande précision. Contrairement à d’autres lames plus émoussées, celle-ci laisse percer la douleur qu’après quelques secondes. D’ailleurs, vous ne la sentez même pas s’immiscer dans vos chairs. »

Son bras fit un geste rapide vers le visage du prisonnier qui ferma les yeux, la peur l’emportant sur tout autre sentiment en lui. Après quelques secondes, ne sentant toujours pas la morsure de l’acier, il ouvrit les yeux se demandant ce qui avait empêché celle qui prenait pour une folle de le blesser. Ses yeux se posèrent alors sur la l’arme qui rougeoyait tout de même de sang. De plus en plus surpris, il porta son regard sur les marcassins qui ne présentaient pas de blessures, puis sur la Réglisse sans trouver non plus de traces de coupures. Ce fut à ce moment que la souffrance commença à poindre de sa joue. D’abord douce, celle-ci se mit à le brûler et il se mit à gémir. Une entaille de quelques centimètres parcourait son visage, partant de son nez pour rejoindre son oreille. Les yeux écarquillés, il reprit ses mouvements avec bien plus d’énergie et de désespoir. Sans s’en préoccuper, l’aristocrate, elle, reprit la parole.

« Vous voyez ? Voilà le résultat que vous devez parvenir à obtenir. Si vous n’avez rien d’assez aiguisé pour y arriver, je vous confie ce couteau, mais prenez en soin. Je vais voir dans les fourrés si je trouve quelques baies, entraînez-vous en attendant. Quand je reviendrais, nous passerons à la suite si vos mouvements me paraissent suffisamment justes pour que vous puissiez les reprendre plus tard. »

Sur ces paroles, Kathleen se dirigea vers les bois tout proche et disparut dans la végétation, laissant derrière elle les marcassins. Dès qu’elle fut hors de vue, le bruit de ses pas se fit plus discret. Elle ne pouvait se permettre de perdre de vue les deux animaux au cas où ils décideraient de s’enfuir, mais sans pour autant les laisser penser qu’elle doutait d’eux. La confiance était une chose importante, même à sens unique. Et puis, elle aurait bien trouvé de quoi faire un repas frugal en revenant, et d’après ce qu’elle avait pu voir, l’estomac était l’une des motivations principales des deux frères...
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MessageSujet: Re: Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi]   Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi] Icon_minitimeSam 31 Mai 2014 - 15:30
Bon, bon.

Ce commentaire avait été le seul que Noshishi s'était permis de faire, suite aux réprimandes de Kathleen. Pendant ce temps, dans son dos, son frère n'avait même pas pris la peine de retenir un ricanement —non pas qu'il aurait senti la réprimande en question arriver, ça serait probablement trop demander à un cerveau de cochon sauvage, mais simplement par une forme de plaisir sadique que de voir son petit frère se faire engueuler. Ça lui apprendrait.

Ensuite, ils n'avaient plus dit un mot et s'étaient contentés de gestes d'approbation. Au moment d'aller dormir, conformément aux consignes de leur nouveau maître de torture, ils s'étaient inclinés très légèrement face à la jeune fille en signe de respect, puis ils étaient allés se planquer dans un coin à l'intérieur de la mine, près de la paroi, pour se coucher l'un à côté de l'autre, comme les animaux qu'ils étaient. Ils passèrent une petite minute à se donner de légers coups de pattes et à se mordre les oreilles pour voir qui réussirait à déranger l'autre en dernier, décidèrent assez rapidement que ce n'était pas le moment de faire les idiots, pas dans ce contexte, et s'étaient décidés à dormir. Enfin, ça n'avait pas été chose facile. Au début, pendant un certain temps, ils s'étaient contentés de faire semblant. Ils étaient fort tentés de regarder l'homme bâillonné, ou Kathleen, par simple curiosité enfantine, et par excitation en pensant au lendemain. Seulement, ils s'en gardèrent. Il existait encore une méfiance plus que certaines entre la jeune fille et eux, et si elle constatait qu'ils ne dormaient pas, ça ne ferait qu'aggraver leur cas. Seulement, cette méfiance était aussi précisément la raison pour laquelle ils avaient autant de mal à trouver le sommeil.

Enfants qu'ils étaient, animaux qu'ils étaient, ils ne tardèrent pas à s'endormir tout de même, sachant qu'ils pourraient être réveillés à tout moment. Plus encore que les autres nuits, les nuits habituelles qu'ils passaient cachés de n'importe quel ennemi, de n'importe quel poursuivant qui leur en voulait de lui avoir volé quelque chose, leur sommeil avait été agité, plein de rêves étranges. C'était encore toute la curiosité face au monde qui régissait leur esprit, mais cette fois-ci, elle était mêlée à une impatience réelle, quelque chose de différent de leur routine qui consistait à se lever, manger, dormir, voler, manger à nouveau, dormir à nouveau… Non. Cette fois-ci, il ne serait pas dit que leur lendemain se limiterait à cela. Et comme à chaque nuit particulièrement agitée, Noshishi s'était fait ses besoins dessus dans son sommeil. Le pire étant qu'il ne s'en rendrait probablement pas compte au moment de son réveil.

L'un dans l'autre, méfiance ou non, ces deux-là avaient beau avoir de bonnes dents et une sacrée force, on ne pouvait pas dire avec certitude qu'ils en avaient le contrôle total, et, par ailleurs, ils restaient des gamins, impatients d'apprendre une chose nouvelle. Cet intérêt à lui seul suffisait à dédouaner Kathleen de toute menace de mort. Mais bien sûr, mieux valait ne pas lui faire comprendre une telle chose. Est-ce qu'une simple nuit passée dans la tranquillité suffirait à booster sa confiance en elle dans cette situation? Allez savoir…

Reste qu'une fois l'aube venue, les deux marcassins, dont le sommeil n'avait finalement pas été interrompu cette nuit-là, furent réveillés par un claquement de mains et la voix glacée de l'aristocrate. Ce fut un de ces matins où il ne leur fallut que très peu de temps pour se rappeler où ils étaient et ce qu'ils faisaient là. En à peine quelques secondes, ils étaient debout et rigolaient d'avance de ce nouvel amusement.

Ishishi eut besoin d'un certain temps pour habituer ses yeux à la lumière du jour, qui venait de cette extrémité de la mine dont ils se rapprochaient peu un peu pour retrouver leur pauvre gusse de victime. Il distingua d'abord la silhouette de Kathleen, bien droite comme toujours, sûre d'elle. Son expression laissait, en revanche, deviner clairement que pour elle, ce matin s'annonçait prometteur. Ensuite, Ishishi parvint à voir la victime, à qui la jeune fille adressait à présent quelques mots. Il était terrifié, le gusse. Rien d'étonnant. Noshishi, dont les yeux s'étaient depuis longtemps habitués au changement de luminosité, avait du mal à retenir ses ricanements.

Puis Kathleen se tourna vers eux, afin de leur demander s'ils possédaient une arme. À Queer Tales, la définition d'"arme" est fort peu régulée. N'importe quel outil pouvant infliger une quelconque douleur comptait comme tel, et c'était particulièrement le cas pour une torture, probablement. Les deux marcassins, encore une fois rapides dans leur réaction, s'empressèrent de fouiller leurs poches pour rassembler par terre, à côté d'eux, tout ce qui était susceptible de faire l'affaire. Le petit butin amassé assez rapidement se résumait en quelques couteaux et fourchettes en argent, qu'ils avaient volés précisément parce que c'était de l'argent, un petit canif, une broche, du fil et quelques aiguilles, et enfin, la défense de leur mère, ornée de son symbole en forme d'étoile.
Celle-ci, toutefois, ils la gardaient dans leurs pattes. C'était certes une arme de choix —plus meurtrière qu'autre chose, cela dit, mais on ne savait jamais—, mais hors de question de la lâcher ou de l'éloigner d'eux ne serait-ce que de quelques centimètres. C'était la chose la plus difficile qu'ils avaient eu à voler, et ce n'était même pas du vol d'ailleurs, c'était de la récupération de propriété. Cette défense devait être respectée.

Puis ce fut au tour de Kathleen de montrer son arsenal. Elle avait sur elle un couteau, et quel couteau… Fin, mais effilé. Parfait pour de la douleur de précision. Une piqûre qui devient de pire en pire à mesure que la douleur faisait son chemin… L'explication de la Réglisse, et, mieux encore, sa démonstration, étaient sans appel. Le temps de réaction de l'homme, lorsqu'elle le blessa, fut absolument formidable. Glorieux. Comme faire durer un bon moment avant qu'il passe et que l'excitation retombe. C'était superbe. Et plus le résultat se faisait attendre dans toute son ampleur, plus les sourires sur les figures porcines des deux marcassins s'élargissaient.

Quelle ne fut pas leur joie, donc, quand Kathleen leur déclara qu'ils avaient le droit d'utiliser cette arme magnifique. Pendant qu'elle allait chercher à manger, en plus. Décidément, c'était gagnant sur tous les plans… Toute idée de s'enfuir ou de renoncer à cette première leçon avait tout à fait quitté l'esprit des jumeaux, à présent. C'était juste comme un jour de fête. Tout était permis et on leur donnait les moyens de s'amuser. Tout en tenant le couteau religieusement du bout de ses pattes, Ishishi considéra son frère cadet d'un regard suppliant.

Après toi.

Noshishi n'était pas difficile. Il savait que son tour viendrait, et si le travail était bien fait, ils pourraient s'amuser longtemps. L'aîné des jumeaux approcha alors l'homme, tout en le regardant avec tout le mépris et l'amusement du monde, dans un sourire cruel.

Hm… J'aime pas quand ton visage est pas symgnétrique. C'est mieux si je corrige ça.

Et voilà qu'il répéta, aussi exactement qu'il le put, le geste qu'il venait de voir Kathleen faire. En se permettant de prendre un peu plus son temps, cette fois. L'homme commençait déjà à réagir alors qu'il n'avait pas fini d'atteindre son oreille.

Mais bouge pas tant que ça… Tu vas me faire rater. Tu voudrais pas que je te rate ton visage, quand même?

Noshishi observait la scène, tout en ricanant franchement de sa voix rauque. D'une patte, il serrait la défense de leur mère contre lui, et de l'autre, il se saisissait de quelques aiguilles tout en réfléchissant à un endroit où il pourrait les planter...
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MessageSujet: Re: Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi]   Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi] Icon_minitimeJeu 31 Juil 2014 - 17:50
Il était toujours intéressant d’observer les réactions de futures tortionnaires une fois leur liberté obtenue. Certains avaient des problèmes pour se gérer, ne sachant jamais quand s’arrêter. D’autres connaissaient cette limite, mais la dépassaient avec un plaisir sadique. Quelques-uns parvenaient à tout contrôler, restant de froids bourreaux. Les derniers quittaient ce domaine, comme dégoutés par cette violence gratuite sans réel objectif. Finalement, les cas étaient nombreux et identifier à quelle catégorie appartenaient ses élèves pouvait se révéler utile. Relâcher un psychopathe s’apprêtant à sévir partout, sans distinction de victime, sans discrétion, était un choix dangereux. Ce n’était pas le malheur des proies qui motivaient les quelques "professeurs" enseignant cette discipline, mais bien la possibilité de les voir revenir vers eux. Dans l’esprit de ces êtres, tout ce qui s’apparentait à un mentor pourrait être un modèle. Le dépasser serait alors un but, et quel meilleur moyen de s’en persuader que de le chasser pour l’assassiner ? Oui, voilà pourquoi ces instructeurs ne laissent que rarement de réel psychopathe leur échapper, pour ne pas être traqués par la suite...

Glissant silencieusement parmi les broussailles, son regard ne quittait rarement les deux marcassins, le temps de cueillir baies et champignons pour leur repas. Jusque-là, ils ne semblaient pas céder à leurs pulsions. Le contrôle, voilà la marque des plus grands ! C’était lui qui permettait de toujours s’en sortir. Analyser une situation, en repérer les dangers et trouver la solution appropriée pour s’en sortir. Cela pouvait paraitre simple, mais il n’en était rien. Emporté par une soif de sang, toute interruption faisait faire des erreurs. C’était en tout cas ce que son expérience lui avait appris. Des souvenirs désagréables tentèrent de venir la troubler mais elle les repoussa rapidement. Tout cela était derrière l’aristocrate désormais. L’être glacial que Kathleen était devenue n’avait plus rien avoir avec l’amatrice de ses débuts. Mais rares étaient ceux se souvenant de cette période de sa vie. Son arrivée ici en tant que pauvre fille paumée et tous les actes qu’elle avait pu faire...

Elle les laissa ainsi pendant près de deux heures avant de les rejoindre, ses bras débordant de vivres en tout genre. Elle se déchargea à l’entrée de la mine avant d’observer le travail de ses poulains. Les entailles semblaient avoir été réalisées avec de plus en plus d’aplomb. Si les premières lui paraissaient irrégulières – la lenteur du geste pouvant l’expliquer – les dernières se rapprochaient plus de son propre travail. Ce n’était pas parfait, mais elle ne pouvait leur en demander beaucoup plus. S’ils voulaient atteindre la perfection, seul leur travail les aiderait. La jeune femme, elle, ne souhaitait pas en faire des machines à son image. Toujours pour la même raison, la crainte de devenir leur idole qu’ils devront détruire pour se sentir achever...

« C’est plutôt pas mal. Rendez-moi mon couteau et pansez ses plaies pendant que je m’occupe de trouver un peu d’eau. »

Comment n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Parmi toutes les denrées nécessaires à la survie, l’eau était primordiale. Une petite gourde à la main, la jeune fille s’éloigna dans une direction opposée à celle prise plus tôt dans l’espoir de trouver un petit ru. Il lui fallut pas loin d’une demi-heure avant d’y parvenir. Elle plongea sa lame dans l’eau qui prit une légère couleur rouge. Celle-ci se dissipa rapidement et Kathleen en profita pour remplir son récipient et revenir vers le campement. Les deux marcassins semblaient avoir respecté ses consignes et elle ne s’attarda pas sur eux, préférant poser une vieille casserole au-dessus du feu dans laquelle elle versa une bonne quantité d’eau avant d’y ajouter champignons et herbes en tout genre pour faire une sorte de soupe. Un fumet plutôt agréable s’éleva finalement de la concoction qu’elle préparait et cela la rassura. Manger était une obligation et l’aristocrate parvenait à manger à peu près tout, qu’importait le gout, mais c’était toujours plus agréable lorsque chaque bouchée ne donnait pas envie de vomir...

« Approchez. Vous avez un récipient pour le repas ? Si ce n’est pas le cas, essayez de trouver quelque chose qui fasse l’affaire. Et pensez à notre invité. Ce n’est peut-être qu’un cobaye, mais s’il ne reste pas en forme, il ne servira pas à grand-chose pour la suite... Et forcez le si besoin. »

Cela dit, Kathleen remplit un petit bol et mangea lentement son repas en s’adossant à la roche. Elle attendit que tout le monde ait terminé son repas avant de les questionner sur la suite. Après tout, peut-être que ces braves bêtes avaient quelques exigences sur leur enseignement...

« Dites-moi, voulez-vous apprendre quelque chose en particulier désormais ? »
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MessageSujet: Re: Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi]   Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi] Icon_minitimeJeu 31 Juil 2014 - 20:13
Lorsque Kathleen revint, les bras chargés de vivres, Noshishi était encore en pleine séance d'acuponcture. Les aiguilles qu'il avait retirées du bazar qu'il transportait étaient merveilleusement sales et usées, et ça laissait dans tout le corps une petite sensation rugueuse, comme un effort superflu mais mystérieusement appréciable, lorsqu'on les enfonçait dans quelque chose. Le plus merveilleux, c'était ce petit "clic" infime, minuscule qu'elles faisaient quand elles rentraient dans la peau humaine. Le tissu, à côté, c'était de la rigolade. Toujours au travail, le marcassin se promettait, sur le moment, de ne plus jurer que par l'épiderme à l'avenir.

Le visage de l'homme était glorieux, à présent. Une vraie oeuvre d'art surréaliste. L'une de ses deux cicatrices était à présent recousue par des points de suture réalisés évidemment sans anesthésie, qui avaient failli lui crever l'oeil, si Noshishi n'avait pas un tel don inexpliqué pour la précision. Ses yeux aussi fatigués que terrorisés étaient à présent pleins de larmes et injectés de sang, parce qu'Ishishi avait eu l'idée, à un moment donné, d'appuyer très fort dessus pour les enfoncer dans leurs orbites. Ses cheveux avaient clairement été arrachés autour de ses tempes pour être éparpillés sur les plaies savamment dessinées au couteau, comme des gribouillis d'enfants, qui couvraient à présent son corps (quelques-unes d'entre elles, sur sa jambe gauche, épelaient le mot "cochon"). Son nombril, autrefois en bon état, on le suppose, était à présent un trou béant dans lequel trônait royalement, plantée à la verticale, la défense du sanglier d'Érymanthe. Et à présent, ses bras et le haut de son corps se retrouvaient couverts de trous microscopiques, que le plus jeune des jumeaux pratiquait consciencieusement avec ses aiguilles pendant que l'autre regardait avec attention.

Pourtant, la fascination qu'ils portaient à cette activité nouvelle resta vaincue par l'appel de leur estomac. D'un même geste, ils se retournèrent vers Kathleen, de l'interrogation dans le regard. L'heure du repas n'était pas encore venue, cependant. Il fallait encore qu'elle prépare quelque chose… Avant cela, l'aristocrate prit le temps d'évaluer leur travail d'un regard et de leur exprimer son retour, qui leur fit plaisir parce que ça faisait souvent plaisir d'être félicités, mais ils tentèrent de cacher cette réaction sous une fausse froideur. Quitte à faire mine de professionnalisme, mieux valait conserver les apparences aussi longtemps que possible. Kathleen demanda ensuite à ce qu'on lui rende son couteau, et Ishishi, sans un mot, le lui lança d'un geste précis, assez précis pour qu'elle n'ait pas trop de peine à le rattraper si elle avait des réflexes. En apprenant qu'il fallait panser les plaies du bonhomme, Noshishi lâcha par la bouche un léger "prrrrt" de mécontentement, la langue entre ses dents. Fallait-il vraiment prendre le temps de faire ça? Quel intérêt? Est-ce qu'il risquait vraiment de mourir SI vite que ça si on ne s'occupait pas de ses plaies? D'un geste dédaigneux, le marcassin considéra un instant les taches rouges pleines de cheveux qui jonchaient le corps de cet imbécile d'humain. Et puis, avant de se mettre au travail, comme pour se calmer, il se racla la gorge et cracha un bon coup sur l'une des plaies, et Ishishi, que cela fit rire instantanément, en fit autant.

Pendant que Kathleen était dehors pour chercher de l'eau, les jumeaux s'employèrent, non sans une certaine mauvaise volonté, à panser les plaies de leur victime, et à retirer les aiguilles de son bras et la défense de leur mère de son nombril. Cette dernière opération fit lâcher un râle de douleur à l'homme, que les deux marcassins ignorèrent dans un soupir blasé qui tentait de cacher un amusement certain. Puis, tandis qu'Ishishi pansait la plaie au niveau de son ventre, Noshishi s'appliquer à lécher la défense à grands gestes lents et dégoûtants, pour la nettoyer du sang qui la souillait. Puis ils s'allongèrent à côté du corps gémissant, en attendant Kathleen.

L'aristocrate ne tarda pas à revenir, comme convenu, et se mit au travail sans commentaire. Plus ils savaient le repas proche, plus les deux marcassins sentaient leur ventre gargouiller d'impatience. Faim. Faim. Quand est-ce qu'on mange? Au bout de quelques minutes qui leur parurent une éternité, principalement à cause de l'odeur, Kathleen les appela de nouveau. S'empressant de sortir au milieu de leur bazar deux petites assiettes creuses mal assorties, mais d'apparence suffisamment classe pour imaginer qu'ils ne les avaient pas volées n'importe où, celles-là, ils accouraient déjà vers le fumet, mais s'arrêtèrent net quand elle leur rappela qu'il fallait également penser à nourrir l'individu qui leur servait présentement de jouet et d'objet d'entraînement.

Heiiin?

Oh non, sérieux?

Gnenfin, je comprends l'idée, mais quand même, quoi… Ça vaut vraiment la peine de gâcher de la nourriture pour lui?


Malgré leurs râleries, ils devaient admettre qu'ils n'étaient pas en position de refuser d'obéir. Après tout, Kathleen marquait un point, il fallait bien qu'il reste en vie et suffisamment en bonne santé pour sentir encore ce qu'on lui faisait, le bougre. Alors, non sans grognements, Ishishi fouilla à nouveau dans leur bazar pour finalement sortir un verre. C'était bien plus petits que leurs assiettes, mais ça pouvait bien contenir de quoi manger quand même, et ça ferait probablement l'affaire pour le moment.

Ensuite… Blanc. On ne pense plus, on mange. On s'empiffre même, on mange tellement vite qu'on vide son assiette en même pas une minute, on a faim, on rote, on pète, on s'excuse mais on n'en pense pas moins, on mâche, on cherche les bouts de nourriture qui restent encore entre les défenses. On se souvient de l'homme, on remplit son verre, on crache dans son verre par-dessus la bouffe, on s'approche, on le force à avaler, on rit grassement. Et tout cela finit assis mollement par terre en se frottant l'estomac, content d'avoir bien mangé. Ça fait du bien, surtout quand on l'attend depuis si longtemps. Et puis, c'est toujours une bonne chose de manger à l'oeil. Ils ne pensèrent même pas à remercier Kathleen, mais c'était un simple oubli d'impolitesse. Là encore, ils n'en pensaient pas moins.

C'est alors que Kathleen leur posa une question plutôt intéressante qui leur fit dresser le dos et les oreilles. En réponse, immédiatement, Ishishi lâcha un sourire qui mêlait reconnaissance, intérêt et amusement.

Vraiment? On a le droit de dire ce qu'on veut apprendre, maintegnant?

Noshishi, lui, n'était pas d'humeur à négocier cette nouvelle condition acquise d'office. Il préféra en profiter presque aussitôt pour tenter d'obtenir des réponses qu'il voulait déjà obtenir depuis un petit moment, et leva la patte en l'air, sans sourire, pour sa part. Ses questions étaient plus théoriques qu'autre chose, mais avant de passer aux choses plus intéressantes, autant commencer par le commencement… Les enfants, il faut dire, n'aiment pas laisser les questions sans réponse…

Okay. Alors question. C'est vraiment si grave que ça si on lui panse pas ses plaies, à l'autre? Qu'est-ce qui se passe si on lui panse pas ses plaies? Et aussi, quelle quantité il faut lui donner à manger pour qu'il reste en vie sans gâcher trop de bouffe sur son compte?
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MessageSujet: Re: Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi]   Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi] Icon_minitimeMer 24 Sep 2014 - 22:49
Un moment d’arrêt. Etaient-ils vraiment en train de la contredire ? Cherchaient-ils véritablement à remettre en question son expérience ? Quelque chose se réveilla en elle. Une envie morbide qui s’accentuait avec les minutes qui s’égrenaient. Lentement, son corps pivota pour faire face à ces apprentis qu’elle regrettait de plus en plus d’avoir acceptés. Seulement, aucun son ne passa ses lèvres. Malgré leurs protestations, ils étaient partis pour réaliser ce qu’elle demandait. Ce n’était sans doute qu’un sursis. Combien de temps encore Kathleen supporterait leur présence ? Une heure ? Deux heures ? Plus ? Ou peut-être moins... Rien ne pouvait permettre de l’établir avec exactitude. L’explosion était toutefois retardée et c’est avec calme qu’elle commença à manger. Tout en avalant sa maigre soupe, elle observait les deux marcassins. Les voir traiter ainsi leur victime lui déplaisait. Elle se rendait compte qu’ils ne rejoindraient jamais le groupe des tortionnaires de génie. Leur volonté de domination lui paraissait bien trop forte. Comme si les blessures ne les intéressaient pas autant que la sensation de force que leur donnait leur position. C’était dommage... Pour eux, pour leur avenir. Mais la Réglisse, elle, n’en avait cure. La solution se dessinait rapidement devant elle. Bientôt...

Seulement en attendant, c’était un spectacle déplorable auquel elle devait assister. Le reste de ces animaux lui donnait envie de vomir. Et si seulement cela s’arrêtait là ! Mais non, les flatulences en tout genre faisaient aussi parti du spectacle. Un son et lumière que l’aristocrate aurait préféré éviter. Patience. Elle aurait la paix et retrouverait bientôt la solitude parfaite de son existence. Lorsque, comble du bonheur, le rideau tomba sur cette scène déplaisante et que sa voix posa la question qu’ils ne semblaient pas espérer, la Réglisse se retint de sourire. De vrais gamins ! Il lui semblait que rien en eux ne possédait finalement la maturité nécessaire pour comprendre son art. Ce serait là sa dernière intervention, après ces questions, elle agirait. D’ailleurs, il n’y eut rien de véritablement original. Elle aurait pu être déçue, mais ce sentiment lui était désormais plus possible. Ou plutôt, il était déjà passé, alors, pourquoi s’y attarder ?

« Oui, vous pouvez, dans la mesure où je suis capable d’y répondre. »

L’envie d’une réplique acide et ironique lui avait aussi traversé l’esprit, seulement, comprendraient-ils de telles allusions en tant que pauvres animaux ? La jeune femme n’en était pas sûre. La franchise, sans voile aucun lui semblait donc une bien meilleure idée. Elle continua donc de cette manière pour répondre au deuxième écervelé.

« Grave ? Ça dépend ce que vous appelez grave. Tout ce que je sais, c’est que si vous le laissez sans soin, il mourra plus vite. Mais libre à vous de vous en préoccuper ou pas. »

Avaient-ils l’intelligence nécessaire pour se rendre compte qu’en tuant plus rapidement, ils tueraient aussi plus souvent. Dans ce cas, les chances de se faire repérer étaient donc elles aussi plus nombreuses. Mais ce détail, Kathleen le garda pour elle. Ces élèves ne lui paraissant soudainement plus adéquats, pourquoi les former de façon exhaustive ?

« Quelle quantité ? Je ne peux pas dire ça avec exactitude. Mettez-vous dans leur position et imaginez de quoi vous auriez besoin pour à la fois vivre et supporter ce qui vous est infligé. Je ne peux pas vous éclairer davantage. Après, comme avec les plaies, si vous ne le faites pas, ils meurent plus vite. »

Elle jeta alors un regard vers l’homme qui sombrait dans un sommeil sans doute causé par l’abondance de plaies. Réparateurs ? Peut-être, peut-être pas. Tous les corps réagissaient de manière différente après avoir subi pareils affronts. Mais ce n’était plus l’heure des tortures pour le moment, pas avant le lendemain. Leur dernière séance sans aucun doute.

« D’autres questions ? On a du temps, il faut le laisser se "reposer", cicatriser un peu avant de pouvoir reprendre avec efficacité. Du coup, ce ne sera pas avant demain que nous reprendrons. Du coup, n’hésitez pas, sinon, vous pouvez faire ce que vous voulez, tant que ça ne touche pas à notre charmant invité. »

Sur ces paroles, l’aristocrate alla s’asseoir contre la roche, près de l’entrée de la grotte. De là, elle pouvait voir son "protégé" et les deux marcassins qui auraient sans doute d’autres interrogations. Elle devait les tenir jusqu’à la nuit tombante. La suite de son plan ? Elle seule le connait...
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MessageSujet: Re: Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi]   Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi] Icon_minitimeMar 30 Sep 2014 - 21:49
Hmmmmnh...

Les deux marcassins avaient écouté Kathleen attentivement, tout en léchant machinalement le fond de leurs assiettes pourtant déjà propres depuis longtemps. Être attentifs ne les empêchait pas, pourtant, de lever un sourcil plein de doute. Se mettre à la place d'un être humain pour comprendre ce dont il avait besoin, pour vivre et pour continuer à survivre? Quel drôle d'idée. Quelle drôle de demande, déjà. Comment des sangliers fils d'une bête légendaire pourraient-ils se mettre à la place d'un être humain, si faible et si peu résistant? Ça leur passait au-dessus de la tête. Ils oubliaient toutefois probablement qu'être plus résistant qu'un être humain ne rend pas pour autant invincible. Surtout pas à Queer Tales.

Ils y réfléchissaient encore, lorsque l'aristocrate leur demanda si elles avaient d'autres questions. Pour le coup, plus rien ne leur venait vraiment. Ils n'étaient qu'à moitié convaincus par les réponses de la jeune fille, mais ils devaient admettre, à leur grand dam, qu'il y avait du vrai dans ce qu'elle disait. Un bref regard vers leur victime suffisait à comprendre que dans son état, en remettre une couche ne servirait à rien. Effectivement, si on ne laisse pas récupérer cet être tout meurtri pendant un certain temps, aucune chance de pouvoir en profiter à nouveau plus tard… Il faudrait trouver une autre victime, la capturer, et ça serait une perte de temps et d'énergie. L'économie des ressources vaut bel et bien dans tous les domaines…

Nda… D'accord. Vu son état, ça se tient. Ça serait embêtant s'il crevait tout de suite.

Noshishi, dans son immaturité caractéristique, n'arrivait pas à perdre son expression clairement déçue, même alors qu'il acquiesçait avec approbation. Cette situation lui inspirait tout simplement l'une des questions les plus basiques et les plus idiotes qui puissent venir à un enfant en bas âge qui connaît trop peu la vie :

C'est quand même désolant que tout ce qu'il y a d'amgnusant dans la vie doive se solder de règles et d'interdits qui rendent tout de suite la chose moins amgnusante.

Ishishi, ne sachant que répondre, haussa les épaules. Cela ne dura pas si longtemps, pourtant, car au bout de quelques secondes de réflexions, il releva à nouveau la tête, pensif, regardant vaguement Kathleen :

…Mais en même temps, quelqu'un qui est prêt à se mettre à la place de sa vgnictime pour mieux savoir comment la faire souffrir... 'Faut quand même admettre qu'il faut sûrement une sacrée connaissance de l'art, pour savoir faire ça.

Tout aussi pensif, Noshishi suivit le regard de son grand frère, avant finalement de remplacer son expression renfrognée par un vague sourire, et d'admettre :

…Nda. 'Faut être passionné.

Et, sa voix trahissant quelque peu son admiration retrouvée pour l'aristocrate, il ajouta :

C'est bien pour ça que c'est le maître, d'ailleurs.

Ça aurait presque pu passer pour un compliment, si les deux marcassins n'avaient pas eu cette brève conversation sans adresser une seule fois directement la parole à Kathleen, alors qu'elle était devant eux en ce moment même. Une observation admirative est-elle vraiment respectueuse, si on ne s'adresse même pas à la personne intéressée à la deuxième personne quand elle est là?

Allez savoir. Ishishi et Noshishi ne se posaient absolument pas ce genre de question, en tout cas, c'était évident. Une autre question, en revanche, ne tarda pas à leur revenir à l'esprit, une fois qu'ils eurent pris quelques nouvelles secondes pour passer à autre chose et concentrer leurs pensées ailleurs. Une question des plus stupides et des plus terre-à-terre. On ne peut pas demander à ces deux-là de réfléchir trop longtemps. Surtout pas après l'ivresse d'avoir enfin mangé…

Baissant légèrement les oreilles comme pour feindre une soumission indigne, les deux marcassins échangèrent d'abord un regard faussement hésitant, puis se tournèrent de nouveau avec Kathleen, une seule et même pensée en tête. La seule chose qu'ils projetaient de faire à présent.

Dis...

…On peut aussi nettoyer la casserole?


Par "nettoyer", il était évident que les deux bestiaux voulaient dire "lécher le fond". Parce que c'était ça, leur nouvelle idée fixe du moment. Ça ne volait pas très haut, bien sûr… Mais au moins ça détournait leur attention de la déception de ne plus pouvoir s'amuser avec l'homme épuisé qui gisait encore non-loin d'eux.
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MessageSujet: Re: Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi]   Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi] Icon_minitimeLun 1 Déc 2014 - 17:12
Ces pauvres marcassins ne semblaient clairement pas en mesure d’appréhender les dangers. De la passion ? Ils pensaient réellement que c’était là que résidait l’essence de ce que l’aristocrate décrivait comme un art ? Non, bien sûr que non. Seuls le travail et l’entraînement permettaient d’atteindre de tels résultats. Essayer telle ou telle pratique afin de mesurer l’impact qu’ils ont sur la victime. Etudier aussi si cette observation est valable sur tous les individus, une majorité ou seulement quelques rares élus. Tenter alors de déterminer ce qui fera réagir sa proie en fonction du peu de choses que l’on a pu apprendre sur elle... Tout ceci nécessite peut-être d’être passionné, mais la passion seule n’est rien ! Il n’y avait qu’à voir ce qu’avaient fait ces deux imbéciles pour s’en rendre compte. Ils y avaient mis leurs cœurs, à n’en pas douter, mais pour quel rendu ? Le cobaye était sur le point de succomber. La Réglisse avait peu d’espoirs de le voir passer la nuit. Mais ce ne serait pas le seul. A quoi bon enseigner si c’était pour voir son art bafoué par des êtres incapable de le comprendre ? Kathleen, malgré les apparences, était douée d’une certaine empathie et c’était là sa force. Eux... Elle ne savait pas trop ce qui pouvait se passer dans leurs esprits. Mais après tout, quelle importance ? Ils n’étaient que de pauvres animaux doués de parole.

Leur conversation l’agaçait d’ailleurs. Être le sujet d’une conversation sans que la parole ne lui soit adressée, l’aristocrate n’appréciait guère. Encore plus lorsque c’était pour débiter de telles âneries. Mais qu’y pouvait-elle ? Enseigner des règles de bienséances à ces personnages grossiers ne faisait pas partie de ses engagements. Les rudiments de la torture, voilà son objectif, et il ne lui restait qu’une étape. Enfin, c’était la dernière dans le cas présent, pas lors de ses précédents apprentissages. C’était sur ce point final que ses pensées se concentraient désormais. Comment terminer en beauté leur existence de marcassins ignares ? Les idées étaient nombreuses, mais elle espérait pouvoir mettre en place la plus ambitieuse de toute. Il lui faudrait être précise, patiente et surtout frapper très fort ! Rien que d’y penser, cela la mettait en émoi. Mais son visage resta figé jusqu’à ce que ses élèves lui adressent à nouveau la parole. Et pour quelle raison ! La Réglisse se sentit dépité... En proposant de poser des questions, elle s’attendait plutôt au retour sur certains détails, les différentes techniques utilisables et universelles... Mais non, tout ce qui semblait les intéressait une fois l’acte terminé, c’était la bouffe. S’ils se prétendaient différents de l’Homme, et plus particulièrement du mâle dans leur cas, c’était loupé. Poussant un soupir, la jeune femme fit un geste de la main pour leur indiquer que c’était bon.

« Tant que vous retournez à la rivière pour la nettoyer quand vous aurez terminé... »

C’était motivant. Plus ils parlaient, et plus la résolution de l’aristocrate de les faire disparaître était grande. Comme si son action méritait une récompense ! Bien sûr, c’était rarement le cas lorsque l’on parlait de meurtre, mais tout de même... Qui supporterait des esprits aussi primitifs ? Ils lui rappelaient presque l’homme qu’elle avait croisé sur Nobody Island. En fait, pour être honnête, s’ils étaient dépourvus de poils, de leurs dents proéminentes et qu’ils étaient en mesure de se tenir continuellement sur deux pattes, cette différence serait tout de suite effacée. En tout cas, physiquement puisque dans le cas de l’être humain dont elle parlait, il aurait été bien compliqué de mettre en place son plan. Même la moitié aurait été quasiment impossible. Il était plus puissant, plus grand, plus fort que ces deux frêles animaux.

Ce fut ainsi qu’arriva la nuit. Celle-ci se déposa sur le monde avec douceur, amenant avec elle la fraicheur du soir. Cette sensation sortit Kathleen de ses réflexions pour la faire ranimer le foyer laisser à l’abandon. Elle y plaça à nouveau la casserole lavée où elle prépara une nouvelle soupe frugale. Habituellement, les derniers repas étaient plus copieux, comme pour faire oublier l’imminence de la fin, mais la Réglisse ne voulait pas qu’ils soient préparés. Non, la surprise amenait plus de peur, la peur plus de souffrance, la souffrance se transformait en supplice. Celui-ci augmentait toujours jusqu’à atteindre l’insoutenable, ce moment où l’on ne souhaite plus survivre, où l’on abandonne tout espoir de vie. Alors il faut ranimer l’espoir, le réchauffer, pour l’éteindre dans un dernier geste fatal. C’était ainsi que la Réglisse voyait la mort des marcassins. Au milieu de ces bois sombres, dans une mine, en plein cœur de la nuit... Mais avant, se restaurer et patienter.

Encore quelques heures et tout serait fini. Elle pourrait alors retrouver la chaleur de son foyer sans mauvaise compagnie...
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MessageSujet: Re: Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi]   Une première leçon... Particulière. [Pv Ishishi/Noshishi] Icon_minitimeMar 2 Déc 2014 - 23:27
HRP:

Oh, si c'est juste ça, pas de problème!

Ainsi soit-il. Les marcassins étaient contents qu'on les laisse lécher le fond de la casserole, à tel point qu'ils se moquaient tout à fait d'avoir à réellement faire la vaisselle ensuite. Après tout ce n'était pas particulièrement contraignant, et en outre, Kathleen avait démontré qu'elle était digne d'un minimum de respect, et que donc il pouvait être bénéfique de faire ce qu'elle demandait. Et puis, là encore, ça serait peut-être une distraction. S'amuser avec cet homme les avait trop motivés et les poussait au zèle. Un mauvais zèle incontrôlé, donc Kathleen se rendait parfaitement compte, mais eux, absolument pas.

Bref, second spectacle de manque d'élégance. Les deux marcassins avaient simultanément plongé la tête dans la casserole en tirant des centimètres et des centimètres de langue. Ça ne dura pas bien longtemps, et lorsqu'ils ressortirent la tête de là, ils avaient des restes de soupe plein le museau et jusque sur les oreilles. Aller à la rivière ne leur ferait pas de mal. Ils en profiteraient pour se laver aussi la tête.

Et puis on était parti au pas de course. L'un des jumeaux tenant la casserole par l'avant, l'autre par l'arrière. En riant doucement, ils étaient partis à la rivière. Ils s'amusaient et ils avaient eu l'occasion de manger en plus. Il y avait donc bien des raisons de se réjouir.

Là-bas, alors qu'ils étaient loin de Kathleen, et que Noshishi s'occupait de laver la casserole tandis qu'Ishishi finissait de se laver le museau, ils prirent le temps de se calmer un court instant et de réfléchir. Si tant est qu'ils étaient capable de réfléchir tant que ça. De dialoguer, dirons-nous.

Dis, Noshishi...

Hm?

Tu crois qu'on devrait laisser la casserole là et partir?

Étonnement du plus jeune.

Pourquoi tu demandes ça maintenant?

C'est que t'avais pas l'air rassurgné au début. Et contrairement à ce que t'as l'air de croire, je me préoccupe de ce que tu penses.


Petit sourire de Noshishi qui se refléta à la surface de l'eau trouble.

Oui, mais au début c'était au début. C'est qu'elle est plutôt convaincante, cette humaine. Elle sait ce qu'elle fait. Et elle apprend bien.

C'est juste dommage qu'elle ne gnous laisse pas nous amuser autant qu'on voudrait. C'est quand même notre première fois… Mais elle a raison après tout. C'est elle qui sait. Il faut avoir de la discipligne.


Bref hochement de tête du plus jeune. Puis, baissant la tête, Ishishi ajouta :

En plus… Si on fuit maintegnant, tout ce qui nous restera à faire, ça sera fuir à nouveau, pas vrai?

Noshishi baissa la tête, perdant son sourire. Si, c'était vrai. Les poursuivants ne manquaient pas. Il y avait déjà plusieurs humains dans ce monde qui cherchaient à les tuer, ou se feraient une joie de le faire sans même les connaître. Évidemment, l'humaine aux cheveux argentés n'était pas obligatoirement digne de confiance, mais au moins, elle leur apprenait des choses utiles. Eux deux, en tant que novices, l'énervaient probablement, ils en avaient conscience malgré leur naïveté. Peut-être —espérons-le— qu'en se tenant plus calmes et en prêtant une grande attention aux consignes de l'aristocrate, les choses se passeraient mieux par la suite…

On est d'accord, apparemment… On y retourne, alors?

Nda. En plus, si on a encore l'occasion de s'amuser avec l'autre idiot quand il aura récupéré, ça peut franchement valoir le coup.


Leur optimisme rapidement retrouvé, et avec lui l'excitation de la nouveauté, les deux marcassins avaient ainsi quitté la rivière et étaient revenus vers leur abri commun exactement de la même manière qu'ils en étaient partis.

Une fois de retour à la grotte, ils avaient probablement lancé une interjection toute simple pour signifier qu'ils étaient revenus, au cas où Kathleen ne les aurait pas vus. Une interjection tout à fait inutile, en somme. Mais il leur avait semblé plus poli de dire quand même quelque chose. Et puis ils avaient déposé soigneusement la casserole lavée sur le sol, et ils étaient allés s'asseoir à quelques mètres de la pauvre victime qui survivait à peine à présent, pour l'observer sans rien faire, faute de mieux, longtemps, sans même se soucier de la nuit qui tombait. Rester calmes. Ne pas se désoler de ne rien pouvoir lui faire. Avec un peu de chance, l'occasion se représenterait plus tard…

Et puis, au bout d'un instant, ils avaient été distraits par autre chose. Une odeur qui leur fit lever le groin en l'air. Kathleen avait ranimé le feu. Et elle ne s'arrêta pas là, d'ailleurs. Elle commença à préparer une autre soupe. Les deux petits groins ne cessaient de remuer frénétiquement, stimulés par l'appel, à nouveau, de la nourriture. Ah, décidément, ils avaient eu raison de revenir, puisqu'apparemment, cela signifiait qu'ils auraient l'occasion de manger plus qu'à leur faim!

Ils avaient eu raison de revenir…

Qu'ils croyaient, bien sûr. On ne sait jamais à Queer Tales, et la promesse non-verbalisée d'un repas n'était pas censée faire perdre toute méfiance.

Malgré l'impatience qui se lisait déjà clairement dans leur comportement, les jumeaux se taisaient, attendant une autre remarque de la part de l'aristocrate. Puisque c'était elle qui savait ce qu'elle faisait le plus, c'était elle qui menait le jeu. Mais puisqu'elle l'avait mené plutôt bien jusqu'à présent, de façon réfléchie et justifiable, ça ne semblait pas être un problème aux yeux des marcassins. Surtout si, là encore, elle préparait de nouveau à manger.
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