Petit humain, mais qu'as-tu fait ? Ouvrir ce livre, pris de curiosité ! Quelle grave erreur, car dès maintenant, les contes te garderont pour eux !
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 Réminiscence incendiaire [pv Aurore B]

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Grisélidis Hans
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MessageSujet: Réminiscence incendiaire [pv Aurore B]   Réminiscence incendiaire [pv Aurore B] Icon_minitimeSam 1 Sep 2012 - 13:53
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« D’accord »

Combien de temps ? Combien de jours, combien de semaines ? Effacer les traces qui blessent…est-ce aussi simple que d’adoucir les traînées laissées par des craies ? Son expérience lui dictait tout l’inverse de ce qu’il espérait. Il posa l’une de ses mains sur le haut de sa tête, ses cheveux juste lavés étaient encore humide. Bientôt trois jours… Hans était affalé dans le canapé de son bureau, ses doigts glissant le long des rondeurs de sa méridienne. C’était une belle pièce en provenance direct de chez Ubroc. Mais même le plaisir de la contemplation lui était devenu interdit depuis ce fameux jour. Son esprit le torturait constamment, il n’arrivait plus à se concentrer sur autre chose. Chaque nouvelle divagation était sauvagement corrigé par son mental qui le ramenait à ce problème. Oublier ou ne pas oublier, tel était la véritable question. L’amnésie lui aurait été d’une grande utilité. Que ne donnerait-il pas pour simplement se vider de tous ses souvenirs, tous ceux douloureux en tout cas. Ses lèvres esquissèrent une grimace. Mais enfin, si cela devait se produire un jour, il ne deviendrait qu’un petit écervelé parmi tant d’autre. Son parcours ancré dans le déchirement avait fait de lui ce qu’il était aujourd’hui : un monstre pour certain, un prédateur selon sa vision du monde. Il n’était plus l’une de ces brebis. Être une brebis… Il se leva de la manière la plus lasse qu’il fut et se traîna jusqu’à la fenêtre, s’adossant à son montant. A l’extérieur, Pauline s’occupait des rosiers avec beaucoup d’attention. Il pouvait voir d’ici, les lèvres de la demoiselle remuer avec candeur. Il paraissait que parler aux plantes les enjolivaient - c’était ce qu’elle avait entendu de sa grand-mère, décédée il y a bien longtemps - de ce fait elle leurs murmurait toujours des mots doux. Cette vision apaisante le réconforta, un sourire, même, parvint à se faufiler jusqu’à ses lèvres : un sourire apaisant.

Depuis trois journées à présent, il faisait les cent pas dans son manoir, tout lui semblait ennuyant. Il nageait dans son bleu, son regard ne s’arrêtant sur aucun détail, comme si tout n’était que vague paisible et régulière autour de lui. Maria, qui le suivait comme son ombre était semblable à une méduse, qui, de la plus lente et gracieuse des manières, faisait flotter les pans de sa robe dans l’air saturé de silence. Il avait tellement de problème à résoudre, mais il n’arrivait à se concentrer sur aucun. Voilà maintenant depuis au moins une semaine que Aurore, sa nouvelle servante, n’était pas revenue. Sitôt qu’il l’avait prit sous son aile, il lui avait affecté la délicate tache de parcourir les brocantes pour trouver les plus beaux et rares livres qu’elle put trouver. C’était une tâche extrêmement importante celons Hans, il fallait que les livres répondent à certain critère particulier et ne pas se laisser embrouiller par les contenues honteux d'autres, et Aurore avait été parfaite pendant les quelques jours qu’elle avait passée chez lui. Il ne lui avait pas mis tout de suite les fils, car, comme elle était nouvelle et n’avait pas eu d’initiation, il fallait d’abord constater sa fiabilité. Et maintenant voilà qu’elle s’évaporait dans l’atmosphère. Il soupira. Une petite voix interne lui disait que se devait être les gardes, ces malheureux gardes… il lui faudrait donc finalement retourner tuer ces parents pour être enfin tranquille. Parfois son ignoble corbeau venait heurter sa rétine de par le rouge de sa tenue et le mettait d’humeur irascible pendant une dizaine de minute. Que son monde intérieur était doux comparé aux violences extérieures, il avait entendu que la reine avait organisé un énorme massacre, près de la place des exécutions, mais même cette nouvelle assez étrange (la reine était connue pour être colérique, pas complètement siphonnée) n’arrivait pas à le tirer de sa léthargie.

Il expira profondément, se décollant de la fenêtre. Son regard parcouru le bureau, encore une fois, il n’avait rien envie de faire. Les yeux rivés sur le sol, il rejoignit l’un de ses merveilleux salons. Mais une fois assis devant l’échiquier les pions ne lui paraissait plus aussi amusant. Un grincement. Maria se faufila à l’intérieur, il tourna son visage sans émotion vers elle. Ces toutes petites pupilles semblaient être triste à sa place. Heureusement aucune de ses servantes n’avaient fait de remarque par rapport à l’intrusion de Hansel. Il fronça les sourcils et ne lui adressa pas un mot. Il se sentait légèrement gêné, il ne savait pas vraiment dans quel état Hansel l’avait ramené à son manoir, et bien que rien ne sembla avoir changer dans sa bâtisse, Hans restait angoissé. Il espérait du fond de son cœur qu’elles ne l’avaient pas admirées dans toute sa médiocrité. Il ne voulait pas que leur aveuglement s’éteigne. Sa plus fidèle servante donc, vint s’assoir en face de lui, sans pour autant lui faire comprendre qu’un jeu l’intéresserait. Elle semblait plus inquiète qu’autre chose, certainement qu’elle pensait qu’il déprimait un peu, et voulait éviter cela. C’était touchant comme son chaton préféré agissait un peu comme une mère poule sur lui. Il sourit pour la rassurer. Bah… cela avait quelque chose d’agréable, de voir une personne aussi bien éduquée malgré la faiblesse de son genre, larmoyer lorsque vous semblez aller mal.

-Tu sais…

Ses yeux s’éclairèrent. Elle avait toujours gobé chacun des mots du bleu, comme si il était un prophète ou un truc du genre. Il soupira et lui fit signe de laisser tomber. Non, il n’avait même pas à cœur d’entamer une discussion. Elle se ratatina dans le fauteuil, peut-être qu’elle pensait avoir fait une mauvaise action. Peut-être n’aurait-elle pas du venir tenir compagnie au maître, peut-être qu’elle le dérangeait dans ses réflexions. Elle devait être en train de se répéter ces phrases, inlassablement, dans sa petite tête bien soumise. La domestique venait de baisser les yeux. D’un seul coup la porte s’ouvrit de nouveau et Héloïse fit son apparition. Hans jeta un coup d’œil à l’imposante pendule qui se trouvait dans un coin de la pièce. Ah oui, c’était l’heure du nettoyage dans les salons, il avait oubliez. La nouvelle arrivante le regarda surprise sans rien faire, sans savoir si elle devait quittez les lieux et revenir plus tard ou commencez le nettoyage. Il la laissa, hésitante, ce spectacle l’amusait au plus haut point. Il tendit sa main et attrapa une des pièces de l’échiquier et la déplaça au hasard. Maria sursauta, et se concentra sur le plateau, comme pour déchiffrer ces nouvelles règles, Héloïse quant à elle, interpréta le message et commença à s’éclipser après une légère révérence mais la voix masculine qui résonna l’arrêta net dans sa fuite.

-Si tu devais te changer les idées, ou irais-tu ?

Son regard fit la bascule de Hans à Maria comme pour essayer de voir s’il y avait de la tension, et donc, un risque de violence lors de sa réponse. Les deux visages détendu qui l’observait la dissuadèrent de cela et elle prit alors pleinement son temps pour réfléchir avant d’énoncer :

-Si je n’avais rien de très distrayant à faire, je pense que je me rendrais –avec votre accord- a Small Fair pour assister à l’un de ses spectacle dans le grand cirque, cela fait tellement longtemps que je ne suis pas aller voir des numéros !

Ses yeux scintillait d’une réelle envie, soit, il faudrait qu’Hans organise une sortie aux chapiteaux avec les servantes qui le voudrait, pour aller les divertir aux cirques. Cela pouvait être un bon point, mais il fallait d’abord qu’il s’assure que ce cirque ne fut promoteur d’aberration féminine, il ne fallait pas montrer de mauvaises choses à ses pauvres chatons. Le Grisélidis ordonna à Héloïse d’abandonner momentanément sa tâche pour aller faire remplir une liste aux autres servantes, celles qui aurait potentiellement envie d’aller au cirque, et celle que ce divertissement n’enchantait guère. Maria venait de prendre une pièce dans ses mains, le roi blanc plus exactement. Son doux visage s’était teinté de mélancolie. Hans fit semblant de ne pas le voir, il savait que cet histoire de cirque devait remuer un peu sa servante, pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. Ils avaient tout deux des raisons de haïr au plus haut point ses endroits, mais ils seraient faible de se laisser dominer par un traumatisme enfantin et de refuser à jamais de fouler le sol de ces antres à délires et surprises. Les petits doigts attrapèrent avec délicatesse le roi noir se trouvant dans le jeu du bleu, pour aller poser, au final, les deux rois, face à face, au milieu du jeu. La voix légère et feutrée de Maria rompit ce nouveau silence. Hans était certain qu’il n’y avait pas voix plus onctueuse sur terre.

-Vous allez y aller n’est-ce pas ? Êtes-vous bien certain de vouloir retourner dans un cirque ?

-Maria… il y a beaucoup de différence dans un cirque selon que tu sois spectateur ou non.

-Ces endroits portes malheur… je n’ai pas envie qu’il vous arrive quelque chose…

Hans laissa transparaître son amusement sur ses lèvres.


-Porter malheur ? Voyons ! Maria, si je n’étais pas rentré dans ce cirque tu y serais toujours à l’heure qui l’ait, à te trainer au sol pour ramasser les restes. Si le cirque n’avait jamais brûlé, nous serions juste devenue des larves, et si nous n’avions jamais été accusé à tord ce jour là, nous n’aurions jamais rencontré Aby, je ne serais jamais devenu ce que je suis, ma sœur serait en reine et parmi les nobles, et je serais certainement mort comme un misérable, car étant resté une pauvre brebis sans attache, j’aurais tôt fait d’être dévoré. Maria, si cela ne c’était pas passé ainsi, nous serions tout les deux mort à l’heure qu’il ait, ou réduit à l’état d’esclave.

Il se pencha vers elle, prenant un air plus sérieux.

-j’espère que tu ne regrette rien Maria, j’espère que tu ne regretteras jamais. Si cela devait t’arriver un jour, je préparerais la cérémonie funèbre pour toi ma cher. Il n’y a rien de plus inadmissible que de regretter ceci.

Puis il se posa confortablement pendant un moment dans son fauteuil, tandis que sa splendide servante ce sentait confuse et honteuse d’avoir évoquée ce sujet. Elle ne prit néanmoins pas congé, et laissa à la contemplation son air pitoyable, dont Hans pouvait ainsi se délecter. Au bout d’une quinzaine de minutes il lui adressa un sourire en signe de pardon et avec cela, elle s’éclipsa pour aller effectuer ses tâches habituelles. Hans se retrouva à déambuler comme à son habitude, avant de se décider à se préparer pour son voyage. Il prévint les servantes de son absence et du but qu’elle recelait. Lorsqu’il traversa le hall pour remonter dans ses appartements régler quelques lettres, un grincement le fit sursauter. Alors qu’il levait les yeux au plafond il aperçut que Aby était de retour sur son perchoir et qu’elle l’observait, de tout son carmin et de toute sa folie, elle mimait une phrase et notre chaperon bleu intercepta parfaitement le message, et en échange il lui envoya son regard, et le corbeau prit un air contrarié, de ne pas avoir réussit à effrayer le Grisélidis, car il y avait le contrat…ce fichue contrat. Et alors qu’elle s’en allait boudeuse, Hans alla terminer quelques lettres, et alla se munir d’une bonne bourse de vincents et d’une dague, qu’il glissa dans l’une de ses bottes : il y avait une poche à l’intérieur prévu à cet effet, qui faisait office de fourreau. Il aurait bien besoin de cet argent pour les auberges et pour Small Fair, après tout, peut-être qu’il trouverait quelque chose d’assez intéressant là-bas pour y débourser cet argent ?

La route était chaotique. D’habitude il demandait toujours un cocher, mais pour une fois, il avait eu envie de se promener, et c’est a pied qu’il parti pour Crudelis. Comme il était d’humeur maussade il décida de tout couper à travers la forêt, bien entendue le terme « couper » n’était pas tout à fait juste, mais au final, entre couper de la Alive Forest à la Dead Forest en coupant en diagonale lui semblait une meilleure perspective que remonter sur le cannibale village pour redescendre ensuite et traverse tout de même un peu de forêt pour accéder à Crudelis. Il aurait put passer aussi par Nivis, mais le voyage aurait alors été d’autant plus difficile et plus long. Il fit une première halte après une demi-journée de marche à la frontière de la Alive et Dead forest, dans une petit Auberge dont il avait ouïs dire chez Vitale. Il y passa la nuit sans encombre, par chance l’auberge n’était pas très remplie et il n’avait pas eu de problème avec la clientèle déjà présente. Le lendemain il repartie aux aurores, ayant acheté quelques vivres avant de quitter les lieux. Il continua sa traversé, et après s’être restauré sans s’arrêter, il passa la frontière à l’aube d’un nouveau jour, et arriva à small fair vers les deux-trois heures du matin. Il alla dormir dans un établissement semblable à celui devant jusqu’au milieu de l’après-midi. Après avoir récupéré, il se lava, se restaura et alla déambuler dans Small Fair, enfin.

C’était un lieu vivant, un lieu bruyant, chatoyant, rempli de couleur outrageante. Des pantins montés sur échasse divertissaient la foule à même la rue. Les commerces étaient flamboyant et s’étalait dans les rues. Quelques gamins courraient en tout sens. Hans eut une terrible impression, en voyant cette scène, mais il ne comprit pas vraiment pourquoi, il trouvait qu’il manquait quelque chose…mais il ne savait pas quoi. Puis, s’arrêtant de penser à une chose aussi futile il contempla les étales. Il avait entendue que beaucoup de représentation se passait le soir, dans le Dark Wood Circus. Il y avait d’autre troupe qui animait des spectacles avec leur scénette pignons sur rue, mais il ne s’y arrêta pas, c’était beaucoup trop primaire pour ses servantes, il irait simplement voir dans le cirque. Des tours avec des animaux, il n’y avait rien de très méchant à cela. Une étale attira son attention. Elle était remplie de pommes, de pommes de toutes les couleurs, mais il manquait les bleus. Bien entendue Hans reconnue immédiatement les célèbres pommes de Blanche, qui se faisait piller de temps en temps… comme ici présent. Il ne connaissait pas tout les effets de celle-ci, n’en ayant jamais utilisé avant, il connaissait au moins l’effet des bleus, qu’il trouvait du meilleur goût que cela put être. S’approchant un peu plus du marchand qui les proposait, celui-ci lui offrit gracieusement un petit panier de pommes blanches avec moult clin d’œil. Hans ne comprit pas très bien ou il voulait en venir mais accepta le cadeau sans broncher, une fois rentré il testerait les effets.

Alors qu’il continuait à déambuler, son panier à la main, la foule lui parut soudain oppressante et il alla s’allonger dans l’herbe, juste à côté du cirque. Il y avait beaucoup moins de monde ici. Il contempla les pommes blanches, et remarqua bientôt la présence d’un petit papier dans cette corbeille. Il l’attrapa et l’ouvrit et découvrit une adresse. Cela le fit sourire puis il déchira cette erreur, avant de s’allonger dans l’herbe. Le soleil déclinait tout doucement et le ciel se teinta de violet et de noir bientôt. Des centaines de loupiotes et lumière en tout genre s’allumèrent dans la rue. Il se leva et commença à alla se placer à l’entrée du cirque, bien plus loin de l’endroit ou il se trouvait. Il n’aimait pas les cirques, mais il n’avait aucun ressenti envers eux. Il y avait vraiment très peu de monde devant, et toutes ces personnes venues assister au spectacle semblait…douteuses. Certaines venaient simplement prendre un ticket pour le lendemain après-midi, et c’est alors qu’il achetait sa place et se préparait à rentrer, qu’il s’aperçut qu’il avait oublié de prendre le panier avec lui. Se traitant d’imbécile il s’excusa auprès de la personne qui vendait le ticket sans lui prêter plus d’attention et retourna à l’endroit, plus éloigné et proches des loges, ou il s’était reposé, et n’y trouva aucune trace de l’objet. Maussade, il retourna auprès de l’entrée. Heureusement qu’il n’avait pas payé, enfin…ce n’était pas très important et cela l’avait encombré plus qu’autre chose, donc ce n’était pas si mal.

Il prit place dans l’endroit quasiment désert et plongé dans une douce pénombre, alors qu’un cercle de lumière jaune éclaira le centre de la piste.


[voilà voilà, désolé pour l'attente et les fautes y_y pas le temps de corriger tout de suite, dit moi si quelque chose ne te conviens pas ^^]


Dernière édition par Grisélidis Hans le Sam 4 Mai 2013 - 12:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Réminiscence incendiaire [pv Aurore B]   Réminiscence incendiaire [pv Aurore B] Icon_minitimeDim 9 Sep 2012 - 20:10
La lueur d’une lanterne, la flamme qui vacille de temps en temps, portée par une nuit sans vent, enfermée dans son petit habitacle de verre. La lueur d’une lanterne qui se reflète dans des yeux couleurs saphir. Ils n’expriment pas grand-chose, se content de fixer cette lumière fragile. Une lanterne…la fée du feu enfermée là…et soudain un flash un éclair et tout lui revient ou presque. Une nuit, un soir, de grand vent ? De beau temps ? Elle ne s’en souvient plus. Mais ce lui, cet homme entré dans son petit monde et qui lui a tout volé jusqu’à ses sentiments, malheureusement elle s’en souvient et même trop bien. Une Aurore un peu amère en ce début de soirée, qui cherche à enterrer ces tracas, elle qui d’habitude fait fit de toute les règles de bonne conduite, de tous les problèmes qui essayent de lui gâcher la vie. Mais là ce n’est pas extérieur, c’est en elle, ça la ronge, et elle ne peut pas s’arracher le cœur, quel dommage. Souhaiter son retour ? Surement pas…pas maintenant c’est trop tôt, elle peut encore tenir…soupir…

La jeune femme lève la tête de son ouvrage quand un bruit de raclement se fait entendre de l’autre coté de la tente. Sous la toile, se découpe la silhouette de Grey, son fidèle assistant. Il termine surement d’installer le matériel pour ce soir. Ah non il a terminé, il se rince les mains dans le seau posé au sol et pose soudain son regard sur la directrice. La jeune femme est assise…disons plutôt affalée puisque c’est le terme qui convient le mieux, sur un tas de sacs de sable. L’aiguille entre ses doigts fait des allés retour sur le tissu d’un futur costume de scène. Ce n’est pas pour elle, plus taillé pour un homme. Lui irait-il, à ce lui parti loin d’ici ? Les couleurs ne sont pas trop vives, et puis ce bleu nuit se marierait parfaitement à l’éclat de ses yeux…non ce costume est pour Grey ou un autre artiste du cirque et surement pas pour un vagabond ! La jeune femme fronce les sourcils en se surprenant d’avoir de telle pensées. Grey qui tout en se recoiffant épie Aurore du coin de l’œil lui demande timidement:

- Tout va bien Mademoiselle ?

Il ne parle pas beaucoup d’habitude, la situation doit sérieusement l’inquiéter pour que des mots franchissent ses lèvres. Le pauvre si il savait…Oh mais il sait à moitié du moins. Il l’a bien vu l’homme, repartir au petit jour. Si ça se trouve, il l’avait même vu entrer. Mais depuis son départ, il n’avait pas questionné sa directrice, et aurait été très mal avisé de le faire. La jeune femme laissa les mots en suspend, laissant défiler quelque secondes jusqu’à ce que la voix du jeune homme s’évapore complètement de son esprit. Puis, sans quitter son aiguille des yeux, elle désigna de la tête une forme sous une bâche tout près d’elle et répondit doucement:

- Dis mon petit Grey, cela fait longtemps que tu ne m’as pas joué un air.

Le jeune garçon resta un instant sans trop savoir quoi répondre, mais finalement il se décida pour la solution de facilité. Certes, il aurait voulu obtenir sa réponse mais puisque Aurore souhaitait garder ses sombres pensées pour elle, mieux valait ne pas la déranger. Il fit deux pas pour soulever le tissu qui recouvrait un vieux piano un peu poussiéreux. C’était celui qui était utilisé de temps en temps en fond sonore pour les spectacles. Ces derniers temps, les pianistes se faisaient rare, et l’instrument était laissé à l’abandon. Le garçon lui-même l’avait négligé au profit d’autres tâches. Il s'assit donc en face des touches qu’il effleura doucement du bout des doigts. Quelques secondes passèrent, au bout desquelles s’éleva une douce musique. Lente, un brin mélancolique, c’était les airs qu’il appréciait. Aurore bien souvent préférait les rythmes plus soulevés, qui vous faisaient danser jusqu’au bout de la nuit. Mais quand elle demandait à Grey de jouer, en quête de la caresse de ses notes, elle se trouvait apaisée, prête à remonter sur scène. Et il le fallait pour ce soir, alors que la fin de l’après-midi était bien entamé. Le soleil déclinait vite ses derniers temps, et avec lui la couleur des feuilles sur les arbres.

Ils leurs restaient sans doute une bonne heure avant de devoir commencer à tout préparer. Bon ce ne serait pas long, chacun savait ce qu’il avait à faire, et tout était réglé comme du papier à musique. Depuis une semaine, Aurore avait mis à jour son programme qu’elle renouvelait régulièrement en fonction de ses effectifs et de ses clients. C’est qu’à force, elle s’était taillé une petite réputation et avait ses habitués. Le cirque offrait deux catégories différentes de spectacles: il y avait ceux de l’après-midi. On ne les donnaient pas souvent, peut être une fois par mois tout au plus. C’était les spectacles tout publique, on y voyait des enfants, euphorie et joie se dessinaient sur les visages. On n’y présentait que des animaux dits normaux. Les artistes cachaient leurs difformités sous du maquillage et leurs visage se déformaient pour tenter de reproduire un sourire. Quand ce genre de spectacle avait lieu, on placardait des affiches dans toutes la région et les gradins étaient pleins. Et puis il y a les spectacles du soir, comme celui qui va avoir lieu. Ces représentations qui ont leurs habitués, ne comptant plus beaucoup d’enfants. Les mêmes clients cherchant sans cesse du renouveau, plus de difformités, plus de sensationnelle. Ils viennent au cirque comme ils viendraient au cabaret, versant quelques pièces pour un spectacle les sortant de leur monotone quotidien. Ils veulent rire, mais pas seulement aux pitrerie des clowns. Il veulent s’exclamer, mais pas seulement devant les numéros de force. Les tigres dans les cercles de feu, les trapézistes, tout ça c’est trop commun. Ce que veut l‘homme, c‘est du primitif, des bêtes de foires. Aurore avait donc renouvelé son programme comme bien souvent, mais ce soir, elle n’avait pas le cœur à y faire honneur. Pas encore, juste le temps de s’aérer l’esprit sur une partition, et la clé de sol sera la clé qui libèrera son cœur pour la soirée.

En accommodant les dernières broderies, la jeune femme se laissait bercer par le piano, se vidant l’esprit afin d’assurer son titre de directrice. Oui, ce soir encore elle allait enflammer la piste aux étoiles, et puis le numéro de la sirène était enfin au point. Pas facile d’organiser un numéro aquatique, mais la jeune fille était enfin prête à l‘exécuter, cela faisait un moment que la plupart des personnes dans la salles attendaient la surprise du chef pour ainsi dire. Riez mes chéris vous allez aimer…pourritures mauvaises sans scrupules, celui qui se mettait au deuxième rang près des musiciens en était une belle. Cela faisait un moment que la jeune femme voulait se l’approprier pour lui donner tout le sensationnelle qu’il réclamait. Mais l’agneau ne venait pas seul, un vrai troupeau de berger, il fallait de la prudence, mais un jour promis, ce porc elle en ferait son affaire. L’idée de le faire couiner redora la sourire angélique de la jeune femme, qui était en train de coudre son dernier bouton. Elle leva enfin les yeux pour regarder le résultat et réussit à chasser l’image de Dray (parce qu’il fallait bien se décider à le nommer celui-là) dans ce costume. Oui il serait parfait pour Grey, les teintes bleues étaient celles qui lui allait le mieux. Elle se leva et posa l’habit sur le bord du piano:

- Essayes-ça et vois si il te vas. La scène, la scène, les notes m’emmènent….

Chantonnant quelques mots improvisé, la demoiselle commença à s’éloigner vers sa roulotte. Dans sa prison de verre la lanterne brulait toujours. Spectre de la mémoire qui refuse de se laisser noyer. Grey à son tour quitta sa place, en soufflant la flamme pour la chasser temporairement de l’esprit de sa directrice.
Aurore se retrouva en quelque pas devant sa roulotte dont elle poussa la porte pour se diriger vers son armoire. Que mettre ce soir ? Elle en avait assez des robes et opta pour un pantalon noir très moulant qu’elle recouvrit avec des bottes à talon montant jusqu’au dessus des genoux. Du moins une botte puisque l’une manquait à l’appel, elle verrait ça plus tard. La main pas encore gantée parcourus les piles chancelantes de vêtements pour en extirper un haut blanc et bleu très foncé. C’était une sorte de costume décoré de dorures dont le bas était constitué d’un corset. Ça ferait l’affaire pour ce soir, bleu comme le ballet aquatique à venir. La jeune femme s’installa devant sa coiffeuse dont le miroir n’avait toujours pas été remplacé. Au lieu de son reflet brisé habituel, elle plongea ses yeux dans la plaque noir qui avait contenue les morceaux de verre il y a peu de temps encore. Le reflet scindé en deux parties évoquait trop l’indécision, le dilemme de l’amour ou de la haine, c’était une bonne chose de l’avoir entièrement cassé. La belle se saisie d’un morceau de verre et se farda de blanc, opta pour un rouge à lèvre noir et se colora les paupières avec un bleu sombre. C’était soft pour une fois. Les gants, le chapeau haute forme, un coup de parfum et toujours l’absence d’une botte. La jeune femme entreprit une rapide recherche qu’elle abandonna vite pour se concentrer sur ses ongles. Elle verrait ça plus tard, elle verrait ça plus tard….

La nuit avait presque entièrement dévoré le crépuscule quand Grey fit ouvrir la billetterie, tout était installé sous le chapiteau, il n’y avait plus que les artistes à examiner pour pouvoir lancer le spectacle. Il était en train de raccommoder le chignon des siamoises quand la directrice arriva, pieds-nues et une botte dans la main. Il ne s’en formalisa pas. Elle revenait surement de la cages des fauves avec lesquels elle ouvrait le spectacle. Le jeune homme termina d’ajuster la coiffure des sœurs pour disparaitre au dehors et revenir un peu plus tard avec la botte manquante. Aurore sans empara sans un mot, les enfilas puis frappa dans ses mains. Tous les artistes réunis dans les coulisses du chapiteau levèrent des yeux vide vers elle.

- Bien mes chéris c’est le moment de mettre le feu.

Le signal du départ, les musiciens entrèrent dans leurs boxes, archers prêt à tirer sur les cordes. Les deux machinistes qui s’occupaient des lanternes gagnèrent le ciel rayé de la toile en évitant de se faire remarquer pas les spectateurs présents. On abaissa des voiles de tissu fin au-dessus des gradins afin de tamiser la lumière des lanternes. Ainsi seule la piste demeurait éclairée par un rond de lumière bien net dans lequel Aurore se plongea sans la moindre hésitation. Dès son entré les musiciens entamèrent une musique rythmée pas trop forte pour ne pas couvrir le son de sa voix. Un sourire enjôleur sur ces lèvres coloriées de noir, elle entama son discoure d’entrée:

- Ladies and Gentlemen, vous qui venez ce soir sous ce chapiteau, vous qui voulez que vos yeux s’étonnent, s’émerveillent ou s’offusquent. N’ayez crainte des quand dira-t-on. Ne soyez pas effrayez, de l’anormalité. Approchez, approchez, relâchez vous le temps d’une soirée, et repartez comblez, je suis la pour servir vos attentes les plus folles !

Se disant, la directrice se découvrit la tête puis s’inclina rapidement avec un petit rire. Un claquement de fouet se fit entendre lorsqu’elle se redressa, et pendant qu’elle continuait son discoure, on fit lever des grilles tout autour de la piste qui enfermèrent la jeune femme dans un prison métallique, déjà prisonnière du cercle de lumière qui vira au rouge. Des tigres entrèrent calmement de leur démarche féline et vinrent se frotter contre les bottes à talon. Aurore posa une main sur la tête d’une panthère noire, dernière arrivée et reprit:

- Ce soir, je vous emmène vers des brises marines, vers ces créatures des abysses qui font rêver les marins et chanter les poètes en bord de mer. Approchez, approchez, vous êtes mes brebis, je serais votre berger. Point de danger, et sur-ce régalez vous.


Une langue que l’on passe sur ces lèvres, les fauves tous aux aguets, en cercle autour de la prisonnière du cercle de lumière qui devient fumée lorsque qu’elle lâche une boule fumigène. La belle disparait, regagne les coulisses hors de vu de spectateurs qui regarde la fumée se dissiper, tandis que le rond de lumière redevient net, et le petit lapin blanc au milieu des fauves se colore de rouges sans qu’on est besoin d’utiliser un filtre de lumière.
Les numéros se succèdent, entre chaque Aurore fait l’animation, parfois acrobate, parfois immobile. Elle est étoile de la piste, reine de son monde, tentant d’accrocher chaque regard à ses lèvres et de les ravir à coup de sourires. Quand arrive le numéro aquatique, la salle est captivée d’avance, pas besoin de trop en faire. Fatiguée après une bonne heure de spectacle, la jeune femme s’éloigna un peu des coulisses en quête de fraicheur. Plusieurs caisse étaient disposées ça et là, et sur l’une un panier remplie de pommes de couleur blanche. On en voyait des vertes et des pas mures à Queer Tales, alors des pommes blanches, qu’est-ce que ça pouvait faire ? La main gantée se saisit de l’une d’elle, la considéra un instant et croqua dedans. Une petite dose de vitamine pour la suite du spectacle, une petite bouchée de rien du tout pour un spasme soudain qui secoue tout le corps de la jeune femme. Le fruit tomba à terre, tandis qu’Aurore était en quête d’équilibre car elle chancelait sous l’effet…de quoi au juste ? Douleur ? Oui c’était douloureux, comme si des insectes étaient en train de lui transpercer la peau de l’intérieur, allant jusqu’à lui couper les jambes, incapable de tenir debout plus longtemps. La jeune femme inspira vivement le temps que dura ce calvaire, pas bien long en fait, juste le temps pour elle de devenir il. Oui, elle n’était plus elle, mais il qui ne s’accordait plus vraiment avec les deux arguments qui ornait auparavant sa poitrine. Aurore se releva doucement, et resta au moins deux bonnes minutes immobile, le temps de prendre conscience de ce qu’il lui était arrivé. Ce dernier évènement se fraya un chemin à travers la broussaille de ses pensées et elle (ou il comme vous voulez) accepta ça avec un demi-sourire, mais…Un miroir !

Aurore courut jusqu’à la loge la plus proche pour se pencher vers un grand miroir couvert de costumes qu’elle balaya d’un revers de main. Oui le reflet prisonnier dans les dorures arrachées était bien masculin. Quoi que…ses traits étaient toujours très efféminés, et si notre directeur avait gagné en musculature, le premier venu aurait put le qualifier de freluquet car il n’était pas très impressionnant. Les vêtements féminin lui allait toujours aussi bien, quoi qu’un peu court. Le côté amusant était les mains, toujours vernis une fois le gants ôté, toujours aussi fine une fois bien observé. Pas de quoi s’alarmer pour le moment. Le jeune homme passa la main dans ses cheveux, légèrement raccourcis mais toujours roses. Il s’observa encore une fois dans le miroir, avec un regard méprisant pour le reflet. Tsss, c’est le imprévu du spectacle. Et qui serait elle pour ne pas faire face à cela. On veut du renouveau, on veut bouger, s’amuser et tenter de nouvelles expériences !

C’est changé et remaquillé que Aurore passa sous les yeux de Grey pour regagner les cœur de la piste. Le rouquin ne put vraiment masquer sa surprise mais il avait quand même reconnut sa…son maître ? Si il avait crut bon de ne rien dire et de continuer l’animation, mieux valait ne pas déranger.
Le numéro aquatique avait remporté un vif succès et on arrivait bientôt à la fin du spectacle. La voix devenu légèrement plus grave, de Mr Loyale continua d’animer la soirée. Cette voix, plutôt aiguë pour un homme, le genre de voix qui s’échappe des lèvres sous la forme d’une caresse. Même devenu homme, notre Aurore conservait tout son charisme d’animateur. Sa réputation, elle n’en avait que faire. Mais c’était naturel pour elle d’être ainsi.

-….J’espère que le spectacle vous a plut, revenez vite nous voir, prochaine séance dans deux jours, même heure, même lieu, même directeur.

Un sourire, des applaudissement, une salle qui redevient vide.

- Heu Mademoiselle…

- Demain Grey, je suis fatigué, range tout on verra demain.

Aurore n’avait pas trop prêté attention aux derniers évènements, mais l’adrénaline de la scène retombée, elle était confrontée à la réalité. Bon c’était bien embêtant d’être un homme à présent. Est-ce que cela serait permanent ? Raaah, voilà qui était dérangeant. Fuuuh…roulotte mon chers, quand grise mine arrive, la bête rentre dans sa tanière pour être seule avec ces tracas. Pas question de piano, et encore moins de Grey, pas question de personne. Alors que le directeur montait les trois marches de sa roulotte, il perçut un bruit de pas de la nuit. Il se retourna en lâchant ces quelque mots l’air vaguement ennuyé:

- J’ai dis que je voulais personne ce soir, alors à moins que vous vous nommiez Personne, ce qui serait embêtant pour moi…Vous seriez un charmant enfant si vous regagniez la sortit ou alliez vous perdre entre les griffes d’un fauve.

Aurore face à une ombre dans la nuit, plissa les yeux pour tenter de mieux distinguer la silhouette qui l’avait suivit jusqu’ici et qui n‘était visiblement pas décidé à partir. Ah les imprévus du spectacle….

- Les fauves ne te tente pas hein ? Tu préfères quelque chose de plus subtile sans doute, mon chers enfant perdu, perdu dans la nuit, il ne voit pas qu’il est minuit, s’attarde et ennui…ah il ennui.

Ah les imprévus de spectacle, s’ils pouvait tous croquer gentiment une pomme, et aller mourir plus loin empoisonné, ce serait sympathique de leurs part. C’est très commun mais après on est tranquille. Des pommes, des pommes, satanée pomme blanche ! Dans les méandre de ses pensés, depuis bientôt un quart d‘heure, une petite voix dans la tête d’Aurore maudissait toutes les pommes de Queer Tales. Toutes ! Les vertes comme les pas mures.
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Grisélidis Hans
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MessageSujet: Re: Réminiscence incendiaire [pv Aurore B]   Réminiscence incendiaire [pv Aurore B] Icon_minitimeJeu 6 Juin 2013 - 17:21
when light go down

La noirceur, l’étouffante chaleur. L’étoffe rustique, l’impression du cocon primaire, maternel. Autant d’illusion, autant de leurre. Le silence suspect des spectateurs présents. Hans, assit au centre des petits gradins, détaillaient les autres occupants de ces marches. Aucune brebis, aucun agneau. Il n’y avait que des chasseurs ici. Une moue s’immisça sur son visage. Avec ce genre de voyeur, le spectacle devait être a l’opposé de ce qu’il voulait montrer à ses chatons. Un cercle de lumière crue exposait le centre de la piste. Avec le contraste, Hans n’arrivait plus à apprécier correctement les personnes autour de lui. Le spectacle se devait de retenir toute son attention, mais il n’y pouvait rien, rien que ces rustres le gênait et l’intriguait fortement. Il fallait, dans ce cas, simplement espérer que le reste le captive tout autant.

Dans les pupilles de ceux qui amenèrent les fauves, dans les mimiques des sœurs liées à jamais, dans les cabrioles des pauvres hommes, sur la danse macabre de tous les stériles, dans le silence qui régna ensuite, Hans ne vit que l'abandon.
Dans les tours de pistes des demi-vivants, dans l'incertitude de l'aveugle, dans les remous du bain enflammé, dans le ton de l'homme grimé, dans la magie macabre, Hans n'y vit qu'une profonde, désespéré mélancolie.
Ces hommes, ces femmes, ces animaux, tous ne semblaient être que des suicidé en devenir. Mais ce qui marqua surtout Hans, ce fut ces petites personnes, derrières, par delà les lumières, les yeux rivés au sol. Un long frisson descendit le long de son cou. C'était lui, ou plutôt, cela avait été lui.

Des chiens galeux se traînent. L’œil noir, plus rien ne brille dans leur pupilles. Ils pendent la langue bien bas, ramasse tous les miasmes que la foule refoule. Des chiens boiteux se traînent, font les pitres sans s'en apercevoir, et baladent leur regard sans aucune étincelle, que les spectateurs avides dévorent de leur appétence étoilé. Des chiens galeux à qui l'on a retiré les crocs. Des chiens galeux...avec des vêtements pitoyables, des pitances misérables, des vies inflammables. Que leurs restent-ils ?


I want to go, over the road, in the Styx.
Give me, give me to the death.
There is only place for corpses here.
Dead men always smile with their unhealthy grin.
When light go down, I sigh against my lost soul ;
I sigh because I can’t remember when I was a man.
My eyelids fall under the curtain and only saw the crimson cry ;
Our beloved tears, which recall us of our fullest body.
Like a candle which burn for carrying is burden ;
Waxes falling as tears.

I wish Fire
Fire everywhere
Lightened my irises in the darkness of the capital
Creating dancing shadows
Eating all the bloody color
I wish this funny show
With all the truly scream of the jerks
Like an orchestra of slaughtered pigs

And I will circle in the center of the track,
Singing hell and Fire
Fire consuming all this little world.
Because I won’t remember fear, it’s too late
Too late
Because I won’t remember when I was a man
Was I ?
But I will do everything for this moment
This petty, senseless day,
When my tears can shine,
When my grin will finally hurt your eyes.
C'était une idée idiote. Maria avait raison, il le sentait maintenant entre la lumière amère, les couleurs agressives, les lèvres bariolées et les sourires brisés. Toute cette tension cruelle sous-jacente lui rappelait de mauvais souvenirs. Il doutait qu'un seul « artiste » fut heureux de son sort.

Un microcosme maladif ou les ombres étaient tranchantes.

Lorsque les pantins dansent, le monde s'écroule. Faisons s'écrouler le monde ! Les funambules jouent avec le fil de leur propre vie. Quelle importance ? Tout cela ne mène à rien. Les prisonniers du cirque, enfermé dans cette barrière de lumière, implore un sourire crispé sur les lèvres. Quelle importance ? Le monde s'est comme échappé de leurs yeux qui ne contemple que la lumière. Les lucioles sans sensations recherchent le salut. Tout n'est qu'obscurité à l'extérieur, il n'y a que sur cette piste ridicule, qu'ils brillent tous, quand bien même cela pourrait paraitre pitoyable pour eux...pour eux... Hans ferma les yeux.

Te rappelles-tu mon cher enfant ? Tes iris...leurs pupilles...quelles étaient leurs différences ? Aussi vide au même instant. Tous les cirques seraient... En y réfléchissant était-ce à ce moment-là, était-ce à partir de cet instant, que tout était joué pour lui et qu'il ne lui restait plus que cette « voie » pour évoluer, ce sombre chemin bordeaux...oui aussi rouge que les rideaux qui camouflaient les sorties et entrées. Une débandade de rires morts. Les masques s'effritaient, partaient en grain de sable. Il pouvait le voir. Les yeux baissés laissaient s'écouler des larmes invisibles, sur ces faces contractées. Il les voyait s'écraser mollement sur le sable de la piste.

The dark wood circus

Pourquoi apprends-t-on aux enfants à surmonter la pénombre ? Pour que le ciel noir devienne étoilé. Pourquoi apprends-t-on aux enfants à ne pas accepter les offres des étrangers ? Pour que leur sourire sucré perdure encore quelques années. Pourquoi n'apprend-on pas aux enfants à écouter leur parent ? Entre ceux qui se perdent, ceux qui se pendent, ceux qui s'oublient. Le monde de la nuit les rends fous, comme des chiots d'abord apeuré ; des chiots qui en deviennent enragés. Parfois la nuit perdurent à jamais, entre les bois, sous les nuages bleus.

Que font vos enfants la nuit ?
Beware, beware !
Les crocs s'aiguisent avec bien plus de précision sur les os de la tendresse.

Un sentiment qu’avait oublié depuis longtemps le jeune homme remonta à la surface. Les numéros étaient finis, les derniers spectateurs s’enfuyaient le long des chemins boueux. Mais Hans ne bougeait pas. Il n’irait pas dormir dans une auberge, il n’irait pas oublier ce qu’il a vu entre deux coussins duveteux. Alors que le chapiteau devenait silencieux le Griselidis se releva doucement. La rage, la colère, l’euphorie, la mélancolie, la joie, l’irritation et bien d’autres. Cela n’était rien, rien comparé à ce vieil ami qui revenait lui passer bonjour en cet instant. Il s’était toujours complait dans le fait de mettre sa vie sous l’égide de ce noble mot. L’utilisant pour tout et rien, mais jamais accompagné avec sa véritable sensation. La seule fois où ce mot avait pris tout son sens était lorsqu’il était un peu plus jeune…

Who want to kill the red knight ?

Vengeance quand tu nous tiens. Décidément, lui qui pensait pouvoir s'en débarrasser définitivement avec cette dernière quête...Il avait fait fausse route. Où plutôt, il avait oublié un créancier sur le passage. Un sourire amer s'étira sur ses lèvres. Bien que le cirque où il avait été ne s'était jamais remis de la perte du chapiteau et avait définitivement disparu, il n'arrivait à éradiquer son ire. Il s'agissait du médium cirque en lui-même ; une nouvelle fois on lui prouvait qu'ils n'étaient tous que des prestidigitateurs de bêtes de foires ; des monstres qui se gargarisaient de posséder des chatons avec trois yeux, ou des femmes et hommes infortunés. Il était conscient que lui-même n'était pas un exemple de pur bonté, mais cela ne le privait pas le moins du monde de juger. Au contraire même, ayant été par le passé un élément souffrant de cette longue chaine, il se devait de juger.

Un cirque de plus ou de moins, ça ne pouvait pas faire grande différence.

Après être sortie du chapiteau, il entreprit de faire le tour et aperçut en arrière plan les roulottes, dont certaines décorations d’un goût douteux ressortaient dans le noir. Il se dirigea par là avant de rencontrer le monsieur Loyal qui animait la piste un peu plus tôt. Il fit la moue, cela ne l’arrangeait pas particulièrement, il aurait préféré invectiver et estomaquer la fille en premier, cela l’aurait mis encore plus dans l’Humeur. Sa respiration se fit plus sourde, tandis qu’il ralentissait son pas. Il sentait le sang bouillir dans ses mains. Le vent frigorifiant lui donnait les joues rouges ; son corps étant chaudement vêtu, il s’agissait de la seule peau que ce coquin pouvait atteindre. Il s’arrêta à quelques mètres de l’individu, le jaugeant dans la pénombre. Normalement il ne lui était pas possible d’apercevoir son visage. C’était tout ce que Hans désirait pour l’instant. L’autre le remarqua assez rapidement et, se retournant vers lui, sembla s’écorcher la gorge en prononçant ces mots :


- J’ai dis que je voulais personne ce soir, alors à moins que vous vous nommiez Personne, ce qui serait embêtant pour moi…Vous seriez un charmant enfant si vous regagniez la sortit ou alliez vous perdre entre les griffes d’un fauve.


Mais quelle délicatesse, il en était donc venu à se considérer à l'égale de son altesse pour oser parler aux gens de cette façon ? D'autant qu'il ignorait qui il était au vu de ses propos -au fond, comme l'avait prévu le Bleu. Oh, mais le maître serait-il de mauvaise humeur ? Hans grima un sourire affreux ; il allait encore plus lui faire regretter cette soirée. Les étoiles scintillantes dans la nuit seraient leurs spectatrices invétérées. Il attendit sans rien faire, les messieurs Loyal sont toujours doués pour la palabre.

- Les fauves ne te tente pas hein ? Tu préfères quelque chose de plus subtile sans doute, mon chers enfant perdu, perdu dans la nuit, il ne voit pas qu’il est minuit, s’attarde et ennui…ah il ennui.

Et il n'imaginait même pas à quel point les problèmes commençait. Le Grisélidis avait envie d'en découdre, il ne demanderait pas sa permission pour cela. Et tandis que small fair s'était endormi le jeune conte élevait sa voix :

-Qu'avez-vous fait ? Que leur avez-vous fait ?

Il arrivait sans peine à contrôler sa hargne -chose rare. Ce qui lui donna du temps pour marquer une pause et s'approcher de quelques pas, seulement assez pour que son visage se découpe en demi-lune grâce au faible éclairage d'une lanterne avoisinante. Il conservait tout de même une distance respectable avec le maître des lieux. Il fallait être prudent. À vrai dire le Dark Wood Circus était très reconnu dans Queer Tales, mais Hans ayant une sainte horreur des cirques depuis...son enfance, il s'excusait et se dissipait lorsque des personnes voulaient entamer la discussion à ce sujet. Il regrettait à présent. Mais il ne regrettait pas assez pour remettre ses plans à une prochaine fois. Il expira bassement, et continua sur un ton aussi tranchant qu'un fil à beurre.

-Monsieur Loyal, voyez-vous, je me pose des questions. Rien de bien méchant, simplement quelques interrogations…pensez-vous que le monde se porterait mieux sans des personnes comme vous et moi ? Mais, entre-nous, surtout sans vous ? Il émit un rire rauque, sa voix siffla. Quand je les vois…pires que des chiens, pire que des larves ! Pourquoi les garder en vie ?

Hans laissa flotter cette dernière interrogation un instant dans la brise nocturne. Des images horribles lui revenaient en mémoire. Des couleurs tantôt délavées, tantôt criardes martyrisaient ses tympans. Ces souvenirs précisément, lui donnaient toujours un affreux mal de tête. Ses yeux se baissèrent et ses iris contemplèrent le sol, fade et sans substance. La seule chose que ses êtres passait leur temps à regarder, jusqu’à ne plus rien voir.

-Vous ne connaissez pas cette douleur n’est-ce pas ? Vous ne savez rien, et de votre main inquisitrice, vous les condamner à ses trainer pour l’éternité à vos pieds boueux ! Finit-il par dire en haussant le ton.

Il avait relevé son visage à ses mots, et regardait ce grand monsieur Loyal, comme si il cherchait une réponse, une réponse à lui-même, à ce qu’il avait compris cette année-là de l’humanité. Mais au fond, il savait bien que son discours était vain, il le ferait rire au mieux. Mais ça n’avait pas d’importance, il avait toujours voulu avoir ce tête à tête même si ce n’était pas la bonne personne qui se trouvait en face de lui. Mieux valait tard que jamais.


[J'ai.....réussis !!!!!!!! Ouiiiiiiiiiiiii !!!! Bon désolé ce post n'est pas super, mais vu comme j'ai souffert dessus...j'ai fais du mieux que je pouvais encore désolé y___y j'attends mon gage par mp !]
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MessageSujet: Re: Réminiscence incendiaire [pv Aurore B]   Réminiscence incendiaire [pv Aurore B] Icon_minitimeMer 17 Juil 2013 - 23:01
Une pomme à croquer, un soir après minuit. Cèdes à la tentation, le seigneur nous apprends qu’il t’en cuira. Oh mais vous et moi sommes bien au-dessus de tout cela n’est-ce pas ? Beauté nocturne apparut dans la nuit, petite sangsue qui s’est accrochée aux talons que je n’ai plus pour une durée indéterminée, dis moi pourquoi ce soir ? C’est bien connu, tirez une épine et toute la rose vient avec. Pétales et épines qui me gâchent la soirée…

Tandis que les mots de la…du jeune homme s’évanouissaient dans la pénombre, un sourire carnassier s’était dessiné sur le visage du visiteur. Oh mais c’est que celui-là semble ne semble vraiment pas aimer les fauves. Pire, il semble en être un. Tient, tient ? Jouons un air ensemble au clair de lune alors. Vas-y Aurore a accordé les instruments, la salle est à toi. Qu’as-tu à lui dire ? Quelle haine pèse donc sur ces lèvres glacées ? Un discours offusqué…oh pourvu que non, c’est un air que l’on entend trop souvent ces derniers temps. Sois au-dessus de tout cela et improvise autre chose, un spectacle se clos et un autre commence, jamais de répit au Dark Wood Circus. La portée est à toi, il se lance:

- Qu'avez-vous fait ? Que leur avez-vous fait ?

Dommage, on aura encore droit à un air populaire beaucoup trop joué ici. Aurore haussa les sourcils, pas perturbée le moins du monde. Mieux elle s’appuya contre la porte de sa roulotte, pour mieux écouter le visiteur du soir ressortir ce triste et même discours ringard. Hey tu ne veux pas plutôt une pomme ? Qui-sait ce que ces fruits peuvent nous faire, fuh fuh…
Certains effacent des traits féminins, que c’est triste. Mais peu importe le sexe, Aurore savait se constituer un masque de neutralité. C’est ainsi qu’elle l’écouta au premier abord, impassible, puis…

- Monsieur Loyal,…

Une appellation forte amusante. Le masque se fend d’un sourire pour savourer cette nouveauté, pas désagréable. Ici on aime le changement, renouveler constamment le programme. Même si c’est souvent par des nuits à lune voilées que l’on se produit. Que voulez-vous, des habitudes qui sont chères. La misère n’est que plus belle quand elle est peinte sur la toile d’une soirée sombre et froide. Un halo de lune pâle est la couronne des poètes en perditions, des prostitués perdues dans les rues, et des miséreux qui n’ont plus d’espoir. Oh mais laissons-le parler…

- …voyez-vous, je me pose des questions. Rien de bien méchant, simplement quelques interrogations…


Mon pauvre garçon, les questions sont la lie de l’être humain, elles freines les actes, et c’est d’actes dont on a besoin pour vivre. Vais-je te laisser finir, ou lancer cette lanterne pour écraser ce noble visage en colère ? La réponse est simple, non, ce genre de traitement est réservé aux amoureux transis, qui vous enveloppent de beaux discours pour que tout contrôle de vous-même vous échappe. Lui encore, lui…revenons à cet autre qui parle toujours…

-…pensez-vous que le monde se porterait mieux sans des personnes comme vous et moi ?


Complètement d’accord avec la seconde partie de la tirade. Les vermines qui se promènent la tête vide et font couler le sang pour se sentir vivre n’ont qu’à être rayé de la société. Pourtant c’est elle qui les a crées, il faut bien le lui rendre. Le masque de porcelaine commence à se briser, ce n’est plus un sourire mais un rictus de satisfaction qui étirent les lèvres peintes. Ce monde est malade, même si on retire un à un les microbes qui le parsème, le vrai cancer est à l’intérieur et ne peut être éradiqué. Viendra un jour, le temps de la phase terminale. Oh oui vivement ce jour…

- Mais, entre-nous, surtout sans vous ? Quand je les vois…pires que des chiens, pire que des larves ! Pourquoi les garder en vie ?


Oui des chiens ! Des larves ! Des insectes qui grouillent entre les mains d’une Aurore qui peine à retenir son rire cristallin. La beauté, notion bien subjective, puisque ce qu’elle aime, ce sont les faciès de douleur sculptés au couteau. En vie ? Ah, ils ne le sont plus depuis un petit moment déjà. Rien que des corps sans âmes qui ont perdu tout espoir. Ça fait vendre, que voulez-vous…Le visage se tord, la peinture de déforme pour ne refléter que la dérision. Jusqu’au coup de grâce…

- Vous ne connaissez pas cette douleur n’est-ce pas ? Vous ne savez rien, et de votre main inquisitrice, vous les condamner à ses trainer pour l’éternité à vos pieds boueux !

Et tout se brise…le masque n’éclate pas sous la pression de la dérision qui le déforme, non il se casse sous l’impacte de mots qui n’auraient pas du être prononcés. L'échos des mots résonne dans son esprit qui se consument à l’intérieur. Une chaleur sourde, infernale, associée à des images. En fait il n’y a que la première phrase: « Vous ne connaissez pas cette douleur n’est-ce pas ? ». Des notes lancinantes reviennent encore, pourtant la boite à musique n’est pas en marche. Des photos jaunies qui soudain se dévoilent, la crasse tombe pour que l’on se rappelle les horreurs passées. Aurore penche la tête en avant, des mèches de cheveux posent une plaque d’ombre devant ses yeux. L’ombre envahis tout, elle vous prend par surprise et recrée les barreaux d’une cage sans que vous ne puissiez rien faire. Elle réveille se qui dort profondément, et ça hurle au plus profond du cœur…pour dévorer le peu qu’il en reste. L’ombre, l’ombre…c’est celui qui s’y trouve, celui que la lune atteint à peine, celui qui a prononcé ses mots. 

Les yeux brillent d’une flamme mauvaise, faisant fondre les pupilles saphirs. Et le corps disloqué dans le brasier de la colère se laisse aller, comme souvent. Juste une main porté à la ceinture, furtive. Une fouet qui claque et fait le lien entre feu et ténèbres.
Le visiteur n’était pas tout proche mais le fouet d’épine est long. Aurore donne un coup…juste un…qui contient toute sa haine. Elle entend le corps qui tombe à terre, et elle ne sait si la chute est causé par le coup ou par la peur de le recevoir. Qu’importe, tout sauf ce sifflement. Un train qui s’éloigne dans les ténèbres, il contient avec lui la colère et la violence. Il reviendra mais pas tout de suite. Laissez les passagers souffler. Le halo de la lune se pose sur la chevelure rose. Le directeur sentit que sa métamorphose lui avait conféré bien plus de force qu’avant. Qu’importe, le corps a joué, au tour de l’âme de s’exprimer. Elle sort à peine de sa torpeur, elle berce l’aiguille de sang qui sommeillait au plus profond de Aurore. Rendors-toi, ne remue pas ce qui n’a plus lieu d’être. Elle s’apaise et efface de l’esprit, les photos jaunies, les barreaux de la cage, le quai de gare désert. Tout cela n’a pas lieu d’être pour le moment. Ce qui doit subsister, c’est la toile nocturne sur lequel repose un corps inerte. A nouveau le jeune homme s’appuie contre la roulotte, il rit doucement, un rire amer. Sonate morose au clair de lune, pas plus originale, mais le spectacle est déjà voué à l’échec, pas besoin de s’appliquer.

- Des chiens, des gentils chiens, bien dressés par leurs parents. Je vois que toi aussi on t’a appris à donner à la patte et à mordre quand il le faut. Brave toutou, c’est bien, je n’ai pas vu venir l’attaque.

Le fouet glissa entre ses doigts, la peau effleurant les épines. Le manche revint à la ceinture.

- Tu ne les trouves pas beaux comme ça ? J’ai pris ce qu’il y avait de pire en eux, et je l’ai reproduis sur leurs visages…

Elle ajouta, plus sombre.

- Comme ça ils ne jappent plus.

Mr Loyal commença à tourner autour de l’homme à terre. Sa voix commença à jouer des nuances opposées, hésitant entre la hargne et la neutralité.

- Que ceux qui rient de la bête en cage, soit bête à leurs tour, et au tour du monstre libéré de s’amuser un peu.

Il s’arrêta et planta ses prunelles dans celles de l’étranger:



- Que veux tu que l’on fasse alors ? Justifier des actes n’est que perte de temps. J’avoue favoriser le choix d’aller tailler ton charmant minois. Non ? Ou alors tu préfères continuer de débiter des absurdités sur un monde putréfié que tu veux croire beau ? Crois-moi, le premier choix est dans ton intérêt, tu paraitras moins pitoyable.

Un couteau ou une scie, une mélodie qui s’égraine sous le râle de la douleur et tout est terminé. Reste la pomme, maudite pomme dans un vergé dévasté où elle n’a pas sa place. Faut-il attendre qu’elle pourrisse ? Dans un corps déjà rongé par des racines obscures, ça ne devrait pas prendre trop de temps.

[C'est tout nul xD !! En fait j'ai écris d'un coup et que j'ai eu finis je me suis rendue compte que c'était affreusement court. Mais si tu veux que j'étoffe vas-y dis le moi, déjà que c'est tout étrange ^^]
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MessageSujet: Re: Réminiscence incendiaire [pv Aurore B]   Réminiscence incendiaire [pv Aurore B] Icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 14:35
The good lamb never lost sight of the green grass...

Passer pour un imbécile heureux outragé ? Il s’en fichait. Il savait mieux que quiconque ce qu’il n’était pas ; à défaut d’être sûr de sa véritable nature. Il ne niait pas que son intervention n’était pas forcement une bonne idée. Pourtant il n’avait pas pu résister à la tentation. Ce n’était pas dans ses habitudes de laisser filer une chance pareille. En règle générale s’était son plaisir qu’il évacuait en dégobillant la palabre, pas son chagrin. Jusqu’à aujourd’hui, il n’avait jamais administré un bon poing pour les raisons présentement devant lui. L’occasion en était d’autant plus belle. Bien que la mort avait été sa plus effroyable nourrice durant son enfance ; il n’en avait pas peur. Cela n’avait rien avoir avec l’accoutumance – son jeune âge le rendait retors, voilà tout. Et ce n’était pas un homme comme les autres qui allait la lui inculquer. Il l’avait bien étudié pendant son discours, et son petit aire semi-énigmatique, mi-sadique plein de condescendance ne l’affolait pas outre mesure. Un homme de cirque se tenait devant lui ; il était plus que naturel qu’il se donnât un genre. Enfin, cela était encore plus naturel plutôt, car tout le monde se donnait un genre pour une raison ou un autre, mais les Monsieur et Madame, ceux-là…n’avait que ces rôles pour exister vraiment aux yeux des autres.

Au fond il lui faisait un peu pitié, et c’est peut-être ce qui lui coûtât ce qui arriva dans les prochaines secondes, il ne compris pas tout de suite quand la main s’abaissa, tout se passa très vite.

Le fouet, les épines, la rose, le sang, le ralenti sur le fouet, la main qui furtivement fait claquer l’ombre dansante. L’effleurement, l’égratignure, le serpentement du fil torsadé, le sang, le bruit de la chair qui s’ouvre délicatement. Rapidité, finesse, maîtrise. Le glissement, le chuchotement, l’air qui, découpé, part en morceaux. Comme dans un réflexe, au moment où l’anguille épineuse claque, il recule, le talon gauche se prend dans une petite embuche du terrain lui faisant perdre l’équilibre. Mais il se fiche bien d’être au sol à présent, il valait mieux ça qu’une longue balafre léchant la diagonale de son visage.

Reprendre son souffle. Tu lève ta main, elle semble si lente en comparaison de la furie noir. Tu touches du bout des doigts ta pommette, un filet carmin se dépose sur tes gants. N’avais-tu donc pas pensé que tu ne serais point le maître de danse pour cette nuit ?

Il ne pensait pas que l’arme en elle-même l’avait touché, c’était une des épines qui lui avait fait cette courte estafilade.  Il haïssait que l’on touche à son visage, mais il n’était pas enragé outre mesure, avec des cataplasmes de plantes mélangées à l’eau bénite, il n’en garderait trace. Il respira calmement. L’inconnu se mit à parler, et quelles paroles ! Bien belles, pleines d’onirisme ravageur, des rêves ravagés. Que de désespoir…était-il en train de se justifier ? De justifier son histoire ? Mais mon pauvre, il n’y a rien à justifier, un monstre est un monstre, en cage déjà tu en étais un. Hors de la cage tu es juste un monstre dont on a perdu le contrôle. Un loup affamé.  Et il voulait lui faire la morale ? Ironie quand tu nous tiens.

Il ne lui fallait pas plus, pas moins. La violence lui ricanait au nez. Rit donc, petit écervelée, je sais où est ta place, je connais tes causes et aboutissement, je connais ta jouissance, je connais tes peines, je sais tout TOUT de toi. Et toi…que sais-tu au fond ? Au plus profond de ta désolation, de ta vide satisfaction que sais-tu des créatures que tu engendres ? Il n’avait pas peur, il n’avait jamais eu peur des loups, oooh non mais il y avait bien une chose dont il avait peur : la violence seule. La violence sans hargne, la rage destructrice sans haine, idiotie grotesque des cadavres sans raisons. Le silence sans réconfort de la violence.

Il chuchota sèchement.

-La bête…

Oui qu’avait-il, qu’avait-il appris cette année de l’humanité ? Devant le feu, devant l’injustice, avant le feu, dans les maquillages délavés ?

Il pouvait les entendre gémir à ses pied « tuez-moi, tuez-moi ! » s’était répugnant. Où était la satisfaction de cette violence, si ce n’est le vide, enfin le silence. Le silence réconfortant, car la mort est bien différente selon que l’on en est la victime collatérale ou le bourreau souffrant.

Il n’en était nulle part, qu’avait-il fait de ses années ? De son enfance ? Il avait tellement essayé de grandir, sans réfléchir au fait que rien ne servait de courir. Ce monde est rempli de cruauté, son maître en est cruel, et sa boucherie n’en est que plus belle. N’a-t’ont rien vu de plus splendide que la vie au milieu de la mort, de l’espoir au milieu du chaos et de la honte. De la respiration faible mais tenace, au milieu de la chaire en sang. Le simple fait de mettre au monde était une épreuve d’une violence inouïe en soit. Il trouvait que cela récapitulait bien ce qui attendait ces enfants.

Après quel genre d’idée avait-il couru après ?

Il pensait s’être perdu mais mensonge que cela. Il s’était simplement retrouvé sur le chemin principal.  Bienheureux celui qui passait sa vie à chantonner de la douceur. A Queer Tales, tout n’était qu’épreuves, châtiments. Si vos parents omirent de vous le rappeler, la vie s’en chargea allègrement. Ou la mort d’ailleurs. Les deux allait de paire et était souvent assez rapprochés. Queer Tales tenait plus d’un troupeau de loup s’arrachant les quelques agneaux que l’inverse. Rien que la reine souveraine était complètement folle à liée.

Son rire explosa, s’était de bon cœur qu’il faisait jouer ses cordes vocales. Prenant appuie, il se releva, expira, leva les yeux sur l’homme, à nouveau.

Oui…mordre…malheureusement on ne lui avait pas appris à donner la patte comme un gentil toutou. Quel désastre vraiment, quel…dommage. Tendre sa main, sortir les griffes, rosir vos paumes tendues avec votre plus vif pigment. Il n’avait pas besoin de savoir faire autre chose. Il n’y avait pas besoin de savoir faire autre chose. Dans ce monde, celui qui tuait était roi, celui qui vous dépossédait de tout était roi et celui qui planifiait l’ensemble était roi.


-Ceux qui rient de la bête en cage ne deviennent jamais bête à leur tour, voyons, ils se liquéfieraient avant de pouvoir atteindre ce stade ! Mais la bête libérée, ah ! À elle de s’amuser un peu hum, oui je comprends ce point de vue là !

Il s’élança et se jeta sur l’homme, l’attrapa par sa chemise, le renversa au sol, l’accompagnât dans sa chute. Ses cheveux tombèrent en cascade au-dessus de lui. Hans était toujours très doué pour s’accaparer l’intimité des gens. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il aimait autant les cogner des ses main nues. On disait que frapper était une manière de communiquer, la seule manière acceptable pour les personnes de sa trempe de montrer son amour. Son amour pour vos pleurs autant que vos rires. Tous seront gratifiés de la même manière.  Il était définitivement généreux ahah, il distribuait son amour à tout va, à toutes vies, pour tant soit peu qu’elle soit assez exécrable à son goût. Il eu une pensée pleine de roublardise envers Hansel Friedrich, ce qui lui ficha un sourire en coin. Celui-ci s’étira ensuite tendit qu’il plongeait son regard dans celui de Loyal. Le battement de son cœur résonnait en lui, ses mains glissèrent sur le cou de celui-ci, sans le serrer. Son visage continua de s’étirer. Au dessus de lui,  il était au comble de l’excitation. Il avait envie de l’ouvrir en deux, mais en même temps, il avait envie de savoir, de voir, de sentir. Il avait envie qu’il le dégouta encore plus, pour être sûr de totalement prendre son pied lorsqu’il il lui explosera la tête contre une des fenêtres des carrioles avoisinantes.

-Mais quelle sottise de se donner tant de mal pour des pleureuses. Quelle bêtises de les transformer en larves inaptes, quel intérêt ? Quelle joie ? Quelle jouissance ? Je ne vois que le néant de votre violence, je ne vois pas son tourbillon, je ne vois aucune flamme. Quel est l’intérêt de regarder un incendie qui ne prend jamais. Quel intérêt de les regarder tomber comme des mouches dans la fumée, s’étouffer dans un coma émotionnel. QUEL ENNUI !

Il serra finalement ses doigts sur cette emportement, pas de toutes ses forces, simplement suffisamment pour que déglutir devienne fort pénible. Il ne tenu que le temps de ses derniers mots, autant dire rien, juste…un avertissement…de son tempérament. Puis, il étira ses lèvres en une forme d’excuse avant de se retirer et de se relever…faisant quelques pas en direction des roulottes l’air exaspéré, s’arrêtant, tâtant la blessure de son visage une nouvelle fois, haussant un sourcil.

-Transformer-les en cadavres ou faites en de vrais artistes, mais des mort-vivant qui miment un art de mauvais gout ? Pff…

Il ria de plus bel. Puis il y eu une certaine pause, un lourd silence et il reprit d’une petite voix, si faible, qu’elle pouvait se fondre dans l’obscurité.

-Montrez-moi…donnez-en moi l’intérêt, Artiste.

Ooh douce curiosité, morbide désir. Le Grisélidis répugnait tout ce qui touchait aux principes du cirque, il n’en comprenait pas les joyaux, il n’en avait jamais vu l’intérêt. Et d’ailleurs son passage dans l’un d’eux n’était pas l’élément qui l’avait transformé en ce qu’il était aujourd’hui. Pourtant…il voulait lui accorder le bénéfice du doute…il voulait lui donner une chance, pas qu’il le considère en tant qu’allié –non se serait être bien trop clément, ou dément d’ailleurs-  mais qu’il le considère avec le respect que l’on accorde à ses plus grands ennemis. Quelques part cela le titillait, si ce monsieur Loyal avait une si haute estime des vertus de l’effroi qu’il procurait à ses victimes, qu’il le lui prouve donc. Il n’attendait que ça. Il n’avait pas peur de ramper dans la boue, il n’avait pas peur de se laver dans l’eau impropre qui sied à son genre. Il n’était pas répugné, cela avait été son quotidien, et vivre bourré de fric à présent ne lui avait en rien retiré ses souvenirs. Car au fond, il n’en avait strictement rien à faire de cet argent, de ce confort, tout cela n’était qu’un vaste amusement pour lui, qu’un rôle, dans l’unique but de devenir un peu plus contrôlant envers les personnes qu’il rencontrait dans sa demeure. Qu’on le lui enleva et il trouverait bien autre chose… n’est-ce pas ? Il soupira, revoyant les images pathétiques de ce qu’il avait aperçu un peu plus tôt dans la soirée. Oui, au fond il voulait simplement comprendre.

Donnez donc une véritable réponse à ce pourquoi, arlequins de charbon.

Si l’horreur et le spectacle étaient aux rendez-vous, peut-être se priverait-il de donner des…couleurs plus chaleureuses et dévorantes au beau chapiteau.

Au fond, il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir être le maître danseur, et à défaut de pouvoir s’accaparer se statut, il serait le musicien qui bat la mesure de chacun des pas de celui-ci.


..And the good wolf never lost sight of the good lamb.



[>...> ... c'est affreusement court pour tout ce temps, je m'en excuse platement (comme à chaque fois y_y) il me semblait simplement que je n'avais rien d'autre à rajouter pour cette réponse, au fond comme je veux que Hans morfle un peu et comprenne sa place, je te laisse reine du bal :3 ]
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Aurore Boréale
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MessageSujet: Re: Réminiscence incendiaire [pv Aurore B]   Réminiscence incendiaire [pv Aurore B] Icon_minitimeMar 8 Avr 2014 - 22:05
Croque la vie à pleine dent avant de les perdre, aiguise-les et deviens prédateur, sinon c’est elle qui te mangera tout cru. Et ce soir Aurore avait bien envie de le dévorer tout entier, ce petit être sarcastique tombé de façon importune, tout comme cette pomme blanche. Il devait surement provenir du même arbre, une plante malsaine qui avait élue domicile au-dessus de la tête, et se plaisait à lui envoyer toute sorte de fruit pourris. Actuellement, le jeune homme ne pouvait plus rien contre la pomme blanche, déjà croquée, déjà avalée, il fallait tout simplement, et s’en était un peu rageant, subir ses effets jusqu’à ce qu’ils s’effacent avec le temps. Et si jamais en plus de cela, ce changement devenait permanent et bien…le spectacle continue non ? Mais contre l’être délicieusement détestable qui se plaisait à déverser sa hargne contre le directeur du cirque, là oui, Aurore pouvait quelque chose. Et puis, il n’avait qu’à pas être, là. Il paierait pour les autres. Pour l’amant autant aimé que détesté, pour ces spectateurs miséreux et pour tous les autres fruits pourris qui pourraient lui tomber dessus.

Le jeune homme ne regrettait absolument pas son geste, bien que s’emporter ainsi, et aussi vite ne lui avait pas trop plu, mais freiner ses envies ne faisait pas parti de ses habitude. Dans le cas présent, elle, il ? Oh nous ne sommes plus à ça près. Dans ce cas donc, il se délectait finalement de voir sa cible au sol. Ceux qui parlent un peu trop haut sans vraiment connaitre le sujet qu’ils abordent, méritent de trainer dans la poussière. Un rayon de lune furtif se posa un instant sur les deux silhouettes. Aurore pu percevoir, un reflet écarlate sur la joue de l’homme à terre, et cela la fit sourire d’avantage. Lui un peu moins, il murmura quelque chose entre ses dents, qu’elle ne put percevoir, puis se releva. A nouveau il ouvrit la bouche, à nouveau il déversait tout son poison contre toutes les roulottes, toutes les cages et tous leurs occupants. Fuuuh, un batracien, oui voilà !

Voilà à quoi il ressemblait ce petit être nocturne, à un immonde crapaud qui gonflait son gosier de haine et de hargne, pour le déverser sur la première personne venue dans un horrible croassement. Mais vas-y déverse donc ! Si tu continues à jouer ainsi, le directeur du Dark Wood Circus finira par te le percer, ce gosier bombé d’orgueil, et tant pis pour ce qui se déversera, ce qui compte c’est le sang du crapaud, ses mots ne sont finalement qu’un poison dont on peut se faire vacciner. En matière de mot, Aurore était immunisée depuis longtemps, enfin pas contre tous, et surement pas contre le geste qui suivit. Il faut dire, elle ne s’y attendait pas. Trop concentrée sur les phrases dégoulinantes de la bave du batracien.

-Ceux qui rient de la bête en cage ne deviennent jamais bête à leur tour, voyons, ils se liquéfieraient avant de pouvoir atteindre ce stade ! Mais la bête libérée, ah ! À elle de s’amuser un peu hum, oui je comprends ce point de vue là !

Il ne comprenait rien, non, mais à quoi bon ? Aurore s’en moquait bien de ne pas être comprise. Elle avait tenté de l’expliquer, mais à quoi bon se perdre en palabre pour des êtres si insignifiants. Un gentil chien qui se jette sur elle, oh va-t-il mordre ? Allez-y le public demande à voir ! Néanmoins, le jeune homme ne put réprimer un faciès de surprise lorsque l’étranger le plaqua au sol. Le choc lui coupa un instant la respiration.  Et l’autre continuait à déverser le flux noir de ses paroles. Chaque syllabes semblaient résonner longtemps dans la tête d’Aurore. Était-ce l’effet combiné de la chute et du poison dont ces mots étaient enduis ?

-Mais quelle sottise de se donner tant de mal pour des pleureuses. Quelle bêtises de les transformer en larves inaptes, quel intérêt ? Quelle joie ? Quelle jouissance ? Je ne vois que le néant de votre violence, je ne vois pas son tourbillon, je ne vois aucune flamme. Quel est l’intérêt de regarder un incendie qui ne prend jamais. Quel intérêt de les regarder tomber comme des mouches dans la fumée, s’étouffer dans un coma émotionnel. QUEL ENNUI !

Ah ah, non il ne comprenait pas, et il n’avait pas l’air de se comprendre lui-même. Emporté par le courant de ses propres phrases, il se laissait aller à des gestes de violence. Aurore ne pouvait lui reprocher, mais se mit au contraire à lui trouver des points communs avec elle-même, ce qui lui inspira un léger dégout. Mais en termes de propos, on était tellement loin du compte. Aucune joie ? Aucune jouissance ? A quoi bon ? Ce n’était pas pour les autres qu’elle accomplissait ses actes sordides, mais pour ELLE et rien que pour ELLE ! Si des visages empreints de douleurs intéressaient d’autres êtres humains, alors c’est qu’ils entrevoyaient ce elle, en tant que directrice accomplissait. Mais même les spectateurs les plus fidèles ne pouvaient voir toute la scène. Aurore, dans sa roulotte, esquissait des œuvres, dont seul son propre être pouvait en mesurer toute la beauté et en saisir tout le plaisir. Il n’y avait guère que Grey pour la comprendre en totalité, et encore…

Alors cet étranger détestable, s’il ne pouvait danser la même danse qu’Aurore, qu’il aille chuter loin de cette scène trop haute pour lui. Mais, si jamais il désirait en saisir les nuances, Aurore pouvait bien lui apprendre les premiers pas…dans l’immédiat, elle en était incapable. Pire, le souffle lui manquait ? Et ce n’était pas parce qu’elle se sentait écrasée par la bêtise de l’autre homme, non, il lui enserrait la gorge ! Ok le batracien s’était suffisamment défoulé comme cela. Le jeune homme à terre, glissa sa main jusqu’à sa ceinture pour se saisir du fouet, mais déjà l’individu se retirait. Aurore aspira une goulée d’air en se massant la gorge, elle s’aida avec son autre main pour se remettre debout. Les pupilles saphir suivirent la démarche vaporeuse de l’autre homme. Il semblait si fragile, un simple souffle, et on aurait pu le voir se disperser comme un pissenlit. C’est l’impression qu’elle en avait. Cet homme, c’était une tige rempli de poison, et la directrice comptait bien appuyer dessus, jusqu’à ce que le poison s’en aille, jusqu’à ce que rien ne demeure, sinon le néant.

-Transformer-les en cadavres ou faites en de vrais artistes, mais des mort-vivant qui miment un art de mauvais gout ? Pff…Montrez-moi…donnez-en moi l’intérêt, Artiste.

Oh oui, il va payer pour tous les autres fruits pourris, mais aussi parce qu’il veut du spectacle. Quand deux hommes veulent une chose simple, autant les satisfaire tous les deux. Aurore n’avait pas besoin de justifier son art, pour l’apprécier elle-même, et c’est tout ce qui comptait. En revanche, le jeune homme ne pouvait rester sourd à une offre comme celle-ci. Ce crapaud enfermé dans un corps de jeune homme chétif, elle allait le faire danser dans un tango macabre, jusqu’à ce que ses jambes ce brisent, jusqu’à ce que ses paroles se tarissent, jusqu’à ce qu’il devienne, un mort vivant mimant un art de mauvais gout ? Fuh fuh !

Il se tenait là de profil, face aux roulottes, une brindille à faire ployer, un partenaire de danse à faire chuter. Aurore lui répondit, le sourire aux lèvres, se massant encore le cou.

-Désolé, mais la représentation s’est terminée il y a quelque minutes, les artistes vont dormir, cela va de soi.

Elle fit un pas en avant, les yeux perdus dans le silence nocturne, se posant de temps en temps sur l’individu. Il était plus petit, d’autant qu’avec son changement de sexe, elle avait pris en centimètre, trois fois rien, mais un trois fois rien qui feront trois fois plus le poids.

-Et pourquoi donnerais-je un spectacle à quelqu’un qui ne peut en saisir les nuances les plus minces, mon art ne regarde que moi, si les jeunes filles de bonne famille ne peuvent le comprendre, ce n’est pas mon problème.

Aurore s’approcha de lui, le toisant d’un regard distant :

-Alors je suggère que tu retournes dans ta jolie maison, je ne suis pas là pour écouter une fillette frustrée me déverser sa hargne.

A l’évocation du mot « fillette », la directrice eu un sourire méprisant. L’homme en face de lui ne bougeait pas, la lune à nouveau cachée, ne lui permettait pas de saisir les traits de son visage. La directrice laissa passer un silence. Puisqu’il ne daignait pas à faire quoi que ce soit, c’est elle qui allait entamer les premiers pas.

-Non ? Tant pis, je vais te faire voir.

Voir cet art, que tu as tant de mal à saisir, je vais te le fourrer dans le crâne !
Aurore agrippa la chevelure sombre de l’homme et le tira vers le bas. Il leva un bras en signe de défense, elle s’en saisie avec son autre main et fit appuie avec son corps pour le faire tomber à terre. C’est plus facile d’écraser un crapaud si celui-ci est au sol non ? De là, et avant qu’il ne puisse se débattre, Aurore appuya violemment la tête de l’homme contre la surface dur du sol. Le corps de sa prise s’affaissa légèrement, en proie sans doute à l’étourdissement. Et afin d’être sure et certaine qu’il ne feignait pas une crise d’évanouissement, elle lui cogna la tête une seconde fois.

-C’est bien ce que je disais, aussi audacieuse et fragile qu’une écervelée de bonne famille.

La phrase était surtout dite pour elle-même, l’homme ne montrait pas de signe de riposte. Avec une facilité assez déconcertante, dû à son changement de morphologie, Aurore pu trainer son « paquet » jusqu’à l’intérieur de sa roulotte. Là, elle le laissa choir sur le plancher, mais eu tôt fait de revenir pour l’enlacer avec une corde, certes il faut le reconnaitre, un peu défraichis. Une chaine aurait été mieux, mais l’instant était trop excitant pour laisser son compagnon de danse seul et abandonné dans sa roulotte. Le jeune homme voulait encore entendre son inviter déverser sa haine, même prisonnier, c’est mieux quand ils se débattent jusqu’au dernier moment. Surtout pour lui, qui ne veut pas rater une miette du spectacle. Aurore doit faire son travail d’Artiste.
Elle alluma deux chandelles, qu’elle posa sur sa coiffeuse au miroir en morceau. Néanmoins, elle en prit une, dont elle agita la flamme  sous le nez de l’homme pour qu’il reprenne ses esprits. Une autre danse commence l’ami.

-Hey, dis-moi maintenant que tu es dans une position plus confortable, assis là sur le parquet, oui dis les encore, tous ces mots de haine que tu déverses pour te sentir vivre, parle, les mots c’est tout ce qu’il te reste pour le moment !!

Ou bien fait silence et profite de la symphonie de tes cris. C’est au choix, c’est un spectacle privé, tu es libre de choisir sa composition. Mais Aurore assurera le grand final, il se fera dans une mare de sang ou de pleure, et cette marre, se déversera sur le cirque, emportant avec elle tous les fruits pourris tombés ces dernières nuits.

[hors rp: bon c'est moyen au niveau du style, si jamais tu as quelque chose à redire sur les agissements d'Aurore tu m'en fais part ^^]
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Grisélidis Hans
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MessageSujet: Re: Réminiscence incendiaire [pv Aurore B]   Réminiscence incendiaire [pv Aurore B] Icon_minitimeSam 26 Juil 2014 - 20:33
There's a trick

Le prix à payer.

Hans ne pouvait pas comprendre, il y avait un immense gouffre qui le séparait d'Aurore, un gouffre qui le séparait de beaucoup d'autre personne, en fait, en temps que tueur. Il possédait Abby et comme il possédait Abby –ou plutôt, comme elle le possédait- Hans ne craignait pas la mort. Du haut de ses petites seize années ils en avaient bavé, et mille et unes autres souffrance l'attendait, mais il ne mourrait pas. Non, Abby, était là, il y avait le pacte, et Aurore Boréale ne faisait pas partie de la petite clause *sauf cas de haute trahison, ou piège. Tant que Hans se jetait de lui-même dans la gueule du Loup, il ne craindrait rien, rien si ce n'était des heures de souffrances. La souffrance pouvait briser n'importe quel homme, peut-être même que c'était pire que la mort. Mais au fond, il n'en avait que faire. Cela faisait bien longtemps que Hans n'était plus effrayé. Il était très clairement devenu suicidaire, il n'avait pas de réelles raisons de vivre si ce n'était de faire souffrir les autres et de jouer à la poupée avec ses servantes...enfin...il avait Hansel maintenant, cette relation pouvait peut-être lui apporter quelque chose, il ne savait pas encore, il l'espérait plus que tout au monde au fond, car...il n'avait rien.

On pouvait légitimement se demander comme un homme aussi peu aimable envers la gente féminine pouvait faire confiance au niveau de sa vie à une femme, de croire en ses capacités au point de se jeter au diable sans arrêt ? Il avait été fort de constater, que même si ce vieux corbaque qu'était Abby était complètement fou à lié, elle tenait parole, elle tenait parole comme personne d'autre. À tel point d'ailleurs, que s'en était effrayant. S'il lui arrivait de vous dire, qu'elle vous pourrirait la vie, vous pouvez compter sur elle. Oh peut-être pas ce mois-ci, peut-être pas cette année-là mais....quand dans dix, vingt ans vous mènerez votre petite vie tranquille, bien organisée, la vie que vous avez sué pour avoir, un corbeau viendra se poser sur l'une de vos fenêtres. Personne ne prête vraiment attention aux oiseaux, oui, ce sont de simples....mais ce corbeau si, voyez-vous, il viendra, tous les jours, toutes les semaines, il vous regardera très attentivement. Et puis un jour, votre vie s'écroulera sous vos pieds, vous marcherez sur les cendres de vos rêves, seul, avec pour unique réponse à vos cris de souffrance, celui du corbaque se délectant de votre charogne.

Voilà pourquoi Le Grisélidis vouait une confiance macabre à Abby, elle était à double tranchant, mais il n'y prêtait guère plus attention...voyez-vous, cela faisait bien longtemps qu'il en avait payé le prix, cela faisait même depuis son plus jeune âge, sans n'avoir rien demandé. Bien que Queer Tale fût reconnu pour être très libre par rapport au monde des lecteurs, parfois vous n'aviez pas le choix. Subir, voilà le seul choix qu'il avait eu, et il l'avait endossé, avec beaucoup de rages. Il ne s'était pas roulé en boule dans un coin pour pleurer, il l'avait pris et transformé en de la haine, une pure haine, splendide.

Aussi lorsqu'il se dressa pour la première fois de sa vie face à Aurore Boréale –dont il ne connaissait pas encore le nom notons le bien - il se fichait, au fond, royalement des conséquences. Il allait faire ce qu'il avait à faire, saigner s'il devait saigner, mais comme à son habitude, il le ferait d'une manière...bien à lui.

Lorsqu'il découvrit son père et sa mère mort, il ne pleura pas.
Lorsqu'il vit sa sœur, son adorable petite sœur pour qui il avait tout donné, se faire transpercer de part en part par une lame, il ne pleura pas.
Ce fut difficile, c'est vrai, et il lui arriva de pleurer bien plus tard, juste un peu ; de se défouler physiquement surtout en fait. Passons...
Il pleura beaucoup par contre en face de Hansel, mais pas pour les mêmes raisons, du tout.

Pleurer et implorer lorsqu'il était blessé, lorsqu'il voyait des gens qu'il chérissait mourir, ce n'était pas sa tasse de thé. Il les aimait après tout, il les aimait même mort, ils les trouvaient tout aussi beaux morts que vivant, mais bien évidement, il les vengeait, toujours. Il finirait par venger un jour ses parents, bien qu'il ne puisse pas pour le moment, mais au moins sa petite sœur était vengée, et tous les soirs où il ne rêvait pas, il s'endormait tranquillement sans même y penser.

Il ne reculait pas devant les coups, il les demandait presque. Il avait une théorie assez spéciale, dans laquelle il était un prédateur, sauf qu'il y avait beaucoup de prédateurs à Queer Tale, il était donc normal qu'au lieu de chasser les proies, les prédateurs se retrouvent...entre eux. Et c'était là que le tout devenait intéressant. Entre chasseurs, il fallait forcément une hiérarchie. Même si Hans se fit battre par tous les prédateurs et finit au bout de cette chaîne, il aura eu l'occasion d'affronter, de voir, et surtout, de les mettre en confiance par rapport à lui. Il n'avait plus beaucoup d'effort à faire ensuite...pour le deuxième tour. Car en effet, bien qu'il fût assez imbu de lui-même, il n'était pas dupe. Il n'avait que 16 ans après tout, il était encore à l'aube de sa furie meurtrière, et il comptait faire en sorte que l'épopée dure le plus d'années possible.

Frapper et se faire frapper, c'était comme de l'amour en force brute pour lui. De l'amour et de la haine, qu'elle différence au final ? Les deux détruisaient de la même manière. Il avait pensé pouvoir les dissocier...mais son aventure avec le Friedrich lui prouvait tout le contraire. Il était devenu incapable de faire la différence. S'il avait su la faire un jour...avait-il ? Il repensa à Maria. Il repensa à sa tendre enfance. Les souvenirs de cette époque lui apparaissaient de plus en plus comme sorti tout droit d'un rêve...avait-il seulement partagé ces moments ? Était-ce la vérité ? Où avait-il affabulé toute cette histoire pour soulager sa peine, ce poids qu'il tentait avec désespoir de ne pas porter sur les épaules ? Savoir...il était si jeune à cette époque...se rappeler...son esprit lui jouait peut-être un tour ? Ça serait bien la dernière des misérables pitreries que la vie pourrait lui offrir... Il ne prêta pas attention à la toute première réponse du Loyal, perdu dans ses pensées comme il l'était, il l'entendit mais ne retenu pas ce qu'il lui dit.

-....Et pourquoi donnerais-je un spectacle à quelqu'un qui ne peut en saisir les nuances les plus minces, mon art ne regarde que moi, si les jeunes filles de bonne famille ne peuvent le comprendre, ce n'est pas mon problème.

Il ferait mieux de ne pas jouer à ça avec lui. Il essayait de le comparer à une jeune fille pour le vexer... ? Ça aurait pu presque marcher, s'il n'avait pas rajouté « de bonne famille ». Ah c'était donc ça ? C'était toujours cela de toute manière...il était tellement simple de tromper les badauds. Parce qu'il portait des tissues chers, parce qu'il se donnait en spectacle, forcément, il était de la haute. Risible, toutes ses créatures qui se fiaient à l'image plutôt qu'au fond. Il n'arrivait même pas à s'énerver contre ce genre de choses, il les trouvait trop pitoyables pour cela...ou trop amusantes ? Allez savoir. Au final, les deux revenaient au même pour lui. Les deux crevaient par spasme à ses pieds de la même façon, dégobillant leur liquide carmin une fois qu'il s'en fut lassé. L'ennui était et serait à jamais, une maladie récurrente chez les meurtriers. N'est-ce pas ? Il continuait de blablater en face de lui, cet autre. Autre avec qui il avait cru pouvoir discuter, entre deux chiens de l'ombre. Entrainés pour faire souffrir, élevés aux claques qui retentissent dans la nuit. Mais il avait fait fausse route. Il se croyait sur une scène de théâtre, mais il n'y avait rien de théâtrale dans ce petit jeu sadique n'est-ce pas ? Parce que...

Nous sommes des monstres hideux.

Lorsqu'il l'attrapa sans ménagement par les cheveux, il tiqua.

Hideux

Son bras bougea tout seul mais ce n'était qu'une façade. Il n'avait pas envie d'être sauvé, il n'en avait pas besoin, il n'avait plus besoin de rien. Il avait déjà choisi.

Tellement hideux.

Lorsqu'il sentit les graviers et la boue du sol contre son visage.

Absolument hideux.

Il se laissait volontiers entre ses mains, il le lui rendrait, tout. Il tomba dans les vapes sans un bruit. Ou peut-être que si ? Il n'avait pas particulièrement prêté attention.

Comme vous êtes laid, vous tous, assis sur vos minables petites chaises sur cette minable scène. Hans passe entre les rangs et renverse les chaises, laisse la pendaison rendre ces corps un peu plus vivants. Spasmodique, était son rire, gras, sur le rythme de leur jambe tressautant.

Tout le monde est mort. Je me suis retournée, apostrophant le publique dans l'ombre.

Et maintenant ?

Et maintenant Hans..... Quelqu'un frappe à la porte, mais tu es dans ta cuisine. Quelqu'un tambourine contre tes murs, mais tu es occupé à vider une putain dans un recoin. Quelqu'un hurle, fait vibrer tes fenêtres, mais tu es trop embarrassé, les doigts plantés dans des intestins. Lorsque tout sonne en même temps, tu tentes de boucher tes oreilles. Rien n'y fait, qu'à tu fais ?

Et Maria qui te regarde de haut.

Une vague lumière lui chatouillait les paupières. Il souleva celle-ci difficilement, un goût amer d'acier dans la bouche. C'était-il mordu la joue ou la langue en tombant ? Il n'en avait cure. Il avait une migraine titanesque. Il essaya d'échapper à celle-ci en fronçant les sourcils. Il apprécia la vue de la flamme dansante et chauffant sa peau autan qu'il le put par la même occasion.


-Hey, dis-moi maintenant que tu es dans une position plus confortable, assis là sur le parquet, oui dis les encore, tous ces mots de haine que tu déverses pour te sentir vivre, parle, les mots, c'est tout ce qu'il te reste pour le moment !!

Ah, ces mots. Oui, il lui revenait en mémoire. Un rêve comme les autres en sommes. Il entrouvrit ses lèvres. Il se ferait un plaisir de jouer, il se crèverait le cœur à aboyer, et mordre les chevilles de ses mots. La sauvagerie du langage, il n'avait que ça. C'était suffisant, pour la créature qu'il était tout était suffisant. Il releva son menton et prit une profonde inspiration, se délectant de l'air moite et saturé de parfum.

-Hideuse créature, tu te crois bonne hein ? Tu me fais pitié à penser que j'en ai quelque chose à faire, de ta petite mise en scène. Le public reste de marbre, personne n'est impressionné, j'en ai peur Monsieur Loyale. Vous êtes un clown, une vague bêtise. Comme c'est moche, d'en être réduit à ça n'est-ce pas ? Pourquoi reniez-vous votre putride nature ? Vous puez...

Il reprit une autre longue inspiration avant de partir dans un grand rire. Donne-toi du courage Hans. Il le regarda une nouvelle fois, plissa ses yeux quelque peu pour distinguer un peu plus clairement les traits de l'homme face à lui. Avant de murmurer

-On t'as fait mal lorsque tu étais petit n'est-ce pas ?

Un sourire sadique s'étira sur ses lèvres. Il n'était pas en position de forces alors ? Qu'il parle ? Qu'il le fasse taire plutôt !



[HRP : désolé ce post est nul de nul, j'ai mis trois plomb à l'écrire tout simplement parce que je n'arrivais pas à le trouver bien, correct, ou quoi que ce soit. *se met à plat ventre* Je suis désolé je te post un truc avec lequel je ne suis ni satisfaite, ni totalement d'accord, mais je peux pas me permettre de te faire plus attendre hu... T__T ]
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Aurore Boréale
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MessageSujet: Re: Réminiscence incendiaire [pv Aurore B]   Réminiscence incendiaire [pv Aurore B] Icon_minitimeJeu 7 Aoû 2014 - 23:05
Un miroir, deux figures blanches se faisant face. Deux beautés masculines, avec des traits féminins. Pures et lisses, surement désirables, mais si laids à l'intérieur. Deux fruits pourris à la lumière d'une chandelle, sur une scène de théâtre. C'est un nouvel acte bloqué dans une scène. Les acteurs ne disent plus rien, ils se regardent. Tous les deux sourient, immobiles, des masques macabres, comme lors de ces spectacles d’antan. Des faciès de terreur bloqués dans un rictus excessif. Les arts de la scène exagèrent toujours non ?

Aurore avait patiemment attendu que l'autre en face ai terminé une nouvelle fois de déverser son poison. Le critique d'art, oh elle n' avait pas prêté attention tant que ça, c'était plutôt l'unique phrase du clown bleu qui l'avait captée et figée dans ce rictus abominable que tous deux arboraient désormais.

- On t'as fait mal lorsque tu étais petit n'est-ce pas ?


L'enfance souillée, c'est ce qu'ils ont tous à a bouche, pour expliquer les choses qui leur échappe. C'est stupide de tenter d'expliquer la folie, juste un moyen de se rassurer. Lui, elle, oh il a souffert étant petit. La psychiatrie, la veilleuse de nuit des gens censés qui craignent les vilains fous qui dorment sous le lit. Cachons les dans leurs horribles souvenirs d'enfance, ça les calmera. Il voulait jouer à ça ? Oh Aurore aurait pu lui crier de grands "oui !" avec toujours le même sourire aux lèvres. A quoi bon ? C'est le passé ! On s'en fou, c'est normal d'avoir mal, cela veut juste dire qu'on est vivant, ou bien très proche de la mort, quelle ironie...

Pourtant ce bleu qui tachait son parquet, finalement, il n'avait pas vraiment l'air d'une de ces personnes de la haute. Et alors ? Il n'en restait pas moins un immonde crapaud à crever, au sang verdâtre à répandre avec tous ses mots de haines. En était-il un aussi ? Une de ces brebis égarée du troupeau de la société. La vilaine qui se roule dans le sang de ses semblables, refusant de suivre le groupe, souhaitant sauter au-delà de la barrière. Et puis après ? On s'en fou, il veut avoir mal, qu'il ait mal. Le débat est trop passionnant, ajoutons des crissements de dents jusqu'à ce que la pomme éclate.

Après un silence ou aucun des deux n'avaient bougé, le sourire du jeune homme s'élargit d'avantage et il laissa son corps tomber contre celui de son interlocuteur, qui entravé, ne pu que se laisser tomber sur le dos, sous le poids de Aurore. Celle-ci posa sa main sur le visage du bleu et en parcouru la surface, arrêtant ses doigts sur les commissures des lèvres. La directrice augmenta la pression pour figer ce visage dans un sourire grotesque. Elle l'observa longuement à la lumière de la chandelle et finit par recommencer à promener ses doigts sur cette face blanche, le corps reposant de tout son poids sur celui de son prisonnier renversé.

- Quel enfant ne se plaint pas un jour d'avoir mal ? La douleur fait partie de la vie...


Aurore fit descendre sa main au niveau de l'épaule du garçon, s'infiltrant sous sa chemise pour caresser cette peau tendre de la surface de ses ongles. Juste effleurer la surface de chair.

- A quoi bon, on vit un spectacle différent tous les deux...mais tu sais...

La main se mit à gratter la peau, les ongles cherchant à percer. Le ton cherchant à monter, presque à crier :

- Oui tu as raison, moi, tu vois je suis putride, et immonde, je me roule dans la fange des hurlements des autres et j'en redemande. Ce n'est pas assez, rien n'est jamais assez.

La surface lisse s'effrita, un ongle passe dessous, les autres suivent et pendant ce temps l'autre main resserre son étreinte sur le crâne de moineau du garçon à terre.

- La vie m'a doté d'un faciès qui me permet de commettre les actes les plus atroces sans que jamais rien ne viennent le souiller, ni les gouttes de sang, ni la douleur des autres. Tu sais le meilleur moyen de résister à une tentation c'est d'y céder ? Sinon pourquoi vivre ? Pour suivre les principes qu'imposent des gens que toi et moi ne connaissons pas ?


Les doigts s'infiltrent dans une blessures attaquée par les ongles, jouant avec la chair, cherchant le sang qui commencent à couler. Aurore sert, il doit avoir mal, parce qu'elle a mal. Au fond de sa poitrine, sa brule, mais elle s'en fou et continue. Il ne doit pas écouter, mais elle s'en fou ! Emporté par l'ivresse de la danse.

- Juge moi, blâme moi, insulte-moi oh encooooore, je t'en prie, jette tes mots sur ma figure ils passent, car le seul pêché que moi je condamne c'est l'ennui.

La voix du jeune homme semblait se briser, hésitant entre les aiguës et les graves. Son corps était en feu, mais peu importe il continuait, portant sa main ensanglanté à ses lèvres pour y happé le liquide écarlate du bout de la langue. Il sembla en apprécier toute la saveur avant de recracher le sang mêlé de sa salive sur le visage du prisonnier. Alors à ce moment Aurore poussa un hurlement en se tenant les côtes, pendant un instant. Le temps que la douleur cesse, et quand elle rouvris les yeux, elle s’aperçut qu'à nouveau, elle était femme. Voilà une bonne nouvelle. La jeune femme partit dans un grand rire de gorge en cherchant des mains une lame qui trainait quelque part sur la coiffeuse.

- Et sens toi heureux je ne m’ennuie pas pour le moment.

Le jeune homme semblait figé dans un faciès de dégout. Plus personne pour lui donner la réplique...il est où le crapaud ? Aurore empoigna le couteau et l’abatis sur la petite tâche rouge déjà présente sur la chemise du garçon. Et répéta à voix haute pour elle-même.

- Hein où tu te caches maintenant ? Je te dégoute encore plus maintenant ? Mais toi aussi on t'as fait très mal étant petit dis moi, tu veux danser sur cette chanson, laisse moi reprendre alors. Ils t'ont fait quoi les gens, ils t'ont contrariés un jour et depuis tu hais la terre entière ? ILS ONT FAIT QUOI ? Hein ? Ils ont tués ta maman ? Ta cousine ? Ta petite soeur ? Ils les ont ouvert en deux ? Tu veux que je te fasse pareil, tu veux revivre de bons souvenirs ?


Tourne le couteau dans la plaie, tourne les paroles sans plus de sens. Aurore danse seule avec un mannequin, sans plus savoir ce qu'elle dit, ce qu'elle fait. L'ivresse lui montait à la tête tandis que les évènements s'enchainaient. Lui, l'enfance, les phrases de Lord Henry qui lui reviennent, le changement de sexe. C'est un riche programme ce soir, rien ne va plus, croquez la pomme pendant l'entracte et tout reprendra de plus belle.

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