Petit humain, mais qu'as-tu fait ? Ouvrir ce livre, pris de curiosité ! Quelle grave erreur, car dès maintenant, les contes te garderont pour eux !
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 Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!]

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Aurore Boréale
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MessageSujet: Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!]   Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!] Icon_minitimeMer 26 Fév 2014 - 21:17
Hurlant, en silence son propre chant de douleur, un monstre est prisonnier de son cauchemar.
Il, est un tyran cherchant un peu de lumière, pourquoi l’a-t-elle laissée sans un regard ?
Lui-même est condamné à chanter pour nous, il ne peut nous voir, se moque de tout.
En le voyant si faible, nous crions en cœur, Aller debout monstre sans valeur


La ballerine tournait au rythme du chant limpide, qui s’écoulait des lèvres d’Aurore Boréale. Des lèvres peintes en noir, comme beaucoup de soirs ces derniers temps. Rayure rose, rayure sombre, c’est finalement les ténèbres qui l’emportent dans cet esprit fait de nœuds et de méandres de conscience déchirée.
Un jour la souris est venue, elle a creusée des petits trous partout, et laissé des courants d’air dans ce monde qui était pourtant parfait. La toile s’effiloche, elle qui avait pris tant de soin à la tisser, son bel ouvrage était en train de sombrer et elle avec. La souris a pourtant payé, l’ombre est redevenue un simple morceau de papier alors pourquoi Aurore ne peut-elle pas à nouveau sourire, allumer la piste et chanter des refrains plus endiablés que cette horrible comptine emprunte au passé ? Ce n’est ni une brunette, ni un petit homme stupide et encore moins cette caricature de Casanova qui sont fautifs de l’atmosphère mélancolique de ce lieu. Non c’est ça faute à ELLE ! Elle a tout gâchée ! Aurore pensait avoir gagné mais c’était faut ! Cette garce, Doriane l’avait bien eu. Car oui c’est certain, Doriane Gray et Aurore Boréale sont bien deux personnes différentes.

Elle n’est pas moi, je ne suis pas elle, pourtant l’ensemble s’accorde au pluriel…Deux âmes dans un seul être, non une âme pour un corps l’autre pour un bout de papier plier en quatre. Depuis maintenant une semaine entière, la directrice du Dark Wood Circus ne pouvait se concentrer sur les tâches quotidiennes du cirque ou de l’environnement extérieur. Tout tournait autour de ce foutu morceau de papier. Aurore pensait que voir un jour une étoile parer l’un de ses objets personnels serait sa plus grande joie, faire partie intégrante de ce monde était son rêve secret depuis qu’elle avait atterrit ici. Ne plus revoir les rues sales de Paris, les chemins tortueux de campagne, le froid abyssal des hivers européens, vécut derrière les barreaux d’une cage. Tout cela, elle l’avait laissé sans un au revoir, sans un regard en arrière, et voilà qu’une simple feuille de papier la ramenait dans ce monde qui aurait dû être oublié.

La ballerine commençait à ralentir, la jeune femme saisi l’habitacle de bois entre ses mains et remonta la clé. A nouveau la mélodie s’égrena dans la nuit grise, et Aurore reprit les murmures fait de Si, de Do et de La. La voilà qui se plongeait dans une mélancolie dégoutante, c’était une marre noire dans laquelle elle se plongeait de temps à autre, mais depuis une semaine…non c’était décidément trop. La feuille de papier contenant le croquis de son portrait, était la vase au fond de cette marre de souvenirs abolis, c’était donc avec évidence que la jeune femme l’avait plié au fond de la boite à musique, seul objet émergeant de la marre qu’elle daignait à accepter de temps en temps. La boite à musique, elle avait l’impression d’être né avec, que cette ballerine était comme une sœur qui avait dansée au rythme de sa vie, la mélodie qu’elle égrenait était un vieil album photo qui défilait sous les yeux de Aurore quand celle-ci décidait de la remonter. Le seul souvenir qu’elle daignait voir, tout le reste, les photos jaunies et les souvenirs trop noirs, tout cela restait au fond d’une malle.

La directrice, assise sur les marches de sa roulotte, tandis le bras en direction de son autre invitée de ce soir. Une bouteille d’un alcool non identifié mais suffisamment fort pour lui permettre d’accepter cet état mélancolique sans avoir envie de tout envoyer promener. C’était la deuxième, l’autre était morte trop rapidement, tandis que celle-ci commençait à durer, elle avait duré le temps de cinq tours de clé, ce qui n’était pas trop mal, mais pas encore assez suffisant. Un goût amer restait cloué au fond de la gorge d’Aurore. Ses yeux ne se détachaient pas de la boite à musique posée à côté d’elle, malgré les parois de bois, elle sentait le regard tracé au fusé sur sa peau. Il la marquait d’ignobles traces noires, qui viraient au rouge, ouvrant sur son corps des blessures à vif. Du délire ! Rien n’avait plus de cohérence, Aurore appréciait tellement cela d’habitude, sauf que là elle n’avait plus rien pour se raccrocher, même Grey, son fragment de raison avait disparu dans la nuit grise. TOUT cette salope lui a TOUT prit ! Et au fond de sa prison mécanique, elle prenait un malin plaisir à suivre la directrice où qu’elle aille, car si jamais Aurore se séparait d’elle, alors l’ombre venait arracher le Masque. Cette perspective était la pire de toute.

La jeune femme l’avait constaté à ces dépends, en se séparant du morceau de papier, alors ce qu’elle était à l’extérieur mais aussi à l’intérieur ressurgissait violemment sur son corps. Comme si la femme au fusain, et la femme de sang fusionnaient dans une horrible valse macabre. Il ne restait que de la superbe créature un unique œil bleu complètement vide, tout le reste n’était que souillure. Le corps de porcelaine semblait s’être fissuré de multiples cicatrices d’un côté, tandis que l’autre était emprunt aux ténèbres, calciné profondément à plusieurs endroits. Son doux visage, n’avait plus rien d’angélique, lui aussi scindé dans cette horrible dualité, la partie gauche, domaine de la femme au fusain, brulé par endroits, l’œil disparaissant dans cet amas de peau calciné. Tandis que la partie droite était le domaine de la femme de sang, peau toujours aussi blanche, craquelé par les cicatrices et quelques lambeaux de peau pendant comme des chiffons. Ses cheveux étaient à l’image du cirque, mèches roses se mêlant aux mèches noires. Voilà ce qu’Aurore Boréale devenait sans ce fichu bout de papier. Et afin de ne jamais s’en séparer, elle avait fait accrocher la boite qui le contenait à une très longue chaîne qu’elle portait désormais constamment autour du cou. ELLE l’avait mise en laisse !

Hurlant, en silence son propre chant de douleur, un monstre est prisonnier de son cauchemar.
Il, est un tyran cherchant un peu de lumière, pourquoi l’a-t-elle laissée sans un regard ?
Lui-même est condamné à chanter pour nous, il ne peut nous voir, se moque de tout.
En le voyant si faible, nous crions en cœur, Aller debout monstre de Malheur !!!

Sans s’en rendre vraiment compte, Aurore se laissa glisser contre la porte de sa roulotte, se jambes se déplièrent pour retomber inertes sur l’escalier. Tout tournait, les notes de la ballerine sonnaient faux désormais. Tout se mélangeait, le refrain, les couplets, les femmes de fusains et les femmes de sang. Un amas de chair inerte reposant sur l’escalier de sa roulotte, Aurore sombra dans un sommeil douloureux, avalant les dernières paroles de sa litanie mélancolique.


Dernière édition par Aurore Boréale le Mar 15 Avr 2014 - 11:00, édité 1 fois
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Grey Yale
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MessageSujet: Re: Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!]   Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!] Icon_minitimeMer 26 Fév 2014 - 21:56
C’était une soirée calme sans représentation. Depuis qu’Amétysse avait quitté le cirque, la jeune femme aux cheveux rose restait dans sa roulotte. Le rouquin commençait à s’inquiéter mais savait aussi quand il était de trop. Il continuait donc à gérer le cirque la laissant méditer sur ce qui la tracassait. Il savait qu’elle reviendrait toujours. Grey alla donner le diner à ses pensionnaires. Les prisonniers mais aussi le nouveau chien de garde qui apprenait très vite ce que le roux lui enseignait. Il sera bientôt, un excellent garde du cirque. Le marionnettiste l’avait baptisé Inferno en attendant que sa maitresse lui choisisse un nom qui lui irait surement mieux. A son arrivée, le grand chien se leva et tira sur la lourde chaine qui le tenait fixe. Plus tard, quand il sera dressé au doigt et à l’œil il le lâcherait dans le cirque.

Une fois cette tâche accomplie, le rouquin retourna dans sa roulotte et s’occupa de ses marionnettes. L’une d’entre elle avait souffert et il était grand temps de la réparer. Il attrapa du fil et une aiguille, prit la blessée et se posa sur son lit. Il dirigea la lumière vers son lieu de travail et commença son ouvrage. Il avait occupé ses mains mais son esprit, lui, était libre de vagabonder sur les chemins incertains de la pensée. Cette dernière la mena vers son objet de réflexion le plus présent : la belle Aurore. Son inquiétude revient au galop tandis que le fil faisait son œuvre. Si seulement tout pouvait se raccommoder come la robe de sa marionnette. L’état de sa maitresse avait bien une explication mais le rouquin craignait que ce soit cela. Son souvenir de sa rencontre avec son ombre, le chamboula et même s’il savait qu’il l’avait vaincu et qu’il savait qu’Aurore aussi, peut-être avait-elle laissé des séquelles profondes en chacun d’eux. Il ne voulait pas penser à ça et ne voulait pas que ce soit ça. Juste un peu de fatigue, oui voilà c’était une raison plus acceptable.

Quelques points de plus et la robe serait comme neuve mais il n’eut pas le temps de les terminer. Il entendit un bruit sourd qui était tout à fait inhabituel. Il repassa son manteau de spectacle et sortir voir ce qui se passait. Quel ne fut pas sa surprise de voir sa belle Aurore inerte sur les marches de l’escalier de sa roulotte. Heureusement plus personne ne trainait en dehors des tentes et personne ne l’avait vu comme ça. Le rouquin se précipita sur la jeune femme. Il prit son pouls pour s’assurer que la vie coule bien encore dans ses veines. Il poussa un soupir de soulagement quand il sentit sous son doigt le bruit lent et sourd d’une pulsation hachée. L’effet de l’alcool sans doute. Il la souleva le plus délicatement du monde comme s’il portait la plus fragile poupée de porcelaine et l’amena à l’intérieur de sa roulotte. Grey remarqua les deux bouteilles presque vides sur sa table de chevet, ce qui confirma son hypothèse pourquoi cela n’atténua pas son inquiétude. Il était très rare que sa maitresse se soûle à ce point. Au moment où il la déposait, il sentit glisser une chaîne au bout de laquelle pendait une petite boite à musique. Pensant qu’elle pourrait la gêner pour profiter de son sommeil, il l’enleva. Grossière erreur. Au moment où la chaîne quitta le cou de sa maitresse, ses traits changèrent pour afficher une figure horrible où il était difficile de reconnaitre sa belle maitresse. De stupeur, il lâcha la boite à musique qui tomba sur le sol et qui démarra lentement sa mélodie laissant apercevoir sur une simple feuille de papier le visage qu’il lui connaissait...
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MessageSujet: Re: Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!]   Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!] Icon_minitimeSam 15 Mar 2014 - 21:38
Ce temps est bien finit le chant continue, c'est l'heure du spectacle,
Après moi ils crient, je ne veux pas être vue, le rideau fait obstacle.

L'écho des vers de la comptine résonnent un instant, un murmure lointain qui s'en va avant la tempête. Une vague qui s'abat, faite d'eaux noires et glacées, glanant dans son mouvement, les vestiges d'un passé trainés trop longtemps au plus profond de la vase dégoutante des souvenirs. Pire qu'une vague, c'est une lame, qui emporte tout, qui emporte ce corps superbe, qui se plante en lui. Une lame dévastatrice qui blesse, qui déchire d'un côté, et consume de l'autre. La vague...elle ne dure qu'une seconde, mais elle fait tout cela, et tout cela c'est le pire qui pouvait arrivé. Car ce tout, ne laisse que le néant, et le néant ce sont les ténèbres. Les ténèbres d'une Aurore voilée d'une figure de cauchemar, elle le sait, elle le sent. Lorsqu'elle se réveille, la jeune femme sent l'emprise de la haine et de la souffrance sur sa figure, elle sent l'empreinte des brulures et des cicatrices tout le long de son échine qui se redresse. C'est la panique, comme cela est-il possible. Et tout en se levant d'un bond fulgurant, les cheveux en bataille, lutte des mèches noires et des mèches roses, son oeil bleu valide s'affole, cherche la source de tout cela, l'oeil bleu souillé, cherche en vain à croisé l'oeil maléfique du cyclone. Et quel cyclone, si proche...

- Qu'est-ce que....murmure-t-ellle.

C'est la fin regrettable d'une pièce très bien orchestrée depuis des années maintenant. Mais une simple poussière a suffit pour dérégler tous les engrenages. La machine s'emballe, et un jour tout explose entre les mains de celle qui la manipulait. Aurore savait en cet instant, en regardant ses mains noircies par les brulures, elle savait que Doriane venant d'arracher son masque, et l'avait emporté dans son monde fait d'esquisses et de croquis, sur la feuille de papier. C'est ELLLE ! Toujours ELLE. La femme de fusain qui prend tout, même son serviteur le plus fidèle...Il est là, statufié dans le temps de l'ultime scène qui se joue en boucle dans sa tête. L'ultime acte où il a vu le vrai visage de sa maîtresse qu'il vénérait. Piégé dans cet espace temps, il ne sait comment réagir, le regard fixe sur la misérable chose assise sur un lit. Tandis que la boite à musique, rejoue inlassablement la même mélodie, comme une ultime litanie avant que le rideau tombe sur cette scène, aussi grotesque que pitoyable.

Oh ELLE doit bien rire sur son morceau de papier. Mais Aurore, elle, n'est surement pas de la fête. Toujours assise sur le lit, immobile, mais pourtant en son fort intérieur, cette dernière est ballotée par des courants d'eaux troubles, des limbes impénétrables, qui brassent à chaque nouvelles vague, de la colère. Rage contre Doriane Gray, rage contre elle-même, d'être ce qu'elle est, rage contre LUI....
Aurore se lève ses yeux vers lui. Son oeil bleu et son oeil complètement noir fixe le serviteur. Chaque battement de cœur qu'elle passe à le regarder est comme un déchirement, une nouvelle lame de couteau qui détruit la seule part de raison qui restait dans l'esprit de la jeune femme. Cette part de réalité, noyée dans la folie, à laquelle elle se raccrochait de temps en temps, cette part aussi finissait par être noyée dans la tempête noire de ses souvenirs macabres. ELLE lui arrache tout sans pitié,LUI aussi il est à ELLE. Il n'y a plus de NOUS, juste des ILS impersonnels, qui rient de son physique et de sa misère. Après moi ils crient, je ne veux pas être vue, le rideau fait obstacle...

Ceux là, ceux de derrière le rideaux...

Qu'ils crèvent...

Les deux yeux d'Aurore semblent devenir noirs, lorsqu'elle se lève d'un bloc. Face à Grey, sa voix devenu grave semble être un murmure lointain.

- Hey ? Toi aussi

Oui, tous.

- Toi aussi tu lui appartiens ?

Forcément, cette feuille aspire toutes les couleurs, et ne laisse que de l'encre profondément noire. Aurore se rapproche du jeune homme, elle le pousse contre le mur de la roulotte. L'impact résonne, la musique s'arrête.

- Toi aussi tu la préfère ELLE à MOI !!!!


Il y a des boites qu'il ne faut pas ouvrir, certaines libèrent tous les maux de la terre. D'autres se content de faire déferler la violence.

- Mais...ELLE ne t'aura pas...

Aurore se saisit d'une paire de ciseau à couture posés sur sa coiffeuse.

- Tu entends Doriane ? Tu ne l'aura pas !! Hurle-t-elle.

La jeune femme projette violemment sa main contre le coup de Grey qu'elle saisit avec une force phénoménal, les ciseaux dans l'autre main. Lui ne bouge pas, elle ne voit même pas ses yeux, elle ne voit que ses propres mèches de cheveux piégée dans une horrible dualité entre le noir et le rose. Elle n'entend rien d'autre que ses propres paroles, dont les dernières se perdent dans un dernier murmure avant l'impact.

- Parce que je préfère qu'il meurt, plutôt qu'il t'appartienne...

Les ciseaux se prennent une impulsion et se dresse vers le plafond de bois. Puis ils s'immobilisent. Les lames luisent, renvoyant les reflets des chandelles posées sur la coiffeuse. Aurore, un instant, croise le regard de Grey. Ce regard, si détaché, si normal. Sa dernière part de stabilité, peut elle le laisser comme tous ses précédents jouets cassés ? Ne va-t-elle pas couler définitivement dans cette marre dégoutante ?

- ET MERDE !


Les lames luisent d'un rouge écarlate en se plantant dans la main du jeune homme. La fixant au mur.

- MERDE ! MERDE ! MERDE !

Les forces de la jeune femme s'épuisent, mais pas sa colère. Une colère contre elle-même qui ne se résout pas à planter ces ciseaux dans le coeur de celui qui a commit l'Ultime trahison. Non elle ne peut le laisser...Mais...
Sa main n'a pas lâché les ciseaux qui retiennent celle de Grey contre le mur. Approchant son visage brulé près de celui du roux, Aurore agrippe son menton entre ses ongles.

- Tu es à moi ! Tu entends ??? A moi ! A moi ! A MOI !

Elle le répète, dix fois, vingt fois, remuant les lames dans la chair, remuant ses idées dans sa tête. La plaie s'élargit, la peau du rouquin se soulève de douleur, mais Aurore répète, inlassablement cette même certitude: Il est n'est pas à Doriane Gray, mais bien à elle, Aurore Boréale. Et quand enfin ses forces s'épuisent, des larmes noires coulant de ses yeux de souffrance, la jeune femme se laisse glisser vers le parquet, et daigne à lâcher les ciseaux, qui restent planté dans le bois, et dans la plaie sanglante.
La directrice secouée de spasme, prend doucement le dessin. Ses traits se redessinent, et deviennent à nouveaux, ceux de la directrice du Dark Wood Circus, et non ceux de la victime. Elle serre le morceaux de papier contre son coeur. Et tout en se balançant d'avant en arrière, répète ce nouveau refrain.

- C'était pas moi, c'était pas moi...

Le visage est blanc, mais les larmes sont toujours noires. Ces yeux bleus libèrent les eaux noires de sa misère qui l'a complètement submergée. L'eau ruisselle sur ses joues, creusant des sillons noirâtres sur sa peau, et on aurait dit à cet instant, que la femme au fusain, caressait Aurore avec ses doigts sombres et sales.
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MessageSujet: Re: Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!]   Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!] Icon_minitimeSam 15 Mar 2014 - 23:40
La transformation de son Aurore terminée, il sentit qu’elle s’éveillait. Décidément il avait fait tout de travers. Mais il était figé incapable de faire un seul geste. Il ne pouvait qu’assister à ce qui se déroulait sous ses yeux, ce qui en découlait. Il ignorait que son Aurore était un conte mais il venait d’en avoir la preuve flagrante. C’était la deuxième fois qu’il enlevait la clé d’un conte. Même si cette fois-ci avait été un accident. Il était perdu dans le tourbillon de ses pensées et il ne réagit pas comme il l’aurait du, elle se mit à murmurer d’une voix grave.
 
« Hey ? Toi aussi. Toi aussi tu lui appartiens ?»

Le roux voulait lui dire que non. Il n’appartenait qu’à elle. Mais aucun son ne passa la barrière de ses lèvres. Il n’avait que rarement l’occasion de voir sa déesse ainsi. Il était impuissant face à elle. Grey savait que c’était toujours elle mais quelque chose néanmoins avait changé. Et au lieu d’être dégouté par cette apparence repoussante, il n’en fut que plus attiré, elle avait à vivre et à lutter en portant le poids de cette apparence. Il n’en était que plus fasciné. Mais aucun de ses efforts pour briser le silence qu’il affichait ne portait ses fruits, ses lèvres restaient closes à son désir de formuler ses pensées. Elle le pousse jusqu’au mur de la roulotte où il est projeté avec bruit.

« Toi aussi tu la préfère ELLE à MOI !!!! »

NON !! Le cri résonnait dans l’esprit du roux, il se doutait que ce Elle, n’était autre que son ombre qui était venue lui rendre visite comme à lui. Et elle avait laissé plus de traces qu’il ne le pensait. Mais cela expliquait la distance qu’elle affichait depuis un moment. Mais Grey restait incapable du moindre geste, trop ébahis par le comportement de sa maitresse.

« Mais...ELLE ne t'aura pas... »

Elle s’empara d’une paire de ciseau que le roux connaissait bien puisqu’il s’agissait de la paire qu’il lui avait offerte et qu’il avait eue de la Caterpillar. La chenille l’avait prévenu de son côté dangereux mais il ne pensait que cela se retournerait contre lui.


« Tu entends Doriane ? Tu ne l'aura pas !! »

Le hurlement qui s’échappait des lèvres noires de son Aurore glacèrent le sang du roux. Il connaissait le nom de l’ombre mais il s’en fichait, il se rendait peu à peu compte de ce qu’il avait fait et la culpabilité l’envahit. Comment avait-il osé s’en prendre à sa maitresse ? Il était impardonnable et quand elle serra sa main autour de son cou, la paire de ciseaux à la main, il savait ce qui allait lui arriver et l’attendait avec plaisir. Sa force était plus grande que ne le laissait présager sa silhouette fine mais le rouquin ne bougea pas, ne tenta même de s’échapper de son étreinte. Son jugement avait toujours primé dans le cœur et le corps de Grey et il ne protesterait pas sur le sien. Il était tout à elle et quoi qu’elle décide de faire de lui, il lui appartiendrait toujours. Il ne voyait pas ses yeux, sa chevelure emmêlée tombait devant ses yeux dans une cascade rose et noir. Et si c’était la dernière vision de la vie qu’il aurait, il était content que ce soit celle-ci. Il avait vécu pour elle et mourrait par elle, cela lui convenait. Il le méritait.

« Parce que je préfère qu'il meurt, plutôt qu'il t'appartienne... »

Ces derniers mots effacèrent les derniers doutes qui subsistaient dans le cœur de Grey. Elle tenait à lui. L’ombre disparut des quelques endroits où elle avait réussit à apposer sa marque. Sa déesse venait de lui offrir le beau des présents et à présent, elle pourrait prendre sa vie, il lui en faisait cadeau volontiers. Il ne voulait pas vivre en sachant qu’elle le détestait mais elle voulait seulement le faire échapper au contrôle de son ombre qui semblait de plus en plus présente. Les lames luisirent à la lumière des chandelles en commençant leur ascension vers le plafond. Le regard désespéré de sa déesse vint se plonger dans le sien calme et posé. Le roux se perdit un instant dans le magnifique regard de sa déesse. La lame arrêta sa course vers le cœur du rouquin.

« ET MERDE ! »

Un cri à nouveau venant de la part de maitresse. Il donnerait tout pour réussir à effacer ce qu’il avait fait, pour faire disparaitre cette souffrance, toutes les blessures qui attaquaient son Aurore. Mais que pouvait-il faire ? Puis les lames reprirent leur course pour venir épingler la main du rouquin dans le mur de la roulotte. La douleur envahit le bras du marionnettiste mais il s’en fichait. Aucun cri ne sortit de ses lèvres, seul son regard changea. Son admiration pour la beauté mortelle de sa maitresse était encore plus grande qu’avant. Il ne regrettait pas de l’avoir choisis elle.

« MERDE ! MERDE ! MERDE ! »

Sa colère ne s’emplissait pas et il méritait son sort, il se demandait encore pourquoi, il n’était pas mort, ou mourant. Pourquoi elle avait choisit de blesser son poignet plutôt que son cœur ? Sans enlever l’acier de sa blessure qui tâchait le sol de quelques tâches rouges, elle s’empara de son visage rapprochant le sien de celui du roux.

« Tu es à moi ! Tu entends ??? A moi ! A moi ! A MOI ! »

Le volume alla en augmentant, elle répéta ces deux mots à mesure qu’elle lacérait le poignet du roux. Mais elle put tout aussi bien effleurer sa peau, il était pris dans les yeux de sa maitresse et bercé par ses deux mots. Oui, il lui appartenait et jamais cela ne changerait. Jamais. Il était à elle et son ombre ne parviendrait pas à changer cela. Des larmes coulèrent sur les joues de sa maitresse, traçant des sillons noirs sur le visage de sa déesse. Et cela lui fit plus de mal que les ciseaux qui arrachait sa chair, répandant son sang sur le parquet. Il l’avait fait pleurer. La culpabilité qu’il ressentait se renforça enserrant son cœur, plus surement que mille lames. Épuisée, Aurore se détacha de lui, tomba sur le sol et lâcha les ciseaux couvert de l’épais liquide rouge. Elle reprit le dessin qu’il lui avait enlevé et ses traits reprirent leur splendeur mais les traits noirs laissés par ses pleurs brisaient toujours autant le rouquin.


« C'était pas moi, c'était pas moi... »

Le roux se laissa tomber à terre lui aussi mais par pour les mêmes raisons, un genou au sol, sa main inerte glissa sur le parquet traçant un sillon rouge. Mais ce n’était pas la douleur qu’il l’avait fait se poser sur le sol, son cerveau avait occulté toute douleur sauf celle de sa déesse. La tête penchée vers le sol, ses lèvres se détachèrent enfin pour libérer les mots qu’il retenait depuis trop longtemps.

« Je suis désolé... Je vous appartiendrais toujours... »


Dans cette position humble, il aurait aimé lui dire tout ce qu’il ressentait mais il n’en avait pas le droit. C’était son serviteur et il était soumis à ses désirs. Il aurait aimé essuyer les joues de sa maitresse, prendre sa peine et sa douleur mais il ne pouvait pas. C’était elle qui décidait et s’il méritait de mourir ici, il le ferait avec joie. Que valait une main ou une vie dans l’immensité de sa dévotion à la belle Aurore...
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MessageSujet: Re: Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!]   Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!] Icon_minitimeVen 4 Avr 2014 - 21:46
Seule dans ce triste lieu, j’aurais dû sentir, que tu me laisserais.
Il me fixe dans les yeux, je n’aurais pu prédire, qu’il te remplacerait.
Aucune explication sur ton au revoir, juste avant la nuit.
Ceux deux jeunes siamois, maître du noir, m’ont laissée aussi.

Et toi aussi, dans cette nouvelle vie, tu lui tournes le dos et t’en vas danser avec ELLE, une valse macabre sur cette comptine diabolique. Aurore ne peut que les contempler, embourbée dans son marécage de mensonges et de faux-semblant. Elle ne peut crier, sa voix s’est brisée depuis des années à force de chanter ses mots qui lui déformaient la gorge. Ils n’étaient qu’après tout, avec cette boite à musique, des fragments de passé, de morceaux aiguisé qui lui lacéraient les lèvres dès qu’ils s’en échappaient. De même que les larmes noires qui s’écoulaient de ses yeux. Elles avaient la même caresse que celui de l’acide sur la peau. Misérable, elle avait été misérable, une pauvre poupée cassée à l’intérieure qui regardait son pantin se faire tirer les fils, par une ombre du passé.

Aurore avaient les mains poisseuses du sang de Grey, le liquide rougeâtre agrippait ses mains, tandis que l’eau sombre de ses larmes lacérait ses joues. Rouge et noir, c’est sans doute cette couleur que la directrice aurait dû choisir. Mais encore une fois, Aurore avait préféré se cacher derrière une couleur plus douce, qui cachait mieux le monstre qu’elle était à l’intérieur. Encore une fois la jeune femme trichait avec les apparences. C’était son monde, elle avait tous les pouvoirs sur lui, mais il était en réalité si fragile, voilà que depuis quelque semaines, ils sombraient avec son capitaine à son bord. Tout entier il coulait dans les eaux dégoutantes d’une mélancolie trop longtemps refoulée, avec une horrible comptine comme dernier glas.

Combien de temps s’était écoulé depuis le masque arraché ? Depuis les coups de couteau infligés ? Crispée sur la feuille de papier, répétant inlassablement des inutiles : « c’était pas moi », Aurore n’avait pas vu le temps défiler. Grey n’était plus punaisé sur le mur, il était là, à ses côtés, un acte ultime de dévotion, et malgré toute sa fatigue et sa tristesse, une petite lueur brilla faiblement dans son cœur : jamais ELLE ne l’aurait. Pourtant celle petite flamme eu tôt fait de s’éteindre quand la jeune femme se remémora la situation. Vu, il l’avait vu ainsi, si misérable, si dégoutante. Cette maudite clé arraché lui avait donné la serrure de sa boite de Pandore. Le roux l’avait ouverte, libérant tous ses maux, qui avaient engloutis tous ses beaux mensonges, et cela la faisait rager. Comment la directrice du Dark Wood Circus avait pu être aussi faible ! La rendant encore plus laide, encore plus misérable, encore plus proche de ce fond vaseux dans lequel elle s’enfonçait lentement. Ces « c’était pas moi » n’était que des certitudes factices qui parvenaient difficilement à la maintenir la bouche hors de toute cette eau noire. Agrippant ce mince secours, et la manche sanglante de Grey, elle cria plus fort à son attention :

-C’était pas moi !! C’est eux !

A genoux sur le sol, reprenant son souffle, elle ne pu affronter le regard impassible de son serviteur, et ajouta plus faiblement, les yeux baissés sur le plancher :

-C’est eux qui ont fait tout ça…

Qui m’ont fait tout ça avait-elle voulu dire. Mais à cet instant, plus rien n’avait de sens pour Aurore. Le sang, les larmes, les mots, les silences, la vie, la mort. Tout dansait devant ses yeux, dans une horrible valse que Doriane semblait avoir organisée juste pour se moquer d’elle. C’était une farce contre la personne d’Aurore Boréale, triste spectatrice d’une représentation, qui pour une fois, lui échappait complètement. Elle ne pouvait qu’avoir ce mince espoir, si mince, tout au fond de sa boite de Pandore ouverte, l’espoir qu’il :

-Oublis ce visage…

Car il n’est pas le mien, mais celui des autres, tous y ont laissé une empreinte sur sa peau. Tous, sa mère, le chef de la gare, le directeur du cirque, les spectateurs, ce Lord Henry, tous ont pris ensemble un fusain, et ont tracé sur la peau d’Aurore, cette face de douleur. Basil, lui a fait pareil, mais au lieu de la peau, c’est sur le papier, qu’il a recrée ce portait à deux facettes.
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MessageSujet: Re: Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!]   Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!] Icon_minitimeSam 5 Avr 2014 - 23:37
Grey n’avait jamais vu sa maitresse ainsi. Elle semblait toujours si forte, inébranlable et il avait fallut la visite de son ombre pour la détruire pour la plier, la courber et cela même jusque devant son serviteur. Ses cheveux lui faisaient comme une barrière rose qui pourtant ne parvenait pas à masquer les longs sillons noirs de ses larmes. Le roux aurait tout donné pour l’aider mais il était impuissant. Elle tenait la feuille qui contenait son visage marqué et de l’autre le bras blessé du rouquin. Son sang s’écoulait toujours lentement sur le sol de la roulotte, élargissant petit à petit la tâche rouge déjà formée.

« C’était pas moi !! C’est eux ! »

Malgré leur proximité, elle avait crié. Elle serrait le tissu de son costume, cherchant surement du réconfort dans la présence de son fidèle serviteur qui était prêt à tout pour elle, même là pour assouvir sa soif de sang ou pour la consoler. Et il serait toujours là, fidèle à son poste, blessé, mort ou en pleine forme, il serait toujours à ses côtés. Rien ne le séparerait de sa déesse pas même une ombre. Ses yeux fuyaient ceux du rouquin, mais il restait pour elle, un support auquel se raccrocher.

« C’est eux qui ont fait tout ça… »

Grey pouvait deviner qui était ce « eux ». Bien qu’il ne sache pas grand-chose de son passé, il pouvait deviner qui avait pu la marquer ainsi, son regard son posa malgré lui sur le dessin. Toutes ses souffrances, tous ses pêchés, toutes ces cicatrices étaient représentés avec une précision fidèle mais le roux se fichait complètement de l’apparence de sa maitresse. Elle était unique et quel que soit son visage, il lui serait fidèle. Ce n’était pas un simple bout de papier qui allait changer son avis sur la belle Aurore.

« Oublis ce visage… »


Le rouquin ne pouvait plus rester impassible, il fallait qu’il agisse, il ne pouvait laisser la détresse de sa déesse tout envahir et la consumer à jamais. Il ne permettrait pas que l’ombre l’enlève à lui. Il avait besoin d’elle et pas de cette ombre qui n’était qu’une pâle copie, une simple imitation qui se voulait grande. Non, il ne pouvait rester là sans réagir et tant pis si cela lui coûtait, il était déterminé à la sacrifier pour Aurore. Jamais son ombre ne prendrait le dessus. De sa main gauche, il vint relever la tête de sa maitresse en glissant son index sous son menton. Il plongea son regard dans celui rempli de doutes et de souffrance de son Aurore. Puis il vint essuyer la trace noire de sa joue, cela ne lui allait pas.

« Je suis à vos ordres. Mais ne les laisser pas marquer ce visage que je sais votre. Mademoiselle, je vous en prie, ne laissez pas ma maladresse ouvrir une brèche libre pour l’ombre. Je ne veux pas d’elle, restez avec moi, mon Aurore. Que m’importe ce dessin ou votre passé, je connais Aurore Boréale, je vous connais et c’est pour vous que je me bats. »

Sa tirade enflammée n’était qu’une fraction de sa dévotion pour sa déesse mais il fallait qu’il le lui dise, il fallait qu’il tente de lui faire reprendre conscience de son importance telle qu’elle est et de l’insignifiance de cette ombre qui avait cru pouvoir détruire, saccager et prendre son Aurore. Jamais, il tenterait tout mais jamais cette ombre ne prendrait la place de sa maitresse et cela même si la mort venait à le prendre...
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MessageSujet: Re: Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!]   Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!] Icon_minitimeVen 11 Avr 2014 - 16:01
Hurlant, en silence son propre chant de misère, un monstre est prisonnier de son cauchemar.
Il, est un tyran cherchant un peu de lumière, pourquoi l’a-t-elle laissée sans un regard ?
Lui-même est condamné à chanter pour nous, il ne peut nous voir, se moque de tout.
En le voyant si faible, nous crions en cœur, Aller debout monstre sans valeur


Debout, lève toi, ramasse ton corps misérable et affronte ta triste réalité. Rejoins la danse savamment orchestrée par Doriane, fait valser tes pleurs et rythme un peu cette comptine monotone. Réagir, il faut réagir, avant de tomber plus bas que le passé, avant qu'il ne soit trop tard, avant qu'elle ne perde tout et même lui.
Pourtant Aurore, semblait ailleurs, l'esprit coulant toujours plus profond dans des larmes noires datant d'il y a des années. Aussi ne sentit-elle qu'à peine la main de Grey passer sous son menton pour lui redresser le visage. C'était comme un courant la tirant doucement à la surface, la ramenant doucement à la réalité. Les yeux de la jeune femme, étaient comme de lac remplis d'eaux souillés, qui ne cessaient de déborder. Aussi le roux d'un geste délicat, supprima cette noirceur, et la douleur de Aurore plongea dans ses yeux à lui. Les siens étaient comme deux roc, sans failles. Et à cet instant, le temps se suspendit et la jeune femme revit la soirée où tous les deux s'étaient rencontrés.

Il avait débarqué comme cela, comme surgit des profondeur nocturne, les pupilles étincelantes imprimées sur un regard rigide. Et malgré toute la raison qui semblait le dominer, avait entrepris la folie de la servir pour l'éternité. Finalement, même dans les êtres les plus terre à terre, se logeait une part de folie. Étrangement cette rencontre faisait échos avec celle plus récente, entre Dray et Aurore. Lui aussi avait surgit de la nuit, poussé par ses désirs dans la roulotte de Aurore. Lui aussi semblait être un homme normal, et pourtant il avait commis la folie d'oser l'aimer, elle l'instable, elle le monstre masqué. C'était pitoyable de voir à quel point les hommes désespérant de normalités étaient ceux qui savait le mieux s'attirer ses faveurs. Les contraires s'attirent n'est-ce pas ? La part de réalité en eux les avaient de façon magnétique, conduit tous les deux dans cette roulotte.
Ces souvenirs, quand bien même ils étaient étranges, et mettaient en avant les instants de faiblesse qu'elle avait pu avoir, Aurore y tenait, c'étaient ceux là qu'elle désirait conserver, et les autres du monde précédent qu'elle voulait voir couler définitivement. Mais la directrice pouvait-elle se reposer sur ces deux hommes si différents de sa personnalité. Le magnétisme suffirait-il ? La voix de Grey vint briser son égarement:

-Je suis à vos ordres. Mais ne les laisser pas marquer ce visage que je sais votre. Mademoiselle, je vous en prie, ne laissez pas ma maladresse ouvrir une brèche libre pour l’ombre. Je ne veux pas d’elle, restez avec moi, mon Aurore. Que m’importe ce dessin ou votre passé, je connais Aurore Boréale, je vous connais et c’est pour vous que je me bats.

Il était fou, lui aussi, mais c'était un critère de sélection pour être recruté ici finalement. Aurore un instant émergea de ses eaux noires. Les échos des pas de danse de Doriane, lui martelant l'esprit, avaient été remplacés par la résonance sourde de son propre coeur. Il battait vite. La jeune femme se sentait emportée dans un tourbillon d'émotions multicolores, ne sachant plus où elle se trouvait, de quel côté son coeur penchait. Une certitude lui vint pourtant: Grey, elle ne voulait pas le perdre. Dans leur face à face qui durait toujours, elle ne voyait pas de doigt moqueur ou accusateur. Elle ne voyait que dévotion et cela lui suffit, quand bien même une voix hurlait dans sa tête, réclamant violence. Une autre plus douce, plus sereine, lui chuchotait de ne pas abaisser une nouvelle ses ciseaux. Son esprit avait été tellement assaillis ces derniers temps, que malgré sa douleur, Aurore décida d'écouter la sérénité, pour tenter de trouver, ne serait-ce qu'un gramme d'apaisement pour cette soirée.

Les yeux bleus et vides disparurent un instant sous ses paupières, avait de reparaitre, emplis d'une fragile lueur de vie. Grey la regardait toujours, tous les deux étaient très proches. La directrice percevait son souffle court.
Doucement, elle laissa sa tête se retomber. Son front vint s'appuyer sur l'épaule gauche du jeune homme. Son fragment de raison dans sa folie, une béquille, un appui, qui lui permettait de ne pas sombrer, quand ses émotions se déchainaient.

La folie a un prix semble-t-il, a force de faire laisser parler ses émotions, elles vous disent des choses que vous ne voulez pas entendre. Et quand on suit la folie, celle-ci peut se retourner et vos poignarder avec des ciseaux.
Aurore médita un instant, la tête appuyée sur l'épaule de Grey, cela dura quelque minutes durant lesquels, doucement, elle nettoya son esprit, effaçant son lac de souvenir et les rires méprisant de Doriane. Puis fatiguée, elle se redressa, se mit debout flageolante pour gagner son lit sur lequel elle s'assit. Grey se leva à son tour. Aurore lui adressa quelques mots, d'abord hésitants

-Je...

Non elle ne s'excuserait pas, s'embarrasser de regrets était la dernière chose à faire.

-Va soigner ton bras.

Son regard lâcha celui de Grey.

-Je ne veux plus te voir ce soir, pars.

Que pouvait-elle lui dire de plus ? De toute façon, elle ne voulait pas lui parler pour le moment. Aurore ne voulait plus le voir pour le moment. Sa tête lui faisait mal, effet secondaire de l'alcool et des émotions de ce soir combinés ? La jeune femme laissa son corps retomber sur son lit, fixant le plafond. Le souffle court, elle ajouta avant qu'il ne parte:

-Et ne prononce Jamais, le nom de Doriane Gray devant moi. Je suis Aurore Boréale.


C'était plus pour se persuader elle, plus pour apprécier les paroles précédentes du roux. Mais au fond, évoquer tout cela lui faisait mal, elle préférait laisser au sommeil le soin de prendre sa douleur pour cette nuit. Soufflant la chandelle, sans savoir si Grey était toujours là ou non, la jeune femme murmura dans la pénombre son habituel refrain.


Hurlant, en silence son propre chant de douleur, un monstre est prisonnier de son cauchemar.
Il, est un tyran cherchant un peu de lumière, pourquoi l’a-t-elle laissée sans un regard ?
Lui-même est condamné à chanter pour nous, il ne peut nous voir, se moque de tout.
En le voyant si faible, nous crions en cœur, Aller debout monstre de malheur...

Ceci dans l'espoir que ces mots, depuis si longtemps répétés au point que le sens lui échappait presque, lui servent de berceuse pour cette nuit.

Hors rp:
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MessageSujet: Re: Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!]   Les faux semblants font les plus belles mélancolies et les plus belles victimes [Grey] [Terminé !!] Icon_minitimeDim 13 Avr 2014 - 14:35
Leurs regards étaient comme aimantés. Le rouquin pouvait presque sentir l’échange qu’il faisait. Il croyait que c’était impossible qu’il ne pouvait pas prendre sa douleur, l’aider à surmonter cette terrible épreuve, vaincre cette ombre que Grey ne voulait jamais voir. Il connaissait l’autre visage de sa maitresse mais ce n’est aps pour ça qu’il allait de comportement face à elle, pour lui, rien n’avait changé, ce n’était pas parce qu’elle mettait un masque que cela changeait ce qu’elle était vraiment. Elle était Aurore Boréale, la mademoiselle Loyale du cirque, sa lumière et celle pour qui il continuait à vivre, pour laquelle, il restait à Queer Tales et rien ne viendrait troubler cela. C’est cela qu’il lui transmettait simplement par son regard et ses quelques mots qu’il avait enfin osé prononcé. Et échange, il lui prenait cette douleur et cette souffrance, il n voulait plus jamais la voir ainsi. Il fallait que les choses reprennent leur cours normal. Pendant un instant, ses yeux se fermèrent mais ce fut pour se rouvrir sur une faible étincelle, cette même étincelle qui habitait jour et nuit la elle Aurore. Celle qui criait, vit et bats-toi ! Celle que le rouquin voulait voir. Celle dont il se nourrissait.

Sa respiration était rapide mais il s’en fichait complètement tant qu’elle allait mieux, qu’elle se relevait et se battait. Il avait réussit l’impossible : prendre la douleur de sa déesse et la combler par un espoir, une petite flamme. Elle laissa tomber le poids de sa souffrance sur le rouquin et il ne s’en plaignait pas, ainsi il pouvait l’aider. Son front vint  se poser sur l’épaule de Grey, la main qu’il avait posée sur sa joue, glissa pour enlacer. Ils restèrent un moment dans cette position, chacun dans ses pensées pour faire un peu de tri dans les événements passés et présents. Pour le rouquin rien ne changerait, se serait toujours son Aurore et il lui serait toujours dévoué corps et âme. Et il espérait que rien ne changerait non plus dans l’attitude de sa déesse. Après ces quelques minutes de silence où seul leurs respirations et les battements de leurs cœurs résonnaient dans la roulotte, elle se leva et d’un pas hésitant alla s’assoir sur son lit. Le rouquin se leva également, son bras droit pendant toujours le long de son torse. Le flot de sang qui s’était un peu tari, repris un peu sous le coup de son mouvement, il faudra qu’il aille faire soigner ça. Mais ce n’était pas le plus important pour l’instant. Il attendait la prochaine consigne de sa maitresse, car c’est ce qu’elle allait faire, il en était persuadé. Elle plongea ses yeux à nouveau vivants dans ceux inchangés du grand roux et articula quelques mots.


« Je...Va soigner ton bras. »

C’était toujours son Aurore. Son regard quitta le sien et elle lui donna un dernier ordre pour cette soirée mouvementée.

« Je ne veux plus te voir ce soir, pars. »

Il inclina le haut du torse. Aurore se laissa retomber sur son lit, un peu de repos lui ferait le plus grand bien. Il se retourna vers la porte de la roulotte de sa déesse, une dernière phrase arrêta son pas.


« Et ne prononce Jamais, le nom de Doriane Gray devant moi. Je suis Aurore Boréale. »

Rien ne ferait plus plaisir au rouquin que d’obéir scrupuleusement à cet ordre. Il ne prononcerait jamais le nom de cette personne qui lui était inconnue mais qui avait faillit détruire sa maitresse, il ne le permettrait pas. Jamais cette personne n’aurait son Aurore. Jamais. La roulotte plongea dans le noir mais cela ne gêna pas le rouquin pour sortir. Il connaissait chaque recoin et chaque place de chaque objet dans cette roulotte. Il ouvrit en silence la porte et s’enfonça dans la nuit, laissant sa maitresse s’endormir au son d’une chanson qu’elle murmura. Grey profita un instant de ces quelques paroles murmurées par sa déesse qui le rassurait. Puis toujours sans un bruit, il referma la porte et prit le chemin d’un lieu qu’il connaissait bien. Il ne voyait qu’une seule personne capable de soigner sa main. Doucement mais surement la douleur de son bras meurtris le rattrapa, la présence de sa maitresse l’avait retenue mais maintenant, elle reprenait ses droits. Et c’est avec grand peine qu’il réussit à atteindre l’endroit qu’il cherchait, il poussa la vieille porte de la boutique et c’est ce moment que choisit son esprit pour prendre un peu de repos. Cela faisait beaucoup en une seule soirée. Il s’écroula sur le sol, réveillant sans doute, la propriétaire des lieux. Sa vue se troubla et la dernière chose qu’il vit fut une petite araignée posée sur un motif floral très coloré avant de plonger dans les ténèbres de l’inconscience. Un sourire vint se poser sur ses lèvres tandis qu’il s’enfonçait avec délices dans cette obscurité.

Il avait pu l’aider...
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