Petit humain, mais qu'as-tu fait ? Ouvrir ce livre, pris de curiosité ! Quelle grave erreur, car dès maintenant, les contes te garderont pour eux !
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 [Intrigue 1] Mii Soleyl, Un papillon brisé ~

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Mii Soleyl
Mii Soleyl


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Lecteur ou Conte (lequel) ?: La chenille d'Alice au Pays des Merveilles
Arme(s): Un petit poignard
Un petit mot ?: Avant toute chose avez vous de quoi payer ?

[Intrigue 1] Mii Soleyl, Un papillon brisé ~ Empty
MessageSujet: [Intrigue 1] Mii Soleyl, Un papillon brisé ~   [Intrigue 1] Mii Soleyl, Un papillon brisé ~ Icon_minitimeLun 22 Juil 2013 - 1:28
Tic…tac…tic…tac…tu l’as oublié ce son, tu n’y fais même plus attention. Le temps s’écoule dehors tandis qu’ici tout est figé. Un confort artificiel bâti sur du vieux parquet, des amas d’objets et de tapis. Des ribambelles de voiles suspendus, des vieux livres qui jaunissent sur les étagères…Il n’y a bien que la fumée de ta pipe pour émettre un mouvement lent dans ce tableau immobile. Même toi, La Caterpillar, tu ne bouges pas. Ton existence est ancrée dans un habitacle de bois, où le temps n’existe pas. Et si je te faisais bouger un peu ? Sortons de tout cela, voyons autre chose, je suis lasse de tout ça, lasse de toi. On dit que tu vends de tout, alors vends moi du rêve, je vais les transformer en cauchemars.

[Intrigue 1] Mii Soleyl, Un papillon brisé ~ Cauche10
 
C’est le moment le plus agréable de la journée. L’avantage c’est que ce moment, on peut le placer quand on veut dans la journée, c’est d’autant plus agréable. Le moment de la sieste. Celle de huit heures, quand le soleil n’est pas assez haut pour se lever. Celle de dix heures, lorsque l’on veut arriver plus vite au déjeuner. Celle de quatorze heure, quand on veut bien digérer, et toutes les autres heures qui sont autant de moments intéressants pour somnoler au milieu de fleurs fanées. L’odeur de leurs vieux parfums se repend dans la boutique, une senteur rare, seule témoin du temps où jadis les pétales de la plantes n’étaient pas séchés. C’est triste mais tout est appelé à se courber et à flétrir. Tu le sais bien ça Soleyl…

La chenille roule sur le côté, de sa bouche s’échappe un filet de fumée. Il monte péniblement vers les hauteurs de la charpente, puis glisse contre le mur, où l’ombre allongé de la vendeuse happe cette fumée entre ses lèvres entrouvertes. Ces petits détails, Mii ne les relèvent pas, il s’en passe bien trop dans cet endroit pour tous les analyser. Cela prendrait un temps fou, autant rester à méditer sur le sens de la vie des hiboux plutôt que de s’interroger sur tous les changements de l’environnement alentour. C’est vrai que la chenille est souvent curieuse, mais dans ces moments d’intense fatigue, rien ne la surprenait ou ne pouvait rompre cette torpeur dans laquelle elle s’enfermait : entre méditation et sommeil.

Pourtant à cet instant un détail attira son attention. Une mouche volait dans la pièce, ah oui les ombres qui mangent de la fumée on les ignore mais les insectes ça c’est sacré. Soleyl se redressa sur son coude, le long duquel s’écoula la longue manche du kimono blanc qu’elle portait. La mouche tournait autour d’un imposant miroir, et le détail qui attira Mii était que celle-ci tournait à l’envers dans le reflet, c'est-à-dire sur le dos, comme une photo retournée. Un  miroir inversé, elle possédait ça ? La Caterpillar tandis son long bras, puis effleura la surface lisse du bout de l’ongle.
Vous savez ce qu’il se passe lorsque l’on jette un caillou dans l’eau ? Les ondes autour à la surface, grandissent à l’infini. C’est l’effet qui se produisit. Les ondes de la glace se mirent à onduler, à grandir, grandir, et le simple fait de les regarder donna la migraine à Soleyl, qui eut juste le temps de s’apercevoir que son ombre avait quitté le mur, avant de sombrer.
 
Et voilà, on dort, comme toujours n’est-ce-pas ? C’est ce que tu comptais faire ? C’est chose faite, maintenant ouvre les yeux j’ai une surprise pour toi.
 
Mii cligna des paupières plusieurs fois, deux papillons apeurés qui se cognent encore et encore contre une fenêtre close. Rien, le regard multicolore de la chenille refusait la moindre vision, elle ne pouvait pas voir, c’était trop…éblouissant. Trop de lumière. Mais ce n’était pas seulement ses yeux qui étaient attaqués, mais aussi sa peau. Les zones blanches découverte la brulaient, serait-ce…le soleil ? Accoutumée petit à petit à cette luminosité intense, la Caterpillar distingua un ciel voilé de nuages atour duquel un soleil brillait très fort. Dehors, elle était dehors ! Lorsque cette idée émergea dans le cerveau de Soleyl, la douleur se fit intense dans son esprit. Cette vilaine idée, longtemps oubliée, refoulée, détestée, elle faisait surface, perçant la si lourde barrière, détruisant tout, semant la douleur sur son passage. Inimaginable et pourtant. Comme un poisson échoué à la surface, la Caterpillar brulait sous les rayons du soleil.

Son regard chercha automatiquement la boutique, et ne rencontra qu’une petite trainée de cadavres d’insectes. Mais tout au bout de ce chemin macabre, elle était là, la porte. Soleyl marcha dans sa direction, mais elle s’éloignait de plus en plus. Et tandis qu’elle voyait son refuge disparaitre avec le soleil, une pluie glacée lui déchira son kimono. Sur son dos où l’eau ruisselait, pendait lamentablement des ailes de papillon déchirées, flétries, fanées.
 
Les fleurs se meurent, les hommes les arrachent.

La beauté se ternit, les hommes la cherchent ailleurs.

Les livres perdent leurs pages, les hommes déchirent les dernières.

Le papillon n’a plus d’ailes, les hommes rient et écrasent l’insecte.
 
La pluie tentait de fendre le regard vitreux de Soleyl, sur laquelle des murmures narquois passaient et repassaient encore. Le vent malmenait son kimono en lambeau, arrachait petit à petit des morceaux d’ailes, comme des petites lames de rasoirs qui s’abattent vivement.
 
Ni humaine, ni chenille, ni papillon. Tu ne peux retourner ni à la cours où l’élégance prime, ni dans ton pays où l’honneur prend la forme d’attribut de papillon.
 
Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas pensé à son pays d’origine. Pourquoi faire ? Elle n’y appartenait plus.
 
- Je n’appartiens pas à ce monde.
 
Paradoxe, tu es une faille, un parasite, un paradoxe.
 
Murmure de la chenille qui récite :

- Je m’enferme dans un univers rien qu’à moi, le monde de dehors est une feuille de papier, j’en suis la tâche d’encre.
 
Arrachent…
 
-Les tâches retournent dans l’encrier,
 
Insecte…
 
-Les parasites retournent aux ordures,
 
ANOMALIE…
 
-Et les ombres retournent sur le mur.
 
Soleyl tendit le bras à nouveau, ses doigts agrippèrent l’horizon malmené par le temps et le déchirèrent. Derrière les lambeaux de pluie se dessina une forme féminine, la chenille s’adressa à elle tout se rapprochant :
 
-Le monde est bien assez dangereux comme ça, et les choses comme toi et moi doivent rester enfermées pour qu’il puisse tourner correctement.

Elle avance la chenille, et à chaque pas retentit un cri de colère, suivis d’un rire chargé de sarcasmes. Ce n’est rient, elle avance, semant de morceaux d’ailes brisées derrière elle, marchant sur des débris de tempête qui continuent de tomber…
 
~~~
 
Des centaines de Tictac ont le temps de retentir avant que la Caterpillar ouvre les yeux. La pluie tapote doucement les carreaux de la fenêtre. Elle est loin derrière la vitre, rien à craindre de sa morsure. Pourtant l’ombre du ciel se pose sur les yeux de Mii. Ce phénomène semble s’étendre bien au-delà de sa boutique.
 
-Tu n’es pas seule hein ?
 
La vilaine petite ombre. Les plaies de la vendeuse lui font encore mal après ce tête à tête long et violent, mais elle décide quand même d’aller enquêter sur ce sujet préoccupant. Paresseuse mais curieuse. Elle se lève en direction des étagères de livres. Son ombre reste à terre, les membres entravés par des liens au mur.
 
-Tu l’as bien méritée…
 
La chenille souffle un brin de fumée, puis ajoute de sa voix spectrale :
 
-Meurtrière.
 
Soleyl ramasse le cadavre de la mouche, et disparait dans l’ombre des vieux manuscrits.
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