Petit humain, mais qu'as-tu fait ? Ouvrir ce livre, pris de curiosité ! Quelle grave erreur, car dès maintenant, les contes te garderont pour eux !
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 Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ]

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Grisélidis Hans
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MessageSujet: Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ]   Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ] Icon_minitimeMar 25 Oct 2011 - 14:49
Blue Dream

La pluie s’abattit tout d’un coup.

« Non, pas encore. »

Murmura une voix sourde. Mais elle ne laissa pas le temps au jeune homme d’apprécier son amère victoire, cette belle explosion. Déjà la voilà qui attire du bleu dans les profondeurs…d’un sommeil…

Quelqu’un monte des marches. Le bruit des chaussures qui tapent le marbre se répercute comme une onde. Des frémissements l’accompagne : des vêtements qui se frottent, qui se tordent, qui se laissent pendre et balader par le courant des mouvements. Des murmures inaudibles. Quatre pas, la chaleur que peut dégager le sauveur coupable qui tient sa princesse entre les bras. Deux devant, deux qui suivent. Une autre personne montre le chemin, volatile, légère, silencieuse, il n’y a que ses rubans flottant qui laisse une trace sonore d’elle. Elle ? Soupire intérieur, il sent sa couleur qui l’entour, cette ambiance rassurante. On se pousse sur leur passage, on s’abaisse, la friction qu’entraîne un peu moins d’une vingtaine de petits doigts sur de la mousseline émet un doux son. Révérence coordonné. On laisse le maître somnolant passer. On le laisse se faire porter par un homme diluvien, car son visage est tranquille. Dans un écho lointain on entend goutter, dans une sensation lointaine il a conscience de son corps trempé. Mais le froid n’est pas là, il s’en est allé depuis longtemps, voir ailleurs si on lui a laissé un corps plus meurtri. Le bruit de l’eau s’intensifie, il n’agresse pas, il berce. Un loquet tombe, une porte s’ouvre. Le mouvement des chaussures qui avance dans une pièce pleine d’eau, le bruit –étrangement- feutré de la petite cascade.

Aaah…son corps que l’on dépose sur le lit molletonneux. Il perd pieds, s’enfonce dans les couvertures pleines, les coussins cachemires, le drap de soie, le matelas rembourré avec le fin duvet des petits oiseaux, la structure en bois qui devient moelleuse… et là où il arrive il fait noir, horriblement noir.

Mélasse, mélasse…
Il pleuvait et pleurait encore.
Comme à cette époque, où le moindre petit choque faisait refluer ces larmes d’enfants. La pluie se mélangeait au sol, la pluie tombait de ses yeux et défaisait la terre sous lui. Il se retrouva prisonnier de par sa tristesse, dans une marre de boue. Infecte et grouillante, il essayait de s’en extirper sans y parvenir. Il pataugeait, se faisait aspirer. Il voyait ses cheveux traîner dedans, pourrir à l’intérieur, tomber en masse. Il ne sentait pratiquement plus ses jambes, déjà prise dans le piège jusqu’aux cuisses. Il était si impuissant face à cela, et comme pour confirmer cette pensée, des corbeaux venaient s’agglutiner sur sa tête, toujours plus, encore plus, pour le faire définitivement sombrer de l’autre côté. Les hanches, un bras, un autre, le ventre, le poitrail, les épaules, le cou… et sa bouche qui criait à corps perdue se vit bientôt muettes, jusqu’aux yeux, jusqu’à ce que les corbeaux n’est plus aucun endroit où se tenir.
Mouvante, mouvante…
Telle était la matière corrompue.
Cette mer qui le recouvra l’étouffait, non pas de par son manque d’air, mais de par sa pression. Elle le mastiquait, le digérait, comme un vulgaire bout de viande. Il n’avait rien pour lutter contre cela. Il avait déjà abandonné…il y a très longtemps, lorsqu’il s’était retrouvé confronté à cette même image. Elle l’entraînait de par ses chemins tortueux qui ne mènent nulle part. Il avait fermé ses paupières pour ne plus voir la masse pleine d’horreur qui le trimballait de par en par, où ? C’est alors qu’une voix résonna, elle était de prime abord assez faible, juste audible, mais cela le rassurait. Il y avait quelques chaleurs dans ce chant. Petit à petit, toute cette substance qui le retenait se mit à devenir plus molle, comme si de par son simple poids, il pouvait la transpercer et en sortir. Arriver enfin au bout. La voix sa fit plus forte, elle était d’une clarté et d’une pureté surprenante, appartenait-elle à une enfant ? Toute la saleté se dégageait de lui.
La La La…
Sonnent pour un requiem.
Il tomba, la boue le lâchait enfin. Face contre terre, l’herbe sur laquelle il reposait était fraîche, possédant encore sa rosée. L’odeur d’un jardin au petit matin lui transperça la poitrine, revitalisant ses sens. La mélodie était partout, elle faisait écho à elle-même dans tout l’espace. Se relevant avec difficulté, il s’aperçut qu’un champ de fleurs encadrait le chemin de verdure sur lequel il avait échoué. Il avança donc, suivant ce qui lui semblait être, l’origine du seul son présent sur scène. Bientôt, il put distinguer comme une colline sur laquelle était posé un promontoire. Une personne se tenait dessus…
Quelques secondes passèrent, il ne bougeait plus, ne respirait plus, le regard en suspend sur Elle. Il l’avait reconnue.
Maria très cher Maria…
Pourquoi fallait-il toujours te revoir, alors que ton cœur fut encore plus froid que le miens ?
De grands escaliers blancs conduisaient en haut. Il entreprit de les gravir. Sa vue se troublait, le stress agitait tous ses membres : il trébucha plus d’une fois. Il avait toujours eu un doute sur cette histoire, sur cet évènement, accepterait-elle de lui répondre ? C’était elle qui chantait, ce chant qu’il reconnaissait si bien maintenant, celui que sa mère leur murmurait tandis qu’elle démêlait avec douceur leurs cheveux….assise sur un tabouret, face aux bois… Il ne savait combien de temps il avait passé à monter, certainement des années entières, passées sur des marches, toujours plus hautes, toujours plus rayonnantes de blancheur.
Une cloche sonna.
Il posa le pied sur le parterre aussi blanc que toutes les marches.
Une enfant se tenait de dos, à une dizaine de mètres de lui, au bout du promontoire, elle chantait face au paysage grandiose. Elle possédait de longs cheveux bleus, coiffées de roses, et l’odeur qu’elles dégageaient imprégna tout le silence du monde, respectueux face à la musique. Malgré son âge, aujourd’hui était le jour de son mariage, les plus grands tailleurs de la région s’était agenouillés face à elle pour lui confectionner la plus fantastique des robes… mettant parfaitement à l’honneur la couleur profonde de sa chevelure et de ses yeux. Les mêmes que ceux d’Hans.
Près de sa position se trouvait un escalier, qui redescendait de l’autre côté. Des pas résonnèrent. Une autre personne était entrain d’en monter les marches, arrivant à destination.
Rouge.
Fut l’armure qui arriva, terminant son ascension. Placide, avec un souffle qu’il devinait régulier, elle s’approcha de la jeune fille sans rien dire. La mélodie s’estompât. Le chevalier tira son épée qui émît un bruit strident, distordu, tandis qu’elle sortait de son fourreau.
Il voulut crier, l’avertir.
Mais dans un rêve, tout tentative est peine perdue.
Une gerbe de sang éclaboussa le sol d’origine si pur.
Il tremblait, ses yeux c’était écarquillé.
Il posa une main sur la lame qui venait de le traverser.
Quoi ?
Incrédule, ses pupilles s’abaissèrent, regard avec horreur sa blessure. Au même instant, la lame se retira, et une gerbe de sang remonta le long de sa gorge pour venir déborder de ses lèvres.
Il tomba à genou. Son regard chercha sa sœur, qui se tenait dans la même position que lui. Une idée le foudroya, et, sans même y croire lui-même, il tandis son bras droit sur le côté. Sa sœur fit de même.
Un miroir magique.
Ce n’était pas sa sœur.
Il entendit un cliquetis dans son dos, il vit alors dans la glace le chevalier retirer son casque, avec assurance, d’une main, tenant son arme ensanglantée de l’autre. Au fur et à mesure que son visage se dévoilait, une incompréhension totale le gagnait.
Une chevelure d’or mi-longue,
Des iris mordorés taquines,
Et un sourire franc.
Hansel.
Son sang se déversait sans fin, comme une fontaine, pourtant il n’en sentait la douleur, ni l’incommodante sensation de la vie s’enfuyant de lui. C’était comme si un liquide chaud tombait en continue, sans que cela ne l’affecta plus. Il n’en sentait même pas l’odeur, normalement soutenue. Le blond passa devant lui. Il gardait son air détaché comme si il n’y avait rien de perturbant à ce geste, et vint pousser le miroir…qui tomba dans le ravin juste en dessous. Et il aperçut alors, le véritable paysage qui se cachait derrière. Une mer de nuage, à l’infini. En réalité le promontoire sur lequel ils se trouvaient ne faisait que deux mètres de diamètres. Le sol sous eux commençait à s’effriter. D’une seconde à l’autre ils risquaient de tomber dans le vide.
Hansel se tenait bien droit face à lui, l’air triomphant, il ne semblait pas du tout de ce soucier de cette situation d’équilibre précaire.
Hans était, lui, terrorisé. Il avait peur de tomber, il avait peur de mourir, il avait peur de finir ici comme une pauvre loque et le pire, c’était qu’il ne se sentait même pas mourir. Il regardait toujours incrédules les tonnes de sang qui sortaient de lui, et maintenant, dégoulinait le long de la minuscule falaise, le long des marches blanches. Il se sentait comme sur un autel, offert en sacrifice. Un pourquoi malhabile sorti de sa bouche pâteuse.
Oui, pourquoi ?
Son meilleur ennemi fut secouer d’un tendre rire, avant de lui demander à son tour : n’était-ce pas ce que tu désirais ?
Cela lui paraissait absurde et pourtant il fut apaisé par ces dires. Il ne comprenait définitivement pas où il voulait en venir, et il était sûr qu’il y avait quelque chose à comprendre. Il souhaita alors lui poser une dernière question, mais le promontoire céda et le parterre se défila sous eux.
Dans une dernière image il tendit sa main pour attraper le seul homme qui avait réussit à prendre autant de place dans sa vie depuis longtemps.
Quitte à sombrer une nouvelle fois, il ne voulait plus être seul.
Plus jamais.
La chute eut pour effet d’ouvrir ses paupières.

Le bruit de l’eau…rêvait-il encore ? Il n’en était pas sûr. Comme d’habitude à chacun de ses réveils, il avait l’impression d’être dans une bulle d’illusion, où rien n’était encore parfaitement défini, où les mirages refaisaient parfois surface. Sous les couvertures il faisait bon, il n’avait pas envie de se lever. Il restait donc là à contempler les rideaux qui recouvraient sont lit, leur bleu marin lui évoquait des relents de sommeil. La lumière du matin ajoutait à l’ambiance fantastique qui émanait de la pièce. Il remarqua alors qu’une vague d’air chaude lui arrivait par long intervalle dans le creux du cou. Etant dans un état somnolant et cherchant à continuer un peu sa nuit, il se retourna et alla se lover naturellement contre cette nouvelle source de chaleur, encore plus bouillonnante que n’importe quelles autres. Il sentait sa respiration tranquille, son odeur suave, son thorax qui se soulevait à chaque fois qu’il inspirait. Il leva les yeux pour apercevoir son visage paisible, et ne fut de prime abord, pas surprit par le visage qui s’offrait à sa vue. Le jeune Friedrich avait vraiment une bouille adorable lorsqu’il dormait. Il tapota doucement ses doigts sur sa joue, ses lèvres…avant de s’amuser avec quelques mèches blondes, les écartant de devant ses yeux, les entourant sur ses doigts. Elles étaient humides et certaines gardaient le frisottis qu’Hans leur donnait…

Des cheveux humides qui sentaient la pluie.
La pluie ?
Il s’arrêta dans son mouvement, son esprit tendait à se réveiller, et les souvenirs affluaient soudainement.
La pluie s’abattit tout d’un coup, cette pensée lui revint en mémoire.
Un puits,
Des murmures provocateurs,
Et Hansel Friedrich.
Un mètre quatre-vingt-un tout en muscles et en instabilité en ce qui le concernait.
Il se rappelait encore ses dernières paroles, et même si ce qui avait suivit était remplacé dans sa mémoire par un grand trou noir, il avait très bien compris le sens de celle-ci, bien qu’il ne voulait pas l’admettre. Non, il ne pouvait définitivement pas l’admettre… Il se leva d’un seul coup, comme pour retranscrire sa subite aversion pour ce qu’il venait de faire. Un tiraillement déchirant remonta du bas de son dos jusqu’à son échine. Surpris et perdant l’équilibre dans un léger cri, il essaya de se raccrocher à la couverture, qui ne fit que suivre le mouvement de sa chute. Il tomba à côté du lit, dans l’eau tiède qui recouvrait comme à son habitude le carrelage. Se relevant avec difficulté, il ne remarqua même pas qu’il avait été changé -ce qui devait être l’œuvre de sa servante, qui n’avait, par ailleurs, par oser faire de même avec Hansel- et que le blond était encore vêtu de ses vêtements d’hier. La nuisette toute dentelée dont il était revêtu lui collait maintenant à la peau.
Il se sentait poisseux, confus, perdus, il avait mal autant moralement que physiquement. C’était une humiliation sans pareil que d’avoir subit ce vice, et encore plus d’avoir été impuissant face à cela. Il n’arrivait même plus à accepter que c’était de par sa faute, si tout cela était arrivé, car il avait pensé pouvoir contrôler la situation, et elle lui avait définitivement échappée.

Il ne cherchait même pas à se relever, serrant juste la couverture qu’il avait retirée contre lui. Il n’avait qu’une pensée lui traversant l’esprit en cet instant… et plus il se la répétait mentalement, plus elle lui devenait insoutenable. Il prit alors une grande bouffée d’air, et demanda d’un ton plus incrédule que menaçant :

-Comment…comment as-tu pus…

Avant de reprendre sur un ton plus ferme cette fois-ci.

-De Quel Droit… !

Le souffle court, il n’arrivait jamais à le prononcer correctement, à l’énoncé juste comme cela était, car le dire était un peu comme l’admettre.
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Hansel Friedrich
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MessageSujet: Re: Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ]   Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ] Icon_minitimeJeu 27 Oct 2011 - 23:10
La lucidité après l’effort et l’acte, seulement.


Hansel avait vraiment très froid. Même plongé dans un profond sommeil, il tremblait. Il était fort probable que la fièvre se soit emparée de lui. Après des heures à marcher, courir sous la pluie, quoi de plus normal ? S’il ne s’était pas écroulé de fatigue durant ce long chemin, c’était uniquement car il n’avait pas tout à fait conscience de son corps, du poids de ses vêtements trempés, de son épuisement mental et physique. Il avait marché, voilà tout. Le corps inanimé d’Hans entre ses bras. Lorsqu’arrivé au manoir, il en poussa les portes, il ne distingua pas tout de suite les jeunes femmes qui s’étaient attroupées. Il les vit floues, puis de plus en plus claires. Monter les escaliers acheva de le priver de ses dernières forces. Transit de froid il déposa Hans sur son lit, s’écroula à ses cotés, tout contre lui, resta éveillé une minute puis s’endormit profondément. Et maintenant, il dormait toujours. Dans son rêve, il dormait aussi, dans son propre manoir. Sa maison lui manquait et il avait envie de revoir sa sœur.

D’un coup sec, il ouvrit les yeux ; la couverture avait été violement tirée. Il se redressa, légèrement abruti par ce réveil désagréable. Il ne se sentait pas très bien. La décoration de la pièce était trop bleue, elle lui tournait la tête. Puis, il se rappela. De tout.

- Comment…comment as-tu pus…

Ce murmure provenait de l’autre coté du lit, mais il ne voyait personne. Hansel avait pourtant très bien reconnu la voix d’Hans. Celui-ci était au bas du lit et c’était surement lui qui avait tiré le drap.

- De quel droit… !

Etrangement, rien ne venait à l’esprit d’Hansel. Ni culpabilité, ni tristesse, ni colère, rien du tout. Il était trop fatigué. Et pourtant, il comprenait la colère d’Hans car il savait qu’il avait commis un outrage répugnant à son encontre. Hansel l’avait fait par amour, bien sûr ; et Hans aussi l’aimait, il en était certain. Mais un viol reste un viol, apparemment, même par commis amour. Quelque part, le blond pressentait que tout allait bien se finir. Toute cette souffrance ne pouvait déboucher que sur une échappatoire, un petit chemin de bonheur.

Il allait juste devoir se démêler des ronces au préalable.

Hansel se mut vers le bon côté du lit et se pencha. Il ne réfléchit pas :

- D’aucun. Je l’ai fait car je le désirais, mais aussi car tu m’y as poussé. On ne peut pas provoquer infiniment sans en subir les conséquences, Hans.

C’était la vérité. Hans était dans la grande cour, celle des grands, mais il ne s’amusait qu’avec des petits joueurs. Dans la cour des grands, on tombe parfois sur plus fort que soi. Mais le jeune homme avait de la chance dans son malheur : Hansel l’aimait et allait prendre soin de lui. Il le fallait bien. Le maitre du royaume se découvrait l’envie de protéger et d’expliquer toutes les règles du jeu à ce garçon. Oui, maintenant, il se sentait brulant, mais pas seulement à cause de la fièvre.
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Grisélidis Hans
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MessageSujet: Re: Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ]   Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ] Icon_minitimeSam 26 Nov 2011 - 20:34
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Il avait été idiot. Était-ce la drogue de la première rencontre qui lui avait ramolli le cerveau ? Comment avait-il put être aussi outrageant jusque là ? C'était comme si, à chacune de leur rencontre, une espèce d'euphorie maladive l'avait pris. Voilà où tout ce non-sens l'avait amené : à vivre avec son corps souillé par un acte sans nom. Dire qu'au départ, il était allé à sa porte pour lui mettre une raclée, à lui et à sa sœur. Il s'était laissé emporter dans cette tourmente comme on se laisse porter par un jeu. Mais depuis le début, il était le seul à jouer non ? Il venait enfin de s'en rendre compte, Hansel avait toujours pris cette histoire très au sérieux. Le blond n'avait jamais été acteur, il était franc...tout ce temps... Pourtant, Hans avait eu des signes, leurs deux premières entrevues avaient été fructueuses en rire, pleurs. À la conquête d'un baiser volé et possessif, ils s'étaient testés, mais ça, n'avait pas été bien méchant non ? Et puis était venu hier, ou notre Grisélidis avait un peu plus pris conscience des ambitions du Friedrich, il s'était lassé du jeu qui devenait au fur et à mesure, plus violent. Mais il n'avait pas voulu partir sans se distraire une dernière fois, il voulait voir jusqu'où Hansel pouvait pousser l'amusement. Il aurait dû prendre peur lorsque celui-ci le tenait à moitié dans le vide. Ça ne l'avait malheureusement pas arrêté. Et aujourd'hui, en cette matinée qui aurait pu être splendide le jeune garçon se trouvait tout aussi tétanisé que terrorisé.
Et Définitivement idiot.

Peut-être parce qu’il venait tout juste de se rendre compte que son amour masochiste avait eu de grand écho chez cet homme. Et oui, il pouvait bien dire homme et non jeune homme, car, quel âge avait en réalité Hansel ? Et lui, il lui avait clairement, innocemment, fait comprendre qu’il pouvait le traiter comme une personne de sa trempe. Hans n’était certainement pas un tendre lorsqu’il s’agissait de détruire une personne, de la saigner mentalement ou avec d’adorables lames. Mais ce genre de sentiment et de relation l’effrayait, le rendait confus. Non pas qu’il fut prude –loin de là- mais ces aventures d’une nuit étaient assez faciles, sans résistances. Il s’émoustillait avec des caractères dociles, qui le laissaient faire mumuse avant de se faire royalement jeter dehors –ou découper en tranche. Comme tout jeune de son âge le faisait pour passer le temps en soit. Or Hansel était à l’inverse de ses badinages, il représentait dans l’esprit de notre conte la bête féroce et possessive qui était prête à traquer sa proie pour l’éternité. Plus il la faisait attendre, plus ses crocs s’aiguisaient. La chasse pouvait donner faim.

Whisper n'avait jamais été préparé à ce genre de traque justement. Il venait tout juste de perdre, et le pire ? Le lion était dans sa tanière. Il pourrait le retrouver n'importe quand, venir s'infiltrer auprès de lui, dans la nuit... la faucheuse bleue ne pouvait pas combattre cela, et la cause même de son inefficacité à le repousser, lui semblait autant terrible qu'évidente. Quelque part, il prenait un plaisir particulièrement malsain à se laisser fasciner autant qu'horrifier par la brutalité de cette personne, absolument sûr du pouvoir qu'il exerçait sur lui. Et ses pensées dangereuses se multipliaient d'autant plus que pour son acte, Hansel avait pris soin de l'étourdir. Pour Hans, c'était le signe même de la possessivité tordue du blond : il lui avait refusé toute rébellion, il avait obligé son corps à consentir à cet acte insidieux. Certainement qu'il y avait éprouvé du plaisir. Wander devint rouge, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à ce genre de choses, et plus il y réfléchissait, plus Hansel passait à un stade plus noir dans son esprit. D'un compagnon de jeu il s'était déjà métamorphose en Lion, et il descendait encore plus bas dans la strate d'humanité pour devenir un monstre.

Le monstre qu'il avait lui-même pris la peine d'éveiller. Le monstre qu'il ne savait plus comment rendormir. Si seulement il pouvait ne rien éprouver envers cette odieuse personne ! Il pourrait le hacher menu, l'empêcher de l'approcher de trop près. Ce sentiment terrible qui l'avait pris à bras le corps l'attirait toujours à ses côtés. Ces derniers temps, il avait même l'impression que la narratrice se régalait à le mettre en difficulté en le mettant toujours sur son chemin. Tout ça était à cause d'elle, il le savait, ce n'était pas possible tant de coïncidence. Un soulagement indistinct s'installa en lui, il pouvait toujours se décharger d'un peu de son fardeau sur elle. Il essayait de se rappeler quant exactement, les yeux d'Hansel étaient devenus brulant. Il ne s'en souvenait plus, peut-être depuis le début, lorsqu'il ouvrit la porte, ou peut-être un peu plus tard. Si c'était bien lors de leur première rencontre, alors toutes ces envies avaient toujours été criminelles, à leur image. Ils s'était tout deux retrouvé soumis par des circonstances ambigüe, a leurs emprises. Pauvres victimes qu'ils étaient de leur désir. Dans le jeu, Hans pensait pouvoir le haïr avec passion, mais il n'était arrivé qu'à l'aimer, toujours, il ne l'avait jamais réellement détesté n'est-ce pas ? Peut-être que c'était cela qu'Hansel, plus mûr, avait senti en ouvrant sa porte : tout cet amour ravageur, espiègle qu'il voulait donner sous un masque de haine, et surtout, qu'il souhaitait recevoir. Hans était encore un tout petit enfant lorsqu'il s'agissait de sentiments perturbant,à son plus grand déshonneur. Car, comment survivre si on ne pouvait pas contrôler la chose la plus élémentaire, cet à dire : soi-même.

- D’aucun. Je l’ai fait car je le désirais, mais aussi car tu m’y as poussé. On ne peut pas provoquer infiniment sans en subir les conséquences, Hans.

Hansel avait profité du trouble intérieur d'Hans pour s'approcher et parler de sa belle voix, tout en apparaissant de nouveau physiquement devant le Grisélidis. Encore une fois il était franc, n'essayait pas de se justifier. Il l'avait fait, c'était tout. Lui, le regardait avec de grands yeux horrifiés. Comment pouvait-il parler sur un ton aussi doux d'une chose aussi laide et repoussante ? Sa phrase sonnait de la même manière que celle d'un parent sur son enfant. Un enfant qui venait tout juste d'apprendre que l'insouciance était finie, que maintenant il était grand, et qu'il devait se comporter comme tel s'il ne voulait pas plus souffrir. Et maintenant il se rappelait que son « de quel droit » n'avait pas voulu recevoir cette réponse, qu'il avait voulu dire autre chose. Au plus profond de lui-même, « de quel droit... » se complétait par « ...me mets-tu au même niveau que toi ? ». Ne comprenait-il pas que Hans n'était mentalement pas paré pour ce genre de relation ? Le fait qu'il l’eut crue donnait-il donc le droit à Hansel de le mettre à genou, de l'humilier autant en lui montrant qu'il n'était pas fait pour être un homme ? C'était ce que cela voulait dire aux yeux du bleuté. Il ne pouvait pas le cacher, bien qu'il aurait dû, mais sans vraiment le vouloir, après la narratrice, c'était à Hansel que son ego s'attaquait. Il n'avait pas le droit d'être aussi sérieux, il n'avait pas le droit de s'insinuer jusqu'à ses songes, de le poursuivre partout. Pourquoi avoir pris la peine d'aimer un débutant comme lui ? Hansel pouvait sûrement avoir des jeunes hommes et des jeunes femmes plus de son âge et de sa mentalité.

Pourquoi ? Pourquoi ? Toujours ce même mot qui lui revenait en tête. Au commencement jusqu'à maintenant, tant de questions s'étaient amassés, des questions auxquelles ils n'avaient pas donnés de réponses claires, ne leur ayant jamais permis de devenir une onde sonore. À présent tout retombait en masse, comme la rivière qui venait de briser le barrage. À force de tendre le fil, il avait fini par se rompre. Vu qu'Hans était celui qui tirait le plus dessus, dans un sens, il était normal qu'il en subisse les conséquences, même s'il ne voulait pas l'entendre ainsi. Il ne pouvait pas avouer qu'il n'était pas de taille, même si cela expliquerait beaucoup de ses actes. Il voulait garder intact le peu d'estime qu'il lui restait par rapport à Hansel. Allons, où était passé le Hans qu'il connaissait ? Celui qui maîtrisait toujours la situation, celui qui ne se laissait jamais marcher dessus ? Était-ce donc si simple de le réduire à l'état d'un simple adolescent ? L'amour pouvait faire une pareille chose ? Quelle plaisanterie... alors qu'il s'était battu toute sa misérable enfance pour survivre, pour grandir prématurément, pour affronter toutes les vipères, les oiseaux de malheurs, les aigles aux regards froids, les renards de tout poil... un simple sentiment venait le terrasser de tout le poids qu'il pouvait mettre derrière ses cinq lettres. Ses poings se resserrèrent, c'était tellement risible que cela le sortis de son état de choc. Il avait envie de pleurer, il se sentait tellement fourvoyé. Il s'asseye convenablement sur le sol de sa chambre.

Colère, Effroi, Désir, il était sur le point d'exploser. Que devait-il faire ? Il l'aimait et souhaitait le haïr mais n'arrivait qu'à le détester, il souhaitait qu'il le réconforte, mais était terrifié à l'idée qu'il posa ses mains sur lui. Il ne pouvait pas laisser couler ses larmes, pas encore, il le faisait trop souvent ses derniers temps. Et il n'avait jamais pleuré autant dans un laps de temps aussi court ses cinq dernières années. Qui plus est, il ne pouvait pas supporter qu'Hansel le vit une nouvelle fois sangloter comme un gamin de trois ans. Alors, il fit un geste aussi imbécile que désespéré, sachant qu'il ne pourrait jamais empêcher l'embrument de ses yeux se glisser sur sa joue. Ses mains et ses bras se relâchèrent l'espace d'un instant, avant de se soulever hors de l'eau et de revenir en celle-ci dans un geste brusque, qu'il répéta avec rage plusieurs fois. Il éclaboussa toutes les parties de son corps encore sèches, il eut aussi le visage du blond. L'eau perlait de tous les cheveux bleus, de son visage excédé. Grâce. Plus personne ne pouvait distinguer ses pleurs silencieux de l'eau qui s'écoulait de son minois. Du moins l'espérait-il. Il devait parler, mais pas de la même manière que toutes ses autres fois, il devait être aussi franc que le Friedrich l'était avec lui. Alors il eut un soupir profond, assez pour évacuer et reprendre le contrôle de sa voix et dit :

-J’ai seize ans.

Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres.
Il l'étouffa en petits hoquets avant de souffler.
Puis ses lèvres tremblèrent, une moue dégoutée vint les tordre.

-Tu me veux... tu me veux tellement. Et tu ne peux t'empêcher de me... mettre à sac. C'était à ce point irrépressible comme envie ? Tu vas me dire qu'un homme comme toi qui en a vu d'autre, ne peut pas retenir sa putain d'entre-jambes ? Non... attend... non je ne voulais pas dire ça...attend...

Il renifla en faisant non de la tête. S'il laissait sa colère prendre le dessus ils n'arriveraient jamais à se comprendre. Et puis, il avait peur... qu'il s'énerve sur lui. Il respira quelques secondes avant de reprendre :

-Pourquoi être rentré dans mon jeu immature ? Pourquoi répondre de la violence physique à mes violences verbales ? J'aurais préféré...

Que tu m'enlace
Avec chaleur
Précieusement

-J'aurais préféré...

Que tu ignores mes rires
Irresponsables
Et souffle sur mon cou
De la douceur


Il n'y arrivait pas... pas après ce qu'Hansel avait fait... même s'il le souhaitait, il n'arrivait pas à se l'imaginer tendre avec lui. Lorsqu'il essayait de le voir en train de le prendre dans ses bras, il n'avait plus que des gestes brusques, possessifs, effectués avec rage dans sa tête.
Frustré, confus, de ne plus pouvoir lui faire confiance.
Il prit la couverture presque entièrement mouillée et se roula en boule dedans, se mettant dos au Blond. Puis il sanglota :


-J'aurais préféré que tu me tues.

Plutôt que de me laisser vivre avec ce sentiment abject.
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Hansel Friedrich
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MessageSujet: Re: Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ]   Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ] Icon_minitimeLun 19 Déc 2011 - 23:16
La décoration de la chambre était vraiment étrange. Dans sa précipitation, Hansel n’avait pas remarqué cette rivière qui emplissait la chambre bleue. L’eau cristalline reflétait le plafond et les meubles paisiblement mais cette image était parfois perturbée par un mouvement de pas. Aujourd’hui, c’était seulement le corps tremblotant d’Hans qui secouait l’image du plafond. Des dizaines, peut-être des centaines de cercles semblaient repousser son énergie, l’accumulation de ses angoisses et doutes ; on aurait cru que toute cette colère, cette peur, poussait l’eau dans un mouvement circulaire, Grisélidis en son centre. Mais peut-être était-ce l’amour qui s’enfuyait, qui courrait sur cette eau claire.

- J’aurais préféré que tu me tues.

Hansel baissa les yeux et serra le drap dans sa main. La honte et le chagrin de son amant (mais peut-être que le terme de ‘victime’ était plus juste ?) déteignait sur lui et l’emplissait de cette même tristesse parée d’indignité. Il eu voulut dire quelque chose, n’importe quoi, mais il ne pouvait se le permettre : car il n’avait pas honte d’avoir violé Hans. Non ; Il avait honte de ne pas se sentir coupable devant le désespoir du conte. Comment pourrait-il se sentir coupable, quand il avait agit sous les insinuations du jeune homme, sous ses charmes, et tout cela avec un amour ardent ? Oh ! Hansel n’était pas dénué d’humanité, loin de là, mais il avait fait tellement de chose horrible dans sa vie qu’étreindre son amant avec force ne lui semblait pas une faute. Pourtant, il était bien obligé de se remettre en question, et il voulait à tout prix être désolé de son acte, et non pas seulement de la réaction douloureuse d’Hans.

- Et si je te tuais, qui attendrais-je impatiemment, pour quelle raison tendrais-je l’oreille en guettant une ombre qui te ressemble ?

Ne tenant plus, Hansel passa les bras autour du corps de garçon et le releva. Il le tenait fort et son visage était fermement tenu contre son épaule.

- L’âge n’y change rien, et qu’importe l’expérience ! Je me fiche bien de savoir d’où tu viens, quel âge tu as, ou pourquoi tu es si cruel. J’apprendrais tout ça de ta bouche, à l’avenir. Tu me le diras, n’est-ce pas ?

Son était passionné, sincère : il voulait le persuader de la véracité de ses dires. Des milliers de tambour, dans sa tête, tremblaient et lui causaient une profonde douleur. Epuisé comme il était, Hans n’aurait eu presque aucun mal à le repousser dans l’eau. Presque seulement, car, même un corps brulant de fièvre pouvait encore se mouvoir. Mais Hansel ne pensait pas avoir à bondir pour garder Hans entre ses bras. Il l’aimait, il aurait fallu être aveugle ou fou pour ne pas s’en apercevoir. Et nous savons bien que les contes ne sont pas fous ; qui sommes nous pour juger la folie ? Non, ils ne sont pas fous. Hansel, Hans, tous, étaient sain d’esprit tant qu’ils en étaient en même persuadés.

- Il faudra bien que tu me le dises, Hans.

Sa voix était basse, plaintive. Il replaça une mèche de cheveux bleue et mouillée derrière l’oreille du jeune homme. Desserrant son étreinte, il recula jusqu’à ce que son dos buta contre le lit. Il lui semblait que des milliers d’étincelles dansaient sous ses paupières. Mais il rouvrit les yeux presque tout de suite et ferma les poings pour se donner de la vigueur :

- Retourne-toi, Hans. Regarde-moi.

Et sa voix, autoritaire, brulait de désir.
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Grisélidis Hans
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MessageSujet: Re: Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ]   Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ] Icon_minitimeJeu 29 Déc 2011 - 11:57
As a Dirty Heart
Il expira profondément. Son souffle tremblait, ou était-ce ses lèvres ? Il regardait, sous la noirceur de sa couette, l'eau qui ondulait, le bout de sa chevelure trempant dedans. Il s'était recroquevillé sur lui-même. Encore une fois, comme toujours lorsqu'il allait mal. Depuis sa plus tendre enfance, chacun de ses malheurs s'accompagnait de ce genre de comportement. Il aurait voulu retourner dans le jadis, jusque dans le ventre de sa mère. Là, en cet instant, il désirait ne pas avoir encore vécu sa vie. Être aussi insouciant que l'était les enfants du Crooked Village, ne pas avoir à répondre de ses actes. Maintenant tout était trop tard, définitivement. Les barrières qu'il avait soigneusement érigées... il venait tout juste de les casser, de les écraser. Oh magnifique murs qui l'avaient protégé de l'inconnu ! Enfermé dans la haine, il s'était senti si bien, à l'aise. La haine était son élément, elle lui avait permis la survie, alors que l'amour ne lui avait offert que sa détresse. La détresse de sa perte. Il avait donc tout détruit. Pourquoi ? La raison était simple, les ombres que l'inconnu projetait dessus avaient petit à petit grandis. Au début aimable, elles en étaient devenues étranges, oppressantes, possessives. Elles poussaient les remparts, projetaient de les faire s'effondrer sur lui. Alors il avait tout rasé, en quelques instants, et maintenant... ? Maintenant il n'y avait plus rien pour le protéger d'elles. Et voilà que de leurs démarches silencieuses, elles étaient rentrées dans son atmosphère.

Ça le bouffait de l'intérieur, l'amour. Ça chamboulait son coeur. Maintenant qu'il devait y faire face, il se rendait compte à quel point il ne savait rien de lui. Il en avait fait des détours jusqu'à présent. Contorsionniste sentimentale, il aurait pu exercer à merveille cette profession. Même si son corps avait vibré au rythme forcé que lui imposait ce grand A, sa cervelle était restée très loin de tout cela. Il eut un soupire. À quoi bon ressasser encore et encore... il savait qu'il avait fauté, il s'en était rendu compte, il fallait que ses remords, que sa rancoeur le lâche, le laisse enfin. Peut-être qu'il comprendrait ainsi, qu'il comprendrait tout. Que ce monde effrayant deviendrait apaisant. Oui, il fallait qu'il arrête de suite de pleurnicher sur son sort, il avait agi comme l'enfant qu'il était, il avait tout dénigré, à commencer parce qu'il éprouvait. L'heure sonnait. Fini les jérémiades, fini les fausses colères. Le masquait s'effritait, à son commandement, il s'écroulerait. Et à ce moment Hansel pourra le voir, le vrai Hans, celui qui ne pleurerait plus, celui qui n'aurait plus peur. Celui qu'il avait toujours été jusqu'à présent. Celui qu'il souhaitait demeurer.

Mais il fallait du temps, le Grisélidis se rendait bien compte de la finalité, c'était ce qu'il recherchait depuis le début, au fond. C'était seulement qu'il ne pouvait pas, là, tout de suite. Il n'y avait qu'une partie du grotesque loup recouvrant son visage qui avait été emporté. D'un oeil libéré de son carcan il voyait de nouveau le monde comme il se devait de le voir. Sa seconde pupille qui lui permettait de l'apprécier dormait encore dans d'obscurs tréfonds. Sa bouche qu'il lui permettait de l'énoncer, de délecter les oreilles d'Hansel des mots qu'il voulait entendre... sa bouche elle aussi se trouvait encore recouverte de cette dentelle cirée, qui lui collait les lèvres, les lui cousaient. Quelle ironie, imager son incapacité à avouer ses désirs de la même sorte qu'il scellait ceux de ses servantes. Hans, serais-tu donc le seul prisonnier des fils que tu tisses dans leur chaire ?

Il clignait sans cesse ses paupières, essayant d'évacuer toute l'eau qui en déferlait tel un automatisme ancré au plus profond de lui-même. Les pointes bleutés, qui tombaient en pagailles dans le liquide aqueux se mouvaient d'une manière bien triste et lascive : elles ondulaient avec lenteur, se diluait dans ce bleu en mouvement, assombrie par le manque de lumière. Il resserra le drap qui le couvrait. Il voulait juste être seul, pouvoir réfléchir d'une manière plus posée à ce qu'il pouvait faire, ce qu'il devait accomplir. Il savait que la présence du Blond l'engagerait mieux à faire avancer les choses pour que l'avenir lui paraisse moins instable. Confronté à son image, sa chaleur, sa voix, il ne pourrait plus feindre l'indifférence. Il ne pourrait plus non plus l'aguicher aussi odieusement qu'il l'avait fait jusqu'à présent, de la même manière que les salopes qu'il haïssait. Il fronça les sourcils. Qu'elles aillent toutes crever sur Nobody Island ! À force de les côtoyer, leurs romances acerbes, leurs façons désopilantes de se comporter envers la gent masculine commençaient à déteindre sur lui. Pauvre jeune garçon qu'il était, ignorant des affres du véritable amour. Surtout lorsqu'il s'adonnait pour un meurtrier sadique.

Bien entendu ce n'avait pas été volontaire...certainement qu'il avait reproduit ce qu'il avait le plus entendu...à sa manière. Oui, ce n'était pas de l'influence, ça ne pouvait l'être. Pas lui... il n'aurait jamais... Ah... Ah ! C'était donc ça ! Il ouvrit en grands ses yeux, comme si l'évidence venait de lui sauter dessus. Voilà pourquoi il avait joué, non pas qu'il avaitpris ces mégères comme exemple, mais elles semblaient réussir comme jamais dans l'art de la séduction, à rendre ses hommes fous. À jouer comme elles semblaient le faire, Hans avait fini par les croire, se dire que tout n'était que jeu. Inconsciemment, certainement, c'était ce que son fort intérieur avait retenu. Mais elles ne jouaient pas bien sûr, elles faisaient semblant, et les autres le savaient, c'était pour cela que les histoires ne tournaient que rarement au cauchemar. S'il avait tant souffert, s'il se retrouvait si misérable aujourd'hui, c'était de par leurs fautes, leurs fourberies féminines. Tout devenait clair comme de l'eau de roche. Ce n'était pas vraiment de sa faute en définitive si tout avait dérapé, il n'avait pas été mis en garde, voilà tout. Et tendis qu'il pleurait toujours, un rire tout intérieur l'avait pris. Il venait d'être soulagé d'un poids colossal. Pendant un instant, il avait faillit croire que c'était de par sa faute qu'Hansel avait commis son acte. Mais maintenant il savait à qui cette horreur était due. Même si cela ne pardonnait en rien le Friedrich.

- Et si je te tuais, qui attendrais-je impatiemment, pour quelle raison tendrais-je l’oreille en guettant une ombre qui te ressemble ?

Un son, une onde de chaleur, un timbre aimé venait de se rependre dans l'air. Il l'avait entendu, même si les mots s'étouffaient, avaient butés contre la cloison soyeuse dans laquelle il s'était emmuré. Je le sais. Cela lui était venu à l'esprit immédiatement après la fin de cette phrase. Je...le...sais. Au commencement, dès la première rencontre, lorsqu'il lui avait fait boire ce thé. Lorsque, pour la première fois, Hansel s'était dangereusement laissé aller, il lui avait avoué, par sous-entendue, qu'il ne pourrait jamais le tuer. Il s'en rappelait maintenant, ce jour-là cet homme aurait pu faire n'importe quoi de lui, mais il ne l'avait pas fait, il n'avait pas pu le faire, de la même manière que Hans en avait été incapable par la suite. Oh oui... de la même façon que ce conte, maître d'un royaume, craint de tous, tuant, souillant, torturant depuis plus de 20 ans sans scrupule, n'avait pu. N'avait pu quoi ? N'avait pu le lâcher dans le puits, n'avait pu l'étrangler, n'avait pu détruire l'image du bleu.

Le Bleu.
C'est malheureux mais ça vous reste dans la tête.
Ça s'empreigne dans votre rétine, la surdose du Bleu.
Ça vous fascine, ça vous rend fou, ça vous fait fuir.
Et s'il vous laisse de marbre
Il se chargera de vous marquer.
Car l'indifférence du Bleu ?
Néant.

Tu attendrais l'amour, Hansel. Tu tendrais ton oreille pour l'amour, Hansel. Tu guetterais toujours l'amour...son ombre. L'océanique ombre, qui avait éveillé tes sens de prédateurs, de monstre. Certains en avaient peur, d'autres souhaiteraient sa mort plus que tout au monde, d'autres l'attendraient patiemment pour qu'il vienne les délivrer, etcétéra. Mais Hansel Friedrich éprouvait toute autre chose, Hans en était sûr. Il en avait Faim. D'un feu qui quémandait sa buche à enflammer, il avait faim, du bleu. Il aurait donné n'importe quoi pour l'avoir, il l'avait bien vu, même son honneur. Ce qu'il avait fait.

Le chaperon bleu, n'avait pas senti la main serrer une première fois sa couverture, et c'était avec un étonnement confus qu'il senti des bras venir l'entourer. Les mains se plaquèrent contre lui, le soulevèrent, l'emprisonnèrent contre le torse du blond. Il sentait tout le poids de la tête d'Hansel venir se soulager sur l'une de ses épaules. Hans eut l'impression que s'il le tenait si fort, c'était pour ne pas lui-même s'effondrer. Et en même temps que le jeune homme s'accoutumait de nouveau à la lumière ambiante, La voix tonna de sa détresse. Une nouvelle fois.


- L’âge n’y change rien, et qu’importe l’expérience ! Je me fiche bien de savoir d’où tu viens, quel âge tu as, ou pourquoi tu es si cruel. J’apprendrais tout ça de ta bouche, à l’avenir. Tu me le diras, n’est-ce pas ?

Son regard restait baissé. Les joues rouges, il observait les pointes de ses cheveux gouttaient, aller se diluer dans l'eau tiède qui couvrait le sol. Elles faisaient un bruit infimes qui irritait Hans à fur et à mesure qu'Hansel continuait puis finissait son discoure. Car il s'agissait d'un discoure n'est-ce pas ? Un discoure sur l'amour, qui visait à le convaincre. À le convaincre de quoi ? De laisser tomber le reste de son masque. Ce n'était pas tant le discoure qui l'irritait, en réalité il en était très flatté. C'était les gouttes qui perlaient, c'était les gouttes qui s'écrasaient dans l'eau, c'était ces bras qui lui serraient la taille, qui l'avaient soulevé, sans préavis, lui rappelant alors la douleur qu'il éprouvait au niveau de son coccyx. Non, c'était plus qu'irrité, ou plutôt, c'était sa peau qui s'était comme irritée, d'un coup, tandis que sa mâchoire se crispait, que ses mains tremblaient. La chaleur écrasante du corps d'Hansel commençait à se répandre en lui, mais elle n'avait rien d'amicale, elle le brûlait, et Hans pensait le ventre noué que c'était sa propre peur qui provoquait cette réaction. Il n'imaginait pas vraiment qu'en réalité Hansel fut sérieusement grippée. Il n'en avait pas idée.

Ne me touche pas.
Son rythme cardiaque s'accéléra d'un seul coup. Il lui semblait que ces grandes mains essayaient de s'enfoncer en lui, que ces bras l'étouffaient. Il n'avait pas réellement vécu l'acte, mais l'imagination faisait le reste, c'était une scène atroce qui passait en boucle en lui. Il devait l'avoir tenu avec la même force. C'était ce qu'il était en train de se dire. Il ne pleurait plus maintenant, il ne pouvait plus, il était trop dégouté pour cela. Le liquide salé séchait sur sa basse paupière. Les terribles visions qui l'assaillaient étaient comme impossibles à arrêter. Et il ne voulait plus retomber dans ce cercle vicieux, celui qui lui disait qu'il n'éprouvait rien mis à par de la haine, que ça devait sûrement être de la haine, que ça ne pouvait être que de la haine. Car aimer un homme comme Hansel pouvait se révéler suicidaire pour une personne aussi fière que Hans. Il savait que c'était faux, il voulait se débarrasser de tout cela, devenir clair, pouvoir lui sourire avec gentillesse, rire de ce rire délicieux qu'émettaient les enfants. Mais tout son corps se changeait en pierre sous ces doigts.


- Il faudra bien que tu me le dises, Hans.

Il le fallait. Un bras vint délaisser son haut pour venir avec une infinie minutie, placer une partie des cheveux du bleu qui lui tombaient devant les yeux derrières une de ses oreilles. Même ce geste devenait déplacé face à la représentation involontaire qui venait se superposer à l'image aimante de l'homme. Ils éprouvaient tous deux la même chose l'un vers l'autre, mais pour le moment, tout avancement se cognait toujours à cette mémoire, même fictive, de l'évènement passé. Il n'arrivait pas à dépasser cela, une part de lui-même subsistait à lui dire que ce n'était pas de l'amour, que pour Hansel il n'était qu'un jouet qui avait éveillé sa curiosité, que vu qu'il n'avait pas pu l'avoir loyalement, il l'avait obtenu contre son gré. Mais ça ne suffisait pas...ce n'était pas la même chose qu'une personne qui vous adulait, qui vous dévorait du regard en même temps que vous la dévoriez corporellement. La Hans ne savait pas comment se défaire d'elle. Ou plutôt, il le savait, ça ne tenait qu'à Hansel, qui le regarde dans les yeux, qu'il lui Dise comme un chevalier servant le ferait... Il avait entendu le Friedrich reculer dans l'eau, cela avait fait de petits clapotis, avait créé des courants qui était venu onduler sur ses chevilles, et maintenant un léger bruit survint. Il venait de toucher la haute rambarde en bois du lit. Il entendait son souffle puissant, comme s'il souffrait de rester debout, et l'inquiétude commença à poindre en Hans.

- Retourne-toi, Hans. Regarde-moi.

C'était un ordre, assurément. Avec les secondes passant, il était arrivé à reprendre le contrôle de son corps tétanisé. Et cette voix qui s'adressait une nouvelle fois à lui, cette voix lui donnait un ordre salvateur que Hans ne comprît pas tout de suite, qu'il ne pouvait comprendre qu'une fois tourné. Lorsqu'il avait été relevé, le drap était tombé au sol, et comme pris d'une certaine pudeur face à sa tenue, il se baissa lentement pour le ramassé, et le serrer contre soi, tout en se relevant. Qu'allait-il voir en se retournant ? Qui allait-il apercevoir ? Quelques tremblements échappèrent à son contrôle, mais il se reprit. Il devait redevenir fort, il ne fallait pas qu'il oublie, qui il était réellement. Alors il se retourna, à petits pas, il fit un demi-tour sur lui-même, le visage baissé, toujours rouge de gène. Il était d'une lenteur incomparable, soulever ses jambes étaient devenues une plaie pour lui, il se sentait fébrile, il avait peur qu'elles le lâchent, le laisse mollement se remettre en boule au sol. Alors il les tendait un maximum, mettait toute sa tension à l'intérieur, pour qu'elle ne fléchisse pas, ne faiblisse pas.

Et il finit d'effectuer son tour. Le visage toujours baissé, il voyait les pieds d'Hansel, les jambes d'Hansel, encore habillé, encore trempé. Il senti les larmes refluer, prête à s'échapper de ses yeux, de son regard paralysé pour l'instant sur le sol. Il attendit un petit moment comme cela, sans oser, plus par peur qu'autre chose. Plus le temps passait, plus il serrait son drap contre lui, il se sentait mal, il ne pouvait pas ne rien dire, il fallait qu'il parle, qu'il le regarde. Oui d'abord s'il le regardait, seulement cela, il pourrait bien prendre son temps pour parler ensuite. Alors il prit son courage à deux mains et tremblotant, il leva son minois. L'action se déroula tout aussi doucement que lorsqu'il s'était retourné. Et il vit. Il vit Hansel, mais il ne vit pas Hansel comme on voyait une personne dans la rue. Non, il le Vit. À nue. Tout le désir qu'il dégageait, l'amour inconditionnel qu'il devait ressentir, tout se lisait sur son visage. Il ne pu plus décrocher son regard du sien, du sien se consumant autant dans la fièvre que dans l'envie. L'envie de se faire pardonner, peut-être, il supposait. Ses cheveux en pagailles, rayonnant, ses lèvres qu'Hans rêvait secrètement de frôler encore une fois. Tout son être transpirant de la maladie le faisait crever d'amour, il était débout pour lui, le Friedrich se débattait certainement pour ne pas tomber. Pourquoi d'ailleurs ? Avait-il peur qu'Hans parte ? Avait-il peur de se retrouver tout seul ? Une goutte, puis deux, et les pleurs perlèrent sur le visage silencieux de la faucheuse bleue. C'était absurde. C'était tellement absurde. Il aurait été si simple de régler cette affaire...avant. Et maintenant qu'il avait ouvert les yeux tout se compliquait. Il se sentait désolé pour Hansel, désolé de ne pas être à la hauteur au moment où le grand en avait le plus besoin.

Hans ouvrit ses lèvres, puis les referma, son visage ne se contractait pas, restait lisse, malgré les larmes qui le dévalaient en continue. Il n'avait plus voulu se laisser aller devant lui, mais voilà, c'était comme ça, il se rassurait en se disant que c'était la dernière fois. Il entrouvrit de nouveau ses lèvres, il ne pourrait jamais contrôler sa voix, il avait déjà fait un effort considérable pour contrôler intérieurement son visage, qu'il reste pendant quelques instants paisibles, même sous les flots, mais maintenant il allait parler, et tant pis pour le reste, tant pis s'il allait faire une tête horrible dans deux secondes, dès que la première syllabe tremblotante aurait franchi la paroi de sa bouche. Il la sentait déjà vibrer dans sa gorge. Il commença donc, et se mit, comme aspecté, à chialer comme un gosse :


-Tu... es... toujours aussi impulsif. Je suis désolé... Je suis désolé... Je...

Il chouinait, et il détestait ça. Il lâcha son drap, il n'en pouvait plus de se montrer avec si peu de tenu. Il posa ses mains sur ses yeux, appuyait de toutes ses forces avec. Il voulait que cela cesse, maintenant. Il poussa un cri, un long cri rauque. Il sentit tous ses poils se hérisser, cela le vivifiait, lui donnait de la force. La fin fut nette. Il respirait à grande goulée l'air qui se présentait à lui, comme un asmathique l'aurait fait. Puis il reprit le cours de sa phrase, elle ne se brisait plus, elle ne se tordait plus en tout sens, elle était enfin claire, parfaite.

-C'est fou...J'aurais donné n'importe quoi, avant-hier, pour que tu me sers fort, même si je te frappe, que tu ne me lâches pas, jamais.

Il ricana, enlevant ses mains de devant son regard, les laissant tomber comme des chiffes molles, il regardait le plafond. Il ne pouvait pas affronter Hansel sur ce terrain.

-Je t'aurais frappé jusqu'à épuisement, jusqu'à ce que je n'arrive plus à abattre mon poing sur toi. Et j'aurai compris, ouai j'aurai tout de suite compris.

Il larmoyait de nouveau mais sa voix restait magnifiquement stable, sa vue retomba sur Hansel, enfin.

-Et maintenant ? Je sais. Mais je me rappelle hier. Et lorsque tu me touches... il inspira un grand coup en serrant les poings... J'imagine hier, j'imagine hier dans chacun des gestes que tu as pour moi.

Il restait à sa place, il ne pouvait pas avancer vers Hansel, ses pieds étaient cloués aux sols, ses jambes étaient tellement tendues qu'il ne pouvait même plus faire un pas. Mais faire un pas pourquoi de toute façon ? Il n'arrivait même plus en train de s'imaginer caressant la joue de l'homme qu'il aimait. Puisqu'il l'aimait ! Malheureusement. Il continua donc, mais sa voix se brisait de nouveau au fur et à mesure qu'il finissait sa phrase :

-Je donnerais n'importe quoi...pour que ce ne soit pas Hier qui m'ait fait réfléchir. Parce que...tu sais...oui tu as toujours su... au fond c'est pour ça que tu as continué à me toucher, même lorsque je te jetais... tu savais... Mais... j'aurais voulu que tu me le dises avec des mots.

Puis il baissa les yeux, il ne voulait pas voir la déception d'Hansel pour ses derniers mots, ses derniers mots avant le mutisme, de nouveau, car il se sentait trop faible pour continuer.

-Parce que je n'arrive plus à te croire à présent.

Oui, il espérait de tout son cœur qu'il ne prendrait pas cela pour un état irréversible. Mais ce ne serait pas le cas n'est-ce pas... ? Hansel ne le laisserait pas là, dans cette chambre. Il ne l'abandonnerait pas à son triste sort... non ?


[HRP : Hans et les Tirades de 30 kilomètres, THE RETOUR ! u°u c'est maladif]
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Hansel Friedrich
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MessageSujet: Re: Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ]   Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ] Icon_minitimeVen 24 Fév 2012 - 20:46

Hansel était laid quand Hans pleurait. Il était laid car il était l’auteur d’une détresse qu’il ne pouvait comprendre et qu’il ne pouvait apaiser. Peut-être est-il trop vieux pour saisir la souffrance des autres… Mais il ne pensait pas que c’était le cas. Il avait juste une pierre qui écrasait son cœur, à ce moment là. Elle serait trop pour laisser échapper une plainte, une excuse. Trop pour tout. Il respirait à peine, les cils immobiles, les lèvres closes, les jambes raides, les bras tendus. Le sang battant dans ses veines. Etait-il prêt à résister à ces torrents? Il attendait ce qui allait suivre avec le courage du samouraï qui attend les fusils ennemis. Ce qui allait sortir de ces lèvres tremblantes ne pouvait être des mots d’amour ou de pardon.

- Tu... es... toujours aussi impulsif. Je suis désolé... Je suis désolé... Je...


Hansel n’entendit pas. Il devina ses mots mais ils semblaient abstraits, ils ne percutaient pas ce cœur écrasé sous cette pierre. Puis un cri rauque, qui semblait sourd, fit sauter en morceau le caillou. Il tendit la main vers Hans sans s’en apercevoir mais son élan fut coupé et son bras resta seulement à moitié tendu.

- C'est fou...J'aurais donné n'importe quoi, avant-hier, pour que tu me sers fort, même si je te frappe, que tu ne me lâches pas, jamais. Je t'aurais frappé jusqu'à épuisement, jusqu'à ce que je n'arrive plus à abattre mon poing sur toi. Et j'aurai compris, ouai j'aurai tout de suite compris. Et maintenant ? Je sais. Mais je me rappelle hier. Et lorsque tu me touches... J'imagine hier, j'imagine hier dans chacun des gestes que tu as pour moi.

Son bras était retombé le long de sa taille. Hansel, qui n’avait ni dit, ni pensé mot, se réveilla. Hier ? Ah oui, hier.

- Je donnerais n'importe quoi...pour que ce ne soit pas Hier qui m'ait fait réfléchir. Parce que...tu sais...oui tu as toujours su... au fond c'est pour ça que tu as continué à me toucher, même lorsque je te jetais... tu savais... Mais... j'aurais voulu que tu me le dises avec des mots.

Des mots ? Hansel reconnaissait bien là Grisélidis. Lui et son amour pour les discours. Mais Hansel n’aimait pas parler des choses importantes. Car il fallait agir, immédiatement, sans attendre, de peur de rater l’occasion unique. Il ne se rependait jamais en long discours et cela plaisait au peuple. Il était de ceux qui agissaient. N’avait-il pas tenté de prévenir Hans ? Bien sûr qu’il l’avait mis en garde ! N’avait-il pas été assez clair ? Mais si, évidemment. Hans se voilait la face. Il était jeune, il était faible, il était inexpérimenté. Cependant, il ne pouvait l’avouer. Hansel, qui était bien plus vieux, ne pouvait lui en vouloir. Que savait-il des choses de l’amour ? Moins qu’Hansel, en tout cas. Mais il ne pouvait se laisser accuser sans se défendre. Il se sentit plus fort, plus conscient.

- Parce que je n'arrive plus à te croire à présent.

Hansel ferma les yeux. Il eut voulu s’assoir, tant il était épuisé. Pourquoi ne pouvait-il enlacer ce frêle corps qu’il aimait tant ? Pourquoi devait-il se rependre en explication ? Il eut envie de fuir. De partir, de le laisser là, le laisser comprendre qu’il avait tord de penser qu’il avait été injuste. Il passa une main sur son visage et traina les pieds dans l’eau, vers la porte. Tout ça… Il n’en pouvait plus. Charmer ces idiots de lecteurs, c’était tellement plus simple que de faire comprendre à Hans qu’il l’aimait. Il avait encore des progrès à faire, apparemment. Il devait renter au royaume. Ils avaient besoin de lui. Que faisait-il là, encore ?... Sa tête bourdonnait.

Sa main attrapa la poignée. Quand la vue du couloir se dévoila, il tourna la tête vers Hans. Pouvait-il partir sans un dernier geste ? Il hésita. Sa main était lourde sur la poignée et ses jambes ne voulaient plus avancer. Dans son état, il n’y avait plus qu’une seule chose qu’il pouvait faire. Il retourna sur ses pas, lentement, et s’arrêta devant Hans, calme au possible, les traits tirés mais réguliers. Il prit sa petite main glacée dans la sienne. Doucement, il se laissa tomber sur les genoux, dans l’eau, et regarda cette main qu’il baisa délicatement.

- Je t’aime. Je n’ai rien d’autre à dire à part cela. Je t’aime.

Il releva la tête vers lui.

- Crois-le si tu le peux. Et si tu y parviens, viens me chercher.

Il n’attendait aucune réponse. Il sourit, mais faiblement, car à vrai dire il doutait. La psychologie était loin d’être son fort. Il aurait surement tout le temps pour se torturer à l’avenir, quant à savoir quelle serait la réponse du bleu. Mais pour le moment, il ne parvenait pas à lâcher cette main. Il la tenait fortement dans la sienne, bien plus halée et rugueuse. Et il mourrait d’envie de la serrer encore un peu, jusqu’à la réchauffer. Ses yeux se fermèrent ; Il ne partirait pas sans entendre à nouveau le son de sa voix.



[... Maintenant je crois que tu sais ce qu'est un lonhg moment d'attente xD Désolée TT]
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Grisélidis Hans
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MessageSujet: Re: Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ]   Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ] Icon_minitimeVen 9 Mar 2012 - 23:03
The Forgiven word
« Un moment décisif était en train de se dérouler sous ses yeux. Pauvre bleu, pauvre enfant, combien de temps lui faudrait-il pour s'en rendre compte ?

Parce que ce n'était pas le dénouement, oh que non ! Cette histoire pouvait-elle simplement en avoir ? Seul le Narrateur pouvait le dire... ou moi !

Pour autant il se passait là, comme l'enclenchement d'une symphonie, comme un nouveau décor pour les artistes. Après avoir reçu le pinceau suspicieux, débutait-il son utilisation avec le plus grand des émois.

Hans, qui considère bonsoir plus simple que bonjour. Ce déclencheur permettra-t-il que tu atteignes enfin la liberté ? Ou au contraire, cela t'embourbera-t-il plus dans la mascarade que tu opères avec ta défunte soeur ?

Heureux si ton esprit considère le premier,
Mais le second sera sûrement celui choisi, car à mon plus grand bonheur ta lâcheté -éprouvée envers ton unique personne- s'accommode avec la plus grande joie de l'identité usurpée.

Ta complaisance serait donc à jamais détourner.

Fichtre ! Ma mue me plume ! Vivement mon nouveau duvet... »
KRWAK !

L'attente : la plus insupportable des choses. Tout le temps attendre. Que le soleil se lève, que la lune se lève, que le bain soit chaud, que la viande soit cuite, que le sang soit frais, que notre seul amour nous récupère. Nous, échoués sur la banquise glacée, sur la terre aux sentiments gelée. L'on souhaite le contact du feu, l'ébouriffement de la tornade, la délicatesse du rayon de soleil, qui réchauffe, patiemment. L'on s'imagine être enfin tiré du liquide, de l'élément aquatique, qui nous coule chaque jour plus profondément. Ni la pluie qui nous efface. Ni la glace qui nous paralyse. Ni la brumaille qui nous étouffe. Rien de cela ne nous rend notre bonheur. Tout, au contraire, le désagrège. C'est l'écume qui entraîne le sable dans l'enfer de son ventre silencieux, bleu. L'attente, c'est de l'eau. Qu'elle coule à n'importe quelles vitesses, qu'elle soit de n'importe quelles constitutions, il s'agit toujours d'eau. L'eau régit l'attente et lui donne cet aspect mélancolique. Celui qui revêtit l'eau. De bleu pour l'éternité, sera couverte sa peau. Une vie à attendre.

Comment le rayon de soleil pourrait en faire de même ? Le jaune, le radieux, le souriant, celui qui flambe.

C'est encore plus triste, car le feu à soif, et le soleil, boule de feu inépuisable, passerait sa vie à aspirer la moindre parcelle d'eau.

Le monde serait aride de par son avidité.

Une vie à attendre. Attendre l'océan sans fond, celui qui ne souhaite pas le moindre du monde redevenir un ruisseau chantonnant ; aspirer l'océan sans fin, quel plaisir, quelle tristesse. L'euphorie de celui qui est soul et son désespoir de ne pouvoir finir sa bouteille.

Qu’attendent-ils ?
Rectification
Qu’attend-il ?

Il devrait pourtant avoir peur de la perdre, la belle couleur, la douce chaleur, à laquelle il identifiait automatiquement le Friedrich. Il aurait dû, depuis une longue période il aurait dû, oui. Et après la corde rompue, et après le traumatisme, il avait enfin peur. Mieux vaut tard que jamais, disait l'adage, et Hans espérait qu'il avait raison. Car la voici, la sublime frayeur ! qui s'invitait de toute part, qui le dévorait, gloutonne, de la manière la plus terrible : avec le visage des gourmets s'émoustillant la panse d'un plat sucré-salé. Ah ! De quelles stupidités était cette basse émotion ! Et pourtant quelle utilité lui fournissait-elle ! À chaque instant de terreur, il prenait conscience de l'importance de cette relation. Car il avait été souillé après tout, alors pourquoi n'avait-il toujours pas brisé la nuque d'Hansel ? N'importe quel autre inconscient qui se serait permis une telle infraction serait mort dès la seconde de son réveil. Mais Hansel était toujours en vie. Certes il ne souhaitait plus qu'il le toucha, mais souhaitait-il sa mort pour autant ? Le haïssait-il comme espéré ? Non, il était simplement dégouté par n'importe quel contact physique l'incluant, ce qui était largement compréhensible. Il l'aimait après tout, il ne pouvait pas tuer le seul être auquel il avait accordé si facilement ce sentiment. Ceci en soit, était déjà assez extraordinaire pour qu'il puisse qualifier cette rencontre de hautement précieuse.

Il ne voulait pas le perdre. S'il l'avait souhaité un jour, il ne le voulait plus. Il savait, il connaissait son besoin de lui. Car oui, son image devenait une obsession. Peut importait le temps où il l'avait consciemment rayé de sa mémoire, se divertissant ou s'énervant envers d'autres gens. Il avait bien vu que ses occupations quotidiennes vides de cet homme n'avaient au final, pas amenuisées l'égard amoureux qu'il lui portait. À chaque fois qu'il l'avait revu, il l'avait aimé, il avait pleuré, il avait même essayé de le détruire croyant qu'eux deux, ce n'était que du fantasme, de la fascination et que cela devait le rester. Mais il avait eu tord. C'était bien plus qu'un jeu d'amourette, de cache-cache, ou de « si je t'attrape... ». Ce n'était même pas du tout un jeu. Quel malheur... Il n'éprouvait plus assez de confiance pour lui avouer cet attachement.

Hansel, en face de lui, semblait absolument dépité par ses mots. Avait-il lui aussi perdu confiance en ses sentiments ? Doutait-il finalement qu'une relation correcte s'installe entre eux ? Ou ne pouvait-il simplement pas comprendre ce que Hans se tuait le cœur à lui dire. Et si...

Hans ouvrit de grands yeux : cela serait la preuve qu'il ne l'avait jamais vraiment aimé. Quelle situation ridicule. Hans qui arrivait enfin à penser que Hansel puisse être complètement fou de lui, se trouvait à en douter de nouveau. Les éclats d'envies qu'il avait cru lire chez lui, n'était-il composé que d'une passion creuse ? Le monstre, cet animal, se fatiguait de sa proie ? Il le vit, se passer les mains sur le visage, comme pour se retenir de ne pas partir en vrille, comme le bleu l'avait fait, comme Hansel l'avait aussi fait hier, devant se puits, et cela ne présageait rien de bon. Hans se mordit la lèvre, en fin de compte Hansel ne pouvait peut-être pas comprendre ce que ressentait le jeune vis-à-vis de l'acte insidieux. Après tout, le blond était décrit de partout comme un être insensible face à la souffrance d'autrui, un vrai malade, qui restait tranquille lorsque ses brebis beuglaient comme des cochons que l'on égorgeait, parce qu'il les égorgeait... enfin, il devait bien le faire parfois. En comparaison Hans l'effectuait avec beaucoup de fureur.

Insensible. Un mot idiot. Hans muet, étudiait Hansel. Il avait l'air fatigué, il avait l'air...dépité, comme il l'avait présumé. Le Friedrich se mit alors en mouvement. Il créait des vaguelettes, et plus il avançait, plus le minois déjà attristé de Hans se décomposait. Il s'en allait. Il s'en allait définitivement ? Il le vit devant la porte, il le vit l'ouvrir.

Le jeune conte serra aussi fort qu'il le put le tissu de son vêtement dans ses mains. Non, ne fait pas ça, je t'en supplie, ne le fait pas, reviens. Reviens ! Il voulu dire quelque chose, lui crier qui le tuerait s'il partait. Mais il ne pouvait pas, une boule lui nouait littéralement la gorge. Il lui semblait que sa parole venait de lui être volée par cet acte. Et à ce moment...

Mère, Père...
Ne me laissez pas
Soeur...
Ne me laisse pas !
Maladie Suicide Meurtre
Six pieds sous terre...
Une idée dérangeante
Tous ceux que vous aimez meurt
Cela devient une convention.

Risible.

...

Hansel... ?

C'est contre la règle, tu n'es pas encore mort.
Tu ne peux pas me laisser...

Tu ne peux pas, non.
Pas toi, pas encore.
D'habitude les gens meurent, et je leur demande avec désespoir de revenir....

Tricheur.

C'était ce qui lui venait à l'esprit, toutes ces images de cadavres, tout ce passé qui lui broyait le crâne. N'y avait-il pas déjà pensé ? Hansel... il pouvait bien le tuer s'il faisait cela, oui il le tuerait, c'était dans l'ordre des choses. Son coeur battait la chamade, depuis quelques secondes, peut-être même quelques minutes, Hansel s'était stoppé net face au couloir, il semblait réfléchir. La scène était insoutenable. Il avait envie de hurler mais son corps était tétanisé, quel réflexe stupide, un corps qui se tétanise quant on en a le plus besoin. C'était cette inutile Peur qui le clouait au sol, qui l'obligeait à rester là, telle une statue, impassible dans ses mouvements. Foutue corps ! Comment pouvait-il être défait par cette émotion primaire quant son esprit effectuait une révolution sentimentale intérieur ?! Il bouillonnait, oui de peur, et d'amour aussi ; il fallait croire que son corps se souvenait très bien du traitement qu'on lui avait infligé il n'y a pas si longtemps, et que oui, question d'intégrité purement physique, il préférait répondre à l'émotion plutôt qu'au sentiment.

Ne t'en va pas, pourquoi faudrait-il que tu partes ? Je suis sûr d'être le seul à t'attendre avec temps de ferveur et de frayeur en même temps. Ne devrais-tu pas être ravi ? Trouver la personne chez qui l'on provoque cette réaction est bien plus dure que tu ne le crois. Il était rageur, il était spécial pour lui oui ou non ? Il redevenait confus, même si l'hypothèse qu'Hansel se sentait découragé était la plus probable. Oui, le blond devait baisser les bras face à ses remparts. Était-ce là toute sa force de conviction ? Il serra ses dents à défaut de pouvoir en laisser un son audible.

À ce moment Le jeune homme, face à cette porte décisive, eut comme un déclic et commença à revenir sur ses pas. Le cœur de Hans fit un bond dans sa poitrine. Instinctivement il baissa son visage, il ne voulait pas croiser son regard réprobateur. Pour la première fois depuis longtemps, il ne savait plus comment réagir, il n'avait pas le temps tout simplement. Et s'est muni de cette simplicité toute caractéristique du blond, que celui-ci vint s'agenouiller devant le Grisélidis. Il senti sa main brulante venir prendre la sienne si froide, il déposa un baiser sur celle-ci. Comme c'était simple, comme tout paraissait facile pour Hansel. Il réagissait promptement envers lui, de manière honnête. Un long frisson des plus désagréables avait saisi Hans tandis qu'il devenait rigide lorsqu'Hansel prit sa main dans la sienne. Pourtant Hans fondait, il se décrispait naturellement, bien que toujours gêné, que répondre quant la Bête fait preuve d'une délicatesse inattendue ? La voix du blond résonna dans l'intimité de la chambre :


- Je t’aime. Je n’ai rien d’autre à dire à part cela. Je t’aime.

Ses joues furent piquées d'un rouge vif, qui contrastait immanquablement avec la couleur de sa peau. Il ne savait plus s'il était surpris ou s'il se sentait incroyablement flatté. Bien entendue il le savait, bien entendu Hansel avait fait des tonnes de sous-entendue et détourné sans le voir des phrases qui signifiaient exactement cela. Pour une fois, Hans ne s'attarda pas sur la forme ni le fond. Je t'aime, il l'avait dit, il lui avait dit, il s'était agenouiller pour le lui dire. Que lui fallait-il de plus ? Il lui sembla que sa gorge se libéra d'un coup.

Oui qu'attendait-il de plus ?

Rien. Mais comme si Hansel avait peur de ne pas être assez clair, pour une fois, il compléta par ces mots :


- Crois-le si tu le peux. Et si tu y parviens, viens me chercher.

Crois-le si tu le peux... était-ce...un défi ? Hans qui avait finis par desserrer sa mâchoire, fut tout d'un coup pris d'un fou rire. Celui-ci était léger, entrainant ses dernières larmes. Je t'aime, lui avait-il dit ! Et voilà qui le défiait de l'aimer en retour, avec tout ce qu'il pouvait donner. Il lui demandait de livrer ce combat contre lui-même, contre sa propre fierté à ne pas vouloir s'abaisser. Et de le faire seul, puisque peu importait les gestes, ils se retournaient tous contre Hansel. Je t'aime...cela avait été doux pour une fois, cela avait été tout à fait à sa convenance, il ne souhaitait pas plus pour l'instant, il ne pouvait plus souhaiter plus plutôt. Pas maintenant. Il était épuisé moralement, tous ses changements d'humeur allaient finir par le rendre fou. Hansel ne bougeait plus. Attendait-il une réponse ? Alors qu'il n'avait même pas posé de question ? Son rire se perdit et n'en resta plus que la marque du sourire sur son visage. Mais Hansel préférait Agir plutôt que de parler, alors, c'était sûrement son corps qui souhaitait la réponse...

Son sourire disparut, il ravala ses pleurs. L'atmosphère euphorique retomba vite, il était gêné, il se voyait mal répondre aussi physiquement à Hansel, et pourtant il lui semblait qu'il le fallait, s'il voulait lui donner l'espoir de l'attente. Il ne pouvait pas être si froid. Il ne chercha pas à sortir sa main de l'étreinte de celle du blond. Hansel venait de fermer ses paupières. Et Hans compris qu'il s'agissait du dernier coup. C'était bon, il pouvait le faire, il pouvait se forcer, ce ne serait l'histoire que d'un instant, il suffisait qu'il lui fasse comprendre. De lui dire d'attendre, de guetter l'ombre qui lui ressemble, comme il l'avait si bien dit. Puisqu'il viendrait, il irait le retrouver. Sûrement. Hans se pencha en avant, jusqu'à rapprocher ses lèvres de celles d'Hansel sans pour autant les toucher. De sa main libre il caressa la joue du blond, le seul amant dont il rêvait depuis plus de plusieurs semaines. Il ne dit rien pendant de petites secondes, le temps qu'il lui fallait pour prendre son courage et répondre.


-Je crois que je suis amoureux...

Il s'agenouilla puis se blotti près d'Hansel, il passait une main légèrement mécanique dans ses cheveux, ses doigts tremblaient. Cela n'était pas naturel, cela ne l'était plus plutôt. Heureusement pour lui, étant plus petit, son visage ne se trouvait pas à la même hauteur, et il préféra laisser sa tête se reposer contre l'une de ses clavicules. Il ne voulait pas lui montrer ses lèvres tremblantes et son regard incertain. Il continuait de parler.

-...d'un Homme qui te ressemble, et je pourrais t'en parler toute la journée... de ses yeux... de ses lèvres... des fois où il m'a enlacé...de toutes les fois.

Il laissa les cheveux doré, sa main retombant mollement le long de son corps, avant d'agripper le haut humide du Friedrich.

-Il faut juste...mais ce n'est pas si simple... que cet homme là c'était toi. Tu m'attendras n'est-ce pas ?

Il regardait ses doigts tremblotant, l'eau qui s'étalaient autour d'eux.

-Parce que je viendrais, je vais venir. Et tu ne referas plus jamais cela, je préférerais que l'on se hurle et se frappe dessus plutôt que tu recommences... comme hier.

Eh Hansel, je ne peux te croire que si tu me promets cela sinon... c'est moi qui te tuera. Il retira sa main de celle du blond.

-Tu devrais partir, mais si tu pars, c'est pour m'attendre. J'arrive, je ne serais jamais loin de toute façon...

Si tu pars c'est un sourire que je veux voir entre tes lèvres, et non une gerbe de sang.
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MessageSujet: Re: Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ]   Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ] Icon_minitimeDim 20 Mai 2012 - 12:49
Hansel, les yeux fermés, se sentit tressaillir lorsque la main glacée effleura sa joue. Ses yeux se plissèrent puis s’ouvrirent lentement, semblant craindre ils ne savaient encore quoi. Hans était devant lui, penché, mais incapable de l’embrasser. Hansel réalisa à quel point Hans était perturbé par ce viol, et à quel point lui-même ne l’était pas. Hansel voulait de la passion, la passion du sexe, entre autre, et voir Hans si retissant à l’idée de lui donner un baiser lui pinça le cœur. Où étaient leurs baisers fougueux, leurs caresses amoureuses à moitié consenties ? Hansel eut peur de les avoir perdu pour de bon. Il baissa les yeux.

- Je suis amoureux…

Hansel sentait les doigts tremblant dans ses cheveux et la respiration irrégulière d’Hans. Il enlaça à peine ce corps qui le rejetait plus ou moins inconsciemment. Un poids dans sa poitrine, qui ressemblait peut-être à une pointe de culpabilité, l’empêchait de se réjouir de cette déclaration.

-...d'un Homme qui te ressemble, et je pourrais t'en parler toute la journée... de ses yeux... de ses lèvres... des fois où il m'a enlacé...de toutes les fois

Il le serra plus fort.

-Il faut juste...mais ce n'est pas si simple... que cet homme là c'était toi. Tu m'attendras n'est-ce pas ? Parce que je viendrais, je vais venir. Et tu ne referas plus jamais cela, je préférerais que l'on se hurle et se frappe dessus plutôt que tu recommences... comme hier.

Le blond comprit qu’il devait maintenant faire une promesse. Dire quelque chose de rassurant, un « Je te promets que ça n’arrivera plus jamais ». Il se sentit dans l’obligation désagréable de dire quelque chose dont il n’était pas certain de pouvoir tenir parole. Allons ! Qui ignorait sur cette terre meurtrière qu’Hansel était incontrôlable ? Qu’il agissait sur le vif, surtout en amour ? Promettre ça, c'était comme faire promettre à un meurtrier en série de ne jamais, jamais recommencer. Il y a des choses, liées aux pulsions, que le plus sage des homme ne peut contrôler. Ne peut promettre. Mais, le maitre de Necis n’eut heureusement pas le temps de répondre et de mentir, car Hans poursuivit.

-Tu devrais partir, mais si tu pars, c'est pour m'attendre. J'arrive, je ne serais jamais loin de toute façon...

Cette fois, la réponse fut facile, naturelle et attendue. Après une brève poignée de secondes, pour marquer sa compréhension, Hansel acheva simplement :

- D’accord.

Hans pouvait prendre ce seul mot comme la promesse qu’il attendait si fort, la promesse ambiguë qu'Hansel lui consentait hypocritement. Enfin, après quelques secondes entre les bras d’Hans, Hansel se leva, posa la main sur la tête du jeune homme encore à terre, puis sortit de la pièce sans se retourner.



[FIN DU RP]
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MessageSujet: Re: Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ]   Berceuse pour deux victimes [ Pv : Hansel ] Icon_minitime
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