Petit humain, mais qu'as-tu fait ? Ouvrir ce livre, pris de curiosité ! Quelle grave erreur, car dès maintenant, les contes te garderont pour eux !
La seule manière de t'en sortir, c'est de te battre et survivre. [RPG Survival Conte&Humain]
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 Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray]

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Aurore Boréale
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MessageSujet: Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray]   Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray] Icon_minitimeDim 27 Avr 2014 - 18:22
La nuit avait refermé ses griffes sur le corps torturé de la directrice du Dark Wood Circus. Et même jusque sous ses yeux clos, les ombres venaient danser une horrible valse macabre, qui semblait ne plus vouloir s’arrêter. Les draps n’offraient qu’une piètre barrière contre le froid mordant de la honte. Recroquevillée sur elle-même, Aurore tremblait. De froid, de peur, d’incertitude face à ce monde. Cela faisait des années qu’elle l’arpentait en toute quiétude et pour la première fois, il lui faisait peur et même horreur. C’est simple, il aurait suffi qu’elle fasse un pas hors de la roulotte pour sentir les regards se poser sur sa peau. Des yeux vides et étrangers qui lui arracheraient son masque, pour découvrir les plaies et les brulures qui parsemaient son vrai corps.

Cela ne faisait même pas une heure que Grey avait quitté les lieux, laissant la jeune femme dans son lit, en proie à des doutes parasites. Pire que cela, c’était un véritable parfum de psychose qui venait doucement s’installer sous sa chevelure. Ainsi qu’une fièvre source, qui faisait trembler son corps qu’elle ne cessait de parcourir de ses mains, afin d’émettre une trace de chaleur. Tentatives bien vaines, la roulotte restait obscure, et le monde à l’extérieur était rempli de mains qui souhaitaient toutes la même chose : lui arracher sa boite à musique et exposer aux yeux de tous l’horrible bête de foire qui y était dessinée. Aurore devait vivre avec un monstre, qui à chaque minutes pouvaient jaillir de sa boite, pour lui arracher la peau du visage. Ça désormais, elle en mesurait bien les conséquences…oui Grey, de manière accidentelle avait fait tomber un pan de mur, révélant un monde fourbe, ou n’importe qui ou même n’importe quoi, pouvait apercevoir Doriane Gray. Et pourtant, comme Aurore voulait la cacher. Personne ne pouvait aimer une telle créature, et la directrice elle-même ne pouvait aimer personne. Aimer signifier se dévoiler, et quand bien même aucun vêtements ne couvriraient son corps, Aurore n’apparaitrai pas entièrement nue. Cette peau blanche qui recouvrait sa chair n’était pas la sienne, mais le fruit artistique de lignes tracées sur une feuille de papier. Mensonge…tout n’était que mensonge. Son vrai physique, fait des souffrances qu’elle avait subies, et de celle qu’elle avait infligée, ça c’était la vérité, prête à éclater auprès du monde entier. Et que faire dans ce cas ? Redevenir une bête de foire chantant encore une berceuse derrière les barreaux d’une cage…JAMAIS…

Les doigts nacrés se refermèrent violemment sur les draps, et le corps de la jeune femme tenta tant bien que mal de s’enfoncer au plus profond du matelas. Peut-être ce geste l’emmènerait-il au plus profond du monde des songes. Mais cet espoir fut vint, c’était sans compter les nausées dû à l’alcool ingurgité quelques heures plus tôt, mais aussi les élancements douloureux de son corps. Cette douleur, la rêvait-elle ? Impossible à dire. Aurore descendit légèrement les draps, un rayon de lune filtrait à travers la fenêtre. A la lumière opaline, la jeune femme pu voir son corps et ce fut une vision d’horreur qui la saisit. Des ombres se dessinaient et rampaient le long de ses jambes. Des bras interminables, dotés de griffes, remontaient lentement le long de sa peau, taillant tout sur son passage. Lacérant la chair, et le tissu blanc de sa nuisette. Les ombres se multipliaient, elles étaient partout sur les murs, et formaient des visages tordu de haine. Sur les meubles, et sur les draps.

Aurore se redressa et se prit la tête entre ses mains, fermant les yeux dans l’espoir que cette vision cauchemardesque disparaisse, mais ce fut pire. Des rires retentirent, des insultes, et jusqu’au plus profond d’elle-même, le sifflement strident d’une locomotive venait lui vriller les oreilles.
Tu restes là Doriane…maman t’aime elle revient…
Personne n’aime les monstres. Et même derrière ses apparences angélique, Aurore ou Doriane peu importe, demeurait toujours un monstre. Pour preuve, derrière la propreté apparente des murs de la roulotte, se cachaient par millier des tâches de sang. Du sang qu’ELLE avait fait couler. D’ailleurs, les ciseaux écarlates avec lesquels la jeune femme avait mutilé Grey, étaient toujours posés là. Au fond elle restait seule, un monstre abandonné de tous, et quand bien même un regard lui témoignait de l’empathie, elle préférait lui planter des ciseaux dans la main plutôt que d’arrêter cette tempête macabre…pourquoi…

Aurore avait toujours voulu vivre en dehors des limites, sans mur ni barrière, mais voilà qu’à présent elle tombait dans un immense gouffre noir. Toute cette hauteur lui donna des vertiges, ses nausées devinrent plus fortes encore. Chancelante, la jeune femme se leva, les ombres n’étaient plus là. La roulotte demeurait plonger dans l’obscurité quoi qu’une lointaine lueur perlaient à l’horizon, par la fenêtre. Depuis combien de temps durait ce cauchemar ? Était-elle réveillée ? Était-elle endormie ? La directrice ouvrir la porte et descendit non sans mal l’escalier. Elle n’avait pas pris le temps de mettre quelque chose par-dessus sa chemise de nuit blanche. L’aube naissait doucement, une lumière pâle emplissait le cirque en ce matin encore frais. Aurore ne frissonna pas, mais ces yeux s’agrandirent, au bout de l’allée qui descendait dans les bois, une silhouette s’éloignait, de dos. C’était une femme, elle portait un grand chapeau paré d’une plume écarlate. Aurore articula entre ses lèvres :

-Maman ?

La femme s’arrêta, comme si elle avait entendu. Alors, rassemblant ses maigres forces, la directrice se mit à courir en direction de la dame au chapeau. Allongeant le bras, et reprenant d’une voix cassée.

-Maman !

La femme tourna les talons, et se remit à avancer dans le bois, encore sombre. Aurore ne ralentit pas, et pénétra elle aussi sous la frondaison des arbres. Il y avait beaucoup de sapins, qui formaient un tapis d’aiguille et de résine sur le sol, mais peu importe. Aurore continuait à courir pieds nus, tentant de rattraper cette silhouette happée par les bois. Les battements de son cœur résonnaient dans la tête de la directrice, ainsi que le hurlement d’un sifflet. Un bruit de mécanique s’ensuivit, la silhouette s’évaporait, tandis que le son d’un train s’élançant sur les rails rugissait sous la chevelure d’Aurore.

-Non attend !

Mais la dame au chapeau n’était plus là, et de toute façon, la directrice à travers ses larmes n’y voyait plus rien. Ses jambes lui faisaient mal, son souffle était court, et son front perlait de sueur. S’arrêtant, en proie à des tremblements, le corps de la jeune femme prit soudain conscience de la fraicheur qui régnait en ce début de matinée. Seule, et perdue, voilà ce qu’elle était. Mais un nouveau bruit se fit entendre. Des pas sur le tapis forestier. Alors Aurore se remit à courir dans sa direction, elle ne voulait pas la perdre une seconde fois. Elle s’élança vers la nouvelle silhouette apparut au milieu d’une petite clairière, et s’agrippa à ses bras, les yeux embués de larmes. D’une voix cassée, elle s’adressa à la personne à laquelle elle s’agrippait de toutes ses forces :

-Je suis un monstre, c’est pour ça que tu me détestes ? Je t’en prie, ne me laisse pas encore une fois dans la gare de Montmartre, je ne veux pas retourner là-bas !!

Aurore enfouie son visage contre le torse de la personne qui n’avait pas esquissé le moindre geste de rejet. Elle tremblait de fatigue et de fièvre, et cet état la faisait délirer. Mais contrairement à la dame au chapeau, elle n’avait pas rêvé cette nouvelle apparition, et sans y faire trop attention, c’est la chemise de Dray Windlord qu’elle agrippait désormais de toutes ses forces.
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MessageSujet: Re: Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray]   Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray] Icon_minitimeMer 2 Juil 2014 - 23:29
Dray marchait. Il marchait, encore et encore. Marcher, toujours marcher. Et puis il s’arrêta. Il était enfin arrivé. Aurore l'attendait là, de dos. Mais quand elle se retourna, ce ne fut que pour lâcher ces quelques mots : « Pourquoi m'as-tu abandonnée ? ». Aussitôt elle se jeta sur lui, lui lacérant le visage de ses ongles. Il ne pouvait rien faire d'autre que de s'excuser, se protégeant le visage. Mais rien n'y faisait. Aurore continuait, et le réduisait en lambeaux. Et puis tout s’arrêta. Plus d'Aurore. Dray se leva, et cria son nom. Elle ne pouvait pas avoir disparu ainsi. Il reçu alors un violent choc sur le crâne. Quelque chose lui était tombé dessus. C'était... Une lanterne ? Regardant vers le ciel, il vit ce qui l'attendait. La suite de son châtiment. Une pluie de lanterne qui s'abattaient sur lui.

Oh, mais attendez... Ce n'est qu'un rêve, bien sur.

Dray ouvrit les yeux d'un coup. Il ne cria ni ne bougea pas. Il était paralysé par ce cauchemar. Une vision qui le hantait. Un doute, surtout. Il revenait enfin vers Aurore. Mais l'accepterait-elle encore ?

Après quelques instants à réunir ses esprits, la réalité revint enfin à lui, alors même que son rêve disparaissait déjà de sa mémoire. Il était, comme toujours, dans la forêt, et la nuit l'entourait. Il tenta de se lever, mais retomba pitoyablement sur ses fesses. Une forêt... Mais quelle forêt ? Était-il près du lac ? Où était la fée ? Oh, non, il l'avait déjà quittée... Il était... Cela allait lui revenir... Se calmer, et réfléchir. Oui, c'était ça. Il était dans la partie de forêt qui séparait la fête foraine du cirque d'Aurore... Il était arrivé hier soir en ville. Mais, pressé qu'il était de retrouver Aurore, il avait continué sa route, espérant arriver au cirque avant la nuit. Ce n'est qu'une fois perdu dans l'obscurité, à sa prendre les pieds dans les racines, qu'il avait du se rendre compte que continuer était vain. Il s'était alors fait un petit feu, enroulé dans sa veste, et attendu un sommeil qui ne venait pas, angoissé qu'il était de ses retrouvailles.

Et désormais il était là, assis dans l'herbe, haletant, la sueur lui piquant le visage. Il n'avait pas du dormir plus de quelques heures. Pourtant, il se sentait incapable de replonger dans le sommeil. Il attendrait là le début du jour, et il se remettrait en route. A l'aube, enfin, il retrouverait Aurore.
Un frisson le parcouru à cette idée. Aurore... Tout à la fois celle qu'il aimait (comme tant d'autres, il étai vrai ; mais il ne pensait pas aimer les autres autant qu'elle...) mais aussi celle qu'il craignait. N'était-ce d'ailleurs pas cela qui faisait son charme ? Une femme qui l’amenait à elle tout en essayant de l'effrayer. Ou de le blesser, peut être ? Il ne le savait pas. Il avait été sur qu'elle l'aimait aussi. Mais avec le temps, le doute s'était infiltré en lui. Elle avait un côté blanc, mais aussi un côté noir. Lequel des deux trouverait-il à son arrivée ? Il ne savait même pas depuis combien de temps il était parti. Qu'allait-elle dire de tout ce temps pendant lequel il l'avait laissée seule ? Se souvenait-elle encore de lui ?

Il cria. Pas bruyamment, ni puissamment. Rien qu'un cri pour interrompre toute l'angoisse de son esprit. Toutes ces questions qui l'avaient harcelé, au fur et à mesure qu'il se rapprochait de son but. Il avait si peur. Si peur que les choses tournent mal. Car si le temps avait insinué en lui de si grands doutes quand aux sentiments d'Aurore, il avait aussi glorifié son image, créant des souvenirs de ce simple jour qui lui semblaient être les plus beaux de sa vie. Il se souvenait d'Aurore comme de l'amour le plus puissant qu'il ait connu. Et à présent, il ne savait dire si sa mémoire n'avait pas enjolivée tout cela. Et s'il était au final déçu ? S'il ne l'aimait pas autant qu'il le pensait ? S'il l'oubliait en passant devant une quelconque danseuse, ou que savait-il encore, résidant au cirque ?

Dray se leva brusquement, mais ses jambes lui faillirent. Il s'étala dans l'herbe. Il se redressa cependant aussitôt, et se remis debout, se tenant au tronc d'un arbre. S'il restait ici, inactif, il ne ferait que ronger ses idées, et cela ne lui ferait que du mal. Il avait promis son retour, aussi reviendrait-il. Quand au reste, et bien... Mieux valait ne pas y penser. Ouvrant sa gourde, il en déversa toute l'eau sur son visage, faisant couler toutes les dernières traces de son rêve. L'eau froide lui remis quelques peu les idées en place. Il coiffa rapidement ses cheveux, remis sa veste, épousseta ses habits, et repartit dans la forêt, toujours aussi sombre. Il se perdit encore, marchant aux hasard, se prenant des branches dans le visage, mais ne s’arrêtait pas. Ne penser à rien. C'était si dur ! A chaque instant toutes ses craintes lui revenaient en mémoire, ou d'autres se créaient encore. Et à chaque instant il secouait son visage, réfutant tout en bloc. Ou serait les dents. Ou accélérait le pas. Il aurait voulu hurler, mais n'osait troubler la nuit, si calme.

Il marcha ainsi ce qu'il estima être une heure, avant de voir une faible lueur s'éveiller derrière les branchages. L'aube, enfin, approchait. Cette apparition fit augmenter encore la pression que ressentait Dray. Les retrouvailles fatidiques arrivaient à grand pas. Ce qui rendait encore plus dure la peur à chasser.

Il continua un moment, tentant de trouver, quelques part entre les troncs, une lumière plus puissante qui lui indiquerait la sortie. C'est alors qu'il lui sembla entendre un bruit. Un cri. Effrayé. De femme. Il se figea. Avait-il bien entendu ? Le cri se répéta, plus distinct. Dray resta un instant paralysé. Et puis il s'élança. Il se mit à courir, cherchant l'auteur de ces cris. Une jeune femme en détresse, sûrement. En détresse de quoi, telle restait la question. Si une femme avait besoin d'aide, Dray devait la secourir. Mais sachant sa faiblesse, c'est la peur au ventre qu'il courait. C'était décidément une journée à foncer à l'encontre de ses craintes. Il n'eut pas le temps de penser à cette idée qu'il se prit le pied dans une racine pour s'effondrer au sol. Il se releva sans attendre, repartit d'une allure plus faible, à l'écoute des cris. Mais ce qu'il entendit furent des pas. C'est alors qu'il arriva dans une clairière.

Au même instant une forme rose et blanche surgit de l'obscurité pour lui foncer dessus. Pris au dépourvu, il ne broncha pas, et reçu le choc de plein fouet. Un choc pourtant bien faible en comparaison de ce à quoi il s'attendait.

-Je suis un monstre, c’est pour ça que tu me détestes ? Je t’en prie, ne me laisse pas encore une fois dans la gare de Montmartre, je ne veux pas retourner là-bas !!

Le sang de Dray se glaça. Elle s'agrippait à lui, l’étreignant de toutes ses forces. Tremblante et pleurante. Aurore. Celle qu'il avait tant voulu retrouver, et tant crainte aussi, se retrouvait sans explication dans ses bras, refermés par réflexe autour de ce corps féminin. Rêvait-il encore ? Il aurait voulu se le demander, mais n'avait plus les idées claires.

Il ne sut qui d'Aurore ou de lui s'écroula, mais il se retrouva à genoux, une Aurore toujours aussi agitée contre lui. Il peinait à voir son visage, qu'elle collait contre sa chemise, mais le peu qu'il entrevoyait hérissait ses poils. C'était comme si la beauté elle même se cachait dans les plis de ses habits. Et lui qui croyait ses souvenirs plus beau que la réalité. C'était en fait l'inverse : il n'avait su retenir un tel visage dans son imagination. Mais pourquoi se retrouvait-elle dans un tel état ? Et ses paroles ? Dray venait enfin d'en saisir tout le sens. Délirait-elle ? C'est à lui qu'elle avait parlé. Pourtant, il sentait que c'est à quelqu'un d'autre qu'elle voulait s'adresser. Ce qui voulait dire... Qu'elle ne l'avait même pas reconnu.

Que pouvait-il faire, ou dire ? Il ne comprenait même pas son état. Pourtant, en ces étranges retrouvailles, il brûlait de l'aider. Il fallait tenter de la ramener à la raison...

« Aurore... »

Sa voix n'avait été qu'un murmure. Prononcer son nom à voix haute lui semblait difficile. Comme s'il possédait trop de sens pour être dit. Allons, ce n'était pas le moment de se montrer si faible...

« C'est moi... Dray... »

L'avait-elle seulement entendue ? Elle continuait de trembler et gémir. Rien qu'un instant, elle décolla son visage de Dray, d'à peine quelques millimètres. Cela suffit pour provoquer une décharge dans le corps du jeune homme. Son cœur battait à se rompre. Il lui sembla que sa tête tournait, et pourtant, il se sentait tout à coup apaisé. Voilà qui était un sentiment bien étrange... Peut-être celui du véritable amour ? Il ne savait le dire.

Prenant son courage à deux mains, il souleva Aurore, la portant dans ses bras comme on porte une princesse. Elle se pelotonna contre lui autant qu'elle le put. Il mit plusieurs instants à se relever complètement, ses jambes tremblant sous un poids inhabituel. Il ne voulait surtout pas tomber, et risquer de la blesser. Il se mit ensuite en marche, aussi vite qu'il pouvait, c'est à dire lentement. Il allait ramener Aurore jusque dans sa roulotte. Il marcha ainsi, quelques minutes. Et puis, alors même qu'il lui semblait voir au loin, peut être quelques structures entre les arbres, et son l'espoir lui revint, ce furent ses forces qui le quittèrent. Il laissa échapper un « Non ! » et s'écroula, en avant, dans les feuilles. Aurore se retrouva par terre, et lui à moitié par dessus, paniqué de l'avoir peut être tuée de la sorte. Mais alors qu'il constatait des dégâts, il la vit enfin véritablement.

Elle était allongée, là dans les feuilles mortes de l'automne passée, et celles encore vertes du printemps. Simplement vêtue d'une nuisette blanche qui lui collait à la peau, exhibant les formes de son corps insolent, tel le plus beau des anges s'étant soudain retrouvé déchu. Ses cheveux d'un rose inexplicables se répandaient de partout, véritables racines dans cette forêt, mais dont la couleur jurait avec tout. Seul son visage réunissait tout cela en une harmonie parfaite. Un visage sans pareille. Magnifique, malgré les yeux fermés, la bouche tremblante, les larmes s'écoulant à flot.

Dray resta un instant contemplatif. Il avait décidément tout oublié d'elle. Comment avait-il pu craindre de la retrouver ? Il lui donnerait son cœur, sortit tout droit de ses entrailles, si elle le voulait. Tout ce qu'il pourrait faire, il le ferait avec plaisir pour elle. Même souffrir de sa main serait plus beau que d'être loin d'elle.

Et pourtant il l'avait faite tomber. Il se le pardonnait encore moins à présent. Avec la plus grande tendresse, il la prit dans ses bras, tout contre lui. Il ne chercha même pas à se relever. Ils se retrouvaient dans la même position, quelques minutes après, quelques mètres plus loin. Elle tremblait encore, et Dray lui même se mit à trembler en réponse. Il avait soudain infiniment peur pour elle. De ce qu'il venait de faire. De ce qu'elle subissait, et qu'il ne pouvait comprendre. Peur que quoi que ce soit puisse le priver d'elle, alors même que celle qu'il tenait n'était pas encore tout à fait elle.

« Pardon, Aurore, pardon... Je suis avec toi... Je resterais avec toi, tu sais... Alors reviens à toi... Aurore... »

Il se sentait bien misérable, ainsi, à ne pouvoir que la supplier d'aller mieux. Une larme coula bien malgré lui sur son visage. Voilà qui serait encore plus ridicule, qu'il se mette lui aussi à pleurer... Serrant plus fort Aurore contre lui, il leva un instant son regard au loin. Le ciel ne possédait toujours que de maigres lueurs... Ce n'était même pas encore l'aurore. Pourtant, il était déjà magnifique.
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MessageSujet: Re: Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray]   Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray] Icon_minitimeMer 9 Juil 2014 - 21:06
Même si le ciel commençait à se vider des ombres de la nuit, l'esprit de Aurore demeurait toujours obscure, remplie de murmures, de visions cauchemardesques et de la litanie de sa propre voix, qui après s'être jeté contre Dray, n'était même plus capable de bredouiller quoi que ce soit d'audible. Dray...c'était lui, sa chemise qu'elle imprégnait de ses larmes, son corps qu'elle étreignait au point qu'ils tombèrent tout le deux sur le tapis végétal. Cela ne fit que renforcer l'étreinte de la jeune femme. Sa vision et ses sens, tout était troublé, emporté dans une valse psychédélique qui concentrait toutes ses angoisses aussi bien récentes que passées. Mais voyons pauvre folle, présentes ou lointaine, tu as toujours craint les mêmes choses, et reste cette fillette qui avait peur de s’endormir dans le noir. Il n'y a rien de pire que les ténèbres. Derrière la barrière de ses cheveux, Aurore avait l'impression d'être plongée dans un puits sans fond sombrant au coeur des abysses. La fièvre, la fatigue, le ras le bol d'être ce qu'elle est. Tout cela concentré dans un seul corps, pour une seule mâtiné, avec une unique personne: Dray.

Pauvre chose blottie, elle ne savait même pas qui se tenait entre ses mains. Pourtant le brun n'avait pas cessé de l’appeler, il lui avait même parlé. Mais pour la jeune femme, ses paroles n'était qu'un horrible amas de mots brouillés qui lui parvenaient à peine. Dans son cauchemar, Aurore était seule, comme face à son ombre une deuxième fois. Comment s'en sortir à présent ? Lâcher prise ? Ne pas craindre ces ténèbres dans lesquelles elle chutait ? Ainsi peut être tout ses démons la laisserait en paix. D’ailleurs au moment où la jeune femme eu cette pensée, une horrible sensation de chute fit trembler tout son corps. L'impact résonna dans sa tête sur une longue note grave. Cela aussi elle l'avait rêvé ? Peu import...Finalement atteindre le fond lui faisait du bien.

L'esprit de la directrice commençait à lâcher prise à se laisser vers un silence apaisant à l'intérieur de sa tête, portant un murmure ténu subsistait. Une voix masculine. Son corps tremblait, pourtant en réponse à cela, une chaleur vint l'imprégner et la voix se fit plus forte. Aurore percevait des choses...son...prénom ? Encore un délire. Oh faites qu'il dure celui-ci, jusqu'à présent, il est le plus agréable de tous. La chaleur d'une étreinte et un nom murmuré par une voix familière.
Alors la jeune femme ouvrit les yeux, et avec effort, repoussa ses cheveux. Certaines restaient collées à son front à cause de la sueur produit par la fièvre. Elle distinguait quelque chose. Une lumière douce et ténue dans un océan de noirceur, alors Aurore comprit que c'était l'aube, et décida d'accrocher ses yeux à cette lueur fragile dans la nuit, comme si la douceur de la lumière, pouvait apaiser le feu qui brulait sous son crâne.

La directrice demeura ainsi de longue minute, ne tremblant, plus, les yeux rivés sur le ciel, pour voir la lumière dorée grandir et grandir encore, grignotant le voile de la nuit. Alors seulement, sa vision fut plus nette et elle distingua un visage en face d'elle, un peu plus bas que le ciel, mais rayonnant de la même lumière. Sa main se serra autour du tissu dont il était drapé, et ses sens revinrent. Elle s'en rendit compte en sentant que le tissu était trempé. La voix encore creuse, aussi peu assurée que sa vision, Aurore tenta d'articuler :

- D..Dray ?


Une vision lui aussi ? Peu importe, c'était toujours mieux que les monstres ou même la silhouette insaisissable de sa mère. Par conséquent, Aurore ne fut pas surprise, non au contraire, pour la première fois depuis plusieurs heures, ni son corps ni sa tête n'étaient secoués par des idées malsaines ou des souvenirs errants. La vision de Dray sous la lumière de son alter-ego était apaisant, comme un fragment de rêve fugace que l'on souhaiterait conserver contre son coeur. Aurore n'avait pas ressenti cela depuis longtemps.

La vision s’effrita quand une main vint se poser sur son front. La directrice perçu alors le regard soucieux mais aussi embué de l'homme. La réalité s'imposa dans son esprit, comme un serpent, elle se glissa entre ses oreilles pour lui faire prendre conscience de sa situation. Elle était en chemise de nuit au milieu de la clairière jouxtant le cirque. Curieusement, elle n'en ressenti aucune panique ou même honte, ses idées n'étaient pas suffisamment claires pour cela. Refusant de comprendre quoi que ce soit pour le moment elle décida de laisser les choses suivre leur rythme, aussi surement que la lumière du jour effaçait doucement la nuit.
D'une voix toujours aussi peu assurée elle regarda Dray et s'adressa à nouveau à lui :

- Je crois...je crois que la fièvre me fait halluciner...et j'ai froid...


Il n'était qu'une statue pétrifiée sur le décor boisé. Ses yeux ne permettaient pas une miette des paroles d'Aurore. En temps normal elle l'aurait retrouver ridicule, là elle se fichait de tout, une conséquence de sa crise de tout à l'heure, une crise de ras-le-bol. Elle ajouta:

- On ferrait bien de rentrer au cirque...

Sa gorge était rêche comme du papier de verre. Elle porta sa main à sa gorge et se geste sembla lui coûter très chers. Son bras semblait s'être changé en pierre tant il était lourd à porter. Comment regagner le cirque dans cet état ? Misérable, elle était misérable. Une enfant ne parvenant pas à se lever, pleurant et tremblant devant sa perdition dans ce monde cruelle. Aurore pensait avoir passé l'âge d'avoir peur du noir, et surtout passé l'âge d'avoir besoin d'une main tendue pour se mettre debout.

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MessageSujet: Re: Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray]   Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray] Icon_minitimeLun 20 Oct 2014 - 22:23
- D... Dray ?

Dray n'avait fermé les yeux qu'un instant, submergé par trop de sentiments. Il s'en voulait affreusement d'avoir laissé tomber Aurore, au sens littéral. Il était tout autant affligé d'être quelqu'un de si misérable et pathétique. Pourtant, il débordait aussi de la joie, encore, d'avoir retrouvé la femme qu'il avait gravé dans son cœur, et de sa beauté redécouverte. Et devant le simple mot de celle-ci, qui semblait avoir recouvré ses esprits, ce fut ce simple bonheur qui l'emporta soudainement sur tout le reste.

Un cri, resta coincé dans la gorge de Dray alors qu'il bougeait les lèvres. « Aurore ! ». Enfin, les retrouvailles étaient concrètes. Ils avaient pu se rencontrer à nouveau, et s’appeler l'un l'autre. Se reconnaître. C'était infime, dans cette situation si tumultueuse. Mais bien suffisant pour que le cœur de Dray se relâche d'un coup sous toute la pression qu'il s'était fait subir, sous tout le poids du drame que subissait Aurore, et sous toute sa faiblesse à l'aider. La respiration du jeune homme devint haletante, et les larmes coulèrent toutes seules de ses yeux, abondamment. Il était si soulagé ! Si soulagé qu'ils soient enfin réunis, elle dans ses bras, tout contre lui. Rien qu'un instant, il avait été envahi du plus profond bonheur.

Car bien vite il se ressaisit, balayant les larmes de son visage, et se concentrant à nouveau sur Aurore. Elle était revenue à la raison, et ses tremblements s'étaient calmés, cependant son état restait inquiétant. Refoulant ses pleurs autant que possible, il posa la main sur le front d'Aurore pour constater sa fièvre. Elle était brûlante. Il fallait à tout prix qu'il fasse quelque chose pour elle. Elle qui souffrait tant, alors qu'ils s'était permis de ressentir la joie. Il s'en voulait désormais, et la souffrance revenait déjà en lui. Il aurait voulu prendre son mal sur l'instant, et même bien plus encore, pour qu'elle puisse aller mieux. Mais s'était impossible.

- Je crois...je crois que la fièvre me fait halluciner...et j'ai froid...

Le cœur de Dray s’étreignit un peu plus. Il était perdu, écrasé par trop d'émotions successives. Que pouvait-il faire ? Il lui semblait ne plus avoir de force. Quelques minutes avaient réussies à le renverser, autant moralement que physiquement. Il n'arrivait qu'à rester là, immobile, et à regarder sa douleur, tout autant qu'il en ressentait en lui.

- On ferrait bien de rentrer au cirque...

Sa voix n'était qu'un murmure. Dray faillit se remettre à pleurer. C'était si pathétique ! Il n'était pas un homme. Rien qu'un enfant qui ne pouvait rien face au monde, et même face à de simples sentiments. Mais il ne pouvait pas. C'était d'un homme qu'Aurore avait besoin en cet instant. D'un homme sur qui elle pouvait compter. Lui qui voulait tout sacrifier pour elle, c'était le moment de montrer que sa pensée n'était pas vaine. S'il ne pouvait récupérer son mal, s'il ne pouvait même le calmer, au moins devait-il faire tout son possible pour qu'elle aille mieux. Quitte à mourir de fatigue, quitte à ramper si ses jambes le trahissent, quitte à user jusqu'à son dernier souffle rien que pour l'espoir qu'elle guérisse.

Aussi par la force de cette volonté rejaillissante, Dray se remit sur pieds, portant à nouveau cette dernière dans ses bras. Elle pouvait à peine bouger, il était hors de question de la faire marcher. Il allait devoir tenir le coup, l'amener au moins jusqu'à sa roulotte. Et cette fois ci, il était hors de question de la faire souffrir plus encore.

Son pas était mal assuré. Aurore ne devait pas être bien lourde, pourtant il peinait sous son poids. Il essayait d'aller aussi vite que possible, prenant cependant toujours le temps de vérifier où il posait le pied. Il reconnaissait à peine le paysage du cirque duquel ils s'approchaient. Son souvenir de l'endroit lui paraissait assez fiable, mais ses yeux humides et la clarté encore étrange du décor lui rendaient la tâche difficile. Son seul espoir était de reconnaître la roulotte qu'il avait gravé dans sa mémoire, avant de partir du cirque, la première fois. Elle ne devait pas être bien loin : Aurore n'avait pas du errer beaucoup de temps avant de s'évanouir.

Enfin il la trouva. Le ciel se teignait enfin de bleu clair. Le soleil s'était levé et l'aveuglait de ses rayons. Seuls quelques nuages blancs se tenaient là-haut. C'était une coupole mi sombre, mi claire qui se tenait au dessus d'eux, seulement zébré de quelques tâches blanches, et à l'horizon brillant de lumière. Un spectacle beau à pleurer. Mais Dray ne pleurait plus. Il ne faisait même plus attention à ce qui l'entourait. Son esprit n'était emplit que de pensées brouillonnes, aux sentiments puissants, et du soucis du bien-être de sa bien aimée.

Arrivé devant la roulotte, il du la remettre sur ses jambes. Mais celles-ci étaient bien trop chancelantes. Aussi la portait-il quasiment d'un seul bras, se servant de l'autre pour ouvrir la porte. Une fois rentré, il se dirigea aussitôt vers le lit, et l'y déposa aussi délicatement que possible. Il l'allongea sur le dos, au dessus de ses couvertures, avec toute la tendresse possible. Et s'effondra à genoux, sur le sol, juste devant elle, ses bras et sa tête posés sur le matelas. Il avait réussi. Il avait tenu bon. Il avait, pas après pas, ignoré la fatigue, ignoré la plaintes de ses jambes, de ses bras, de son dos. Il avait pris soin d'elle et l'avait ramenée jusque chez elle, ainsi qu'elle le voulait. Et il avait l'impression d'avoir bravé bien plus que la mort pour en arriver là. Tout ce qu'il voulait, c'était rester immobile.

Non, c'était faux. Il voulait aussi qu'Aurore aille mieux. Au prix d'un effort incroyable il se redressa, et la contempla à nouveau. Il fut encore frappé par sa beauté, que sa maladie semblait ne pas altérer. Mais il était tout autant soucieux de son état. Il reposa la main sur le front de la jeune femme. Il n'était pas moins brûlant que tout à l'heure. Se levant, il chercha un linge. Il n'osait toucher aux vêtements de sa compagne, dont quelques uns traînaient ça et là. Il finit par trouver ce qu'il cherchait. Une serviette blanche, qu'il trempa dans la bassine d'eau qui était posée là. Au moins n'avait il pas à chercher trop loin. Essorant le tissu, il revint vers Aurore et le lui appliqua sur le front. Il espérait que cette fraîcheur allait l'aider. Il en profita pour tirer la couverture et l'en recouvrir. Il avait presque failli oublier qu'elle avait froid, obnubilé qu'il était par la chaleur de son front. Enfin, il se permit d'ouvrir à moitié les volets. Un rayon de lumière illumina l’intérieur de la roulotte jusqu'alors bien sombre. Il fit tout de même attention à ce qu'il ne se pose pas sur la jeune femme.

Alors, enfin, ne sachant plus que faire de plus, il s'affala à moitié sur le lit, les jambes encore par terre, dans une position proche de celle qu'il avait prit quelques minutes plus tôt. Mais cette fois-ci, ce n'était pas que pour reposer son corps et son esprit. Il gardait les yeux bien ouverts, fixant, près de lui, Aurore qui souffrait toujours. Pour qui il ne pouvait désormais rien faire de plus qu'attendre. Il tendis une main, effleurant une de ses longues mèches roses. Et le mot qui, tout à l'heure, n'avait pas sortir de sa bouche, le fit enfin. Ce n'était plus qu'un murmure.

« Aurore... »

Il n'avait rien de plus à dire. Où bien trop de choses à la fois. Il ne savait pas. Il se sentait perdu. Une seule chose restait claire en lui. Il contemplait la plus belle femme qu'il avait jamais vu. Et il l'aimait de tout son cœur.
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MessageSujet: Re: Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray]   Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray] Icon_minitimeVen 5 Déc 2014 - 17:18
Au fur et à mesure que ces idées refaisaient surface de façon plus claire, Aurore prenait peu à peu conscience de sa faiblesse actuelle. Elle se faisait aider, par Dray, car ses jambes étaient incapables de la porter. Mais juste avant, elle se revoyait clairement implorant sa clémence dans les larmes. Enfin Aurore, quand cesseras-tu d’être pitoyable ? Quand vas-tu enfin pour affronter toutes ses ombres ? Ces derniers temps la directrice semblait plongée dans un cauchemar éternel. Pourtant les lueurs de l’aube s’annonçaient comme la fin de ce long sommeil tortueux, une porte de sortie pleine d’espoir matérialisée en la personne de Dray venu la ramener dans son petit monde confortable. Enfin il était encore loin, et la directrice devait encore se montrer sous son jour le plus minable.

Incapable de bouger, ne voulant pas se souvenirs de ces dernières attitudes qui pourtant venaient l’assaillir, fatiguée, Aurore était juste fatiguée de tout ça, et elle décida en cet instant de se laisser aller vers cette lumière dorée, pleine de chaleur et d’apaisement. De se laisser porter par Dray jusqu’à sa roulotte, sans prendre garde à quoi que ce soit, juste céder encore un peu à la paresse, se montrer faible une dernière fois pour mieux se relever.
Durant le temps que dura le trajet à pied, l’esprit de la jeune femme erra entre semi-éveil et instants de sommeil rapides. Ne parvenant pas à céder aux limbes du sommeil, ne parvenant pas à rester totalement éveillée comme si une force supérieur à sa volonté venait appuyer sur ses paupières. Oh maintenant elle s’en rendait bien compte, la demoiselle ne parvenait pas seulement à marcher tout seule par simple faiblesse, mais sans doute cette fièvre, qu’elle avait cru issue de ces derniers jours de tourmente mentale, venait peut être d’une quelconque maladie.

Maladie ? Folie ? N’était-ce pas dans tous les cas la même chose ? A cet instant en fait, Aurore s’en foutait complètement, préférant de loin continuer à fixer la lumière dorée jouant entre les arbres.
A un moment, elle se sentie vaciller, se rendant compte qu’elle se trouvait à la verticale, on tentait de la remettre debout ? Ces pieds accrochèrent le sol et manquèrent de glisser tant ses muscles semblaient atrophiés par la fatigue. Cet instant ne dura pas, et il fut remplacé par la délicieuse sensation de sentir sous son dos, non pas racines et tapis de feuilles mortes, mais des draps et un oreiller. Il l’avait fait, il était parvenu à la ramener chez elle. Aurore voulu qu’il s’en aille à présent, après tout elle n’avait plus besoin de lui, qu’il la laisse en paix, seule dans sa tanière avec ses propres démons. Mais non, Dray choisi de rester faisant durer le supplice de la honte. Enfin à mieux y regarder, des deux protagonistes, qui semblait le plus misérable ? La directrice entre deux spasmes, vit clairement que le jeune homme était abattu désespéré par sa propre incompétence. Aurore n’avait vu que les bras pour la porter, mais pas les larmes pour la pleurer. Et maintenant qu’elle en prenait conscience elle le trouvait si écœurant…comment pouvait elle éprouver de l’affection pour une telle loque.

Tous les gestes de Dray semblait aller de travers, sa tentative pour la réchauffer tout comme sa tentative pour lui apporter de la fraicheur, tout transpirait la maladresse, le désespoir. Qui est le plus malade ici ? Les « Aurore » qu’il avait murmuré tout à l’heure devenaient insupportables à l’oreille de la directrice au fur et à mesure qu’elle reprenait ses esprits. Elle tentait de se relever tandis que lui s’affaissait lentement. Ça donnait envie de vomir. Oh quelle ingrate tu fais Aurore.
Malgré son énervement grandissant, clouée ainsi par la fièvre, elle ne pouvait pas faire grand-chose. Pourtant, une heure passa, ou plus sans doute elle n’en savait rien. Et après cet instant de répit elle trouva le courage de se relever. Dray voulu approche une main qu’elle repoussa vivement, exaspérée. C’est à cet instant qu’on frappa à la porte.
La gorge d’Aurore, si sèche, parvint pourtant à articuler assez clairement un « entrez ». Spade fit son apparition sur le seuil de la roulotte. En plus du masque qu’il portait continuellement sur les yeux, il s’était attaché une sorte de mouchoir, qui lui recouvrait entièrement le nez et la mâchoire. Une nouvelle fantaisie vestimentaire ? Cela n’y ressemblait pas. Le dompteur marqua un temps d’arrêt en voyant Dray agenouillé devant le lit, et l’état de celle qui s’y trouvait, mais conservant son flegme habituel il fit part de l’objet de sa visite :

- Mademoiselle, plusieurs personnes sont successivement tombées malade dans le cirque, en partie Rose comme en partie Noire. Heart les a examinés, il s’agirait de la Peste qui a franchi les frontières de Queer Tale. C’est une situation grave quels sont vos directives ?

Ah ah une situation grave, elle avait bien besoin de ça maintenant. D’autant que la lumière se fit dans son esprit, ainsi donc sa folie lui laissait un répit au profit de la maladie. Ces derniers agissements avaient été dictés par la fièvre ? Elle ne sombrait pas complètement ? Aurore préférait s’imaginer que cette explication suffisait à expliquer les derniers jours. C’était se mentir à soi-même mais ça elle en avait l’habitude. Spade attendait docilement et mais faisait comprendre pas des gestes, son impatience. Aurore mit fin à son attente, et répondit après s’être raclé la gorge :

- Ah ce sont vraiment des putains d’incompétents aux frontières. On n’y peut rien alors, annules toutes les représentations pour le moment et met en quarantaine tous ceux qui sont atteints dans la tente du réfectoire, c’est la plus grande.

Spade acquiesça mais demanda encore :

-Et ceux de la partie noire aussi ?

-Oui eux aussi…

Aurore posa son regard sur Dray, il lui tourna la tête, observant Spade. La jeune femme profita donc qu’il ne la voyait pas pour faire un signe de la main qui voulait dire : « Débarrasse-t-en tout de suite ». Des loques humaines ça divertie, mais pas des loques malades. Les artistes normaux de la partie rose seraient soignés comme on pourrait, tandis que l’on incinérerait les cadavres pestiférés, des monstres de la partie noire, au corps déjà torturé.
Elle reprit :

- Il y a-t-il un remède au moins ?


- J’ai entendu parler de la mise au point d’un vaccin à Necis. Je ne suis certain de rien.

- Cela ne fais rien, pars immédiatement à cheval vers le royaume et ramène autant de remède que tu pourras, le cirque ne doit pas sombrer.

Sinon je n’aurais plus nulle part où rentrer…Songea Aurore. Elle regarda Dray toujours immobile, la tête toujours tourné si bien qu’elle ne pouvait voir son visage. Si le cirque tombe lui il sera libre, enfin pour cela il faut qu’il survive... Animé d’un sourire mauvais, Aurore enfiévrée se pencha vers le brun et enlaça sa tête. Murmurant à son oreille :

- Eh bien mon joli cœur, c’est le moment de voir jusqu’à quel point tu peux m’aimer…


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MessageSujet: Re: Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray]   Psychose, baisers, et plus si affinités ♥ [Dray] Icon_minitimeLun 19 Jan 2015 - 21:51
Combien de temps s'était-il écoulé ? Dray n'avait cessé d'observer Aurore, allongé à moitié sur son lit, essayant de capter tout signe de rétablissement ou de faiblesse, mais surtout, restant subjugué par sa beauté. Par moment il lui semblait reprendre conscience, comme s'il s'était endormis. La pièce lui semblait alors un peu plus claire qu'alors. Parfois Aurore tressaillait, et il tressaillait avec elle. Puis il l'observait plus intensément encore, inquiété que ce soit un mauvais présage.

Finalement, Aurore se redressa, tirant Dray de sa léthargie. Ce fut alors à nouveau un bousculement de sentiments pour lui. Elle devait se sentir mieux puisqu'elle se redressait, mais elle semblait encore si pâle, si fragile ! Son regard était plus clair désormais, elle avait repris ses esprits. Mais n'allait-elle pas retomber en faisant cet effort ? Et plus que tout il s'émerveillait encore d'elle, de la façon dont elle était belle, en cet instant, en cette position, avec ce regard et cette expression. Il voulu toucher son épaule, dans cet élan de joie, d'inquiétude et d'amour, mais il ne suffit que d'un geste à la belle pour briser toutes ces émotions. Elle écarta sa main d'un revers de la sienne, sans aucune hésitation. Elle repoussait ce simple geste, comme si Dray ne méritait pas de la toucher. Elle ne l'avait même pas regardée. Pris au dépourvu, il ne savait que faire, que dire. Déjà il se sentait abattu.

- Entrez

Dray ne compris pas tout de suite. S'adressait-elle à lui ou bien... Non, bien sur, quelqu'un entra. On avait du frapper et il n'avait pas entendu. Il se sentit tout d'un coup gêné de par sa position, ici, de beau matin, près d'une Aurore toujours en tenue de nuit. Après tout, il ne savait pas qui vivait ici, ni quelles relations Aurore pouvait entretenir avec les autres du cirque. Et si elle avait, pendant son absence, trouvé un homme autre que lui ? Si, alors qu'il ne pensait qu'à la revoir, elle s'était jetée dans les bras d'un autre. Était-ce là la raison de sa froideur soudaine ? Et même si ce n'était pas le cas, avait elle de la famille ici, un frère protecteur offusqué de la présence du jeune homme dans la chambre de sa jeune sœur ? Il s'imaginait déjà les scénarios les plus redoutables, tout en se rendant compte qu'il ne savait rien de sa compagne. Aussi fallait-il dire qu'il ne s'en était à présent que peu soucié.

L'homme qui rentra, s'il avait une tenue bien singulière, n'eut cependant pas l'air de s'offusquer de sa présence. Il marqua simplement sa surprise par un temps d'arrêt notable. Ce simple comportement suffit à Dray pour qu'il se ressente ici comme un intrus. Peut être l'homme tenait-il à Aurore ?

- Mademoiselle, plusieurs personnes sont successivement tombées malade dans le cirque, en partie Rose comme en partie Noire. Heart les a examinés, il s’agirait de la Peste qui a franchi les frontières de Queer Tale. C’est une situation grave quels sont vos directives ?

Il parlait avec flegme, d'un sujet pourtant relativement grave. La peste ! Dray ne la connaissait que dans les livres d'histoires, et qu'elle puisse l'atteindre l'effraya soudainement. C'était pour lui une des terribles maladies, qui avait le pouvoir de faire pourrir les chairs, et de se répandre plus vite qu'un feu de forêt. Il craint pour lui, mais bien, vite, il s'oublia pour penser à Aurore. Et si telle était la raison de son mal ? Son cœur se glaça d'une étreinte des plus douloureuses. Il ne pouvait se l'imaginer en train de dépérir, sa chair se flétrissant, son corps tombant en lambeau. Et puis mourir. Et lui, lui serait incapable de faire quoi que ce soit.

- Ah ce sont vraiment des putains d’incompétents aux frontières. On n’y peut rien alors, annules toutes les représentations pour le moment et met en quarantaine tous ceux qui sont atteints dans la tente du réfectoire, c’est la plus grande.

Il avait cessé de respirer, mais relâcha tout son souffle d'un coup. Il avait été quelque peu choqué par la réponse d'Aurore, aussi dédaigneuse que son camarade était flegmatique. Était-il donc le seul à se soucier de la gravité de la situations. Mais non, non, Aurore avait bel et bien compris. Dray s'en voulu de l'avoir sous-estimé l'espace d'un instant. Elle semblait la personne qui prenait les décisions ici. Le cirque lui appartenait-il ? Dans ce cas là, ce n'était pas n'importe quelle personne. Dray en fut d'autant plus impressionné. Et en même temps, il s'inquiéter qu'il puisse rester avec elle, à cause de ses obligations, ou de sa position.

-Et ceux de la partie noire aussi ?

-Oui eux aussi…

Voilà quelque chose que Dray ne pouvait comprendre... Il s’intéressa un peu plus à l'homme étrange, venu leur apporter la triste nouvelle. Il avait, en plus de son foulard sur le nez (sûrement pour la peste, à n'en pas douter) une sorte de masque de carnaval. Était-ce un excentrique, pour se vêtir ainsi dès le matin ? Et plus encore, était-ce le second d'Aurore ? Voilà une chose qui était à savoir. Dray devait en apprendre plus sur la vie d'Aurore. Parce que... Parce qu'il le voulait. Parce qu'il voulait pouvoir s'intégrer à ses côtés, et que ce genre d'information était sûrement primordial. Il devait tout savoir du cirque. Et peut être ainsi pourrait-il se sentir utile. Le jeune homme reporta son attention sur Aurore alors qu'elle continuait, sur une partie des plus importantes :

- Il y a-t-il un remède au moins ?

- J’ai entendu parler de la mise au point d’un vaccin à Necis. Je ne suis certain de rien.

- Cela ne fais rien, pars immédiatement à cheval vers le royaume et ramène autant de remède que tu pourras, le cirque ne doit pas sombrer.

Il fut soulagé d'entendre ça. Si une solution existait, leurs jours ne seraient pas en danger. Du moins s'ils tenaient jusque là. Une fois encore Dray s'inquiéta pour Aurore. Si c'était vraiment là la cause de sa maladie, un vaccin suffirait-il à la sauver ? Il ne pouvait le dire, mais l'espérait de tout son cœur.

Alors que l'autre homme, obéissant à l'ordre, tournait les talons, Dray sentit Aurore bouger derrière lui. Il ne put tourner le visage vers elle que déjà elle allait enlacé sa tête, lui susurrant à l'oreille des mots troublants, d'un ton qui n'était qu'à elle, et qu'elle retrouvait enfin. Un ton qui avait quelque chose de maléfique, et pourtant les mots étaient si tentants...

- Eh bien mon joli cœur, c’est le moment de voir jusqu’à quel point tu peux m’aimer…

Après la déception survenue un peu plus tôt, voilà qu'elle semblait lui donner ce nouveau défi. Tenait-elle donc finalement à lui ? L'espoir lui revint, de même que son cœur vibrait à ce doux contact de sa part. Il eut envie de lui jurer qu'il l'aimerai toujours, du plus sincère des amours, et ce quel qu'en soit le prix. Mais les mots restaient dans sa gorge, aussi solidement serrée que l'était l'étreinte de la mystérieuse femme. Elle était telle qu'il l'avait trouvé, le premier jour, la première fois. Moqueuse et piégeuse, mais avec, il en était sur, de l'amour au fond du cœur qu'elle ne laissait cependant pas voir. Un amour qu'il voulait révéler au grand jour, de même que la pureté de son âme, enfermée avec. Mais pour cela il devait se heurter à ses tromperies et à sa colère, qu'il ne pouvait même pas détester. En blanc ou en noir, il était condamné à n'être que passion pour elle. Et elle avait l'air de ne la savoir que trop bien.

Dray leva sa main, jusqu'aux bras de la demoiselle, qui l'enserraient toujours. Il ne savait si c'était là un geste sincère, ou bien une prison. Mais même en tant qu'esclave ou que proie, il ne pouvait ôter de ses pensées tout le plaisir que lui procurait cette proximité. Il toucha l'une de ses mains, Encore froide, et moite. Mais il lui sembla n'avoir jamais touché de main plus délicate. A nouveau son esprit se laissait emporter dans les gouffres de l'amour. Ne pouvait-il donc rien faire pour y échapper ? Était-il contraint de s'y abandonner, encore et toujours ? Pour lui, en cet instant, c'était plus une occasion qu'autre chose. Dire qu'après tout ce temps, il était enfin près d'elle ! Dire que d'elle même, elle se rapprochait de lui. Il se doutait bien que tout ne serait pas aussi simple. Qu'elle pourrait se tenir loin de lui, et esquiver ses avances. Cela lui ressemblerait bien. Alors il resta là, son visage dans les bras de celle qu'il aimait, et profitait, simplement. Il parla enfin, comme pour tenter de repousser le moment de la séparation. De toute façon il n'osait faire rien d'autre, de peur de briser cet instant, ou de se faire à nouveau éconduire.

« Aurore... »

Ce simple nom fit tressaillir sa voix. Il concrétisait des retrouvailles auxquelles il peinait encore à croire. Après une pause infime, il continua :

« Tu sais bien que mon amour pour toi n'a aucune limite. Quoiqu'il arrive, je t'aimerais toujours. Je serais toujours à toi... »

Il brûlait d'en dire plus, mais n'osait pas. A chaque mot, il avait peur de la faire fuir, bien qu'il espérait qu'elle écoute jusqu'au bout, sans bouger. C'était comme marcher en équilibre sur un fil, on pouvait tomber de chaque côté. Une métaphore qui fonctionnait très bien dans toutes les situations avec eux deux. Et sûrement aurait-elle plu à Aurore.

N'y tenant cependant plus, il bougea. Se retournant, il écarta de sa main les bras d'Aurore, sans pour autant les repousser. Il se tourna simplement, et le visage de sa si jolie compagne lui fit alors face, à quelques centimètres seulement. Une proximité qui pouvait céder en un instant si Aurore le décidait. Si elle coupait soudain son fil de funambule, d'un simple coup de ciseau, d'un simple mouvement de doigt. Mais Dray ne le voulait pas. Il voulait saisir ce moment, le garder, car il en était certains désormais, il allait disparaître. Elle allait tout briser, pour repartir sur d'autres jeux d'esprits et phrases troublantes. Pour le perdre à nouveau.

Il croisa son regard, qui portait encore la marque de la fièvre, bien qu'ils soient à présent clairs, et plus malicieux que dans ses souvenirs. Sa peau était encore pâle, de même que ses lèvres. Ses lèvres... Ce rapprochement et sa passion le guidaient tous deux vers cet ultime but de l'amour. Rien qu'un baiser. Il gouttait encore le précédent, des semaines, des mois, des années plus tôt. C'était désormais plus fort que lui. Une seconde ne s'était pas encore écoulée qu'il craint déjà que ce rêve n'arrive à sa fin. Il approcha son visage mais cela lui pris des siècles. Et alors que le fossé immense ne fut plus qu'une crevasse, qu'une fissure, qu'un souffle, une larme coula doucement sur sa joue. Car il n'était qu'à un cheveu du plus grand des bonheur, et parce que dans son regard, il n'y avait que celui d'Aurore, toujours aussi malicieux. Parce qu'elle était, plus que jamais, la seule à décider de son bonheur ou de sa souffrance. Parce qu'elle pouvait, soit se rappeler ses sentiments, et les faire jaillir. Soit le repousser, s'écarter, se moquer de lui, le mépriser, et le haïr à tout jamais.

Mais l'amour avait asservi son corps. Il ne pouvait qu'avancer vers ce précipice, et s'y regarder tomber, impuissant.
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