La pièce heurta la plaque de verre avec un bruit mat. Le dernier coup de la partie avait été joué, le Comte venait d’initier la jeune et jolie Haydée au jeu d’échecs et il venait de remporter haut la main la partie. Le jeu plaisait à la servante et ils recommenceraient surement quelques parties. Les rires avaient fusés durant le jeu et le Comte était de bonne humeur. Il demanda à Haydée de se mettre sur les coussins réservés à son seul usage non loin de la cheminée éteinte. Le soleil brillait encore dans le ciel clair de cette journée radieuse et il désirait se détendre en écoutant les morceaux harmonieux de la belle musicienne.
Le Comte s’installa dans l’un des lourds fauteuils de la bibliothèque, son lieu préféré, ouvrit sa lecture du moment et entama de déchiffrer les mots écrits à l’encre noir sur les pages abimées par le temps. Les phrases se glissèrent dans son oreille au rythme de la mélodie calme de la belle brune. Les heures passèrent et plongé dans sa lecture, il manqua l’heure du déjeuner. Les vers du poète s’insinuaient dans toutes les fibres de son corps imprégnés par les notes légères. Puis il demanda si elle souhaitait qu’il les lise à haute voix. Haydée se rapprocha alors du Comte, posant sa lyre dorée pour s’agenouiller au pied du fauteuil étalant sur le grand tapis blanc son kimono coloré.
Monte Cristo commença alors la lecture, sa voix grave et puissante faisait résonner les mots comme la musique l’avait si bien fait quelques minutes avant. Le ton qu’il utilisait charmait les sens de la jeune femme qui l’écoutait presque avec vénération. Mais ces instants volés au temps furent brisé par la cloche de l’entrée. La servante se leva alors pour aller voir qui demandait à voir le Comte à cette heure de l’après-midi : trop tôt pour le thé et trop tard pour le déjeuner.
Haydée introduisit l’invité dans le hall avant de l’annoncer au Comte qui décida de l’inviter plutôt dans le salon vert qui donnait un vue splendide sur le jardin dû à ses grandes fenêtres. Il indiqua où il recevrait la jeune femme puisque c’est ainsi que lui décrivit sa servante, il lui précisa également qu’il prendrait le thé en compagnie de cette charmante invité. Il se leva alors d’un mouvement souple et gracile que lui valait sa taille fine et son attitude distinguée. Il reposa le livre sur les rayonnages qui semblaient s’étendre à l’infini et prit le chemin menant au salon vert. Quand il poussa la porte du salon, la jeune femme était déjà là et observait avec attention le décor de la pièce.
« Bonjour Mademoiselle... ? »
Il s’avança vers elle, s’empara de sa main pour la saluer comme il se doit en se penchant sur cette dernière et en effleurant du bout des lèvres la main délicate de son invité. Le Comte lui désigna alors le canapé couleur anis tandis qu’il prenait place dans un fauteuil assorti. Il craignait de s’assoir à côté d’elle de peur que leur différence de taille importante ne la mette mal à l’aise.
« Qu’est ce qui vous amène ici ? »
Le Comte était réellement curieux, il recevait des visites régulières de personnes de tout horizon et se plaisait à mieux connaitre cette diversité qui venait frapper à sa porte. Son passe-temps favori hormis la lecture, était l’analyse du comportement humain et des raisons qui poussent les hommes à agir ainsi et comment se ressentait leurs décisions sur leurs gestes et leur comportement.
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Sujet: Un Lecteur chez un bibliophile quoi de plus normal ? (Avec Kû-Fei Kennedy) 
Mar 10 Déc 2013 - 23:20
