Petit humain, mais qu'as-tu fait ? Ouvrir ce livre, pris de curiosité ! Quelle grave erreur, car dès maintenant, les contes te garderont pour eux !
La seule manière de t'en sortir, c'est de te battre et survivre. [RPG Survival Conte&Humain]

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 Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose]

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Jeremiah de Belzé
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MessageSujet: Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose]   Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose] Icon_minitimeSam 3 Jan 2015 - 23:28
Être patient est parfois difficile. Comment attendre l'heure du repas quand on a faim ? Comment attendre d'être en vacance quand on est en plein travail ? Parfois, on peut céder à l'impatience. Grignoter un morceau. Prendre une journée de congé. Mais parfois on ne peut pas. Parce que les autres sont là, et parce qu'on doit les attendre. Vivre au même rythme qu'eux. Alors, on trépigne. On a hâte. Parce que ce qui nous attend est si plaisant.

« ...Et pourtant c'est à chaque fois pareil. Le plus frustrant est de ne rien pouvoir y faire. Dire que je suis en train d'attendre après la vie... Mais il faut bien profiter des gens vivants tant qu'on le peut encore. Quand bien même une fois mort... Le plaisir continue. »

Sur ces mots Jeremiah engouffra plus profondément son visage dans la chevelure de sa charmante compagne, qui se laissa faire sans mot dire. Depuis qu'il avait terminé ses préparatifs, une dizaine de minutes auparavant, il était resté avec elle, à profiter de sa présence, de son corps, impatient de pouvoir commencer son œuvre. Il caressa son doux visage avant de l'embrasser au coin des lèvres.

Et puis ce qu'il attendait survint enfin. Un tressaillement de doigt. Il jubila en captant ce simple mouvement.

« ça y est Rose, la voilà. Regarde là »

Il saisit son menton pour l'orienter devant elle. Pour que son regard vide se pose sur la toute dernière victime, qui se réveillait enfin. Il colla sa joue froide contre celle de sa tout aussi glaciale amante. L'autre en face commençait à ouvrir les yeux.
Enfin il allait prendre sa vengeance méritée sur cette fille, qui l'avait distrait de sa vraie victime, celle qu'il aurait voulu ramener. Mais ce n'était plus grave. Parce qu'il allait avoir une nouvelle compagne. Une compagne avec un joli minois, et de longs cheveux roses. Comme le nom qu'il avait donné à la poupée à ses côtés. Mais ce n'était pas un soucis, il savait déjà comment il allait appeler la nouvelle.

« Ce sera Eulalie. J'avais une concubine aux cheveux roses qui s'appelait comme ça auparavant. Ce sera un peu comme si je la retrouvais. Ça te plaît à toi ? »

Il s'était adressé à sa Rose, aux cheveux d'un roux flamboyant, dont il orienta le visage face au sien. Elle n'exprima rien d'autre que du vide et du silence.

« Parfait. Disons lui bonjour. Bonjour Eulalie. »

C'est d'un ton froid qu'il avait prononcé ce salut, bien qu'il fut réellement joyeux de la voir éveillée. Mais de même qu'il contenait d'ordinaire sa haine et son mépris, c'est son engouement qu'il cachait à présent. Un camouflage qui ne servait qu'à créer une ambiance. Une ambiance de peur et d'effroi dans le cœur de sa victime. Mais bientôt, très bientôt, il pourrait laisser sa joie, quand elle serait à son paroxysme, se libérer. Parce qu'il savait, avec le temps, que c'est cela qui était le plus terrifiant. Un véritable sourire de mort.

L'autre en face se mit à gesticuler, et a essayer de parler. C'était peine perdue dans tous les cas. Bâillonnée, ses bras et ses jambes attachés par de solides lanières de cuir à une chaise roulante en métal robuste, et assez large pour ne pas être renversée facilement. Jeremiah avait déjà eu tout le temps de perfectionner son matériel et ses techniques. Nul être prit dans ses filets ne pouvait s'échapper. Et c'est pourquoi il laissa sortir un premier aperçu de sa joie, au travers d'un sourire. Il adorait voir ses proies encore pleines d'un naïf espoir. Avant qu'il ne les en débarrasse avec violence.

Complètement éveillée, elle le regarda, lui ainsi que toute la pièce, en s’arrêtant de bouger, le regard partagé entre un sentiment de peur et d'incompréhension. Il faut dire que ses derniers souvenirs devaient remonter à sa mort, de la main même de Jeremiah. Mais il n'avait pas été idiot au point de gâcher son plaisir à venir, et s'était servi de sa dague magique, dont les blessures guérissaient toutes seules avec le temps, et qui ne pouvait tuer que temporairement.

Jeremiah se leva, après avoir positionné sa Rose d'une façon confortable sur le canapé. Il avait positionné la chaise de sa victime en face d'eux. Aussi n'avait elle rien pu voir d'autre de la pièce que ceci, si ce n'est le mur couvert de rideaux qui se trouvait derrière. Mais il lui permit bien vite de découvrir le reste de la pièce, quand, passant derrière elle, il ôta le frein du siège roulant pour lui faire faire demi-tour. C'était la suite de son petit programme, qui visait à préparer psychologiquement cette fille pour ce qui l'attendait. Un simple aperçu de l'effroi à venir.

Car la pièce, si elle était de loin la préférée de Jeremiah, se révélait un véritable cauchemar pour n'importe qui d'autre. C'était au premier abord un grand salon, chaudement décoré. Des rideaux pendaient à chaque mur, n'en laissant voir aucun. Ici et là, des sièges ou des canapés emplis de coussins moelleux, dont certains traînaient à terre, sur la multitude de tapis épais. Et contre le mur du fond, un lit à baldaquin gigantesque trônait, sur lesquels s'entassaient de lourdes couvertures. Ne restaient que quelques meubles de moindre importance, tables, armoires et commodes. Le tout restait composé de couleurs simples et sobres, dans des teintes rouges et oranges qui savaient se marier ensemble. En en restant là, le lieu semblait agréable, bien qu'un tel luxe en ressortait qu'on ne pouvait que se douter de la principale activité à laquelle on la réservait.

Mais c'était sans compter sur la demi douzaine de cadavres qui y étaient mis en scène. Pratiquement que des femmes, aux robes ostentatoires, assorties au décor. Installées sur les canapés dans des positions d'ennui, ou, pour deux d’entre elles, à demi allongées sur le lit, comme dans l'attente d'un amant. Mais toujours leur visage revoyait ce même regard vide et effrayant de la mort, qui les faisait paraître épouvantables malgré, et peut être même d'autant plus, avec le charme évident de leurs corps.

« Bienvenue chez moi. »

Jeremiah était bien sur tout à fait à son aise dans ce lieu qu'il avait lui même conçu, et qui était presque l'entière source de son bonheur. Un lieu destiné à son plaisir insatiable de la chair, pourvu qu'elle soit morte.
Il laissa la fille s'imprégner de l'ambiance qui devait lui procurer une peur sans nom. Qui lui faisait prendre conscience de toute la folie de celui duquel elle était à la merci.

« J'ai autre chose à te montrer »

Il fit rouler le siège jusqu'à devant un pan de mur semblable aux autres, si ce n'est que le rideau qui le couvrait semblait prévu pour être glissé facilement. Ce que fit Jeremiah, dévoilant un spectacle tout aussi étrange et morbide que ce qui les entourait déjà. Une marionnette. Une véritable cette fois-ci, ressemblant à une femme, et tout aussi grande, mais constituée entièrement de bois. Lorsque celle-ci se rendit compte de leur présence, elle ouvrit les yeux d'elle même, et tendit le cou vers eux. Son geste n'alla pas plus loin. Des vis transperçaient par dizaines son corps, ses bras et ses jambes, la clouant littérairement au mur. Seuls s'agitaient ses mains et ses pieds, et sa tête, qui semblait vouloir parler. Mais sa bouche était barrée d'une plaque de fer clouée à même son visage.

« Une surprenante acquisition, que j'ai décidé de garder. Même si c'est bien tout le contraire de mes activités. »

Il referma sur la pauvre chose le rideau, la faisant disparaître comme si elle n'avait jamais existé.

« Allons-y maintenant. »

Encore le même ton glacial. Il s'en était prit sans pitié à l'esprit de la pauvre fille. Pourtant, ce n'était que son quotidien qu'il lui présentait. Et ce n'était encore que... Psychologique.
Le plus intéressant arrivait. Le clou de la journée, si on pouvait dire ainsi.

Jeremiah poussa à nouveau la chaise roulante, jusqu'à un détour de la pièce. Un couloir assez court, enfoncé dans un coin, derrière un rideau plus fin que les autres. Deux portes les attendait. De grandes et larges portes, au bois lourd. Sortant un trousseau de clé, le froid personnage en ouvrit une, dans laquelle il poussa le siège. Il s’arrêta pour refermer la porte à clé, derrière eux, ne laissant rien apercevoir de cette nouvelle pièce que son obscurité. Dans le noir, il poussa encore un peu le siège, puis fit un détour, sachant exactement ou il allait, grâce au soin extrême avec laquelle il avait tout rangé. Enfin, une lumière survint, avec une lampe à huile posé sur une table. Il en alluma d'autres, aux murs, ainsi qu'à quelques endroits de la pièce, dévoilant au fur et à mesure un spectacle lourd de sens pour sa victime. Quand il eu finit, il revint derrière la première table, qui les séparaient lui et sa jeune proie, faces à faces. Sa main glissa au dessus de la multitude d'outils et de lames en tout genre, disposés avec une rigueur sans faille sur un plateau de métal. Il saisit un fin scalpel, et regarda sa proie droit dans les yeux, pour guetter l'effroi qui lui plaisait tant. Alors, laissant enfin s'afficher sur son visage l'expression de sa joie morbide, il passa sa langue entre ses lèvres. Il ne dit rien.

C'était un court instant de silence. Un silence de mort. Avant que les cris ne résonnent de tout côté.
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Rose Tissier
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MessageSujet: Re: Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose]   Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose] Icon_minitimeVen 30 Jan 2015 - 18:47
Thu-thum !
…..
Allez
…..
Thu-thum !
…..
Allez, respire !
…..
Thu-thum !
…..
Reviens !!!
………………
Khoff-khoff.

Je recrachais l’eau contenue dans mes poumons, au dessus de moi, deux silhouettes soulagées de voir que je vais bien. Ma mère inquiète, ne put s’empêcher de me demander si je me sentais bien, si j’avais mal, si j’avais besoin de quelque chose. Je lui confirmais que c’était fini et que je n’avais rien. Mon regard se tournait vers l’autre silhouette, un homme. Pas mon père non, cet homme-là était courageux, c’était un héros. Il n’était pourtant qu’un maître nageur dans une piscine municipale tout ce qu’il avait de plus normal et pourtant ce jour-là, il était devenu quelqu’un, un héros. Ce jour-là, il avait sauvé de la noyade une petite fille. Ce jour-là, il avait appris à la fille ce qu’était le courage, ce qu’était un héros.

« Ca y est Rose… »

Le souvenir s’effaça et la réalité reprit le dessus, la triste réalité…

Thu-thum !
…..
Mon cœur bat ?
…..
Thu-thum !
…..
Je suis vivante ?
…..
Khmffh-kmmfh.

Ma toux semblait comme étouffée, j’ouvrais doucement les yeux, chaque mouvement étant douloureux ; devant moi, deux silhouettes se dessinaient. Mais ce n’étaient pas les silhouettes familières et soulagées que je souhaitais voir. J’essayais de bouger mes doigts, ils avaient l’air de fonctionner mais tout semblait si difficile. J’essayais de bouger mes mains, j’eus un léger sursaut, elles étaient entravées, tout comme mes pieds que je ne pouvais bouger. Et entourant ma tête que j’essayais de tenir droite, un bâillon étouffant ma voix, sanglant ma bouche. Ma respiration était brutale et irrégulière, mon cœur qui se remettait difficilement du fait d’avoir été transpercé, battait de plus en plus vite, tandis que les souvenirs me revenaient. En face de moi, se trouvait l’homme qui m’avait tuée.

Il y avait à ses côtés une jeune femme, sûrement une autre des ses victimes, elle semblait très calme malgré la situation, ou peut-être comme moi était-elle entravée ? Je me concentrais essayant de faire disparaître ce brouillard qui me bouchait la vue et vis avec stupeur, le regard vide de la jeune femme. Elle n’était plus vivante, on aurait dit une poupée et pourtant j’étais prête à parier que de la vie habitait autrefois ce corps gracile. La voix froide de mon ravisseur emplit la pièce et me fit passer un frisson dans le dos. C’était la même voix que j’avais entendu avant de sortir de mon souvenir. Comment avait-il su mon nom ? Était-ce une invention de mon esprit, ce que dit le brun ne m’éclaira pas plus :

« Ce sera Eulalie. J'avais une concubine aux cheveux roses qui s'appelait comme ça auparavant. Ce sera un peu comme si je la retrouvais. Ça te plaît à toi ? »

J’étais perdue, c’était moi qu’il appelait Eulalie. D’après ce que j’avais pu comprendre de sa phrase, oui. Il demanda son avis au corps sans vie qui ne lui répondit que par un regard vide, celui qu’elle arborerait pour l’éternité. Relevant chaque mot de la phrase de mon meurtrier afin d’essayer de le comprendre, je m’arrêtais sur le « concubine », il s’attendait vraiment à ce que je devienne son amante ? Non, en tout cas pas de mon plein gré, je préférais refouler cette pensée tout en sachant que c’était une possibilité. Prenant le silence de sa victime pour un oui, il continua de sa voix froide, sans vie comme la jeune femme rousse à ses côtés.

« Parfait. Disons lui bonjour. Bonjour Eulalie. »

Je crus lire dans ses yeux une certaine excitation mais dans les miens ne se reflétaient que de la détermination et de la colère. Colère contre moi de m’être faite avoir, colère contre les gens dans la rue qui n’avaient rien fait pour m’aider, colère contre lui, ce monstre qui voulait faire de moi sa chose. Je tirais plus fort sur les lanières qui me retenaient à la chaise que je notais roulante. Et malgré le tissu autour de ma bouche, je tentais de lui dire avec toute la froideur dont je pouvais faire preuve : « Je m’appelle Rose. ». Mais ce que je disais n’était pas compréhensible. Cela m’énerva d’autant plus mais je restais calme, seul mon regard trahissait la colère qui montait en moi. J’entretenais cette colère, c’était celle qui m’empêchait de mourir de peur. Aussi, je le haïssais, ses mots, son attitude. Je le haïssais tant que j’en avais encore la force. Je n’étais pas sa chose, il n’avait pas le droit de me donner un nom.

La forte émotion qui bouillonnait en moi fut rapidement refroidie par le sourire sadique de l’inconnu qui n’était définitivement pas Roy l’horloger. Je retins un frisson, mais je ne pouvais laisser le sournois sentiment de peur, se faufiler en mot, faisant trembler mes mains qui étaient attachées. Comme mon ravisseur, ne souhaitait pas plus parler, je me mis à observer la pièce, j’avais maintenant les idées claires et chaque détail autour de moi pouvait m’être utile. Cette pièce était lugubre comme si aucune vie ne s’en échappait un peu à l’image de son propriétaire. Il faisait sombre et il était difficile de cerner tous les détails mais tout ce que je voyais se gravait dans mon esprit, dans l’attente d’une utilisation prochaine.

Mon observation fut interrompue par le mouvement du meurtrier, qui se levait. Il installa plus ou moins confortablement la rousse décédée sur le canapé puis s’approcha de moi, ma gorge se noua et je sentis que mon estomac faisait de même une sensation des plus désagréables. Je crus qu’il allait me frapper mais il se contenta de passer derrière moi et après avoir enlevé le frein, de me déplacer. Rien que sa présence poisseuse derrière moi, me donnait envie de vomir. Je me dis que je ne pouvais être plus mal-à-l’aise…comme j’avais tort.

Mon ravisseur me fit faire demi-tour et le spectacle que vis me figea d’horreur. Mes yeux s’écarquillèrent devant les marionnettes, les femmes mortes mais conservés, mises en scène comme des objets ; pire comme des trophées. Le décor semblait pourtant si normal mais l’envers de celui était fait de peur, de froideur, de mort. Ma gorge se fit plus sèche que le Sahara, j’avais peine à respirer à cause de l’ambiance écœurante de la pièce. Je n’osais croiser le regard vide des victimes de ce monstre au cœur…de glace ? La voix de velours du maître des lieux, était un mélange de douceur et de froideur, au point que mon esprit faillit lâcher prise et hurler désespérément ce qui aurait été inutile et qui aurait pu énerver mon ravisseur. Je me retins de justesse afin d’écouter ces quelques mots qui n’annonçait que souffrance et mort :

« Bienvenue chez moi. »

Il était évident qu’il voulait me faire entrer dans sa collection, mais l’idée même que cela m’arrive m’était insupportable. Mon cœur aux battements irréguliers, ne savait plus s’il devait accélérer de peur, ou bien ralentir afin d‘être le plus discret possible et se mêler aux autres qui ne battaient plus du tout. Malgré l’horreur du spectacle, je regardais, fouillait la pièce du regard, le plus discrètement possible, même si cette image risquait d’être gravée dans ma tête pour l’éternité, je devais le faire. Conserver chaque potentiel indice afin de pouvoir m’enfuir. Les mots que le psychopathe prononça après me firent tirer encore plus forts sur les liens de cuir, toujours trop résistants. Il voulait me montrer autre chose et j’avais peur que ce qu’il me montre ne reflète que mon terrible futur.

Le monstre m'emmena devant un rideau, prêt à dévoiler son œuvre, mon cœur se serra, il y un blanc, un de ses instants où le temps passe au ralenti. Je me retins de fermer les yeux, difficilement. Le rideau se leva et au fond, le spectacle n'était pas si différent de celui du salon quoique tout aussi terrifiant. En face de moi, une marionnette humaine, elle ressemblait beaucoup aux autres, mais elle avait tout de même quelque chose de légèrement différent. En observant mieux, je me rendis compte qu’elle était faite de bois. Je me demandais si c’était mon ravisseur qu’il l’avait sculptée, même si je m’étonnais et m’inquiétais de cet incroyable réalisme.

J’eus une crise cardiaque lorsque la poupée de bois ouvrit les yeux et tendit son cou. Je crus que j’allais mourir de peur et au vu de l’ambiance, cela ne m’aurait pas étonnée. Elle n’avait pas tout à fait le même regard vide que les autres, comme s’il lui restait une infime parcelle de vie. Etait-elle vraiment vivante ? Car si c’était le cas, elle devait horriblement souffrir, le corps transpercé par des vis et elle aussi ne pouvait parler. Je compris rapidement que mon hôte aimait le silence et en tint compte afin d’augmenter mes chances de survie, aussi infimes soit elles.

L’inconnu me parla de son « acquisition » mais je ne parvins pas à comprendre le réel sens de sa phrase. Il la fit disparaître afin de pouvoir pleinement s’occuper de moi. Je jurais intérieurement, je préférais revoir 100 fois les horribles femmes objets plutôt que d’avoir de nouveau affaire à la violente personnalité du psychopathe. Je n’avais malheureusement pas la choix et les trois mots qui suivirent, scellèrent mon destin. Ils étaient l’introduction à ce qui seraient les pires souvenirs de ma vie, ceux qui allaient me hanter, ne me laissant de repos qu’à mon décès, que j’imaginais extrêmement prématuré.

La voix froide résonnait encore dans ma tête quand je me rendis compte que je me déplaçais. Je continuais de regarder autour de moi, c’était assez sombre, mais je notais chaque coin de chaque pièce. Il nous enferma dans une salle, plongée dans l’obscurité. Mais le ravisseur connaissait, ce que j’imaginais être sa demeure, comme sa poche et n’avait pas besoin de lumière pour se déplacer. Il alluma une lampe à huile, mes yeux ne s’étaient pas encore habitués à la noirceur de la pièce aussi vis-je immédiatement ce qui m’attendait. Des outils en tous genres étaient posés sur une table pas très loin. Je n’étais pas dans n’importe quelle salle, j’étais sûrement dans la favorite de mon hôte. Mes yeux s’embuèrent et quelques larmes glissèrent sur mes joues de porcelaine tandis que le visage du monstre portait ce sourire terrible, satisfait, excité.

On dit qu’avoir 18 ans, c’est laissé tomber l’enfance pour entrer dans la vraie vie. Ce jour-là, à cet instant précis, je compris que mon enfance allait m’être enlevée, brisée ; mon innocence allait partir en lambeaux, détruisant la petite fille que j’étais pour ne laisser place qu’à la souffrance. Malgré le bâillon, mon cri transperça l’air, déchirant la structure de mon univers. Une simple entrée en matière…


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MessageSujet: Re: Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose]   Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose] Icon_minitimeSam 19 Déc 2015 - 23:27
S'il y avait bien une seule raison pour Jeremiah de hanter encore ce monde, c'était cet instant. Le calme avant la tempête. Le moment où, lame en main, il regarde droit dans les yeux sa victime, quelques secondes avant d'éveiller en elle des souffrances insoupçonnées.
En cet instant, il était Dieu, tout puissant face à la vie elle même. Toute la haine, tout le désir de destruction qui grouillaient au fond de lui, habitaient désormais chaque fibre de sa carcasse. Et bientôt ils allaient se déverser en supplices dans le corps de cette nouvelle fille, qui ne le supporterait pas. Son corps allait se tordre jusqu'à ses limites, ses cris allaient déchirer sa gorge. Ses membres se sectionneraient sur les entraves de métal ou de cuir. Son cœur allait battre à tout rompre. Sa tête allait exploser, son esprit s'anéantir, jusqu'à ce que tout son être ne désire plus que disparaître.
Et même alors, il continuerait à se vider de toute cette rage perverse, jusqu'à être las des mêmes yeux révulsés, des même mains crispées, et jusqu'à ce qu'il n'y ait plus la moindre goutte de sang à faire couler. Il savait alors qu'il se sentirait fatigué, mais aussi paisible. Et tendrement, il pourrait embrasser le front encore tiède de sa nouvelle amante.

Elle ne pouvait s'imaginer l'ampleur de la souffrance qui allait s'abattre sur elle. Pourtant, cela suffisait amplement à faire couler des larmes sur ses joues. Parfait.

Reposant son scalpel, il contourna la table et vint se pencher au dessus de Rose, ne séparant leurs visages que de quelques centimètre. Il lui caressa les cheveux, tout en s'adressant à elle avec une voix soudainement pleine de compassion feinte :

« Je suis désolé, mais je vais faire quelque chose de très stupide. Je vais t'ôter ce bâillon que tu portes. A ce moment là, tu auras envie d'en profiter, et de me supplier de t'épargner. Je te le déconseille. »

Une courte pause vint appuyer le poids de ces propos, avant qu'il ne reprenne :

« Tu vas souffrir. A un point inimaginable. Pourtant, il y a une chose que tu ne dois pas oublier : je saurais toujours éveiller en toi des douleurs plus fortes que les précédentes. Aussi, si tu m'adresses la parole... »

Jeremiah se recula et saisit derrière lui un de ses outils sur la table : une lame extrêmement fine, au bout pointu et acéré.

« ...Je deviendrais pire encore ».

Il aplatit la main droite de Rose sur le repose poignet de sa chaise, immobilisant ses doigts. Et il enfonça la pointe de son outil juste sous l'ongle de l'index.

Immédiatement, il ferma les yeux. Et il frissonna de plaisir. Sous sa main implacable, le bras de sa victime semblait convulser. Il ressentait les muscles se contracter, de la tête jusqu'au pieds. Il imaginait sans mal son visage se tendre vers la plafond, ses yeux essayant de sortir de leurs orbites. Il ressentait jusqu'à son souffle bruyant filtrer à travers le bâillon, réagissant au moindre mouvement de l'objet de torture. Il l'enfonça tout doucement, millimètre après millimètre, jusqu'à ce qu'il ait traversé toute la longueur de l'ongle. Alors il le retira, dans un petit bruit de succion sanglante, et ouvrit les yeux.

Il dut attendre une bonne minute que sa victime ne cesse de trembler. Elle était désormais avachie dans son siège, le visage humide, de la bave coulant sur son menton, tandis qu'elle haletait. Il l'attrapa par les cheveux pour redresser complètement sa tête, et la regardait à nouveau dans ses yeux. Déjà son regard avait perdu en éclat. Il brandit devant elle la pointe de sa lame, couverte de sang, afin qu'elle le voie bien.

« Si tu parles... »

Il agita l'outil devant son nez. Elle savait désormais à quoi s'attendre, et c'était tant mieux. Cet instant n'était qu'à lui. Si elle devait s'adresser à lui, cela le plongerait dans une rage folle. Il le savait : c'était dans ses moments qu'il ôtait toutes les défenses de son âme. Mais cela était plus dangereux pour elle que pour lui... Il la briserait sans plaisir, juste pour qu'elle n'ouvre plus jamais sa gueule. Il ne resterait d'elle plus qu'un cadavre en charpie, et lui n'aurait plus qu'à tout recommencer depuis le début, plus furieux qu'avant.
Mais ce risque valait bien tous les cris qui allaient à présent résonner contre les pierres de la salle.

Pour faire bonne mesure, il enfonça son arme dans le dos de la main déjà blessée. Elle resterait là comme un avertissement constant. Cela fit sursauter Rose, mais lui causa beaucoup moins de douleur que précédemment. Alors enfin il détacha le bâillon, et la laissa respirer tout son saoul. Il ne  lui laissa cependant aucun temps pour le contrarier, c'est à dire, parler. Certaines personnes avaient un tel esprit de contradiction parfois...
Il lui saisit les mâchoires, appuyant fort pour lui faire ouvrir la bouche, et lui y inséra une structure en métal et en cuir : Celle-ci dessinait le contour de ses lèvres, et les garderaient grande ouvertes, ses mâchoires complètement bloquées. Ses entrailles s'offraient désormais entièrement à Jeremiah, sans qu'elle ne puisse l'en empêcher. Et lui comptait bien en profiter. Cet appareil était parfait : Même si elle voulait parler, elle ne pourrait rien dire d'intelligible. Pourtant, ses hurlements jailliraient directement de sa gorge.

Utilisant les mécanismes perfectionnés de la chaise roulante, il la fit pivoter jusqu'à ce que son regard n'ait plus que le plafond à regarder, puis bloqua complètement sa tête grâce à un étau spécifique. Il disparu un instant de son champ de vision. Quand il y revint, il tenait par la queue un rat noir, qu'il suspendu au dessus du nez de l'innocente fille.

« Dis-moi, est-ce que tu as faim ? »

Ses mots n'avaient, cette fois-ci, plus rien de feint, tout comme son expression. Il la surplombait avec son grand sourire et ses yeux fous. Sa voix ricochait contre les murs comme un ricanement cruels. Il était tel ces enfants qui brûlent des fourmis avec des loupes. Mais lui avait pleinement conscience de la cruauté de ce qu'il faisait, et tel était son plaisir. Il fit descendre le rat jusqu'à la bouche inexorablement ouverte de sa victime. L'animal, qui n'avait pas plus envie que Rose de disparaître dans ce trou visqueux et humide, colla ses pattes avant contre le visage, résistant à la gravité fatale.

« C'est une torture très répandue, tu sais ? Pousser un rat dans le corps de quelqu'un. En général, on ne lui laisse que cette issue, et on le pique pour qu'il s'y précipite. Il ravage tout sur son chemin, causant une mort aussi lente que douloureuse. Il dévore tes entrailles pour se frayer un chemin. Il ne laisse à l'intérieur de toi qu'une bouillie de chair, et il meurt lui aussi, pourrissant dans les tréfonds de ton cadavre. »

Il baissa encore sa main, et la bête se raccrocha comme elle put. Elle glissait sur les bords lisses du joli visage, griffant les joue, le menton et le nez, tout pour ne pas tomber là-dedans.

Après s'être repus du visage infiniment paniqué de la jeune fille. Il retira le rat .

« Mais aucun de nous deux ne veut ta mort immédiate, bien entendu ».

De sa seconde main, il empoigna la bête, qui couina immédiatement. Elle lui mordit les doigts, mais il semblait s'en moquer éperdument. Il raffermi sa prise, faisant redoubler les plaintes de l'animal, jusqu'à ce que des craquements dégoûtants se fassent entendre. Le rat implosa dans la poigne de Jeramiah, dans un ultime couinement. Du sang en coula, jusqu'à la pointe de son petit nez, et goutta directement sur celui de Rose. Approchant sa main, Jeremiah fit en sorte que les yeux de la pauvre victime croisent ceux du défunt animal, noirs et lisses, et qui pleuraient du sang. Une autre goutte tomba, cette fois directement dans l’œil de Rose, qui hurla de dégoût en battant des paupières. Il n'en fallu pas plus au bourreau pour se mettre à rire. Ce ne fut qu'un ricanement, et puis un grand rire sordide. Il n'en était encore qu'à la mise en bouche, et pourtant, c'était déjà un tel plaisir de l'humilier de la sorte !

Il jeta avec dédain le rat sur le côté. Un petit « splosh » humide indiqua qu'un mur s'était mis sur le chemin. Il redressa la chaise afin que Rose soit à nouveau assise normalement. Enfin, il s'approcha d'elle. Il posa son doigt sur les gouttes de sang qu'elle avait sur le visage. Il sembla l'étaler sur elle, mais il avait en fait pour but d'en récupérer. Nonchalamment, Jeremiah approcha son doigt de sa propre bouche, et sortant une langue blafarde, il le lécha. Cela ne lui apportait rien de particulier : il n'avait aucun intérêt à avaler quoi que ce soit, et ressentait à peine le goût des choses. Ce n'était qu'une transition morbide vers la suite des événements.

Son expression de folie toujours affichée sur le visage, Jeremiah caressa la joue de Rose tendrement.

« Passons à la suite, tu veux ? ».
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MessageSujet: Re: Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose]   Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose] Icon_minitimeJeu 7 Sep 2017 - 22:40
Alors que les premières larmes d’une longue série coulait sur mes joues sales, je commençais à réaliser petit à petit la tornade de douleur qui allait s’abattre sur moi. Et si je voulais survivre le plus longtemps possible, j’allais devoir traverser tout ça dans le silence sous peine d’agacer fortement mon hôte. S’il avait une chose dont j’étais sûre c’était que je ne voulais pas ça.

J’eus une faible et brève lueur d’espoir quand j’entendis le bruit métallique du scalpel contre la table, il avait reposé le terrible instrument. La présence de mon geôlier à seulement quelques centimètres de mon visage me força à réprimer un frisson. Je préférais baisser les yeux, préférant faire profil bas, essayant d’allonger les quelques heures de vie qu’il me restait avant qu’il ne décide que la distraction que je lui apportais arrivait à son terme. J’ai cru que j’allais vomir quand il passa une main dans mes cheveux, comme si j’étais sa chose, je fermais les yeux, essayant d’éloigner ce sentiment de dégoût qui menaçait de me faire craquer.

Sa voix doucereuse, sonnait faux, comme un bon acteur qui jouerait mal volontairement, me susurrant des mots que je ne voulais pas entendre :

« Je suis désolé, mais je vais faire quelque chose de très stupide. Je vais t'ôter ce bâillon que tu portes. A ce moment là, tu auras envie d'en profiter, et de me supplier de t'épargner. Je te le déconseille. »

J’avais bien compris que parler n’était pas une option si je ne voulais pas me retrouver dans sa collection plus vite que prévu, mais ce fut ce qu’il ajouta après que glaça mon sang d’effroi :

« Tu vas souffrir. A un point inimaginable. Pourtant, il y a une chose que tu ne dois pas oublier : je saurais toujours éveiller en toi des douleurs plus fortes que les précédentes. Aussi, si tu m'adresses la parole... Je deviendrais pire encore »

Il avait saisi une lame bien trop pointue à mon goût et avec vitesse et force plaqua ma main à l’accoudoir de la chaise. Mes yeux s’écarquillèrent en voyant l’instrument s’approcha de mon doigt. Mon corps se crispa avant même de ressentir la douleur car je savais ce qui m’attendait…ou du moins je pensais le savoir. La douleur que je ressentis fut vive, brûlante, tout mon corps se contracta comme parcourut d’un courant électrique, mon cri était étouffé par le bâillon et pendant un instant que je crus que mes cordes vocales allaient lâcher. Il allait trop lentement, bien trop lentement, je voulais simplement que ça s’arrête, que la souffrance disparaisse, que je ferme les yeux effaçant ces dernières heures, que l’inconscience me prenne dans ses bras afin que j’échappe à cette torture. Pendant une seconde j’enviais même les poupées vides de vie qui au moins ne ressentait plus rien.

Quand enfin l’ongle céda, j’eus presque un soupir de soulagement, réalisant que je n’avais pas repris mon souffle. La douleur de mon doigt dont le bout était désormais à vif me gardait consciente. En rouvrant avec appréhension mes yeux, je vis que mon corps était encore fébrile puis mon regard tomba sur mon tortionnaire me rappelant que ce qui venait de ce passer n’était qu’un avertissement. J’eus envie de crier mais ma raison me rappela à temps la dangerosité de cette action. D’autant plus que je n’étais pas sûre d’avoir assez d’air dans mes poumons pour le faire. Mon souffle était court et les battements de mon cœur erratiques.

Lorsqu’il me saisit par les cheveux, je fus surprise de la réaction de mon corps qui n’avait apparemment plus la force de se tendre. Mon regard croisa le sien et j’eus l’impression que l’énergie que je perdais dans ma souffrance, il l’aspirait pris dans son euphorie, tel un vampire qui aspirerait mon énergie vitale. J’avais du mal à croire que ce n’était que le début et qu’il pouvait faire bien pire. Il me menaça de nouveau et je n’avais aucun moyen de lui faire comprendre que j’avais compris la règle n°1 : « Le silence était d’or » et il se teinterait de rouge sang si je ne le respectais pas.

Mon visage voilé de sueur se crispa dans un hurlement lorsqu’il planta la lame déjà ensanglantée dans ma main en piteux état. Il laissa la lame mais pas le bâillon, mon souffle fut enfin libéré non pas que ça changeait grand-chose. J’étais toujours haletante, la seule différence majeure serait que mes hurlements se feraient plus bruyants, choix étrange pour mon bourreau qui semblait ne pas supporter le bruit. Je compris vite pourquoi, il ne me laissa pas une minute de répit qu’il posait de nouveau ses mains gantées sur moi. Il força ma bouche à s’ouvrir avant d’y insérer un objet qui n’annonçait rien de bon me concernant. Mes mâchoires bloquées, la bouche grande ouverte, mon esprit trop imaginatif voyait déjà tous les potentiels scénarios, toutes les potentielles tortures que cet instrument laissait entrevoir.

Mon premier réflexe fut de déglutir mais il reste coincé dans ma gorge, je me sentais plus vulnérable. Ces quelques fois où j’étais allée chez le dentiste avec appréhension semblaient bien ridicule maintenant. Je maudis mon esprit pour avoir un humour aussi déplacé dans un moment pareil mais en y réfléchissant bien tous les moyens étaient bons pour distraire mes pensées.

Le dossier de la chaise bascula et j’étais désormais en position couchée mais les jambes et les poignets toujours aussi entravé. Cependant le sadique qui me servait d’hôte semblait trouver cela insuffisant car il coinça ma tête dans un étau qui serrait bien plus mon cœur que ma boîte crânienne.

Il y avait longtemps que je n’avais pas entendu parlé ou lu quelque chose sur la torture blanche mais pendant quelques secondes tout me revint à l’esprit. Mes différentes lectures m’avaient poussé vers quelques romans d’espionnage et l’une des scènes de livre impliquait un agent victime de torture blanche. Moins utilisée que les tortures physiques, elle consistait à laisser le sujet en attente de la souffrance : on le mettait dans des conditions telles qu’il ne pouvait savoir quand ni comment la douleur allait venir, ce qui donnait cette incertitude, cette attente si terrible que la torture qui arrivait derrière n’était pas si importante. Lorsque mon bourreau disparut de mon champ de vision pendant quelques secondes, j’eus cette impression, cette peur qui s’infiltrait par tous les pores de ma peau. Le fait de ne pas s’avoir ce qui m’attendait rendit ces secondes interminables et ce qui arriva après ne relâcha pas cette pression qui m’écrasait.

Au dessus de moi, pendait un rat, tenu uniquement par la queue qui semblait aussi paniqué que moi. Le tortionnaire posa une question qui hors de son contexte semblait innocente mais qui me retourna le cœur :

« Dis-moi, est-ce que tu as faim ? »

Son visage s’était déformé semblant plus proche de celui du Joker que d’un être humain. Sa voix s’était changée résonnant dans la pièce comme celle d’un monstre. Mes yeux s’embuèrent en voyant l’animal se débattre, en vain car s’approchant toujours plus de ma bouche grande ouverte.

« C'est une torture très répandue, tu sais ? Pousser un rat dans le corps de quelqu'un. En général, on ne lui laisse que cette issue, et on le pique pour qu'il s'y précipite. Il ravage tout sur son chemin, causant une mort aussi lente que douloureuse. Il dévore tes entrailles pour se frayer un chemin. Il ne laisse à l'intérieur de toi qu'une bouillie de chair, et il meurt lui aussi, pourrissant dans les tréfonds de ton cadavre. »

Mon cœur s’affolait. Je ne voulais pas mourir comme ça, personne ne méritait de mourir comme ça, dévoré de l’intérieur. Un étrange son sortait de ma gorge au rythme de mes respirations, mes poignets, mes chevilles, frottaient sur les liens de cuir, provoquant des douleurs que l’adrénaline couvrait pour le moment. Des petites griffures apparaissaient autour de ma bouche sur mon visage jusqu’à lors épargné.

Je crus que mon cœur allait exploser quand mon bourreau retira la menace de mort qui planait littéralement au dessus de ma tête. Le soulagement de l’animal ne fut que de courte durée car dans ses mains, le monstre l’écrasait lentement. Je voulus détourner la tête en entendant les craquements sinistres, oubliant pendant un instant que tout mon corps était paralysé, autant par la peur que par les liens de cuir et de métal qui me retenait prisonnière.

Le dégoût et la peur ne firent plus qu’un lorsque le sang du rat tomba sur mon visage, gouttant des mains désormais rouges et poisseuses de mon hôte. Le corps tordu et sans vie était tenu devant mes yeux, à la fois un exemple de mon futur et un rappel de ce qui s’était passé. Bientôt le corps sans vie serait le mien et les souffrances que je venais de subir me poussaient à croire que le plus tôt serait le mieux.

La goutte de sang qui tomba dans mon œil obscurcit autant ma vision qu’elle l’éclaira. Non je ne pouvais pas me laisser mourir ici, je devais vivre. Je me fis la promesse de tenir bon, la gardant dans le creux de mon cœur comme une flamme, brûlant d’espoir. Seul le futur pouvait révéler si elle brûlerait jusqu’au bout ou si mon bourreau allait réussir à la souffler.

Le rire du monstre qui me gardait prisonnière m’écoeura autant que le bruit poisseux que fit le corps de l’animal en heurtant un des murs de la pièce sombre. Les deux ne résonnèrent pas bien longtemps dans ma tête car un contact physique capta toute mon attention, un fois de plus il jouait avec moi, comme si mon corps lui appartenait déjà, comme s’il peignait sur une toile déchirée. Il lécha le sang qu’il restait sur son doigt dans un geste qui n’avait rien d’humain. Son visage tordue par la folie, la monstruosité des ses actes, j’étais tombé en enfer et le pire des démons s’occupait personnellement de mon cas, plus prêt que jamais à me faire vivre d’infinis tourments.


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Jeremiah de Belzé
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MessageSujet: Re: Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose]   Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose] Icon_minitimeMer 22 Nov 2017 - 22:40
« Passons à la suite, tu veux ? ».

Malgré ses propos, Jeremiah resta quelques instants immobile, à observer sa proie. Il goûtait chaque instant de ces tortures, aussi bien ceux teintés de sang, que les pauses qui séparaient chaque supplice.

C’était l’occasion pour sa victime de reprendre souffle, de se reconstituer, de se préparer à la suite. Et de retomber, encore plus profondément, dans les abysses de l’horreur.

Lui, il profitait de ces yeux aux veines écarlates, qui cherchaient quelque part une aide, ou l’objet de leur prochaines souffrance. Qui ne trouvaient au final rien d’autre que lui. Qui exprimaient alors une peur sans fin. Parfois, un air de supplication. Une larme de plus venait souvent rouler sur leurs joues humides. Leur regard cherchait ensuite à s’échapper, paniqué, vers une porte de sortie qui n’existait pas. Ou se fermaient vers une terrible résolution : l’enfer serait peut être doux.

Il s’en délectait. Il buvait chaque sanglot, vibrait à chaque gémissement. Il les toisait, empli du bonheur incroyable de tenir leur petite vie dans sa main. De la faire vaciller comme la flamme d’une bougie, d’un côté comme de l’autre. Jusqu’à ce que le fil de la mèche ne soit plus que cendre, et qu’il les souffle, presque avec pitié.

Il se sentait si grand comparé à eux. Comme s’il était l’ombre entière de cette pièce, les entourant de part en part, les avalant petit à petit.

Jeremiah souffla lentement, afin de reprendre ses esprits. Il sentait son sourire s’étirer jusqu’à ses oreilles. C’était presque littéral : sa peau de cadavre gorgée de conservateurs avait une élasticité anormale, déformant sur son visage chaque sentiment aussi puissant que celui-ci. Il ne voulait pas trop forcer dessus, craignant d'abîmer son joli visage.
Il fallait se remettre au travail. Le moment était venu de pratiquer son petit plaisir, son habitude. Avec un petit extra.


Il sorti du champ de vision de sa victime. Activa quelques mécanismes de métal. Fit rouler quelque chose jusqu’à elle. Une structure fine et haute, avec une petite grue à son sommet. Presque un jouet. Il inséra des cales en bas, vérifia l’alignement par dessus.
Son regard croisa celui de la pauvre fille. L’incompréhension s’était ajoutée à la bouillie de sentiments confus qui s’exprimaient en elle. Délectable.
Il donna un coup d’ongle, propre et manucuré, à ce que retenait la grue. Le tintement métallique mis en évidence une minuscule cage sphérique, se balançant au bout d’une chaînette.


Il repartit.
De nouveaux bruits se firent entendre.

Grincement.

Air soufflé, puissamment, plusieurs fois.

Métal qui racle sur la pierre.

Odeur âcre. Chaude.


Quelque chose entra enfin dans le champ de vision de la victime.

Un charbon ardent, encore crépitant, maintenu au bout d’une longue pince de fer.

Ensuite, le visage de Jeremiah. Son sourire fou, déjà, était revenu, cependant que la braise rougeoyante étalait une ombre inquiétante sur son visage.

Comme un horloger fait son travail, il plaça avec minutie le charbon dans la petite cage de la grue, qu’il referma avec outils et prudence. Il ne voulait certainement pas abîmer ses doigts dans un moment aussi important.

Alors, lentement, très lentement, il fit descendre le tout à l’aide d’une manivelle. Jusqu’à ce que l’évidence se fasse. L’objet brûlant progressait vers le même trou sombre et humide dans lequel un rat avait failli finir sa vie. La bouche toujours béante de la fille. Elle s’en était à présent rendue compte, s’agitait, et émettait des sons incompréhensibles. Du seul genre que Jeremiah était capable d’apprécier.

Alors que le charbon semblait définitivement s’engouffrer dans les profondeurs de la gorge, le sombre bourreau l'arrêta. Suspendu au centre exact de la cavité, sans qu’aucune chair n’entre en contact avec. Mais, il en était sûr, elle pouvait déjà sentir la brûlure se répandre de ses lèvres jusqu’à sa glotte.
Le moindre coup de langue involontaire, le moindre sursaut, et c’était le goût de l’enfer qui se répandrait en elle.

« Si tu ne l’avais pas encore compris, tout ceci ne dépend que de toi. Soit immobile, ou brûle ».

Il avait prononcé le dernier mot avec un plaisir non dissimulé. Nul doute qu’il n'espérait qu’un seule résultat à cette épreuve. Un cuisant échec.
Mais tout ceci n’était qu’un peu de piment rajouté à son objectif profond. Son plaisir habituel.
Alors qu’un nouvel aller-retour de la part de Jeremiah avait de quoi être inquiétant, il ramena un simple tabouret. Ce que sa partenaire ignorait encore, c’est qu’il avait déjà à portée de main tous les outils qu’il lui fallait pour s’amuser.

Tout d’abord, un ciseau aiguisé.

Il l’approcha, jusqu’à ce que le contact du métal (celui-ci, froid) ne se fasse ressentir sur la peau d’un bras.

Il referma les lames tranchantes.

Tchac !

Et il continua, découpant l’habit de sa belle amie.

Tchac Tchac Tchac.

Sans schéma particulier, il coupa ici, puis là, puis ailleurs, dans tous les sens. Révélant à chaque fois un peu plus de cette peau sucrée.

Tchac. De la manche jusqu’au buste. Tchac. Du col jusqu’à l’autre bras. Tchac. A partir de la ceinture en remontant. Tchac. Dégager du tissus encombrant. Sans déchirer à la main. Toujours par coups de ciseaux. Tchac Tchac. Et l’ombre des plis laissait place à la pâle douceur de ce corps. Tchac. la partie basse désormais. Tchac. Une jambe de dévoilée. Tchac. L’autre. Et encore quelques coups, pour les sous-vêtements. Tchac Tchac Tchac.

Le corps nu, sensuel, d’une demoiselle dans son plus bel âge, s’offrait désormais à la lueur des chandelles.


Jeremiah l’observa avec indifférence.

Sous les lambeaux de tissus restant, se trouvait un beau corps. Pas le plus beau qu’il possède, mais pas le plus moche non plus. Il pinça la chair du ventre. Il ferait surement quelques retouches, comme à son habitude. Aucune femme n’était parfaite. Vivantes, elles ne l’intéressait de toute façon pas.

Il déposa le ciseau.

Prit un autre outil.

Il le tendit devant ses yeux. L’observa avec un léger sourire. Son moment préféré. Une distraction, légère, à laquelle s’abandonner un moment. De ceux pendant lesquels on fredonne parfois. Comme peindre, ou faire un puzzle. Mais Jeremiah n’aimait pas spécialement la peinture, et encore moins les puzzles.
Il n’avait qu’un seule véritable passe-temps.


Lentement, il caressa la pointe de son scalpel sur l’avant-bras de la fille.

Un fin trait rouge se dessina. Un peu de sang perla. Sur la toile de chair blanche, un peu de couleur était apparu.
Il refit un sillon. de l’autre côté, sur le flanc. Une courbe cette fois-ci. Une autre plaie minuscule s’ouvrit.

Il appréciait ça. Il ne cherchait pas à l’expliquer. C’était un plaisir simple. Assez peu douloureux en vérité. Il prenait soin de ne rien faire de grave, de ne pas causer de gros saignement.

Le scalpel effleura d’autres endroits. Certains étaient neutres. D’autres, faisaient frémir sa compagne.

Il déposait ses marques sur ce qui serait désormais sa chose. Partout sur son corps. avec délicatesse. C’était la première affection qu’il aurait avec elle. La seule de son vivant.
Comme un premier baiser.

La peau était de plus en plus zébrée. Emporté dans cet élan, Jeremiah agitait son crayon de sang, encore et encore, en coups fins et légers. Il n’en croisait aucun. Les répartissait de manière équitable. Les enchaînait, de plus en plus vite, d’une habileté toujours égale..

C’était un pont, entre la triste vie de cette femme, et son éternité à venir.
Dans la beauté, parfaite et immuable, d’un corps silencieux, immobile.
Un rite de passage, marqué par le sang.
Avant d’amputer sa carcasse de la pourriture de son esprit.
Vider ses espoirs vains dans un océan de douleur.
Jeter ses pensées inutiles dans un profond néant.
Briser tous ses sentiments.

Détruire ce qu’elle pensait être, et ne garder que ce qu’elle était vraiment. Un tas de chair.

Le tas de chair de Jeremiah.


Il acheva son œuvre d’une ultime courbe, à la base d’un sein, comme un peintre signerait son tableau. Le corps tantôt vierge était désormais recouvert de plaies, de tailles et de formes différentes. Les premières avaient déjà laissé couler du sang sur la peau, ce qui donnait un bel équilibre de couleurs.
Comme à chaque fois, Jeremiah s’imagina la fille comme une mariée aux voiles blancs, poisseux d’un vermillon encore tiède. Une promise macabre, prête à s’offrir tout entière à lui.

Il prit la main de sa nouvelle amante dans la sienne. Un plaie parmi tant d’autre y saignait.
Il la lécha. Pas comme il avait léché le sang du rat plus tôt. Oh, non. Il y avait désormais une vraie passion dans ce geste. L’accomplissement de sa pratique.
Il lui prenait tout ce qu’elle avait. Tout son corps. Ce sang, qui faisait encore battre son cœur. Sa chaleur. Il buvait tout cela. Il s’en repaissait avec avidité.

Elle était sienne. C’était désormais sûr. Définitif.


Il se releva. Se passa la main dans les cheveux. Il se sentait bien, si bien. Si léger. Il avait accompli le cœur de son acte, de sa passion. C’était si bon !
Reportant son attention sur sa victime, il se souvint alors du piège ardent qu’il avait mis en place. Il avait tellement été emporté dans son élan qu’il ne s’en était même pas rendu compte : s’était-elle finalement brûlée ? Il l’observa de plus prêt. De toute évidence, elle ne s’en était pas si mal sortie. Il tâta l’intérieur de sa bouche ouverte. Sa salive avait presque toute séchée. Aucune évidence d’un dégât vraiment grave.

Mais il était de si bonne humeur à présent. Elle avait supporté ce bonus de torture, c’était déjà bien assez pour l’instant. Il alla actionner la manivelle, afin de remonter le charbon, encore brûlant, en toute sécurité pour lui même.

Et puis se ravisant, tapa un petit coup dans la grue miniature. Juste assez pour faire osciller la chaîne de quelques petits centimètres.

Il ferma les yeux, et profita de la seule musique douce à ses oreilles. Un hurlement éteint, aigu, se fit entendre, terminant sur un long borborygme douloureux. Le tout accompagné des percussions métalliques du fauteuil qui tremblait. Et puis, des respirations saccadées, ponctuées de gémissement plaintifs.

Il rouvrit les yeux. ça avait été beaucoup trop tentant. Pour lui, elle ne méritait que souffrance, et ce tant qu’elle se raccrocherait encore à sa misérable vie. Il remonta enfin le mécanisme. Alors, s’emportant dans l’euphorie de son geste impulsif, au résultat si plaisant, il se mit à rire.
Tout d’un coup, se sentait libéré des contraintes de ce triste monde.

Car il était toujours obligé de se cacher. De jouer de faux-semblants.
Et ce pour quoi ? Pour une fourmilière d’êtres méprisants, qui tous, s’ils voyaient la vérité en lui, se rueraient pour arracher son univers, ruiner la moindre de ses joies, l’enfermer loin des yeux de leur hypocrisie bouffie, tandis qu’ils retourneraient alors ne rien faire d’autre que de souiller tout ce qui s’offrait à eux, avec leurs ambitions vaines, braillant comme des porcs, suivant comme des moutons, pour au final aller mourir, puis pourrir, puis enfin, retourner dans le néant dont ils n’auraient jamais dû avoir le droit de sortir.

Mais en cet instant, il était bien.
Il était au delà de ça.
Sorti de sa carapace de mensonge, l’âme nue devant la lumière des bougies. Enfin, le vrai Jeremiah, brut et naturel, se révélait entièrement. Abandonné tout entier à lui même. A sa folie, ses joies, son goût de la chair et du sang.
Il rit alors plus fort, sa voix résonnant sur les murs de pierre de la pièce. Oui, il pouvait crier, hurler ce qu’il était. Il était le seul maître ici, le seul roi. le Dieu unique ! Il était à la seule place qu’il méritait d’avoir, enfin, en cet instant parfait !
Et tandis qu’il riait, il observait la fille. Ses yeux, empli de tous ces sentiments, ces sensations, si excitantes. Qu’il allait détruire, un à un.

Il était son seigneur. Elle était sa chose.

Il prit son visage d’une main ferme. Oui, cette chair chaude, remuante, était à lui. Il passa ses doigts sur les lèvres, au creux des oreilles, appuya sur sa paupière. Les muscles grouillaient sous la peau. Mais Jeremiah était si bien. Il ne pensait qu’à l’instant, final, où la chaleur s’effacerait, où la chair se figerait, où les muscles se détendraient.
Il imaginait déjà ce regard, enfin vidé de toute âme.
Car il n’avait pas encore fini son œuvre.

Il en était encore loin.
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Rose Tissier
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MessageSujet: Re: Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose]   Profitons de la vie tant qu'on le peut encore [Pv Rose] Icon_minitimeMer 1 Aoû 2018 - 22:09
« La suite » .

Le tortionnaire avait prononcé ces mots avec plaisir. Tandis que moi, j’étais terrifiée, horrifiée à la simple idée que ce que je venais de subir n’était que le début. Prisonnière des fantasmes tordus et douloureux de ce cinglé qui voulait faire de moi sa chose. Cette pensée me donna la nausée et mes yeux se fermèrent, tentant de réprimer le frisson de dégoût qui passait dans mon dos. Mes membres se débattaient malgré les liens de cuir, frottant, brûlant mes articulations afin de garder en vie le mince espoir que j’avais de pouvoir m’enfuir de cet enfer. Tout plutôt que de revoir le sourire sadique de mon bourreau.

Ma tête restait immobile cependant, bloquée dans cet étau qui semblait continuellement se resserrer. Je ne pouvais qu’attendre avec appréhension la prochaine torture tout juste sortie de l’usine à douleurs qu’était l’esprit de mon geôlier. Mes yeux, essayant vainement de cacher la peur qui infiltrait tous les pores de ma peau, balayant le plafond à la recherche d’un indice, n’importe quoi qui pourrait m’être utile mais ils tombèrent sur un sourire horrifiant. Comme si la peau, les os du visage se tordait pour agrandir encore plus ce sourire, qui ne pouvait pas représenter assez toute la laideur du monstre.

Des bruits se firent entendre : des grincements métalliques, des roues en fer produisant un roulis particulier sur le sol, comme l’annonce d’un monstre mécanique qui viendrait pour moi. Mais en moi, il n’y avait aucun doute, le véritable monstre était fait de chair, morte et conservée. Il amena au dessus de moi une grue qui portait un petit objet sphérique qui s’avérait être une cage. Il la fit tinter et ce son résonna en moi longtemps accompagné des actions de mon hôte, qui s’afférait hors de mon champ de vision. Mon esprit réactif compris vite qu’il était occupé à raviver des braises et qu’un des ces charbons ardents m’était destiné.

Il revint avec l’objet de mes craintes, la faible lumière rougeoyante donna à son visage un air méphistophélique. Mon rythme cardiaque s’accéléra et un nœud serra ma gorge. Moi qui pensait impossible d’être encore plus effrayée par ce monstre, l’image qui resta gravée dans ma mémoire serait un rappel du contraire.

Mon geôlier plaça l’objet brûlant dans la cage avec soin, me prouvant qu’il était capable de délicatesse mais qu’il n’en ferait jamais preuve envers moi. J’étais au même niveau que ce charbon, une chose, peut-être même moins… sa chose. Lentement la sphère métallique se rapprocha de ma bouche toujours grande, de sa cible : ma gorge vulnérable. Tout mon corps tentait de s’enfuir, mes yeux fixés, sur la braise qui descendait, inexorablement, lentement, trop lentement. Tandis que lui se délectait de ma peur, de ma souffrance, des multiples émotions qui passaient dans mes yeux.

J’étais impuissante, mes yeux écrasèrent quelques larmes quand la cage s’arrêta au cœur de ma bouche, ne touchant pour l’instant aucune paroi. Une menace immédiate cependant telle une épée de Damoclès prête à dévorer l’intérieur de mes joues, mon palais ou ma langue.

« Si tu ne l’avais pas encore compris, tout ceci ne dépend que de toi. Soit immobile, ou brûle ».

Dans une autre situation, si je n’étais pas prisonnière et terrifiée par un psychopathe,  j’aurai sûrement poussé un soupir. Je ne savais pas s’il me prenait pour une idiote, s’il appréciait l’éclair de peur dans mes yeux quand il me menaçait ou s’il aimait juste s’écouter parler –probablement les trois - mais cette légère colère renforça mon esprit contre l’épreuve qui m’attendait. Je ne me doutais pas qu’il était impossible d’être prête à ce qui allait suivre.

Il partit puis revint quasiment aussitôt prenant juste de quoi s’installer ce qui tendit tous les muscles de mon corps, ça ne pouvait pas être bon signe. Je ne pouvais pas voir ce qu’il faisait mais je reconnus distinctivement le bruit de ciseaux. Un hurlement passa dans mon esprit : il allait me couper en morceaux ! Non. Ce serait trop rapide, et il voulait prendre son temps pour me faire souffrir. Il se « contenta » de couper le tissu qui couvrait mon bras. La confusion emplit un instant mon visage afin de laisser place à l’horreur quand il continua son travail sur tout le reste de mes vêtements.

A chaque coup de ciseaux, me dénudant un peu plus, je retenais les sursauts de mon corps, la menace ardente bien trop proche des parois de ma bouche. Mon esprit était en train de se déchirer, partager entre la honte d’être mise à nue, impuissante, vulnérable face à ce monstre et la terreur pure qui compressait mon cœur à la simple pensée de ce qui allait suivre. Quelques coups de ciseaux supplémentaires finirent de départager mon esprit tourmenté. J’étais complètement nue, le dernier morceau de tissu protégeant mon corps fragile, glissa le long de ma peau, lentement, comme si le temps lui-même tentait de le retenir.

Quelques gémissements incontrôlés sortirent de ma gorge, portés par mon souffle court. Tout mon corps tremblait, la cage brûlante frôlant l’intérieur de mes joues. Mon esprit essayait d’écarter toutes les images horribles qui passaient dans ma tête. Le contact de ses gants couverts de sang séché sur ma peau nue, me répugna au point de me faire physiquement mal. Allait-il aussi découper les morceaux de ma chair qu’il n’aimait pas ? Les remplacer par d’autres ? Mon imagination sembla refléter un instant celle du psychopathe qui m’observait. Le simple fait que j’étais capable de penser comme lui, d’avoir des idées presque aussi horribles que les siennes me révulsa.

Un cliquetis me fit sortir des mes pensées morbides. Il avait posé l’outil tranchant sur la petite table de métal. Ce ne fut même pas un soulagement car je me refusais d’imaginer ce qu’il pouvait faire les mains libres de tout outil. Je ne pouvais supporter le contact poisseux de son corps presque lisse, cadavérique, inhumain. Je ne pourrais le supporter. Un tiraillement sur mon avant-bras me ramena à la réalité presque aussi dure que mes sombres pensées.

Le monstre avait changé d’instrument, troquant une lame contre une autre mais pour cette fois trancher dans la chair. Un autre trait désagréable passa sur mon flanc, puis un autre et encore un autre. Il ne semblait pas pouvoir s’arrêter, prenant plus de plaisir à chaque nouvelle marque qu’il laissait sur ma peau pâle. C’était bien moins douloureux que ce qu’il avait fait subir précédemment mais à chaque coupure je devais retenir mon corps, me contrôler à chaque instant afin de ne pas brûler ma gorge toujours sous l’emprise brûlante du charbon ardent.

Lorsque enfin sa danse macabre cessa, le soulagement ne vint même pas caresser mon esprit mutilé. Le démon que l’on connaît est toujours plus agréable et je ne savais quelle allait être sa prochaine invention sadique. Ma gorge asséchée n’avait même plus de sanglots à ravaler. La souffrance semblait être une toile de fond, noyée sous la peur, la colère et le dégoût que m’inspirait mon tortionnaire. Dégoût qui se fit plus fort encore lorsque la langue du monstre entra en contact avec la peau ensanglantée de ma main. Une forte nausée saisit mon corps, mon estomac ne pouvant plus se nouer davantage.

La soudaine délicatesse de mon hôte me répulsait, ce désir qui émanait de lui me donnant envie de disparaître bien plus que lors de ses précédentes tortures. Sa main poisseuse dans  mes cheveux, encore teintés de mon sang versé lors de mon enlèvement, me poussait à me débattre. Mais je retins de justesse un quelconque mouvement qui aurait pu s’avérer douloureux et brûlant.

La joie du monstre était d’autant plus grande que la sueur, le sang et la peur coulaient le long de mon corps dénudé. Emporté par la bonne humeur qui s’était emparée de lui, mon geôlier vérifia les dégâts à l’intérieur de ma bouche avant d’aller enlever la menace qui pesait sur moi. Cependant il avait dû penser que ma souffrance n’avait pas été assez grande car il donna un petit coup dans la grue ce qui m’arracha un hurlement. Le charbon créant par sa chaleur un creux à l‘intérieur de ma joue, tout mon corps se tendit, tirant de nouveau sur les liens trop résistants. Ma respiration était courte et chaotique, quelques sons de douleur continuant de sortir de ma gorge.

La douleur, la colère, la tristesse, la peur, le dégoût, le désespoir. Toutes ses émotions se mélangeaient en moi en un chaos, submergeant ma raison, mon esprit analytique. Emportant par ce flot de sentiments, je fermais les yeux avec une seule envie, que ça s’arrête, que je puisse enfin sortir de ce cauchemar, retrouver ma mère. Je m’encrais à cette image rassurante pour garder la tête hors de l’eau, ne pas me laisser entraîner dans les profondeurs de mon être, ne pas totalement me fermer à ce monde rempli d’horreurs, ne pas laisser s’éteindre la flammèche d’espoir qui brûlait encore en moi. Tout faire pour ignorer et oublier la main du monstre sur moi, jouant avec mon corps et ma vie. Simplement, rester en vie.
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